💻 L'assistant 💻

Avant toute chose, en ce 17 Décembre, je voudrais souhaiter un joyeux anniversaire à SeemaryLoki, plein de bisous et un grand merci pour les bêtas/corrections 💖 


Manami, sa responsable, le lui avait bien dit. Katsuki Bakugo était certes le designer le plus talentueux du pays, il n'en était pas moins le plus ronchon qu'elle n'ait jamais croisé. 

Izuku avait espéré qu'il en soit autrement avec lui, l'avantage d'être le petit nouveau, et bien pas du tout.


Au départ, sans même lui adresser un regard, il l'avait envoyé chier en lui disant qu'il était occupé. Izuku ne s'était pas démonté et avait expliqué gentiment qu'il venait lui proposer une analyse de son ordinateur. 

Était-ce son ton mélodieux ou son sourire qui s'était entendu dans sa voix ?


Aucune idée, mais il aurait bien voulu le savoir, car après s'être retourné avec un grand sourire charmeur, Bakugo avait vite repris son attitude froide et détachée, lui affirmant qu'il n'avait besoin de rien. 

Peut-être n'aurait-il pas dû lui faire remarquer qu'il était dans la lune alors qu'il lui parlait, ou alors, il l'avait saoulé avec les détails techniques ?


Toujours est-il qu'il regagnait le service de cybersécurité de Toyota Motor Corporation en traînant les pieds. 

Il ressassait cette entrevue, cherchait où était son erreur, mais rien n'y faisait, Manami avait sûrement raison, Bakugo, pourtant âgé de 27 ans comme lui, était encore plus bougon que son défunt grand-père.


Manami : Alors ?


Izuku : Il n'a pas besoin de nos services


Manami : Tu t'es fait jeté ?


Izuku : Pas exactement, au départ oui, puis non, et finalement oui


Manami : Tu m'as perdu là


Izuku : Quand je suis arrivé, il a dit qu'il était occupé, j'ai insisté et il s'est tourné vers moi


Manami : Il ne t'a pas engueulé ?


Izuku : Pas du tout, il m'a même souri


Manami : Pardon ?!?


Izuku : Il m'a fait un grand sourire, je te jure, et pas du genre flippant ni rien. Puis j'ai commencé à lui expliquer et au bout d'un moment, j'ai remarqué qu'il ne m'écoutait plus, il était complètement ailleurs


Manami : Genre rien à foutre ?


Izuku : Plutôt dans ses pensées


Manami : Tu as dû croiser un clone, c'est pas possible autrement


Izuku : Oh non t'inquiète, quand j'ai voulu capter à nouveau son attention, il m'a viré de son bureau en disant qu'il n'avait besoin de rien


Manami : Moui, c'est tout de même bizarre tout ça


Ils étaient restés là-dessus, reprenant leurs activités respectives jusqu'à ce que sonne la fin de la journée. Izuku était content d'avoir obtenu ce poste alors même qu'il n'avait aucun diplôme. 

C'était un autodidacte, un petit génie de l'informatique qui faisait parfois du piratage pour s'amuser. Il avait répondu à un défi sur une plateforme connue des hackers.

Il fallait entrer dans le système informatique de Toyota Motor Corporation et il y avait, soi-disant, une grosse somme d'argent à la clé. 

En réalité, il y avait un travail plus que bien rémunéré qui serait proposé au plus rapide.


Izuku avait battu ses adversaires à plat de couture et était fier de lui. Ayant peur des arnaques, il avait tout d'abord refusé le prix destiné au gagnant, mais Toyota Motor Corporation l'avait contacté le lendemain pour lui proposer un entretien d'embauche.

C'était Manami elle-même qui avait créé la micro-faille dans le système qui permettait de s'y introduire, sauf qu'Izuku avait réussi à entrer par la grande porte. 

Elle l'avait admis lors de leur première entrevue, elle était bluffée et avait même eu du mal à remonter sa piste.


