Chapitre 18
Le château respirait profondément, animé par les âmes qui hantaient ses sombres couloirs. Aucune ne connaîtrait le repos. Le Roi devait tellement apprécier la compagnie fantomatique de ceux qu'il avait torturés qu'il ne leur autoriserait pas l'éternel repos tant qu'il ne l'aurait pas lui-même.
La présence de Jedrek vadrouillant dans les couloirs suffit à distraire les gardes qui ne me virent pas me faufiler dans les ombres, toute habillée de noir, un sac à la main. Bande d'idiots.
Le hall était vide si ce n'était pour les deux gardes adossés au mur autour des immenses portes d'entrée. Ils ne jetèrent qu'un bref coup d'œil à leur Capitaine, les yeux à demi-ouverts. Je me glissai vers les sous-sols, longeant étroitement les flaques de nuit profonde laissées par les torches.
Les escaliers étaient plongés dans le noir, humides et glissants. Jedrek saisit une torche pour nous guider, par rattrapant le coude lorsque je dérapai.
- Merci, soufflai-je.
Il ne dit rien, se contentant de continuer à descendre. Je le suivis dans l'interminable escalier en colimaçon qui descendait toujours plus profond dans le cœur de la terre. L'air était moite, lourd, sentait le moisi. Je fronçai le nez, dégoûtée.
Plus nous avançâmes, plus l'odeur devint forte. J'en eu la nausée. La moisissure se mêlait à la mort, au sang, à la rouille. Je n'avais jamais rien senti de pire. Rien que respirer un air aussi vicié devait être une torture pour les prisonniers.
- C'ptaine ! lança un garde, levant son verre. Qu'est-ce que vous venez faire ici ? La pute du Prince dort déjà
Je serrai les dents. La pute du Prince ? C'était ainsi que j'étais vue ? Tout le monde pensait-il que j'étais aussi facile ? Que j'étais une prostituée ?
Le garde en question ne dut son salut qu'à Jedrek qui me poussa discrètement d'un coup de coude. J'émis un sifflement agacé qui fut étouffé par sa réponse. Je ne m'en préoccupai pas, préférant sauter de tache noire en tache noire, avançant vers les différentes cellules.
Jedrek m'avait dit dans quelle cage le Roi avait fait enfermer son fils. La plus éloignée, à l'écart des autres. Il ne m'avait pas dit plus que cela. Il n'était probablement pas au courant.
Une fois les premières allées passées, les gardes ne furent plus un problème. Les prisonniers, par contre, c'était une autre histoire. Il émanait d'eux une odeur de putréfaction et de vomi tout à fait écœurante mais ça ne les empêcha nullement de crier, de supplier.
- Fermez-la, bande d'animaux ! beugla un garde. Vous êtes pas près de sortir d'ici !
Je profitai de l'agitation pour courir jusqu'aux dernières cages. L'odeur était tout simplement atroce. Je plaquai une main sur ma bouche pour ne pas vomir.
Un mouchoir apparut soudain devant mon nez. Jedrek en avait déjà un noué à l'arrière de sa tête qui lui couvrait le nez et la bouche. Je fis de même, le laissant porter mon sac quelques secondes. Il me le rendit dès que le mouchoir fut noué.
Le fin tissu ne parvint à filtrer totalement l'air mais ce fut légèrement plus supportable.
La dernière cellule apparut, plongée dans le noir. La torche de Jedrek fit gémir la personne recroquevillée sur le lit. Je vis un étalage de peau écorchée et sale, un pantalon souillé et déchiré. Le Prince était dans un très sale état.
Jedrek récupéra les clés qui pendaient à sa ceinture. Il en prit une qui ouvrit la porte dans un cliquetis qui résonna dans le couloir vide. J'entrai dans la cellule. Il glissa la torche dans une encoche dans le mur, illuminant le corps ravagé par les coups de fouets du Prince. Je posai mon sac et m'agenouillai près de lui, posant une main sur son épaule.
