Chapitre 33
Le Roi cria à son fils d'ordonner le scellement du château. Ryker repartit aussi vite qu'il était arrivé. En laissant la porte ouverte, ce qui illuminait le visage du Roi. Dès que le Prince fut parti, ses traits se transformèrent par une rage peu commune. Il bondit sur ses pieds, attrapant son épée au vol, et se projeta vers moi.
Je fis un pas de côté pour l'éviter. Son épaule percuta la mienne, nous déstabilisant tous les deux. Je me rattrapai au mur alors qu'il traversait le petit salon, plié en deux, entraîné par son élan.
- Espèce d'idiote ! beugla-t-il.
La comparaison ne me ferait pas venue naturellement. Cependant, en le voyant ainsi, il me fit penser à un taureau que l'on aurait passablement énervé.
- Tu ne peux donc jamais faire ce que l'on attend de toi ?!
Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Qu'avais-je fait que je n'aurais pas dû faire ? Je n'avais pas bougé un membre. Que pouvait-il bien me reprocher ?
- Tu me gâches la vie ! N'arriverai-je donc jamais à me débarrasser de toi ? J'avais prévu te rendre la tâche facile mais tu ne me laisses plus le choix ! Si tu avais saisi l'occasion que je t'ai offerte... !
Il revint à la charge et l'esquiver fut impossible. Sa lame glissa contre la dague que j'avais levée en défense, manquant de me trancher un doigt.
- Tu avais une ouverture inespérée ! Pourquoi n'as-tu rien tenté ?!
Je le repoussai de toutes mes forces, grognant sous l'effort. Je reculai, épiant chacun de ses mouvements. Il écumait ; j'avais l'esprit en déroute. Je venais de comprendre ce qui le mettait aussi en colère.
Il avait voulu que son fils me voit en train d'assassiner son père. Il avait voulu que je saisisse l'occasion et me jette sur lui pour le poignarder au moment où son fils entrerait dans la chambre et serait témoin de mon régicide.
La colère monta à la façon d'un raz-de-marée. Je n'étais qu'un pantin dans la main des plus puissants. Cela me rendait folle de rage. Quinten Madsen manipulait tout le monde comme un marionnettiste. Il s'amusait avec sa Cour et ses ennemis, jouant aux échecs, jouant à dieu.
Il avait prévu la libération de la Faerie ; il avait voulu que je le tue pour que sa mort soit moins douloureuse. Mais aussi pour m'éloigner définitivement de son fils. Pour que Ryker ne profite pas de sa mort pour m'épouser envers et contre tous.
- Vous avez échoué, crachai-je. Vous avez trop parlé. Je ne vous tuerai pas. Je vais laisser le Roi Noir le faire à ma place. Je pense qu'il va beaucoup s'amuser avec celui qui l'a enfermé dans une cage sous la terre.
- Tu n'as juste pas ce qu'il faut pour me tuer, gamine ! ricana-t-il en s'approchant. Toutes ces années d'éducation sévère et intensive pour rien ! Jon doit se retourner dans sa tombe !
Je haussai les épaules. Jon n'avait plus tant d'importance que cela. Il était mort. Il ne me contrôlait plus. Je ne jouerai pas le jeu du Roi. Je le tuerai pas. Ce serait lui témoigner une pitié que je n'avais pas pour lui.
Dans les couloirs, les hurlements commencèrent à résonner, stridents, terrifiés. La Faerie était déjà aux portes du château, plus prête que jamais à s'en emparer.
- Ça commence, sourit le Roi. Je vais partir avec les honneurs. Je resterai dans l'Histoire de notre monde, petite fille. Que tu me tues ou non, cela ne changera rien. Je suis une partie de l'Histoire.
Il était fou. Il n'y avait pas d'autre explications à un tel comportement. Il avait prévu la chute de son Royaume pour marquer l'Histoire. Une Histoire qui ne serait jamais écrite si la Faerie prenait le pouvoir. Le Grand Royaume allait tomber aux mains de ses ennemis et il n'en resterait plus rien. Ryker n'aurait plus de peuple sur lequel régner.
Tout cela à cause de la folie des grandeurs d'un Roi fou.