Pour le moment, il n'était que son assistant, mais elle avait besoin d'un véritable second, capable de prendre sa place si elle devait s'absenter. 

Elle gérait une équipe de neuf personnes très compétentes, seulement, elle cherchait quelqu'un comme Izuku, qui avait ce truc qui l'animait lorsqu'elle était plus jeune.


L'idée de mettre au défi des cybercriminels de pirater l'entreprise ne venait pas d'elle. C'était son mentor, celui qui était à sa place à l'époque, qui l'avait recruté de cette manière. 

C'était un filou qui aimait jouer avec le feu et d'ailleurs, certaines tentatives d'intrusion étaient son œuvre, il avait même sûrement tenté de participer au défi. 

Danjuro s'ennuyait ferme à la retraite et c'était sa façon de faire un petit coucou à sa disciple, en quelque sorte.


Les jours étaient passés, le week-end avait démarré par une petite soirée tranquille pour Katsuki, qui avait l'esprit embrouillé depuis la visite de Deku dans son bureau. 

D'ailleurs, c'était bizarre comme nom quand même, mais c'était ce qu'il se souvenait avoir lu sur son badge.


Le samedi soir par contre, à son grand désarroi, il avait une soirée avec ses amis de prévue. Cela dit, ce serait peut-être l'occasion de penser à autre chose... ou pas... tant il était absorbé par les souvenirs de cette voix mélodieuse qui l'avait fait se retourner, ou de ses immenses yeux aux éclats d'émeraude qui l'avaient regardé avec tant de douceur. 

À moins que ce soit le celui de son parfum doux et sucré, ou encore son corps, qu'il avait deviné fin, mais athlétique sous ses vêtements amples, qui occupaient les moindres recoins de son cerveau...

Toujours était-il qu'il planait totalement et bien évidemment, comme ce n'était pas dans ses habitudes, ça s'était remarqué assez vite. 

Surtout qu'un Katsuki qui ne râlait pas, ne faisait pas de remarque désobligeante au sujet de la coiffure de son meilleur pote, c'était louche, très louche...


Mina : Bah alors Kat's, quelque chose ne va pas ?


Katsuki : Je vais très bien l'alien, t'en fais pas


Denki : Nan, t'es complètement à l'ouest ce soir, c'est tout sauf ton genre. En plus, mec, tu souris niaisement en regardant ton verre, c'est méga flippant


Katsuki : Lâche-moi Pikachu


Eijiro : Il a raison, t'as presque l'air sociable tout à coup


Katsuki : Je suis amoureux, c'est tout, je vais bien


Le temps s'était arrêté sur cette phrase prononcée alors qu'il était déjà reparti sur Dekuland, reluquant de nouveau le fond de gin tonic qu'il faisait tourner inlassablement, arborant le fameux rictus qualifié de flippant par Denki.


Eijiro : Eh oh ! Tu m'écoutes ?


Katsuki : Absolument... pas


Eijiro : Bah oui, je vois bien, mais ne nous le laisse pas comme ça, explique toi


Katsuki : Tu veux que j'explique quoi ? Comment et où je l'ai rencontré ? Au boulot, c'est l'assistant de la naine aux couettes rouges qu'on a croisé y'a trois semaines


Eijiro : Ok ok. Et comment monsieur plan cul et rien d'autre en vient à dire comme si c'était normal « Je suis amoureux » ?


Katsuki : T'en as des questions, j'en sais foutre rien moi. Juste, je l'ai vu à peine quelques minutes et depuis, j'ai sa voix dans les oreilles, son parfum dans le nez, des images de lui qui défilent, j'en conclus donc que je suis amoureux


Denki : Le seul truc qui te ressemble dans ce que tu viens de dire, c'est le mot foutre. T'en as conscience ?


Katsuki : Et toi le chaud du fion ?!? Quand t'as rencontré Hitoshi, t'as pas changé ?!? Bah si, parce que t'as craqué dessus et tu t'es casé avec, depuis, même rond comme une queue de pelle, jamais t'irais te frotter à un autre gars, alors qu'avant...


