Chapitre 6 : Pathétique
A l'extérieur, mes hommes n'étaient pas en position de force, les Superviseurs s'en sortaient mieux et avaient déjà tués bon nombre de mes assassins. Les masques dorés étaient plus nombreux et avaient leurs machines de torture. Je vis mes assassins, à genoux, alignés, leurs mains plaquées contre leurs têtes. En face d'eux, deux Superviseurs marchaient devant eux puis repassaient dans l'autre sens. A côté d'eux, un autre de ces salauds jouait de sa machine mais assez lentement, pas assez pour que mes hommes ne tombent dans les pommes mais juste assez pour les empêcher d'utiliser leurs pouvoirs et pour les faire souffrir légèrement. A ce moment, alors que je me cachais derrière un mur à moitié effondré, je vis les deux Superviseurs qui marchaient devant mes assassins s'arrêter chacun d'un côté de la ligne et ils commencèrent à retirer les masques de tous mes hommes un par un. Nigel, Thomas, Hanson et d'autres se cachaient derrière ces masques.
-Daud n'est pas ici. Où est votre chef ? demanda un masque doré en regardant tous les visages un par un. Où se cache-t-il ?
Soudain, alors que je me retournais pour longer le mur et pouvoir faire le tour, je me retrouvai nez-à-nez avec un Superviseur qui sortit son arme et hurla :
-J'en ai un ici ! Tenue rouge !
Je me jetai sur lui pour lui trancher la gorge mais ces alliés étaient déjà alertés. L'un d'eux venait vers moi et me donna un coup avec sa lame. J'eus tout juste le temps de l'éviter mais il recommença aussitôt. Je tentai de l'esquiver avec mon pouvoir de clignement mais ma téléportation ne fonctionnait pas, tout comme mes autres pouvoirs. La mélodie qu'émettait la machine des Superviseurs arrivait jusqu'à moi et la faible onde que je recevais m'empêchait d'utiliser mes pouvoirs. Ma marque s'illumina à travers mon gant mais s'éteignit aussitôt et je n'avais pas bougé d'un centimètre. La lame du Superviseur vint alors pénétrer dans mon abdomen et me coupa la respiration. Un autre Superviseur vint alors de plus loin avec sa machine et commença à en jouer. Le masque doré retira sa lame et la musique me fit tomber à terre. Je voyais tout en double et quelque chose grouillait dans ma tête, le terrible son de la machine.
-Ne me dites pas que... commença un Superviseur en essuyant sa lame tachée de mon sang.
Il se pencha pour me retirer mon masque et enn voyant mon visage, il eut comme un frisson. Le deuxième Superviseur, tenant sa machine, se mit à rire.
-Daud ! Pathétique ! Je le pensais plus puissant que ça ! s'écria-t-il.
D'autres masques dorés accompagnés de leurs chiens accoururent pour me voir. Moi, le légendaire assassin, venait de tomber au sol après un seul et unique coup de lame. Ils riaient tous, leurs rires résonnaient dans ma tête. Je devais agir. Je tendis ma main vers ma lame que j'avais lâchée, ma vision étant trouble, ma main toucha le sol. Je saisis alors mon épée d'un geste vif et donnai un coup violent dans la jambe de celui qui jouait de la machine. Il hurla et arrêta de jouer. Le son s'arrêta, je pus me relever et engager un combat à l'épée contre les autres Superviseurs. Facilement, j'esquivais leurs coups et en donnais d'autres plus violemment à chaque fois. Pas besoin de pouvoir quand vous manier l'épée comme moi. Billie apparut soudainement devant moi et s'occupa des masques dorés à mes côtés. Rapidement, ils furent tous à terre et nous vinrent vers les assassins démasqués. Ils prirent leurs masques et nous fixèrent.
-Maître... Crowley... marmonna Thomas.
-Je sais, j'ai vu, l'inerrompis-je.
-Emily ? s'empressa-t-il d'ajouter.
-Elle est en sécurité.
Je regardai tous mes hommes pour voir qui était encore en vie et fit un petit tour de l'extérieur. Je trouvai plusieurs cadavres de mes assassins, Billie et Thomas me suivaient de près.
-Maître, comment vous sentez-vous ? demanda Thomas.
-Que veux-tu que je réponde ? Comment ces Superviseurs sont-ils entrés si facilement et comment ont-ils trouvé notre base ?
-Je l'ignore... répondit-il.
Je m'arrêtai et me retournai face à eux. Ils baissaient les yeux tous les deux et fixaient leur masque qu'ils tenaient dans leurs mains.
-Cherchez, vous deux, trouvez comment ces salauds ont fait et dites-le moi quand vous saurez. Ne venez pas me parler tant que vous ne savez pas.
Je passai devant eux sans les regarder et ils ne levèrent pas la tête. Je me précipitai dans ma pièce et montai les marches à toute vitesse pour ouvrir le coffre. Emily me regarda d'un air grave et sortit du coffre.
-Vous saignez, dit-elle en voyant ma plaie à l'abdomen. C'est grave ?
-Non, ce n'est rien, répondis-je. Tour va bien ?
-Moi ça va. Thomas...?
-Thomas est vivant.