- Probablement, admis-je. Je vois déjà le nom que l'on vous donnera. Le Roi Fou. Le seul Roi qui aura jamais réussi à détruire un aussi grand royaume par ego.
Il poussa un cri de rage en se jetant sur moi. Je me déplaçai à la dernière seconde, le faisant percuter son armoire. Je glissai ma dague sous son menton avec une nonchalance que j'étais loin de ressentir. La porte laissée grande ouverte par Ryker m'angoissait. Il suffisait d'une personne pour que je me trahisse.
- Vas-y. Fais-le.
- Vous aimeriez bien, n'est-ce pas ? Vous êtes terrifié à l'idée que le Roi Noir mette la main sur vous. Nous savons tous les deux ce qu'il vous fera. Vous allez souffrir... J'espère simplement pouvoir entendre vos cris de douleur.
Il me donna un coup de coude. Ma main glissa, entailla sa gorge. Je trébuchai sur le tapis. J'échouai sur les fesses. Je grimaçai, la douleur explosant dans mon coccyx.
- Idiote. Ne peux-tu donc pas agir ?! Tu aurais pu me tuer en une seconde ! Es-tu donc aussi stupide et inutile ?!
- Je ne vais pas vous tuer. Vous deviendrez le jouet favori du Roi Noir. J'ai hâte de voir ça.
Son épée se planta dans le plancher à quelques millimètres de ma jambe. J'avais à peine eu le temps de bouger pour ne pas me faire embrocher sur sa lame. Je me relevai vivement, lui rentrant dedans. Il fit un pas en arrière, surpris. Je lui assenai un coup de la garde de ma dague dans la mâchoire. Deux pas de plus en arrière. Je m'appuyai sur le poteau du lit pour lui assener un grand coup de pied dans le ventre. Il tomba à la renverse. Sa tête heurta le fauteuil. Il cessa de bouger. Il devait avoir été sacrément assommé.
Je m'approchai prudemment. Je cherchai son pouls. Il était faible mais toujours présent. J'avisai son épée. Comparée à ma petite dague, elle me serait plus utile.
- Tu vas le tuer ?
Je me figeai, le souffle coupé. Les deux mains serrées sur la garde de l'épée du Roi, je n'osai pas finir de me redresser. Me retourner était impossible.
- Je ne tue pas un ennemi inconscient, répondis-je froidement.
- Je n'en reviens pas d'avoir été aussi stupide. J'aurais dû me douter que la fille adoptive de Jon Marchetta ne pouvait amener rien de bon à ma famille.
Ses mots me firent mal mais je me forçai à ne pas le montrer. Avec un longue inspiration, je me tournai vers le Prince. Il me fixait avec un regard si déçu et si blessé que j'en souffris.
- Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu fais ça ?
- Je n'ai rien fait à part l'assommer.
Il leva la main, s'approchant de moi. Je sentis les battements de mon cœur s'accélérer.
- Dis-moi juste une chose. Est-ce que tu m'as utilisé ? Est-ce que tu t'es amusée avec moi ? DIS-LE-MOI
- A-Au début.
Je ne lui mentirai pas. Je refusais de lui mentir. Quitte à ce qu'il me déteste, autant qu'il sache la vérité. Qu'il me haïsse était une chose. Qu'il me haïsse pour des choses fausses en était une autre. Il devait savoir ce qui était vrai et rien d'autre.
- Pardon ?!
- Je ne vais pas te mentir. Oui, je t'ai sauvé la première fois pour que tu aies une dette envers moi et pour facilité mon entrée à la Cour. Tu t'attendais à quoi ? Tu es le Prince héritier et j'étais la fille adoptive de Jon Marchetta. Je ne suis pas stupide.
- Qu'est-ce qui me fait croire que c'est le seul moment où tu m'as utilisé ?
- Rien. Je pourrais te dire ce que je veux, tu ne me croiras plus. Je le sais. Alors c'est à toi de choisir ce que tu crois et ce que tu ne crois pas.
Il continua de me fixer sans rien dire. De nouveaux cris résonnèrent et je me détournai.
- Ce n'est pas le moment d'en parler. La Faerie est là.
- Tu crois que j'en ai quelque chose à faire là ? Tu sais ce que je ressens. Je ne te l'ai jamais caché. Et je te trouve en train de te battre avec mon père ! Tu n'es venue à la Cour que pour l'assassiner ! Tu crois que j'en ai quelque chose à faire de la Faerie ?!