Denki : C'est bon, message reçu cinq sur cinq, t'es amoureux donc c'est normal que tu ne sois pas normal


Katsuki : Voilà Pikachu, tu vois quand tu veux !


Une fois rentré chez lui, il avait eu cette impression de légèreté qui l'avait envahi. En y repensant, il ne s'était pas posé la question jusqu'à ce que ses amis ne le fassent. 

La réponse était venue instantanément, pourtant elle avait été une révélation pour lui aussi. S'il avait paru si sûr de lui, c'était parce qu'il l'était, alors que quelques secondes avant, il n'en savait rien.


Il avait consacré le reste de son week-end à se demander comment aborder le nerd aux boucles teintes en vert, ce qui d'ailleurs ne l'avait même pas frappé ce jour-là. 

Le meilleur moyen était encore de se servir du travail, après tout, c'était le point de départ et leur seul lien aussi. 

Première chose à faire, trouver comment s'excuser de l'avoir viré de son bureau la semaine précédente.


Admettre qu'il n'avait pas assumé d'être pris en flagrant délit de rêverie était, bien évidemment, hors de question. 

Il allait prendre sur lui et lui faire croire que c'était parce qu'il n'avait pas compris ce qu'il lui expliquait et que sur le moment, ça l'avait gonflé, que ce n'était pas contre lui. 

Après tout, il devait être au courant de ses crises d'égo et de sa tendance à tout envoyer bouler à la moindre contrariété, donc c'était on ne peut plus crédible.


De son côté, Izuku avait passé une semaine à se demander comment se comporter avec Katsuki le jour où il recroiserait son chemin. 

Alors qu'il aurait dû simplement rester sur sa première impression d'un mec odieux à souhait qu'il fallait éviter, il avait au contraire envie de réussir à obtenir de nouveau un sourire.


Fallait être aveugle pour ne pas avoir remarqué que Katsuki était incroyablement beau et même si Izuku avait tenté de s'extirper ça de l'esprit, c'était peine perdue. 

Il avait essayé de se persuader que sa volonté de bien faire lors de leur prochaine rencontre faisait écho à sa nature bienveillante qui avait été mise à mal la première fois.

Rien y avait fait et le week-end n'avait rien arrangé, puisqu'il avait passé son samedi après-midi à faire les boutiques avec sa meilleure amie... et à ne parler que d'un certain blond cendré aux yeux incandescents et au sourire aussi bref que ravageur.


Évidemment, Ochaco s'en était amusé et avait cherché à en savoir plus, faisant admettre à Izuku qu'il avait imprimé dans sa mémoire chaque trait de son visage et les moindres détails de son impressionnante carrure.

Il n'avait passé en tout et pour tout que quelques minutes dans ce bureau impeccablement rangé et il avait effectivement gardé une... plusieurs... ou plutôt une bonne centaine d'images très précises de Katsuki en tête.

Foutu pour foutu, il avait demandé à son ami ce qu'elle en pensait et bien sûr, elle avait gloussé avant de lui dire sans détours « T'es amoureux mon beau, tout simplement ». 

Sauf que pour Izuku, ça n'avait rien de simple, bien au contraire, il n'était jamais sorti avec personne et avec quelqu'un comme Katsuki, merci, mais non merci.


Comment un mec avec un caractère de cochon pouvait convenir à une personne douce et bienveillante comme lui ? 

Il allait se faire manger tout cru, souffrir et finalement se faire jeter parce qu'il devient trop chouineur. 

Y'avait rien de compatible entre eux et de toute façon, Katsuki devait être à mille lieues d'avoir les mêmes tergiversations mentales que lui, alors autant oublier cette histoire.


Le lundi matin, il avait eu la boule au ventre à l'idée de le croiser à la machine à café, avant d'apprendre avec soulagement et déception qu'il était en réunion jusqu'à midi. 

