Chapitre 7 : Informations

Les grenades que les Superviseurs avaient utlisées avaient détruit une partie de nos réserves de nourriture. Mes assassins et moi avions jeté tous les morts dans l'eau et étions rentrés. Thomas partit pour chercher des informations sur Delilah, Hanson et Nigel restèrent avec moi. Je retournai avec ces deux-là derrière moi dans ma pièce et me penchai sur mon bureau, à côté de mon enregistreur.

-Maître Daud... marmonna Nigel.

-Que voulez-vous ? grognai-je.

-Les jumeaux Pendleton sont morts, répondit Hanson. Le Golden Cat, s'était une boucherie, personne n'a été épargné. A ce qu'on dit, les filles, les gardes et les jumeaux, tout le monde est mort, peut-être que quelques courtisanes se seraient enfuies d'après ce qu'on dit.

-Billie et moi n'avons pas fait de bain de sang.

-Le félon masqué, fit Nigel.

Je pensais la même chose. Le félon masqué, ce tueur, celui qui nous avait débarrasser du Grand Superviseur Campbell. Le corps que nous avions vu Billie et moi au Golden Cat, ce tueur était avec nous dans le bâtiment et nous ne l'avons pas croisé. Peut-être cherchait-il aussi Emily ? Dans ce cas, nous serions peut-être les prochaines victimes.

A ce moment, la jeune Kaldwin descendit les escaliers et nous salua avec un petit sourire. Elle se passa la main dans les cheveux, je me souvins alors de la femme étrange qui avait essayé de prendre une mèche de cheveux d'Emily.

-Une femme, pendant l'assaut, a tenté de dérober une mèche de cheveux d'Emily, dis-je. Elle n'était pas normale. Elle avait la peau verte, des espèces de racines un peu partout sur son corps et ses vêtements et une épée sans métal, avec du bois et je ne sais pas comment était faite la lame.

-Une vraie plante humaine, plaisanta Nigel.

-Mais elle n'était pas belle... marmonnai-je. Je ne pense pas qu'elle ait donné les informations aux Superviseurs. Elle a disparu en un éclair et après, il y avait des plantes sur le sol. Cherchez cette femme.

Nigel s'inclina et disparut. Emily nous regardait.

-Euh... commença-t-elle.

-Vous pouvez aller déjeuner Emily, répondis-je. La nourriture est servie.

La petite eut un sourire et s'en alla dans la salle à manger. Il ne restait qu'Hanson et moi, devant mon bureau.

-Maître Daud... Nous avons perdu pas mal d'hommes, je me disais que peut-être je ferais mieux de prendre les deux que je teste, qu'en pensez-vous ? demanda-t-il.

-Si les deux sont bons, prenez-les tous les deux sinon, tuez-en un.

-D'accord Maître, je vais essayer d'en trouver.

Sur ces mots, Hanson quitta la pièce. Je ne savais pas quoi faire. Cette attaque de Superviseurs nous avait vraiment déstabilisés. Mais ce n'était pas les Superviseurs qui voulaient nous attaquer, c'était la femme ensorcelante, après tout, elle avait donné toutes les informations pour qu'ils nous attaquent et elle devait avoir ses raisons. La femme verte qui avait tenté de prendre des cheveux d'Emily avait des pouvoirs. Elle avait disparu d'un seul coup, et les plantes qu'elle avait laissées, tout ça, c'était de la magie. Peut-être que cette femme avait usé de ses pouvoirs pour corrompre les Superviseurs. Mais pourquoi ? Pourquoi voulait-elle des cheveux de la petite Emily ? Mais oui... Les masques dorés n'étaient qu'une diversion. La femme verte s'était servie d'eux pour attaquer Emily mais comment savait-elle que la petite était ici ?

Plus tard dans la journée, Thomas et Nigel revinrent me voir dans ma pièce. J'étais devant une fenêtre et je regardais entre les barreaux pendant qu'Emily lisait sur son lit, en haut. A voir leurs têtes, mes deux assassins n'apportaient pas de bonnes nouvelles. Ils s'inclinèrent et je me tournai face à eux.

-Je n'ai rien trouvé sur Delilah, Maître, me dit Thomas.

-Et moi rien sur cette femme plante, ajouta Nigel.

Je les fixai. Ils n'avaient absolument aucune information à me donner alors qu'Emily et probablement tout notre groupe étaient en danger.

