Chapitre 1 : un sanglot d'étoile dans un ciel fumeux

Quand présent et passé se mélangent 

Quand les pleurs cohabitent avec les rires 
La haine avec l'amour 

L'écume des vagues perd la notion du temps 

 *** 

 Le ciel était noir d'encre. Nuageux aussi. De petits agneaux blancs traversaient la voute à toute vitesse, poussés par le vent. Ils semblaient très proches du sol, mais on ne les aurait pas vus si la lumière des lampadaires réverbérée sur le goudron ne les avait pas éclairé, comme des projecteurs auraient illuminé d'immaculés trapézistes. 

Et soudain, la pluie. Les souvenirs l'assaillirent. 

 Si elle avait été à ses côtés, elle lui aurait dit : "tiens, voilà les étoiles qui pleurent". Il n'avait jamais compris pourquoi exactement  les étoiles se mettraient à chialer. À présent tout prenait sens dans son esprit, parce qu'il se sentait exactement comme elles. 

 — En fait, elles attendent juste que les nuages les cachent de nous pour se laisser aller au chagrin. Du coup une averse, ce n'est rien d'autre qu'une vaillante étoile qui peut enfin laisser sa tristesse couler, à l'abri des regards.

Il l'entendait partout. Elle était là, dans son esprit, il s'était tant imprégné de ses paroles, de sa façon d'être qu'il arrivait à deviner ce qu'elle aurait dit si elle l'avait vu dans cet état.

C'est un paquet de larmes pour une si petite perte.

Où était-elle ? Il lui avait demandé de partir sans vraiment se rendre compte qu'elle le ferait pour de vrai. Que lui restait-il alors ? Des souvenirs. De la peine. Des «et si ?». Des remords.

À présent dans ses rêves il était seul. Si seul. Il jetait des pierres dans l'eau. Comme il avait fait en la voyant partir au loin, sans même se retourner.

Elle l'avait sûrement déjà oublié.

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