Emily parut soulagée. Elle eut un léger sourire et jeta un nouveau regard sur ma plaie. Elle insista pour que quelqu'un regarde et me prit la main. La jeune Kaldwin m'entraîna à mon lit et me demanda de retirer ma veste.
-Je dois voir, dit-elle. Faites-le s'il vous plaît.
J'obéis à la future impératrice et enlevai ma veste rouge sang. Emily souleva mon haut et fixa la plaie. Du sang en sortait mais ce n'était pas profond. La jeune Kaldwin sortit un chiffon de sa poche et appuya avec.
-J'ai lu que si on restait appuyer sur une plaie, le sang finissait par arrêter de couler.
Je souris à la petite enfant qui me rendit ce sourire. Elle avait dû recevoir une éducation tellement ennuyante pendant des années mais quelques choses devaient tout de même l'intéresser. C'était une bonne personne, je suis certain qu'elle serait une très bonne impératrice.
Billie et Thomas montaient les marches et s'arrêtèrent au sommet de celles-ci. Je tournai la tête et repris mon air normal et sérieux. Emily compressait toujours ma plaie mais elle se tourna vers les deux harponneurs.
-Vous avez les réponses ? demandai-je.
-Nous avons trouvé un audiographe du chef de ce groupe de Superviseurs, répondit Billie Lurk. Nous l'avons écouté et...
-Une femme à la beauté ensorcelante leur aurait donné tout un tas d'informations sur notre base, l'emplacement, la tactique à avoir pour attaquer, tout... pousuivit Thomas.
-Et ils l'ont écoutée ? Ces fanatiques religieux qui aiment les femmes autant que le reste de la population ? grognai-je.
-Je sais que ça paraît impossible mais ils l'ont écouté, les détails qu'elle a donné étaient trop précis pour être faux. D'après eux, elle était tellement intelligente et croyait en eux, pas en l'Outsider.
-Retrouvez cette femme.
Mes deux assassins quittèrent la pièce après nous avoir salués Emily et moi.
-Vous pouvez arrêter, le sang s'arrêtera tout seul, dis-je.
La jeune Kaldwin attendit trois minutes avant de finalement me laisser m'allonger. Elle fit de même sur son lit.
-L'Outsider, comment est-il ? demanda-t-elle lorsque nous fûmes dans le noir.
-Grand, mince, il a des cheveux courts et noirs et ses yeux sont entièrement noirs, i n'y a pas de blanc, répondis-je. C'est une jeune homme à la peau pâle.
-Il est gentil ?
-Il est mystérieux. Gentil, je ne sais pas. Il peut être assez moralisateur tout en parlant en énigmes. Ce n'est pas un homme parfait, ne l'admirez pas.
-Pourquoi ? Il est si mauvais ? fit-elle, légèrement déçue.
-L'Outsider est un joueur, il s'amuse avec vous, répondis-je. C'est peut-être grâce à lui que je suis qui je suis aujourd'hui mais je ne l'admire plus vraiment.
-Quand vous étiez plus jeune...
-Il n'a jamais été un modèle pour moi. Depuis le début. Une future impératrice ne devrait pas s'intéresser à de tels sujets. L'Abbaye de Quidam sera derrière vous, ils ne supportent pas nos méthodes qu'ils jugent même de ''profanes''.
-Mais... Les Superviseurs, ce ne sont pas de bonnes personnes, dit Emily d'une petite voix. Ils vous ont attaqués, ils vous ont fait du mal. Depuis que je suis toute petite ils me font peur avec leurs masques d'or. Ma mère n'appréciait pas les Superviseurs, elle les a toujours craints, surtout le Grand Superviseur Campbell.
-Campbell est mort, lançai-je.
-Je sais. Si je monte sur le trône, qu'allez-vous devenir ? Que devrais-je faire de vous tous ?
Quelle question... Je n'y avais pas pensé. Ses obligations l'obligeraient à nous tuer, tous jusqu'au dernier ou nous mettre en prison. En temps qu'impératrice, Emily ne pourrait pas nous laisser en vie. Peut-être avais-je fait une erreur en la sauvant. Peut-être avais-je scellé mon destin en lui dévoilant notre identité. Je ne répondis pas et fermai les yeux. Je sentais encore un peu de douleur dans tout mon corps, mes pouvoirs étaient revenus. Demain nous devrions nous occuper des cadavres des harponneurs, de mes assassins.
Le lendemain, je me levai en silence bien avant Emily. Comme une ombre, je descendis et rejoignis Thomas, Hanson et les autres dehors. Le soleil commençait à se lever. Billie était partie au cœur de Dunwall pour aller chercher des informations sur la femme ensorcelante. Les harponneurs et moi récupérèrent les affaires sur les cadavres de nos compagnons, Nigel raya leurs noms sur une feuille avec tous les noms depuis le début puis une fois que nous leurs eûmes dit adieu, nous jetâmes les corps dans l'eau. Nous ne pouvions pas les enterrer et l'eau était déjà sale, laisser pourrir d'autres corps dedans n'était pas grave. J'eus un petit pincement au cœur lorsque Crowley fut jeté dans l'eau. Je le connaissais depuis longtemps, il était très bon comme assassin, et comme ami. Les Superviseurs payeraient pour ce qu'ils avaient fait.
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