📝 [article] : Responsabilité Émotionnelle
Sujet assez complexe aujourd'hui, dont il n'est pas facile de parler, et dont je ne sais même pas exactement tout ce qu'on pourrait en dire.
Qu'est-ce que j'entends par responsabilité émotionnelle ?
Ça va être compliqué à définir.
Déjà, je parle de l'émotionnel de façon générale, englobant les émotions, les sentiments, les ressentis, bref toutes les réactions personnelles à un événement, un changement ou un état de fait.
Ensuite, j'insiste sur "personnel". Les émotions sont propres à la personne et se doivent de le rester. C'est la base de la communication non-violente et de la bienveillance. Si je suis en colère, ce n'est pas à cause d'une personne ou d'un événement, c'est simplement ma réaction émotionnelle, elle n'appartient qu'à moi.
Donc, si je m'énerve parce que Guillaume laisse traîner ses chaussettes, ce n'est pas de la faute de Guillaume (ni vraiment de ma faute non plus), mais cette colère est de ma responsabilité.
On doit donc faire la différence entre la faute et la responsabilité. Fauter, c'est faire quelque chose de mal. En revanche, être responsable, c'est assumer son fonctionnement (choisi ou pas). Ce n'est pas de ma faute si je suis en colère (je peux accueillir cette émotion et travailler dessus), mais c'est de ma responsabilité.
Mais alors, quid d'une situation où je suis en colère parce qu'on m'insulte ?
Ce que je viens de dire est toujours valable, ma colère est à moi. En revanche, une autre forme de responsabilité émotionnelle doit être prise en compte : on ne peut pas laisser les gens insulter impunément. Cette personne doit être tenue responsable du fait que ses mots sont inappropriés et peuvent engendrer des émotions négatives.
Mais alors, quelle est ma responsabilité émotionnelle ?
Basiquement, je suis responsable émotionnellement des personnes qui m'entourent, surtout celles avec qui j'ai un engagement particulier (l'amour pour Guillaume et mon autre partenaire, l'amitié pour mes amis, et même si je ne l'ai pas choisi le lien familial).
Ça veut dire que je ne peux pas me permettre de faire tout ce que je veux impunément. Je dois être tenue responsable du fait que mes mots ou mes actes peuvent engendrer des émotions négatives.
Évidemment ça marche dans les deux sens. Mais actuellement, c'est de ma remise en question dont il s'agit.
Guillaume et moi faisons face à un grand dilemme en ce moment : pour la première fois dans notre couple, nous avons rencontré une vraie opposition de besoins où aucun compromis n'est possible.
Je ne vais pas chercher à vous cacher l'origine du problème : c'est le polyamour.
Guillaume a beau rationnellement comprendre et accepter mon besoin, cette situation est invivable pour lui pour l'instant sur le plan émotionnel. Ça a complètement débloqué la communication dans notre couple, et on ne peut qu'aller vers quelque chose de positif.
Néanmoins, je me suis pour la première fois vraiment confrontée à la question suivante : est-il acceptable, peu importe si ça me permet de remplir un besoin, de faire une action qui met mal émotionnellement une personne auprès de laquelle j'ai un engagement ?
Et cette question est IMPOSSIBLE à dépatouiller. Déjà parce que chaque mot a une importance cruciale mais peut être compris de pleins de manière.
Quand je dis "acceptable", est-ce que ça veut dire inconditionnellement ? Est-ce que c'est une posture moralisatrice ?
Qu'est-ce que les besoins ? Dans cette situation précise, quel est mon besoin ? Les besoins sont supposés pouvoir être résolus avec différentes stratégies, est-ce qu'une autre stratégie peut fonctionner ? Laquelle ? Comment ? N'impliquera-t-elle pas les mêmes problèmes ? Ne mettera-t-elle pas une autre personne mal ?
Faire une action, c'est ponctuel ou durable ? Est-ce que l'un des deux est plus acceptable que l'autre ? Est-ce que dans certaines situations, ma passivité joue sur la balance ?
Ça veut dire quoi faire du mal ? Est-ce que la personne n'est pas censée être responsable de ses émotions ? Est-ce qu'une émotion passagère est "acceptable" ? Est-ce que les émotions négatives nous font vraiment du mal ? Est-ce que je peux attendre de tout mon entourage le même niveau de conscience émotionnelle que moi ?