-Bande d'incapables ! m'emportai-je. Billie est bien meilleure que vous ! Puisque vous n'êtes pas capables de me rapporter des informations sur Delilah et la femme plante, je vais m'en occuper.

Je montai rapidement les marches et en haut, Emily me fixait d'un air apeuré. Je pris mes armes, mis mon masque et alors que je m'apprêtais à redescendre, la jeune Kaldwin me prit la main.

-Où allez-vous ? demanda-t-elle.

-Je vais chercher des informations pour votre sécurité, répondis-je. Ne vous en faites pas, je reviendrai. N'hésitez pas à aller vous coucher quand vous serez fatiguée et Thomas vous dira quand ce sera l'heure du dîner.

-Mais... Vous êtes blessé...

-Je vais bien, je vous assure.

Je descendis les marches et passai devant Thomas et Nigel qui s'inclinèrent devant moi. Thomas monta les marches et Nigel disparut. Je sortis par notre sorte de balcon et je me téléportai sur le toit du bâtiment le plus proche. Je courais en sautant d'un toit à l'autre, le vent soufflait et le soleil se couchait, le ciel prenait des teintes orangées. Je m'arrêtai au bout d'un toit, vers la sortie du quartier inondé et retirai mon masque pour sentir le vent sur mon visage. J'avais tué tellement de personnes dans ma vie mais je me sentais toujours humain. Je n'avais jamais regretté un de mes meurtres, jusqu'à maintenant. J'en voulais tellement à Hiram Burrows mais en réalité, c'était seulement à moi que je devais m'en prendre. C'était moi qui avait planté la lame dans le cœur de l'impératrice, c'était moi qui avait enlevé sa fille, pas Hiram Burrows.

Je courus encore un peu sur les toits pour m'arrêter sur celui qui était le plus près du fleuve et le plus haut pour avoir une belle vue. De ma position, je voyais au loin l'île de Kingsparrow, depuis que le Lord Régent, Hiram Burrows, était au pouvoir, un phare en son honneur avait été construit. Enfin, le phare existait déjà en partie, il état juste plus grand et d'après ce qu'on disait, une statue de Burrows trônait dans l'entrée. Comment pouvait-il être honnoré ? De ce que je savais de lui, il n'était pas un bon empereur.

Je décidai de descendre, en me téléportant et en sautant sur chaque éléments possibles, je finis par arriver en bas, sur la terre ferme, ou plutôt dans l'eau qui la recouvrait. Le quartier inondé... ma maison depuis tant d'années. Je ne savais même plus si un jour je l'avais vu à sec. Je me mis à marcher dans le sable, mes bottes s'enfonçant dedans et se remplissant d'eau. Le niveau ne montait qu'à mes genoux pour l'instant mais par endroit, il fallait nager et éviter les myxines, ces sortes de piranhas qui mangeaient si rapidement un corps entier jusqu'à le faire disparaître dans une marre de sang.

Alors que je marchais dans l'eau, je tombai sur un groupe de raclures d'eau, ces saloperies s'ouvrirent et lancèrent leur acide dans ma direction. Je parvins à bloquer le temps mais je ne pus rester debout, j'avais été surpris et cela m'avait fait trébucher. Je desserai mon poing qui avait bloquer le temps puis je me relevai devant ce monde qui m'apparaissait en noir et blanc, sombre, silencieux et immobile. Prenant ma lame, je m'approchai des raclures pour les transpercer mais le temps reprit, ma limite de pouvoir étant épuisée et je me pris de plein fouet un jet d'acide. Ma veste étant ouverte, l'acide n'eut aucun mal à passer à travers mes couches de vêtements jusqu'à ma peau, l'endroit de ma blessure qui s'ouvrit aussitôt. La douleur me fit basculer, je tombai sur les genoux et tendis mon bras gauche vers ces saloperies qui s'apprêtaient à relancer leur acide qui me brûlait douloureusement. Je lançai un carreau d'arbalète sur l'une d'elle puis rechargeai vite afin de toutes les éliminer une à une avant de me laisser tomber dans l'eau. Je restai un moment dans l'eau avant de ressortir pour prendre ma respiration. La douleur était abominable et ce n'était pas l'eau qui allait me faire du bien. En me relevant tant bien que mal, je récupérai mon masque et ma lame que j'avais lâchés avant d'aller voir les raclures pour récupérer les carreaux d'arbalète qui ne s'étaient pas cassés. Soudain, un groupe de geignards vint vers moi. Ils étaient en piteux état. Je serrai ma lame entre les doigts de ma main droite et me jetai sur eux pour les tuer. Du sang gicla dans tous les sens mais j'étais trop rapide pour eux, même blessé. Malgré tout, une fois que ces infectés furent tous morts, je me laissai une nouvelle fois tomber dans l'eau. Alors que j'étais complètement sous l'eau depuis quelques secondes et que du sang sortait de ma blessure en se mélangeant à l'eau, je sentis la présence de quelqu'un non loin de moi. Une main me saisit l'épaule puis une autre dans le dos pour m'asseoir et me sortir la tête de l'eau. C'était Billie. Elle avait l'air inquiète.