C'était ridicule, il avait passé une semaine à presque s'en foutre et maintenant qu'il avait pris conscience de ses sentiments, il réagissait comme une collégienne farouche.


Manami : Devine quoi ! Bakugo a finalement besoin de nos services, sauf qu'il demande à voir un certain Deku et je ne vois pas qui c'est


Izuku : Encore quelqu'un qui a mal lu mon prénom


Manami : Oh merde, j'avais pas fait le rapprochement. Du coup, il veut te voir après la pause déjeuner


Izuku : Au secours


Manami : Honnêtement, il a tourné son mail de façon très respectueuse, il y a mis les formes, il semble de bonne humeur


Izuku : Alors prions pour qu'il ne trouve pas un cheveu dans sa soupe à midi


Et qu'il ne soit pas non plus trop souriant, trop charmant, sinon ça allait être la fin des haricots. 

Pas de bol pour lui, Katsuki avait justement prévu de lui faire une bien meilleure impression que la semaine dernière. 

En même temps, il n'avait pas vraiment d'effort à fournir étant donné que le simple fait que Manami lui avait répondu qu'il serait là pour 14h avait suffi à le faire sourire.


Katsuki : Entre Deku


Izuku : Mon prénom c'est Izuku


Katsuki : Ah bah voilà, je me disais bien que c'était bizarre de s'appeler Deku. Toutes mes excuses


Izuku : Vous n'êtes pas le premier à faire l'erreur, ce n'est rien, j'ai même fini par en faire mon pseudo pour jouer aux jeux vidéos


Katsuki : Oh ! Tu joues à quoi ?


Izuku : World of Warcraft principalement


Katsuki : Et c'est quoi ton main ?


Izuku : Vous y jouez aussi ?


Katsuki : Tutoie-moi, on a le même âge le nerd. Et oui, j'y joue aussi


Heureusement qu'il lui avait souri pour lui faire comprendre que c'était de la taquinerie, sinon Izuku l'aurait sûrement pris pour une insulte. 

Puis il était particulièrement sympathique pour le moment et ledit nerd en était sacrément perturbé.


Izuku : Je joue un prêtre heal et toi ?


Katsuki : Druide feral. Horde ?


Izuku : Oui, elfe de sang


Katsuki : Moi tauren. Faudrait qu'on se fasse un raid ensemble un de ces quatre


Izuku : Avec plaisir. Et sinon, tu avais besoin de mes services ?


Katsuki : Nan, pas du tout. Je voulais te voir pour te dire que j'étais désolé de t'avoir viré de mon bureau la semaine dernière


Izuku : Heu, d'accord


Katsuki : Je me doute qu'on a dû te dire que c'était habituel chez moi d'envoyer chier les gens, que je suis toujours en train de râler, fin bref, je ne suis pas très sociable


Izuku : J'ai eu quelques échos de ce genre oui, mais je préfère toujours me fier à ma propre impression


Katsuki : Qui a sûrement confirmé ce qu'on t'a dit


Izuku : Pour être honnête, oui


Il s'était senti particulièrement à l'aise et en confiance en disant ça, alors que d'ordinaire, il aurait préféré sauter du quinzième plutôt que de répondre ça. 

Bizarrement, il avait su que l'honnêteté payerait avec le blond et surtout, il n'avait pas envie de lui mentir.


Katsuki : Et qu'est-ce que je peux faire pour me rattraper ?


Izuku : Tes excuses sont un très bon début. Disons que ça remet le compteur à zéro


Katsuki : Toi t'es le genre trop gentil qui fini par se faire bouffer, pas vrai ?