Et c'est quoi un engagement ? Est-ce que tous les contrats intrinsèques de mes relations sont faits pour être parfaitement respectés ? Est-ce que si le contrat a été changé avec nos deux accords mais que maintenant ça déplaît a l'autre, ma responsabilité est légitime ?
Je pourrais passer plusieurs heures à répondre à chacune de ces questions.
1. ÉTHIQUE
On dit qu'on pratique le polyamour, ce qui veut tout et rien dire en soi. Il y a un grand nombre de formes de polyamour. Un autre terme utilisé est celui de "Non-Monogamie Éthique".
Quand on parle de quelque chose comme acceptable ou inacceptable, en fait quelque part on parle d'éthique, de morale.
Qu'est-ce qui est bien, qu'est-ce qui est mal ? Qu'est-ce qui est mieux, qu'est-ce qui est juste ?
Dans le cas d'une opposition de besoins, on est en droit de se dire que c'est justement ça le hic : tout est bien. Tout est mieux. Tout est juste. Tous les points de vues sont acceptables pour tous les partis. D'ailleurs, dans notre situation, nous comprenons tous les deux l'autre et acceptons nos points de vues.
Mais alors, à qui donner raison ?
Là on en arrive à une question encore moins confortable que celle de l'éthique : les privilèges.
Les personnes privilégiées sont, par défaut, enfermées dans un mauvais système de pensée. Elles n'ont pas le point de vue des minorités discriminées. Par conséquent, il est nécessaire de prioritiser le point de vue de la personne la plus discriminée.
Mais du coup, entre la nb queer blanche neurodi classe supp et l'homme cis-het blanc classe moyenne (neurodi ?), qui est privilégié dans cette situation ?
Spontanément, Guillaume.
Pourtant, j'ai été obligée de me confronter à un moment à la question suivante : et si un rapport de force existait dans notre couple et me privilégiait face à lui ?
Je n'ai pas encore aujourd'hui de vraie réponse à cette question. Mais le fait est que oui, ce rapport de force existe.
Je suis beaucoup plus connectée à mes besoins et mes émotions. Beaucoup plus habilitée à prendre des décisions importantes. Beaucoup plus ferme sur mes positions. J'ai beaucoup moins de difficultés de santé mentale. Et je ne parle même pas de classe.
Du coup, pour toutes ces raisons, je suis peut-être privilégiée dans la relation. Ce qui est sûr en tous cas, c'est que la dichotomie n'est pas aussi évidente qu'elle paraît être et que la discussion des privilèges dans notre couple est assez floue. Des rapports de force peuvent exister dans les deux sens.
Je n'ai donc pour l'instant pas de raison particulière de penser que ma responsabilité émotionnelle serait amoindrie par un rapport de force systémique.
2. LES BESOINS
C'est un sacré morceau que celui des besoins.
Nous avons tous une série de besoins, ce sont en fait globalement les mêmes pour tout le monde (on ne donne juste pas la même importance à chaque besoin), mais nous avons tous une ou plusieurs stratégies pour remplir nos besoins.
L'exemple basique, c'est le besoin de nous nourrir. A priori la très grande majorité de l'humanité a besoin de se nourrir, pour certains d'aujourd'hui ça implique des pâtes sauce-tomate, pour d'autre des muffins. Ce sont deux stratégies possibles pour remplir le besoin de se nourrir.
Pour mon besoin d'affection, par exemple, qui est très grand, j'ai un assez grand nombre de personnes sur qui je "compte" pour partiellement remplir ce besoin. Certes les câlins de Guillaume jouent un très grand rôle et sont suffisants pour remplir le besoin au minimum, mais cette stratégie seule ne me suffit pas. Il me faut aussi les câlins de mes ami.es, de mes chats, parfois de membres de ma famille, et depuis peu de mon nouveau partenaire.
L'engagement relationnel sous-entend, d'une manière ou d'une autre, qu'au travers de la relation nous allons pouvoir remplir au moins un de nos besoins. Que ce soit le besoin de divertissement, de sociabilité, d'affection, de sexualité, de mouvement... Chacune de mes relations amicales joue un petit rôle dans le remplissage de mes besoins.
