Aujourd'hui était un grand jour, mais je l'ignorais encore. Je me levai de mon lit et descendit les marches métalliques. Notre quartier général n'était vraiment luxueux, il était même minable mais c'était bien le seul endroit où nous étions tranquilles, loin de tous ces riches corrompus. Le seul problème, c'était les geignards, ces pauvres personnes conatminées par la peste. Nous étions dans un quartier très infecté, le quartier inondé. Notre base secrète était très bien gardée par mes aassassins et personne ne s'aventurait ici, à moins d'avoir perdu la raison.

La première chose que je fis fut de sortir dehors, sur notre balcon improvisé. On voyait une grande partie du quartier, les grands bâtiments et toute l'eau sale qui avait englouti les rues. Le pire, après les geignards et leurs yeux injectés de sang, c'était les raclures d'eau, personne ne saurait vraiment les décrire. Elles ressemblaient à des mollusques et des plantes, elles ne possaidaient qu'un œil protégé par deux espèces d'ailes. L'acide qu'elles crachaient étaient redoutable et agressif.

Bref, revenons cette journée qui semblait être aussi banale que les autres. J'admrais le paysage si gris et sombre lorsque Thomas, l'un de mes assassins, vint vers moi, une lettre à la main. Je l'avais envoyé la veille dans des quartiers loin d'ici. Il tenait dans son autre main son masque, j'avais laissé le mien sur mon coffre, au pied de mon lit. Nous portions des masques pour ne pas être reconnus, ce sont des masques ressembant à des masques à gaz, nous les avons volé dans une usine il y a très longtemps. Mais malgré nos visages cachés, les gens me reconnaissait. Ils connaissaient mon masque et de plus en plus mon visage. J'étais recherché tout comme mon groupe, les ''harponneurs'' comme ils nous surnommaient.

-Maître, une lettre pour vous ! s'écria Thomas en me tendant la dite lettre.

Je la dépliai tout en me demandant de quoi pouvait-il bien s'agir.

Cher Daud,

Je connais vos incroyables capacités d'assassins et vos étranges pouvoir. Vous devez savoir organisé des assassinats ? Vous êtes recherché vous et votre groupe pour de hauts crimes contre tout l'empire. Cependant, je pense que vos services me seraient très utile. C'est pourquoi je vous demande d'accepter d'assassiner l'impératrice Jessamine Kaldwin et d'enlever sa fille. Vous me la remettrez au plus vite mais n'épargnez pas l'impératrice. Vous serez grandement récompensé, je vous transemetrez une grande somme d'argent dans une boîte secrète près du quartier inondée, je vous donnerai son emplacement exact après le travail exécuté, si je puis dire. Je m'assurerai qu'elle sera seule, son protecteur est absent pour le moment, ce qui fait de demain la journée idéale. Le matin vers dix heures, vous aurez une quinzaine de minutes, elles seront sous le kiosque.

Je vous prie de bien accepter ce travail et de me répondre avant demain.

Le Maître espion, Hiram Burrows

Je restais immobile à lire ces quelques mots : assassiner l'impératrice. Tout devait être déjà prêt, connaissant de réputation le Maître espion de l'empire. Il était de nature obsessionnelle. Je devrais donc tuer et ôter la vie de l'impératrice de Dunwall. Je me demandais quelles étaient les raisons d'Hiram Burrows pour chambouler tout un empire. Mais après tout, quelqu'un prendrait sa place et rien ne changerait. Je relevai la tête et fixait Thomas.

-Qui t'a donné ça ?

-Un homme de la garde urbaine, je l'ai croisé mais il m'a supplier de vous donner la lettre, répondit Thomas.

-Tu l'as tué je suppose...

-Exact mais je pourrais transmettre votre réponse par un autre garde. Que dit la lettre ?

-C'est un contrat avec le Maître espion, Hiram Burrows. Il veut que j'assassine l'impératrice et enlève sa fille.

-Vraiment ? s'étonna Thomas. C'est... nouveau.

-Je sais.

Immédiatement, je rentrai et allai chercher de quoi écrire. Je posa le nécessaire juste à côté de mon enregistreur et commença à écrire ma réponse.