Il s'approcha de moi et je me refusai à bouger. Il effleura ma joue avec l'air de celui qui souffre.
- Pourquoi, Sixtine ? Pourquoi toi ? Pourquoi est-ce qu'il a fallu que ce soit toi ?
- Je suis désolée.
- C'est pour ça que tu me repousses depuis le début. Tu savais que ce moment arriverait.
- Oui.
- Pourquoi ? Tu aurais pu tout obtenir de moi. Absolument tout.
- Je sais. Mais je ne pouvais pas.
- Tu ne me réponds pas. Pourquoi ? Pourquoi, Sixtine ?
Je ne savais pas quoi répondre. Il cherchait à me faire du mal. Il ne pouvait pas en aller autrement.
- Je t'en prie. J'ai besoin de l'entendre. Dis-moi pourquoi.
Je baissai les yeux. Son visage se rapprocha du mien. Je le vis faire et je ne bougeai pas. Je voulais ce petit goût de ce que j'aurais pu avoir et que je n'aurai jamais.
La douleur irradia soudain. Mon flanc s'enflamma, se déchira. Je m'effondrai contre Ryker avec un cri. Il prononça mon nom comme une question mais il me parut lointain. Le manche de ma dague dépassait entre mes côtes. Le Roi se leva, des gouttes de sang roulant sur son front, un air revanchard sur le visage.
- Le corps de ton père est à tes pieds et tu essaies d'embrasser celle qui en est responsable ?! tonna-t-il.
Il gifla Ryker qui tituba jusque dans le couloir. Je parvins à rester debout en m'aidant de l'épée royale.
- Rends-moi mon épée, toi.
- Non.
Je la soulevai, grimaçant de douleur.
- Ne fais pas ça, Sixtine.
Je me refusai à tourner la tête vers Ryker. Il me suppliait mais je ne pouvais pas l'écouter. Je devais le faire. Il le cherchait.
Usant de mes dernières forces, je lui enfonçai la lame de son épée dans le flanc. Il cria, chuta. Et m'invectiva dans le langage le plus coloré que j'eus jamais entendu.
- Le Roi Noir ne devrait plus tarder, haletai-je. Il va venir et il va te prendre. Je ne vais pas plus me salir pour toi. Je prendrai bien plus de plaisir à te savoir entre les mains du Roi Noir en train de souffrir.
- Sixtine !
- Il est juste blessé, dis-je à Ryker. Rien qui ne soit mortel.
- C'est mon père !
- Il le mérite ! criai-je, craquant malgré moi. Il a assassiné ma famille pour se venger de Jon ! Il m'a utilisée pour en arriver là ! Il savait que la Faerie serait libérée. Il savait que Jon se servirait de moi pour se venger. Il savait que j'étais dans ce terrier et il m'a laissée là dans le seul but de jouer avec Jon, avec moi ! Il a fait tout cela pour entrer dans l'Histoire !
Ryker secoua la tête, refusant d'y croire.
- Je ne t'ai pas menti avant. Pourquoi je le ferais maintenant ? Il m'a tout raconté avant que tu ne reviennes. Tout son plan tordu. Il veut que le Royaume s'effondre dans les mains des Faes. Il n'attend que ça. Il veut passer pour un martyr ! Dans son merveilleux petit plan, je doute que l'on survive. Ni moi... Ni toi.
- Tu racontes n'importe quoi. C'est mon père ! Je le connais !
- Visiblement pas.
Le sang quitta mon visage. La silhouette derrière Ryker ne laissait aucun doute. Fin, pâle, les cheveux longs, ressemblant à un feu follet, habillé de cuir noir. Un dessin remontait de son épaule dans son cou.
Ryker se retourna, regarda l'intrus et recula, la peur luisant sur son visage.
- Tu devrais écouter la dame, petit prince, ricana le Roi Noir. Ton père est loin d'être un homme d'honneur. Il semble penser que tout lui est dû. Y compris sa place dans l'Histoire. Qu'il n'aura pas, qu'on se le dise.