Mais la monogamie implique une chose très importante : la majorité des besoins (parfois même tous) à remplir repose sur une seule et même personne. Qui a ses propres besoins et ses propres stratégies à faire-valoir. Certains besoins peuvent quand même être délégués aux amis alors que d'autres sont exclusivement réservés au partenaire.
Le polyamour a l'intelligence de dire "Eh, mais en fait c'est cool d'avoir plusieurs personnes pour remplir tes besoins même amoureux, sexuels, etc. Tu peux trouver des personnes avec des stratégies semblables aux tiennes, et tu peux souffler un peu quand ton partenaire se repose sur d'autres personnes".
En devenant polyamoureuse, je peux donc combler mieux mes besoins. J'ai plus de personnes disponibles pour m'y aider et dans un cadre moins limité que l'amitié.
Seulement voilà : les stratégies de Guillaume présentement (je ne sais pas exactement quels besoins il cherche à combler mais ça n'a pas tellement d'importance), c'est de multiplier avec moi tous nos langages de l'amour. Ça inclut donc les mots d'amour, les câlins, les relations sexuelles, les attentions, mais également le temps de qualité. Or, tous les polyamoureux.ses le savent, la première chose que tu sacrifies, c'est ton temps.
Donc, nous avons une opposition de besoin. Ça et ça le fait souffrir que je vois quelqu'un d'autre comme ça.
3. NOUVELLE SITUATION DURABLE
Un gros problème du polyamour, c'est qu'il ne s'agit pas d'une petite lubie de ma part, mais de questionnements durables dans notre couple, et de véritables engagements auprès de nouvelles personnes. Je n'ai pas juste trouvé un plan cul que je peux balancer quand je veux, j'ai trouvé un deuxième petit-ami avec qui nous cherchons une connexion émotionnel durable.
Les émotions de Guillaume sont donc parties pour durer. Et le petit soucis, c'est qu'elles sont vraiment difficile à endurer.
On est dans cette situation absurde où je profite de ce nouveau début de relation, où je suis extatique, mais où pour lui c'est un enfer qu'il travaille très durement à accepter.
On n'est pas sortis de l'auberge, c'est moi qui vous le dis.
Mais alors comment ça se fait qu'on se retrouve dans cette situation un peu merdique ? Est-ce que j'ai trompé Guillaume ?
Et c'est là qu'on va devoir reconnaître nos erreurs respectives.
De son côté, Guillaume ne m'a jamais correctement communiqué ni ses besoins, ni ses émotions. Comme justification, il avait un énorme blocage (merci le polyamour d'avoir fait sauté ça. Parfois les bonnes méthodes ne sont pas agréables mais pourquoi pas). On peut aussi citer le fait qu'il a réagi trop tard même après s'être débloqué et n'a pas essayé de me poser de limites alors que ça commençait à aller super mal.
De mon côté ? Bah j'ai fait de la merde, de la poly-merde comme on dit. J'ai foncé, comme à mon habitude. J'ai ignoré son mal-être. J'ai fonctionné instinctivement. Je n'ai pas posé de règles au départ. Je n'ai pas cherché à connaitre ses limites. C'est beaucoup plus grave. Et je n'ai pas d'excuses.
Comment on en est arrivé là ? Un blocage émotionnel et un manque d'éducation de sa part, une flopée de très mauvaises habitudes de la mienne. Là encore, on est en droit de pencher la balance de son côté.
Et nous voici donc avec un nouveau mec inclut dans le schlimblic, moi qui ne veux pas lâcher aucune de ces deux relations parce qu'elles m'apportent énormément de satisfaction (et lâcher mon nouveau partenaire n'est RIEN comparer à lâcher Guillaume. Je suis capable de quitter cette nouvelle relation mais certainement pas l'ancienne) et Guillaume qui souffre sa race... En partie de ma responsabilité.
C'est corcé ? MAIS ATTENDEZ LA SUITE.
4. SORTIR DE LA MERDE
Dimanche dernier, j'ai couché avec mon nouveau copain et enchaîner maladresse sur maladresse avec Guillaume.
À 1h45 du matin, il est descendu dans la cave-cuisine de la collocation. À 2h, je l'ai rejoins.
On est remonté se coucher à 5h30.
Ce n'est même pas la première conversation. On en a eu une de deux heures jeudi d'avant. Et après celle de dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi... Toute la semaine s'est enchainée sur le même ton.