- Non, pas encore... gémit-il.
- Votre Altesse, murmurai-je. Ouvrez les yeux. Redressez-vous.
- Six... tine ?
- Oui, Votre Altesse.
Je sortis la gourde de mon sac et j'humidifiai un tissu pour le passer sur sa joue hérissée d'une petite barbe hirsute. Il parut murmura quelque chose que je ne compris pas.
- Je te laisse la nuit. Sois de retour dans tes quartiers avant le lever du jour. La relève est à cinq heures. Il fera encore sombre. Je viendrais vers six heures. Si tu ne réponds pas, je viendrai te chercher.
- Je pense m'en sortir. Ne t'en fais pas.
Il eut un drôle de sourire lorsque je le tutoyais. Étrangement, cela me parut plus naturel que l'éternel vouvoiement de la Cour.
- Je doute qu'ils viennent jusqu'ici mais si jamais...
- Je sais. J'éteins la torche et je vais sous le lit, blablabla.
Il me donna une tape à l'arrière de la tête avant de sortir. Il ne verrouilla pas la grille. Je glissai la clé dans mon corsage, hors de vue et impossible à perdre.
- Que faites-vous ici ? souffla difficilement le Prince.
- J'ai appris ce qu'il s'est passé, éludai-je.
Ses doigts se refermèrent sur les miens.
- Je me demandais si vous seriez inquiète...
Je fus surprise de cet aveu. Pourquoi s'était-il posé une telle question ? Ma réaction à sa disparition aurait dû être la dernière chose à agiter ses pensées.
Je secouai la tête sans répondre, le forçant à boire un peu. Il repoussa ma main, toussant d'avoir bu trop vite.
- Tournez-vous pour que je puisse regarder votre dos.
Il obtempéra, s'installant sur le bord du lit, face à la grille qui l'enfermait depuis des jours. Je me sentis blêmir en voyant les dégâts. Les lacérations étaient profondes, se chevauchant, s'entremêlant, rouges, suintantes. Évidemment, elles s'étaient infectées puisque le médecin ne descendait jamais dans les donjons.
À l'aveugle, je posai ma main sur son front, cherchant s'il avait déjà de la fièvre. Il ne brûlait pas mais était déjà bien trop chaud.
Je m'assis derrière lui et versai un peu d'eau dans un verre avant d'y glisser une pincée d'herbes séchées. Quand le contenu du verre devint pourpre, je récupérai les herbes à l'aide d'une petite cuillère. Le Prince grimaça lorsque je lui tendis le verre mais il l'avala cul-sec avec un claquement de lèvres dégoûté.
- Je vais devoir nettoyer vos blessures. Vous devriez mordre dans quelque chose.
Il se raidit mais attrapa le morceau de tissu que je lui tendais. Il referma sa mâchoire dessus, les yeux fermés.
Pendant près de dix minutes, il hurla dans le tissu. Sa souffrance était atroce, insupportable. Je n'aurais pas dû être affectée, je le savais. Nonobstant, je l'étais et il me fallut tout mon sang froid pour terminer de désinfecter ses lacérations. Mes doigts tremblaient.
J'étalai l'onguent que Jedrek avait subtilisé à ses parents adoptifs et je l'étalai sur le dos du Prince. Ce ne fut qu'une question de secondes avant que la pâte vert clair ne sèche, formant une croûte translucide qui lutterait contre les bactéries. Grâce à cela, pas besoin de bandages et personne ne verrait qu'il avait été soigné.
- C'est fini, dis-je doucement, une main sur son épaule, la pressant légèrement.
Il ne réagit pas tout de suite. Je le fis se tourner vers moi, tirant sur son genou. Son visage me brisa le cœur. Il était baigné de larmes, ses prunelles étaient écarquillées au maximum, emplies d'une douleur et d'une terreur comme je n'en avais jamais vues.
