10 Mai 1789

     Je remonte dès la fin de la journée durant laquelle je suis partis m'entrainer dans la forêt à quelques kilomètre de là. Pendant de longues heures j'observe le trajet de la lune et des étoiles dans le ciel perché en haut d'un des clochers de Notre Dame de Paris. Insouciant. Calme. Mes paupières s'alourdissent et je me laisse bercer par le chant de petits oiseaux du matin. Au moment où je sombre dans le sommeil le cri d'un aigle retentit... un aigle? Je me remet debout rapidement et le cherche des yeux dans la lumière du petit jour. Je siffle et peu après je vois son ombre sortir d'un nuage et se rapprocher. Je tend le bras pour l'accueillir et il s'y pose resserrant ses serres autour de mon avant bras.

-Aro...

Quand il me l'envoi ce n'est jamais bon signe. L'aigle me donne un coup de bec. Je regarde sa patte et y décroche de ma main valide le message qui y est accroché. Ce ne sont que quelques mots griffonnés en vitesse. Inquiet je me dépêche de lire.

Erwan,
William est mort. Jack aussi. Assassinés par Leonardo. On a besoin de toi ici. Le plus vite possible.
Note: garde l'aigle jusqu'à notre prochaine rencontre il est trop repérable.

9/05, Aro

Il l'a envoyé hier. Comment va t-il? Et puis pourquoi William et Jack? Je cherche une explication mais le seul lien qui les lies est le statut de demi-frères. Personne ne connaît l'identité du père, pas même les enfants. Peut être que quelqu'un lui en voulait mais comment aurait-il appris le lien qui uni les deux jeunes?
Je rentre chez moi environ une heure avant le déjeuner et directement je convoque mes sœurs ainsi que ma mère pour leur faire part de la proposition de Blanche. Elles se consultent du regard puis ma mère prend la parole.

-Quand somme nous censés déménager?
-Le plus tôt possible, répondis-je d'un ton plus sec que je ne l'aurait voulu.
-Bien, les filles commencez à ranger vos affaires. Que ferons nous de tous les meubles? Ajoute-elle à mon intention.
-On pourra en emmener certains mais les autres devront être vendus aux enchères, on arrivera sûrement à en tirer des bons prix. Je vais aller voir de le place dont nous disposons.

Elle m'adressa un regard plein d'amour et d'inquiétude mais je me contentais de lui répondre par un sourire rassurant avant de sortir dans les rues de Paris. Au sud. Là où Blanche m'avait fait sortir des égouts. Le seul chemin d'après elle pour accéder à leur planque. Je le retrouvais sans trop de difficultés mais avant de rentrer je jetais tout de même un coup d'œil autour afin de m'assurer que personne ne me suivais.
Étonnement, je retrouve facilement le chemin malgré l'obscurité qui règne dans les tunnels et parviens rapidement à l'entrée de la Grande salle qui est cette fois gardée. L'un des deux gardes me demande avec politesse de décliner mon identité, ce que je fais immédiatement. Avant de me laisser entrer le même me demande:

-Vous venez voir quelqu'un en particulier?
-Blanche Estreilli.
-Elle n'est pas présente mais si vous le souhaitez son parrain l'est. Je peux lui demander s'il peux vous recevoir si vous le souhaitez.
-Je veux bien. Merci.

Il revient quelques instants plus tard et me fait signe que je dois le suivre dans le couloir qui mène à la grande salle. Une fois arrivés nous prenons une porte latérale en bois de pin toute simple. Nous en passons plusieurs et longeons encore plusieurs couloirs avant d'arriver devant un bureau. Le garde me fait comprendre silencieusement que c'est celui du parrain de Blanche avant de s'éclipser tout aussi discrètement afin de rejoindre son poste et son compagnon de garde. Je jette un coup d'œil dans le long tunnel sinueux dans lequel je me trouve et les torches disposées à intervalles réguliers me rappellent celles de la prison quelques jours plus tôt. Mais contrairement à cette dernière, les murs ne sont pas constitués de simples blocs de pierres empilés mais taillés directement dans la roche sombre. Du côté opposé à celui qu'a prit le garde, je vois un petit groupe d'homme se déplacer sans plus de bruit que celui de leur légère respiration. Ils ne me voient pas, ou en tout cas ne croisent pas mon regard, et continuent leur route.
Après cette petite inspection je me décide à toquer à la double porte gravée d'un arbre gigantesque.

-Entrez!

J'obéis et glisse dans la pièce comme un courant d'air avant de me planter devant le bureau. Le lieu est joliment décoré, un grand tableau représentant Notre Dame de Paris au lever du jour surplombe le mur derrière l'homme et quelques plantes vertes donnent à l'atmosphère un caractère plus doux. Le bureau, du même bois foncé que la porte, est quand à lui simple mais laisse émaner une certaine sévérité.

-On m'a dit que tu souhaitais parler à Blanche. Puis-je en connaître la raison?

Je hoche la tête avant de lui expliquer rapidement qu'elle devait me montrer les appartements dans lesquels nous logerions si je me décidais à rejoindre leur compagnie.

-Je peux toujours te montrer les appartements mais avant de t'accepter chez nous je dois te voir sur le terrain pour observer comment tu te débrouilles.
-Aucun problème.
-Bien. Suis moi.

Nous faisons presque tout le chemin en sens inverse mais plutôt que de prendre la porte qui mène à la grande salle nous en prenons une autre qui mène sur un couloir où ne se trouve pas plus de quelques portes bien espacées. Deux de chaque côté et une au fond.

-Les quatre portes sur les côtés sont des chambres d'invités mais celle du fond est un appartement plutôt luxueux quand on sait y déposer les bons meubles.
-Je peux entrer pour regarder?
-Évidement. La porte est ouverte. Et d'ailleurs si tu n'a rien d'autre à me demander je vais retourner à mon travail.
-Une dernière chose, vous disiez vouloir me voir "sur le terrain". J'imagine que je dois prendre l'un de vos contrats?
-Si tu en as un tu peux t'en occuper.
-Et vous avez une idée de quand?
-Encore une fois, c'est quand tu veux. Je le saurais ne t'inquiètes pas, occupe toi juste de ton travail.

Je hoche la tête et il tourne les talons.

-Quand tu pars pense à le signaler aux gardes, me demande t-il gentiment avant de quitter le couloir.

Je m'avance vers la porte qui elle aussi est en chêne et pousse délicatement la poignée dorée.
Le vestibule est vide mis à part le porte manteau accroché au mur et donne directement sur une première pièce plutôt vaste qui donne elle même sur un petit couloir où se trouve les chambres et salles d'eau, et sur trois portes toutes sont en bois clair. La première est celle qui mène à la salle à manger où se trouve une porte menant aux cuisines et les deux autre n'apportent aucun signe me permettant de déterminer leurs utilisations.
Satisfait, je rentre chez moi pour voir avec ma famille le peu de meubles que nous aurons à vendre sans oublier de prévenir les gardes de mon départ.

Pour l'instant, le message d'Aro ne me préoccupe plus autant.

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