Jusqu'à ce que je fasse un melt-down vendredi, d'épuisement émotionnel.
On pourrait se dire que c'est négatif, mais ça serait juger méchamment. Nous sommes en train de ressortir des conversations qui étaient coincées depuis des mois ! De débloquer la communication qui posait problème dans notre couple depuis des années ! Et de déterrer des émotions et des traumatismes de nos vies entières !
En fait, c'est épuisant, mais nous sommes en train de nous soigner pour de vrai. Nous sommes en chemin sur la guérison. On a fait un pas en avant immense dans notre couple. C'est pour ça qu'on passe autant de temps de qualité ensemble ! Pour y mettre de la magie, pour y mettre de la force, du bien-être, pour répondre à de nouveaux besoins.
C'est épuisant. Mais tellement grisant. Tellement prometteur.
Quelque part, c'est grâce au polyamour.
5. L'AUTRE SUJET
Quand je pense à la responsabilité émotionnelle, je pense à un autre sujet. Encore plus important. Et étrangement lié, dans ma vie, au polyamour.
Quid de la responsabilité émotionnelle... envers mes enfants ?
Quid de la responsabilité émotionnelle de mettre des gens dans ce monde pour remplir mes besoins ?
Je m'étais déjà vue face à ce dilemme. Est-ce que je peux être responsable de la vie de quelqu'un d'autre à ce point ? De son état émotionnel à ce point ?
Mais la question me revient en force ces derniers temps, parce que je suis tombée enceinte et que j'ai avorté. Pour complètement d'autres raisons.
Si je dois faire un choix de rupture vis-à-vis de mon nouveau partenaire, ça sera le même pattern : on me pose face à un ultimatum profondément émotionnel pour un problème qui aurait pu être réglé en amont et ne le sera pas forcément après ma décision.
La décision d'avorter ne s'est pas du tout prise sur la responsabilité émotionnelle que j'ai envers l'enfant. En revanche, il m'a fallu un moment pour comprendre que là encore, c'était fort lié à ma responsabilité émotionnelle envers Guillaume. J'ai avorté en grande partie parce que ça l'aurait fait souffrir (dans différents sens du terme et pour plusieurs raisons) d'être père dans notre situation.
La responsabilité émotionnelle que j'ai envers lui et nos potentiels enfants (ainsi que, par extension, envers toutes les personnes avec qui j'ai un engagement) est bien réelle, et a déjà pesé dans des décisions importantes pour moi.
Quand je me trouve face à ces questions, je me sens égoïste. Égoïste de vouloir des enfants qui n'aimeront peut-être pas ce monde. Égoïste d'aimer un amoureux alors que ça fait souffrir l'homme de ma vie.
J'aimerais me simplifier la vie certains jours. Balancer Guillaume si ce n'est pas possible avec lui. Je sais que je trouverai d'autres personnes pour remplir mes besoins. Alors pourquoi je n'en suis pas capable ? Pourquoi je ne suis pas non plus capable de laisser mon nouveau partenaire ? Et pourquoi je ne suis pas capable d'abandonner l'idée d'avoir des enfants ?
Parce que j'aime.
Et là ça devient encore plus compliqué.
6. L'AMOUR
J'aime Guillaume, j'aime mon nouveau copain, j'aime mes futurs enfants, j'aime le petit fantôme qui a dû quitter mon corps.
J'aime beaucoup de choses.
L'amour est une notion hyper dangereuse quand on y pense. Plus on aime, plus on se sacrifie. Plus on aime, plus on écoute au lieu de parler. Plus on aime, plus on jalouse. Plus on aime, plus on pense savoir ce qui est mieux pour l'autre.
Du moins, c'est ce qu'on essaye de nous faire croire.
J'ai envie de voir l'amour différemment. J'ai envie de voir l'amour comme plus simple, plus direct, juste l'émotion de voir la personne, juste le plaisir de passer du temps avec iel, juste envisager sa présence et en être déjà content, juste désirer sa douceur et avoir soif de tout ce que l'autre a à m'apprendre. Pouvoir compter sur l'autre et qu'il puisse compter sur moi quand il y a des galères. Parfois ne pas être d'accord mais essayer se régler ça posément.