Je tirai sur le bord du tissu qui dépassait du coin de sa bouche, le poussant à le relâcher. Le convaincre fut toute une affaire. Je caressai sa mâchoire, lui assurant que j'en avais fini, qu'il devait le relâcher.
Lorsqu'il le fit enfin, je jetai le tissu vers mon sac. Je dénouai le mouchoir autour de mon visage pour essuyer son visage. Le coton blanc devint noir de crasse en deux passages.
- Allongez-vous, l'enjoignis-je. Vous avez besoin de repos.
Il secoua la tête.
- Si, vous devez vous reposer.
- Je ne peux pas, murmura-t-il, la voix rauque et brisée.
- Pourquoi cela ?
- Les fantômes.
Je haussai un sourcil. Les fantômes n'étaient qu'une légende. Ils n'existaient pas réellement. Ce n'était qu'une menace de plus pesant sur les prisonniers pour les forcer à se tenir correctement.
- Ils existent, insista-t-il en serrant mes mains dans les siennes. Je les ai vus. Ils restent derrière les grilles mais ils me regardent et tendent leurs bras vers moi. Ils hurlent toute la nuit...
- Ce n'était qu'un cauchemar. Les fantômes n'existent pas. Si c'était le cas, pensez-vous qu'ils resteraient ici ? Bien sûr que non ! Ils seraient partout.
- Ils existent. Ils vont bientôt arriver.
Il se replia vers le coin le plus sombre et éloigné du lit et se replia sur lui-même. Je me rapprochai de lui, abasourdie devant cette image de petit garçon apeuré qu'il donnait. Je n'aurais jamais songé qu'il puisse être aussi effrayé par une chose irrationnelle.
Il fallait qu'il dorme. Il en avait besoin. Il lui fallait des forces. S'il ne dormait pas, il ne vaincrait pas ce début d'infection.
- Si je vous promets qu'il ne vous arrivera rien, vous vous allongerez et vous dormirez ?
- Si vous ne me laissez pas seul, je veux bien essayer.
Il agissait comme un enfant. Je roulai des yeux, refusant de m'attendrir.
- D'accord. Allongez-vous, maintenant, et dormez. Aucun fantôme ne viendra vous ennuyer.
Il hésita mais finit par s'étaler sur la planche qui lui servait de couchette. Il vint poser sa tête sur mes genoux sans même me demander mon avis. En le sentant trembler contre moi, toute envie de protester s'évanouit. Je demeurai appuyée contre le mur de pierres froid et humide, somnolant de façon intermittente.
Le Prince s'endormit en deux minutes, tombant directement dans un sommeil profond et calme. Sans m'en rendre compte, je glissai mes doigts dans sa tignasse sale et emmêlée, le faisant se nicher un peu plus dans mon giron et soupirer.
Sa mère l'avait-elle déjà étreint ? Rassuré lorsqu'il avait peur ? S'était-elle déjà assise à côté de lui pour essuyer ses larmes ? J'en doutais. Ryker avait cette force étouffante et douloureuse de ceux qui n'ont pas eu d'autre choix que d'être forts. Au fond de lui, derrière cette porte qu'il avait érigé pour se cacher, gisaient ses rêves, ses peurs, ses besoins d'enfant.
Je savais exactement ce qu'il vivait. J'avais vécu la même chose. Peut-être en moins abrupt. Patsy avait toujours été tendre et elle avait été présente dans les moments où j'avais besoin d'elle.
Le Prince n'avait pas eu cette chance. Son père était encore plus cruel que le destin qui s'était acharné sur moi. Quel monstre enfermait son fils dans une cellule aussi viciée après l'avoir fait fouetté et ne lui prodigue aucun soin ? Tout cela pour un point de vue divergent ?
Je devais le réduire au silence. Au plus vite. Pour cela, il me faudrait l'aide des assassins de Phyre. Je devais donc retenir le Roi au château, l'empêcher de fuir comme un lâche. Pour cela, il me faudrait plus d'informations. Jedrek les aurait plus facilement que moi. J'étais bien contente qu'il soit de mon côté et ne se révèle pas être un ennemi. Il serait d'une aide inestimable.