Izuku : Totalement oui


Katsuki : Bah contrairement à ce qu'on dit de moi, sache que je ne mords pas, je ne fais qu'aboyer, alors t'as pas à t'en faire


Izuku : C'est noté. Mais du coup, j'aimerais savoir ce qui t'as agacé soudainement l'autre jour, parce que peu de temps avant, tu paraissais de bonne humeur, comme aujourd'hui, puis pouf


Katsuki : J'ai rien compris à ce que tu baragouinais, ça m'a gonflé. Ça ne m'arrive jamais de ne pas capter les choses et j'ai un égo plus grand que moi, alors voilà


Izuku : Je vois, mais tu sais, même moi, j'excelle en pratique, par contre le vocabulaire, j'ai encore beaucoup à apprendre, pourtant c'est mon boulot


Katsuki : T'essaye de me réconforter ou je rêve ?


Izuku : Non... c'est... oui, peut-être un peu


Katsuki : Du coup, j'ai dit que je n'avais pas besoin de tes services, mais en vrai, j'en sais rien. Tu veux bien jeter un œil à mon ordi ?


Izuku : Bien sûr


Katsuki s'était levé, laissant sa place à Izuku qui rougissait de plus en plus. Décidément, il était loin de l'odieux personnage de la semaine précédente et ça n'arrangeait pas ses affaires. 

Katsuki semblait vouloir apprendre à le connaitre et lui prouver qu'il ne mordait pas.


Durant près d'une heure, Katsuki s'était collé dans son dos pour "voir ce que tu fais" et avait réclamé des explications au moindre clic, espérant ainsi faire trainer l'opération de maintenance. 

Sa voix rauque faisait frissonner Izuku, son souffle dans son cou était à deux doigts de lui arracher un couinement et Katsuki l'avait remarqué.


Il crevait d'envie de déposer un baiser sur cette peau fine qui semblait si douce, mais il devait être patient, tel un prédateur guettant sa proie afin de lui sauter dessus au moment opportun. 

Comme il l'avait déclaré haut et fort l'autre soir à ses amis, il était amoureux, c'était la première fois et certainement la dernière, alors il ne voulait pas foirer son coup.

Et puis, fallait être honnête, le mettre dans tous ses états était jouissif. Ses joues rougies et son regard à moitié perdu étaient un tableau des plus adorables que Katsuki avait envie d'admirer le plus longtemps possible, alors il l'avait invité à prendre un café dans la salle de pause.


Bien évidemment, ça n'aurait pas été drôle si Manami n'avait pas été là avec deux autres collègues d'Izuku. 

Katsuki avait surpris tout le monde en les saluant avec un grand sourire, puis comme si de rien n'était, il avait demandé à Izuku ce qu'il souhaitait prendre.


Une fois de retour dans son service, il avait tenté d'échapper à sa cheffe, comme s'il était possible qu'elle reparte ce soir sans savoir ce qu'il s'était passé entre ces deux-là...


Manami : Alors alors ?!


Izuku : Il est gentil finalement


Manami : Oh ! On parle bien de Bakugo là ?


Izuku : T'as très bien vu dans la salle de pause


Manami : Ah ça oui... J'ai vu un Katsuki charmant et un Izuku en train de fondre sur place. C'était comme être dans une dimension parallèle


Izuku : Je ne nie pas qu'il me plait


Manami : Ce que je comprends, je crois que tout le monde dans cette boite s'est dit qu'il était canon la première fois qu'il l'a vu. Sauf que d'ordinaire, il suffit qu'il ouvre la bouche pour que ça passe au second plan


Izuku : Bah je ne sais pas pourquoi, mais avec moi, il est sympa


Manami : Peut-être parce que tu lui plais aussi


Izuku : Nan, c'est parce qu'on a quelques passions en commun


Manami : Si tu le dis


En effet, en plus du fameux MMORPG, ils aimaient tous les deux les films de super héros et faire du sport. Pour Katsuki, c'était depuis tout petit, poussé par ses parents, qu'il avait découvert son amour pour les sports de combat. 

Izuku, lui, c'était pour ne pas s'empâter à passer son temps dans un siège de bureau qu'il s'était inscrit à la salle de sport.


Cette conversation était venue sur le tapis alors que Katsuki avait, par inadvertance bien sûr, renversé de l'eau sur la manche d'Izuku. 

