Chapitre 3 : les pétales des étoiles fanent lorsque vient l'aube

Toujours ce même rêve. Cette même fille. Cette même brume et ces mêmes sentiments. Sérénité, amour, soulagement, fièvre, et puis le vide, le manque, la douleur.

Ses rêves étaient plus larges que ses nuits. Ils dépassaient sur ses journées, son esprit était sans cesse en suspend, ses pieds n'étaient jamais vraiment sur terre. C'est encore loin le soir ? Cette question l'occupait du réveil au coucher, et le jour passait comme ça, sans pleinement être vécu.

Est-ce que son ancienne vie lui manquait ? Celle sans émotions déchirantes, sans moment tendres et addictifs ? Il n'en savait que trop rien.

"Ce soir, je ne dors pas."

Pour ne pas la voir. Un sevrage. Une promesse pleine de détermination qu'il était certain de ne pouvoir tenir. Ne pas vouloir dormir. Il en était réduit à ça.

Mais elle lui manquerait trop. Une fois il avait tenté de l'enlacer, elle n'était pas palpable. Impossible à toucher. Il s'en était pourtant douté mais la déception n'en avait pas été moins grande.

- Il fait hyper froid aujourd'hui, tu ne trouves pas ?

- Je ne veux plus rêver autant de toi.

L'atmosphère avait changé brusquement. L'air s'était rafraîchi. Elle lui renvoya aussitôt un regard réconfortant, comme si cette réponse concentrait toute la logique du monde.

- Je comprends... Alors je ne viendrai plus, c'est mieux comme ca.

Le garçon poussa un soupir de soulagement. Il avait eu peur d'entendre le bruit d'un cœur brisé, mais il n'avait rien entendu d'autre qu'une respiration contrôlée et le bruit de l'eau caressée par la brise fraîche. Elle allait s'en sortir, tout comme lui, il n'y avait pas à avoir de regrets.

- Merci de me comprendre...

C'était la bonne décision.

- C'est normal. À bientôt, prends bien soin de toi.

La brume apparut à nouveau. Mais cette fois-ci, elle ne venait pas de ses yeux. La jeune fille disparut bientôt et il crut distinguer une once de tristesse dans son regard flou. Sûrement avait-il rêvé. Un rêve dans un rêve, c'était sûrement ça. Pas la peine de s'inquiéter, n'est-ce pas ?

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