Un murmure résonna dans le couloir. Je me redressai, tendant l'oreille, une main sur la dague que j'avais posé à côté de moi. S'il le fallait je tuerai un garde. Surtout si c'était celui qui m'avait traitée de prostituée. Je me ferai un plaisir de lui enfoncer ma dague dans la gorge, à celui-là.
Aucun bruit de pas ne se fit entendre et pourtant, des murmures continuaient à se répercuter contre les murs. J'aurais aimé me lever pour aller voir mais Ryker dormait si profondément et paisiblement que je ne tenais pas à le réveiller.
Un coup de vent glacé et violent souffla la torche, me plongeant dans le noir le plus complet. J'étais aveugle. Plus aucune lumière ne passait. Mon cœur s'accéléra, tambourinant contre mes côtes.
Un hurlement aigu déchira le silence. Le Prince se redressa si brutalement que son crâne heurta mon menton. Une vague de douleur me fit gémir.
Ce fut alors que je les vis. Les paires d'yeux dans le noir. Ils ondulaient, luisant, rouges. Comme si des hommes se tenaient devant la cellule et se poussaient les uns les autres pour être au plus près des barreaux.
- Qu'est-ce que... ?
Ma voix était trop aiguë.
Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. Pour la première fois depuis longtemps, j'eus peur. Réellement peur.
La main du Prince trouva la mienne et la serra. Son corps se rapprocha, son bras se collant au mien, réconfortant bien qu'il soit aussi effrayé que moi.
- Je vous l'avais dit, qu'ils existaient, souffla Ryker.
La chaleur de son haleine me brûla la joue.
- Comment... ?
Il recula vers le mur, m'entraînant avec lui. Mon épaule s'appuya contre la sienne alors que mes doigts s'enroulaient sur la poignée de ma dague.
- Avant que le Roi ne parvienne à enfermer la Faerie sous terre, les Faes qui étaient capturés étaient retenus ici. Beaucoup en sont morts. Leurs corps ont été brûlés mais leur magie n'est jamais partie. Elle est piégée ici.
Je notai directement qu'il ne disait plus « mon père » mais « le Roi ». Une brèche s'était ouverte entre eux. Un gouffre sans fond qui ne saurait jamais être comblé.
J'étais toutefois plus préoccupée par son histoire. Cela se pouvait-il que la magie Fae soit piégée à l'intérieur des donjons ?
- Il a toujours su combien cet endroit me terrifie. Le noir, les fantômes... Il sait en user.
- Pourquoi vous inflige-t-il cela ? C'est cruel.
- Oui, ça l'est, je suppose. Quand j'étais enfant, c'était « pour m'endurcir ». Maintenant, c'est pour que je me taise.
Je pressai sa main.
- Cela arrive-t-il souvent ?
- Plus tant que cela. J'ai appris à taire mon opinion lorsqu'elle n'est pas en accord avec la sienne.
- Alors pourquoi... ?
Il soupira. De l'autre côté des barreaux, les fantômes s'agitaient, sifflant comme des serpents. Mes yeux s'étaient adaptés à la nuit mais j'étais incapable de déceler une quelconque silhouette. Les yeux voletaient à une hauteur tout à faire humaine.
- Il prévoit un véritable massacre pour asseoir sa position, pour étouffer la rébellion dans l'œuf. Je n'ai pas su me taire. Les mots sont sortis malgré moi. J'ai su que j'allais le regretter mais il fallait que j'essaie de l'en dissuader. Ses conseillers sont soit à sa botte, soit terrifiés. C'était inutile mais...
- Mais vous vouliez les forcer à voir la vérité en face.
Il hocha la tête, faisant bouger l'air froid.