Il avait alors retiré son sweat afin de le mettre à sécher devant la fenêtre et dévoilé des bras bien plus musclés que ce à quoi on pouvait s'attendre d'un nerd.


D'ailleurs, Katsuki avait profité de ces atomes crochus pour se rapprocher d'Izuku, l'invitant régulièrement à jouer ensemble. Ils formaient une bonne équipe, du coup s'attendre pour aller en raid ou faire des quêtes était vite devenu une habitude. 

Pour le plus grand plaisir de Katsuki, c'était aussi une période avec beaucoup de sorties au cinéma, des rendez-vous qui s'ajoutaient aux séances à la salle de sport.


En effet, le hasard avait voulu qu'ils soient inscrits au même endroit, mais ayant tout simplement des emplois du temps différents jusqu'à l'embauche d'Izuku, ils ne s'y étaient jamais croisés. 

C'était ainsi qu'Izuku avait découvert que le coach qui lui avait montré quels exercices faire et qui le conseillait de temps en temps n'était autre qu'Eijiro, le meilleur ami de Katsuki.


De fil en aiguille, les semaines étaient passées et sans qu'Izuku ne s'en soit rendu compte, Katsuki avait pris une place plus qu'important dans sa vie. 

Il aimait cette sensation d'avoir quelqu'un avec qui partager, avec qui passer du temps. C'était très éloigné de ce qu'il avait pu connaître auprès de ses amis, même les plus proches et il s'était surpris à espérer que finalement, ses sentiments pouvaient être réciproques.


Il avait fini par nourrir un amour et un désir irrépressible pour Katsuki, à tel point qu'il envisageait sérieusement de ne jamais lui en faire part, de peur de le perdre. 

L'aimer en secret, mais l'avoir comme ami, c'était gérable pour le moment. Alors, soit Katsuki faisait le premier pas, soit leur relation resterait ainsi.

Souvent, il avait peur de se faire des films. Le blond était particulièrement taquin et tactile, sauf que c'était compliqué de savoir s'il était comme ça avec ses autres amis, étant donné que le seul qu'il connaissait, c'était Eijiro et qu'ils se voyaient sur son lieu de travail.


Toujours était-il que ce soir, ils devaient aller voir un film et Katsuki avait dit à Izuku « je t'emmène manger avant ». 

Ils n'avaient jamais fait ça, ils se retrouvaient toujours devant le cinéma, parfois prenaient à grignoter en sortant et se baladait un peu avant de rentrer, mais jamais, ils n'avaient partagé un repas, pas même au travail.


Katsuki avait quelque chose à lui annoncer et était, lui aussi, très fébrile à l'approche de cette soirée. La complicité qui était née ces trois derniers mois entre eux avaient renforcé ses sentiments, évidemment, mais pas que. 

La présence d'Izuku dans sa vie était comme une bouffée d'oxygène, il se sentait tellement bien avec lui que ç'avait de plus en plus d'impact sur tout le reste.


Ce rendez-vous devait être à la fois l'occasion de lui annoncer sa promotion, mais aussi de se déclarer, car s'il avait rendu des designs plus dingues les uns que les autres ces derniers temps, c'était grâce à lui, alors le moment était venu de le lui dire. 

Il était devenu sa raison de se lever le matin, de faire toujours mieux chaque jour, alors qu'avant, il le faisait seulement pour être le meilleur, point.

Il se transcendait lui-même et avait compris que c'était de recevoir des compliments de la personne qu'on aime qui nous rend fier. 

Tous les lèche-bottes et les jaloux du monde ne vous donne aucune valeur, mais le regard pétillant d'un Izuku qui admire votre tout dernier dessin, ça vous rend inestimable à vos propres yeux.


Il avait poussé la mise en scène jusqu'à venir le chercher chez lui plutôt que de lui donner rendez-vous près du restaurant, espérant ainsi le mettre en condition pour l'instant où cette sortie entre amis se transformerait en rencard. 