-Maître, tout va bien ? demanda-t-elle précipitament.

-Oui je... Tu me suivais ?

-Je vous ramène à la base.

-Tu me suivais, Billie ? insistai-je.

-Maître, ce n'est pas la question, vous êtes blessé, il faut que je vous ramène à la base, répondit-elle. Que faisiez-vous ?

Elle ne voulait clairement pas répondre alors je me relevai avec son aide en gémissant à cause de la douleur. Billie me soutint et m'aida pour marcher, elle prit mes affaires que j'avais laissé tomber et tout en me tenant, elle nous téléporta plusieurs fois pour nous faire monter sur les toits. Lurk me posa sur le premier que nous atteignîmes et me fixa.

-Mais que faisiez-vous, Maître ?

-Je te retourne la question. Depuis combien de temps tu me suis ?

-Depuis que je suis revenue à la base, répondit-elle. Vous n'étiez pas là, Thomas m'a dit que vous étiez parti alors je suis partie vous chercher. Et je vous ai trouvé, face à des raclures d'eau puis face aux geignards. En fait, j'avais une information pour vous.

-Sur Delilah ?

-Oui mais pas seulement. J'ai appris qu'un bateau portait le nom de Delilah, nous pourrions commencer par là, répondit Billie. C'est un baleinier, qui chasse pour le compte de Bundry Rothwild, ce simple matelot qui a fait fortune. Nous n'aurons qu'à aller dans son abattoir, vu comme il traite ses ouvriers, nous trouverons des informations sans problème. Ils ne nous dénonceront même pas si nous ne leur faisons pas de mal.

Un bateau nommé Delilah ? Cela pouvait être une coïencidence mais pas ici. A Dunwall, tout était toujours entremêlé comme dans un sac de vipères. Et ce Bundry Rothwild, il traite ses ouvriers comme des bagnards, nous pourrions en tirer profit.

-Parfait, bon travail, Billie, dis-je.

-Et ce n'est pas tout. Anton Sokolov, le Médecin royal, le dirigeant de l'Académie de Philosophie Naturelle, le grand inventeur, le grand peintre, eh bien, il a disparu.

Anton Sokolov, ce grand homme avec bien des titres à son actif. Je le connaissais, de nom seulement. Je dois avouer que j'avais toujours eu envie de le rencontrer, il avait fait tellement de mauvaises choses ces derniers temps. Certes, ses peintures étaient assez belles, il en avait même peinte une de moi, à visage découvert, alors que je portais encore ma veste noire et que je n'avais pas encore mon masque. C'était il y a bien longtemps. En revanche, Sokolov avait créé les portails et pylônes foudroyants, également les mines foudroyantes, un élixir rouge très efficace pour se soigner. Il était aussi responsable pour les Tallboys, ces hommes lourdement protégés qui lançaient des flèches de feu en haut de leurs grands pieds mécaniques. Mais tout cela, Sokolov l'a créé depuis peu de temps. Les portails, mines et pylônes foudroyants grillaient un homme en un instant et la Garde Urbaine en avait placé un peu partout en ville.

-Il a disparu ? répétai-je.

-Oui Maître. Sokolov était près de Kaldwin's Bridge et beaucoup pensent que le Félon masqué y est pour quelque chose, répondit Billie.

-Il tue des gens, pourquoi enlèverait-il Sokolov ? Il aurait besoin de lui ?

-C'est ce que je me suis dit. Je ne vois aucune autre explication. Et... une centaine de gardes et d'autres personnes sont morts. Sauvagement assassinés. Le Félon masqué.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top