- Il n'entendra jamais raison. Il est obnubilé par son trône. Il pensait qu'enfermer la Faerie le rendrait tout-puissant et bien-aimé.
- Cela n'a pas été le cas ? Tout le monde semble ravi que la Faerie soit emprisonnée.
- Je ne dis pas que la fin des Faes est une mauvaise chose. Loin de là. Je dis que l'objectif de mon p... du Roi n'était pas aussi pur qu'il l'a toujours fait croire. Je ne l'ai pas vu à ce temps-là car j'étais trop jeune. Maintenant, je comprends qu'une rébellion grondait déjà et qu'il a trouvé cette solution pour retrouver les bonnes grâces du peuple. Il pensait qu'il serait adulé et que personne n'oserait se lever contre celui qui a éliminé la Faerie.
- Il avait tort.
- Exactement.
Un fantôme émit un hululement terrifiant. Je tressaillis, serrant un peu plus ma dague, laissant Ryker réduire ma main en bouillie dans la sienne.
- J'ai compris nombre de choses en étudiant l'histoire, me forçai-je à dire, refusant de laisser s'installer un silence. Sur la royauté.
- Comment cela ?
- L'histoire nous montre qu'un mauvais roi aura toujours peur de son peuple et qu'il préférera le faire vivre dans la terreur pour se protéger de lui. Alors qu'un bon roi ne craindra jamais de sortir sans escorte parce qu'il sait qu'il fait le bonheur de ses gens.
Bien que je ne pus le voir, je le sentis sourire. Il se détendit, ses muscles se relâchant enfin.
- J'aime à penser que je deviendrai un bon roi.
- Vous ne pourrez jamais être pire que votre père.
Il éclata de rire, ne s'arrêtant que lorsque la douleur l'y força.
Les fantômes hurlèrent en chœur.
- Vous n'avez pas tort. Il serait difficile d'être pire que lui.
- Je suis certaine que vous serez un bien meilleur roi que lui. Vous êtes déjà une meilleure personne. Vous êtes destiné à faire mieux que lui.
Je sursautai lorsque la torche se ralluma toute seule. Mes iris me brûlèrent, me faisant fermer les paupières.
Lorsque je rouvris enfin les yeux, les fantômes s'étaient évanouis. La tension s'évacua de mes épaules et ma tête partit s'appuyer contre les pierres.
- Pourquoi êtes-vous venue, Sixtine ?
- Pardon ?
- Pourquoi êtes-vous descendue ici ? Si vous vous étiez fait prendre, vous imaginez ce qui aurait pu se passer ?
- Je ne comptais pas me faire prendre, éludai-je en haussant les épaules.
Il me jeta un regard consterné.
Je voulus le faire lâcher ma main pour me relever mais il me retint.
- Pourquoi avez-vous pris ces risques, Sixtine ?
- Vous êtes demandé si j'allais m'inquiéter, n'est-ce pas ?
Il opina du chef, ne comprenant pas où je voulais en venir.
- Considérez ma venue comme votre réponse. Je ne suis pas aussi bruyante que les jérémiades incessantes de Lady Persley qui se languit de vous comme un ours à court de miel, je l'admets.
Je remis toutes mes affaires dans mon sac, parvenant à récupérer ma main au passage. Je pris la torche et sortis la clé de mon corsage.
- Vous devriez dormir. Je vais aller faire pareil.
- Soyez prudente.
- Je serais plus inquiète pour ceux qui risqueraient de me compliquer la tâche, Votre Altesse.
- Que dois-je faire pour que vous obéissiez lorsque je vous dis de cesser d'user de mon titre ?
Je haussai les épaules avec un demi-sourire.
- Dormez, la nuit porte conseil. Vous aurez peut-être la réponse à votre question au réveil.
Je fermai sa cellule derrière moi, l'abandonnant dans le noir.
Retourner dans mes quartiers fut d'une facilité enfantine. En dépit de mon esprit qui ne cessait de dériver.
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