Ni Ryker ni moi n'osâmes dire quoi que ce fut. Le roi Unseelie était bien trop impressionnant pour que l'on ose lui répondre.
Il s'arrêta en face de moi et releva mon menton. Ses sourcils se froncèrent. Une mèche bleu nuit glissa le long de sa tempe.
- Toi, tu es différente. Je vais peut-être te garder.
Je repoussai sa main.
- Je ne suis pas un animal de compagnie.
Il eut un sourire amusé.
- Tu devrais savoir qu'on ne me dit pas non. Tue-le.
- Non.
Il saisit mes cheveux et me poussa vers le Roi. Je m'arrêtai à côté de lui mais ne fit pas un geste pour obéir. Le Roi Noir vint se coller contre mon dos et il murmura à mon oreille, exhalant une haleine épicée, brûlante.
- Tu as vécu toute ta vie dans l'attente de ce moment. Tu n'as que cela. Il est enfin à ta merci. Saisis ta chance et savoure le moment que tu as tant attendu. Je te l'offre. Disons que c'est un cadeau, Sixtine Aderleen.
Je me raidis. Avait-il bien dit ce nom ? Pourquoi ? Mercot et Junia avaient-ils eu raison sur moi.
- Je sens le sang des miens dans tes veines. Tu seras d'une noirceur incomparable... Je m'en réjouis d'avance. Tue-le et rejoins ma Cour, Sixtine. Tu seras enfin parmi des gens qui te comprendront.
Je secouai la tête.
- Je ne suis pas des vôtres. Je ne le serai jamais.
- Bien sûr que si. Tu le sais, au fond de toi. Tu le sais parfaitement bien. Tu as le cœur noir. Seul un Unseelie aurait pu concevoir un enfant avec un humain. Les Seelies sont si coincés !
Je frémis. Je refusais d'y croire. Je n'avais rien d'Unseelie en moi. Je n'étais pas si horrible que cela. Jamais je ne pourrais m'intégrer parmi de tels monstres. Je n'étais pas l'un d'eux.
- Fais-le. Tu verras comme tu seras soulagée après. Tu te sentiras tellement mieux... Ton ennemi est au sol, à ta merci. Sa mort t'appartient. Prends-la. Venge-toi de ce qu'il t'a infligé. Il t'a volé ta famille.
Mes doigts se resserrèrent autour de l'épée. Je ne devais pas l'écouter mais il ne faisait que dire ce que j'avais toujours pensé. Tout ce que j'avais jamais eu, c'était cet objectif. Les Marchetta n'avaient jamais été ma famille. Ils m'avaient utilisée puis jetée.
- Ne fais pas ça, Sixtine, gémit Ryker. Ne le fais pas. Ne l'écoute pas.
- C'est à toi de choisir, Sixtine. C'est ta destinée. Tu es née pour le tuer.
- Non. C'est faux, Sixtine !
- Il m'agace, celui-là, marmonna le Roi Noir.
Mes jambes faiblirent lorsqu'il se recula. Je l'entendis gifler Ryker, le faisant tomber.
Je ne savais plus quoi faire. Devais-je le faire ? Ou devais-je simplement fuir ? J'avais envie de faire preuve d'une lâcheté sans précédent et de détaler le plus loin possible.
- Laissez-le ! criai-je au Roi Noir. Laissez-le.
Un sourire déforma son visage sculptural. Il se redressa, relâchant la chemise du Prince.
Je poussai un cri strident lorsque la dague fut arrachée de mon flanc. Le Roi s'était relevé dans mon dos, pendant que tout le monde regardait ailleurs. Mes genoux cédèrent et je m'effondrai.
- Ouch. Ça doit faire mal, se moqua le Roi Noir.
Furieuse, je m'aidai de l'épée pour me relever, une mal plaquée sur ma blessure. Je vacillais mais je m'en moquais. Je fonçai sur le Roi, le faisant tomber sur son lit. Il rebondit et glissa au sol en grognant.
Je saisis l'occasion et lui enfonçai la lame dans la gorge. Un gargouillis écœurant se perdit dans le cri de Ryker. Je laissai tomber mon arme et m'effondrai. Je n'avais plus aucune force.
- Comment as-tu pu... ?