Il avait prévu de lui parler dès l'apéritif commandé, comme ça, il pourrait enfin s'autoriser à avoir ces gestes et ces mots d'amoureux qui manquent de déborder à chaque entrevue.


Katsuki savait déjà comment serait accueillie sa déclaration et à la fois, il doutait. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'Izuku en pinçait pour lui depuis le premier jour. 

Néanmoins, il craignait de mal s'exprimer et de faire fuir Izuku à toutes jambes, ou encore qu'il lui réponde ne pas se sentir pas capable de supporter un râleur égocentrique tel que lui. 

C'était ridicule, il le savait bien, mais c'était plus fort que lui, il s'était mis une pression phénoménale pour cette déclaration.


Déjà sur le pas de sa porte, il avait failli lui dire « Je t'aime Deku » tellement son sourire au moment de lui ouvrir l'avait ébloui. 

Ensuite, il y avait eu tout le trajet, et enfin, ils étaient entrés dans ce restaurant réputé, mais pas trop guindé, et avaient commandé un verre pour trinquer.


Katsuki : Tu dois te demander pourquoi je t'ai invité ici


Izuku : J'ai une petite idée de la raison


Katsuki : Bah en fait, y'en a deux


Izuku : Ah !


Katsuki : Tu pensais à quoi toi ?


Izuku : Tu veux fêter ta promotion, c'est ça ?


Katsuki : Oui


Izuku : Tu l'as amplement mérité et je suis ravi que tu m'aies choisi pour la célébrer. Et la seconde du coup ?


Katsuki : J'ai tourné ça un milliard de fois dans ma tête, répété devant mon miroir, et là que je t'aie en face de moi, je ne sais pas par quoi commencer, ni comment te le dire


Izuku : Bah dis-moi tout simplement ce que tu as sur le cœur, sans chercher à y mettre les formes. J'ai l'habitude de ta façon de communiquer maintenant


Katsuki : Justement, je voulais faire mieux, que ce soit parfait


Izuku : Les défauts, c'est ce qui fait tout le charme, la perfection, c'est ennuyeux


Katsuki : Je comprends mieux pourquoi tu m'apprécies


Izuku : Possiblement oui


Katsuki : Ok bon, je me lance. Cette promotion, c'est à toi que je la dois. Depuis que tu es entré dans ma vie, plus rien n'est pareil. En fait, tout est mieux, tellement mieux et je sais que je ne te laisse pas indifférent, mais je me demandais si tu accepterais de sortir avec quelqu'un comme moi


Izuku : Tu... tu es en train de te déclarer là ?


Katsuki : Ouais, mais je m'y prends comme un manche. J'ai carrément oublié l'essentiel, c'est que je suis tombé amoureux la première fois que je t'ai vu. C'est pour ça que j'étais complètement dans la lune, ce n'était pas parce que je ne comprenais pas ce que tu racontais. Je sais que j'ai un mauvais caractère, que je ne suis pas la personne la plus facile à vivre, mais je...


Il avait baissé les yeux bien avant de se lancer dans sa déclaration et n'arrivait pas à les lever, jusqu'à ce qu'une main vienne caresser la sienne, le coupant dans son élan. 

Lorsqu'il avait eu le courage de soutenir le regard d'Izuku, il avait tout de suite compris que la réponse était oui. Son magnifique sourire chaleureux et ses émeraudes pleines d'étoiles parlaient pour lui.


C'était ainsi qu'ils s'étaient retrouvés à trinquer à la promotion de Katsuki, puis étaient directement passés à la partie rencard de ce rendez-vous. 

Ils avaient parlé de leurs sentiments, de leur attirance, puis avaient pris le chemin du cinéma, avant d'échanger un premier baiser rempli de tendresse à peine les lumières de la salle éteintes.


*** FIN ***


Cet OS a été posté pour le calendrier de l'avent Rangers santa ( dispo sur lesplumesenpagaille ) et demain, vous aurez l'histoire du jour sur le compte de son_of_geo 😉

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top