Mais je n'y peux rien, je suppose. Moi aussi le patriarcat s'est installé dans mon lit. Je ne peux rien contre les biais qu'il m'a fichu dans la tête.
Pourtant, je ne suis pas une personne très jalouse. J'aime écouter mais j'arrive à m'exprimer. Je ne peux pas lire dans les pensées des autres et je n'essaye pas de projeter des besoins sur mon entourage.
Et de prime, je n'ai aucun sens du sacrifice. Et Guillaume m'a fait comprendre que je n'avais même pas un très bon sens du compromis non plus. Mais là encore, nous sommes tous les deux fautifs.
La responsabilité émotionnelle que j'ai envers lui voudrait que je sacrifie une partie de mes stratégies pour son bien-être émotionnel. Et il fait de même, ça serait donc un compromis.
Nul doute que, dans notre quotidien, de part notre manière de fonctionner, nous faisons des petits compromis. Mais là, c'est différent. On ne parle pas d'un petit compromis. On parle d'une décision qui change complètement notre organisation de vie. Qui a un impact énorme sur nos deux fonctionnements émotionnels.
Et un compromis est difficile à trouver. Pour l'instant, nous avons choisi d'adopter juste une méthode "pas-à-pas". Si ça ne marche pas, on arrête le polyamour.
L'autre problème de l'amour, c'est que tout notre entourage, tous les sites et les livres et 100% des personnes polyamoureuses que j'ai vu sur internet nous ont dit que la meilleure chose a faire, dans cette situation, c'était de rompre.
Mais c'est impensable à nos yeux. Ni lui ni moi ne voulons ça. On passe notre temps à nous répéter que ce n'est juste pas envisageables. Malgré nos besoins opposés, la souffrance, la pression, nous nous aimons trop pour ça. Ça serait mille fois pire.
7. ÉGOÏSTE
La question de mon égoïsme, voir de mon narcissisme, me fait autant peur qu'elle me semble absurde.
Je me suis sortie de la merde tout seule. Je suis prête à communiquer mes besoins mais aussi à écouter les autres. Je veux faire des compromis. Je peux être dure dans mes reproches mais je n'hésite jamais à remercier une personne pour le bien qu'elle me fait. Je suis encore trop dans le jugement mais je ne cherche jamais à rabaisser une personne.
Pourtant voilà, la question se pose. Est-ce que, en tant que personne très minorisée mais forte d'esprit, je ne fais pas preuve d'égoïsme en partant du principe que c'est aux autres de gérer leurs besoins et leurs émotions alors que je sais pertinemment qu'ils n'en sont pas capables autant que moi ?
Je n'ai pas de réponse à cette question.
Là encore, j'essaye surtout de me le rappeler dans mon quotidien. De ne pas partir du principe que telle ou telle situation est de l'entière responsabilité de l'autre personne impliquée sous prétexte que moi j'ai fait ma part. Mais je ne peux pas pour autant réellement m'occuper des besoins et des émotions des autres.
Et, dans la situation actuelle, je ne peux pas nier les très nombreuses erreurs qui sont de ma responsabilité.
8. COMPROMIS
Un couple c'est faire des compromis. Un couple c'est être différents, c'est être forts et fragiles, c'est être vulnérables et résilients, c'est être les mêmes et nouveaux chaque jour.
Alors il faut accepter de compromettre ses propres plans et faire de la place aux besoins de l'autre. Lui laisser imposer des limites qui peuvent parfois interférer avec nos stratégies.
Je suppose que c'est à ça que je dois faire attention à présent : les compromis ne doivent pas toujours pencher dans mon sens.
Et même si je ne suis pas responsables de ses émotions, je dois être capable de comprendre ma responsabilité émotionnelle envers lui et juger cas par cas de si oui ou non il est pertinent de la prendre en compte.
Comme tout le reste, la responsabilité émotionnelle doit devenir un compromis.
***
Voilà, c'était complexe, on est bien rentré dans le détail de ma vie privée mdr.
Mais ça fait beaucoup de sujets que je voulais aborder avec vous depuis un moment. Et j'espère que je vous ai donné de la bouffe à pensées.
Dites-moi dans les commentaires quelles sont vos réflexions sur le sujet !
Et sinon je vous souhaite une belle journée les loulous.
Chloé 🍄🐌🌻
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