La voix de Ryker me fit frémir. Elle tremblait de haine. Je me refusai à réagir. Il était trop tard. Je venais de tuer son père sous ses yeux. Je n'étais même pas étonnée. Je savais depuis longtemps que nous allions en arriver là.
- Il t'en aura fallu du temps, Sixtine ! rit le Roi Noir. Je vais peut-être pouvoir faire quelque chose de toi, finalement !
- Fermez-la, crachai-je.
- Tu as fini de jouer ?
Je relevai la tête. Le Roi Blanc était l'exact opposé de son jumeau tout en ayant exactement les mêmes traits que lui. Ses cheveux étaient un camaïeu de teintes pastelles, toutes si proches du blanc qu'elles étaient à peine décelables les unes des autres.
- Le Roi est mort ! Vive le Roi ! répondit simplement son jumeau, hilare.
- Dépêche-toi. Le château est en feu. Alors on s'en va et vite.
J'entendis les mots que le Roi Blanc ne prononça pas : ils avaient besoin de se ressourcer sur leurs terres.
- D'accord, d'accord !
Le Roi Noir donna un coup de pied dans les jambes de Ryker, le faisant bouger du passage. Puis, il me regarda. Il m'attrapa par les cheveux et me força à me relever.
- Toi, je t'emmène. Tu m'appartiens, de toute façon.
Je me débattis, criai et luttai mais il me traîna sans ménagement derrière lui. Ryker me suivit du regard, la haine le disputant à l'indécision.
Il ne me sauverait pas.
Il allait me laisser aux mains des Faes.
Dans la cour, des centaines de Faes s'étaient réunis, criant, chahutant, jouant de leurs pouvoirs pour faire flamber le château.
- SIXTINE !
Je pivotai. Addy se débattait sur l'épaule d'un Fae si immense et énorme que je me sentis faiblir rien qu'à le regarder.
- Non, non, non ! Lâchez-la !! Laissez-la partir !!
- Je doute que tu puisses l'arracher des mains de Ghur. Il semble beaucoup l'apprécier.
- Espèce de monstre ! Ce n'est qu'une enfant !
- Quand on a plus de quatre cents ans, vous autres humains et Demi-Sangs êtes tous des enfants.
- Libérez-la ! Vous êtes le Roi ! Vous pouvez le faire !
Il me fit pivoter face à lui et relâcha enfin mes cheveux.
- Pourquoi je ferai ça ? Quel intérêt y trouverai-je ?
Je ne sus quoi répondre. Je n'avais rien à échanger pour la liberté d'Addy. Rien du tout.
- J'ai une idée. Les Demi-Sangs ont des voix puissantes. Tu chanteras pour moi, et tueras aussi, parfois, si j'ai envie, et je veillerai à ce que la gamine soit traitée... correctement, disons.
- Je le ferai si vous la relâchez.
Il éclata de rire.
- Tu le feras de toute façon !
Il me projeta vers deux Faes Unseelies, reconnaissables à leurs cheveux aux couleurs sombres. Ils m'attachèrent à une chaîne à laquelle étaient déjà liés plusieurs personnes qui ne me dirent rien. Addy continuait de hurler et de se débattre sur l'épaule de ce Ghur.
Un coup sec fut donné sur le lien et l'impulsion me projeta à terre.
- Debout ! me cria un Unseelie.
Je tentai mais même mes bras ne supportaient plus mon poids. Il me saisit par le dos de ma tunique et me remit sur mes pieds. Je ne fis pas deux pas avant de retomber.
- Elle ne tient plus debout.
- J'ai oublié de la guérir... Tant pis. Mets-la dans la charrette. On s'occupera d'elle plus tard.
Je fus détachée, soulevée et jetée sur une pile de corps mous et froids. Leurs morts.
Je vomis, l'algie me soulevant l'estomac.
C'était fini. Je ne pouvais même pas imaginer tenter de m'enfuir. Ils étaient si nombreux et si forts... !
Tout ce à quoi je pus penser, ce fut le regard de Ryker, empli de haine à mon égard, avant de m'évanouir.
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Et voilà ! C'est fini ! J'espère vraiment que ce premier tome vous aura plu ! N'hésitez pas me dire tout ce que vous en avez pensé. Je suis curieuse de connaître vos réactions face à cette fin assez catastrophique XD
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