J'avais tué tellement de gens importants et corrompus mais ils étaient toujours remplacés par d'autres, en quoi une impératrice pouvait être différente ? Je pliai le papier et le donnai à Thomas qui se volatilisa aussitôt. Je savais que nous avions tous ce pouvoir du clignement qui nous téléportait un peu plus loin mais voir mes assassins qui semblait exploser et disparaître en cendres ou papier brûlé me faisait toujours un drôle d'effet. J'avais accepté rapidement mais un contrat ne se refuse pas. Il était assez rare que l'on me propose de tuer quelqu'un, d'habitude, je le fais sans recevoir l'ordre de personne. Je n'avais rien contre Jessamine Kaldwin, je vivais dans un quartier si isolé que je n'entendais pas vraiment parler d'elle. Quant à sa fille, Emily Kaldwin, je me demandais si elle allait être infecte avec nous, nous étions sur le point de tuer sa mère alors je pense que oui, elle sera terrible.

Soudain, alors que j'étais perdu dans mes pensées pour préparer notre plan d'attaque, Billie Lurk entra dans la grande pièce vaste et vide dans laquelle je me trouvais. J'étais juste en dessous de ma ''chambre'' qui était accessible par un escalier métallique. Le sol de ma chambre était aussi en métal.

Billie était belle, elle avait des cheveux bruns courts, des yeux marrons et une peau foncée. Elle était ma seconde et nous portions la même tenue foncée de couleur sang. Billie m'accompagnait très souvent et elle était très compétente.

-Une nouvelle mission ? demanda-t-elle en s'approchant de moi.

-Oui.

Je lui expliquai notre tâche mais celle-ci refusa de venir avec moi et me conseilla d'emmener Thomas et Crowley.

-Je dois faire des trucs demain et je ne veux pas voir cette petite souffrir, dit-elle.

-Depuis quand tu t'inquiètes des personnes présentes ?

-C'est une pauvre petite fille, elle n'a même pas dix ans... enfin, je n'en sais rien, répliqua-t-elle. Non, allez-y sans moi.

-Très bien. Mais tu t'occuperas d'elle pendant qu'elle sera ici ? lui demandai-je.

-Qui, Emily ? Si je suis de retour.

Billie sortir de la pièce et me laissa seul pour planifier ma tâche de demain. Je n'étais jamais allé au palais et je devais assassiner l'impétrice.

Je me demandais de quelle manière j'allais la faire quitter ce monde. Lui trancher la gorge ? Lui enfoncer ma lame dans le cœur ? Une mort rapide ou une mort lente pour qu'elle meurt après avoir été vidée de son sang sous les yeux des gardes lors de leur retour ? Méritait-elle une mort digne ou atroce ? Cela m'importais peu, de toute façon, demain, elle mourrait. Et pour sa fille, Emily Kaldwin, que faire pour le trajet retour ? Devrions-nous lui bander les yeux pour qu'elle ne voit pas l'emplacement de notre base ? Ou peut-être que l'assommer pourrait être tout aussi efficace. Une fois qu'elle sera ici, que faire d'elle ? L'enfermer dans une pièce en attendant les ordres du Maître espion ? Je devais réfléchir à tout cela et également au moyen que nous allions utiliser pour aller jusque là-bas. Même si pour cette question, j'avais une réponse : Passer par les toits. Utiliser les pouvoirs que l'Outsider nous avait offert pour passer de toit en toit et atteindre le kiosque pour tuer Jessamine Kaldwin. Je ne pensais pas du tout à un piège de la part d'Hiram Burrows, il était malveillant et se donner autant de mal pour tuer l'impératrice -contacter un assassin qui pourrait très bien le tuer dans son sommeil- montrait qu'il ne me tendrait pas un piège. Il me fallait un plan de la ville pour savoir par où passer, j'en avais un, dans un tiroir de mon bureau, juste sous mon semi-étage métallique. Mon enregistreur était posé dessus mais sur le côté, ce qui me laissait assez de place pour faire autre chose. Derrière, accrochées sur le mur, des tas d'affiches de recherches sur de nombreux criminels tels que Slackjaw ou même moi, l'assassin Daud. Nos récompenses à tous les deux étaient élevées.

Je passai l'après-midi à paufiner mon plan d'attaque avec mes deux assassins concernés, Thomas et Crowley. Nous nous mirent d'accord assez rapidement.

Thomas était l'un de mes hommes les plus précieux, il était discret. Ses cheveux, d'un noir foncé lui descendait dans la nuque et il peinait à mettre son masque sans qu'ils dépassent. Ses yeux brillaient d'un vert pâle. Il était assez jeune et plutôt mince.

Crowley en revanche était plus âgé, moins que moi mais plus que Thomas. Son visage était marqué par de nombreuses cicatrices, ses yeux étaient d'un marron aux reflets presque rouges et sa cheveulure courte mais épaisse était d'un brun sombre.

J'avais moi aussi une longue cicatrice sur ma joue droite, elle passait tout près de mon œil. Une blessure de guerre si je puis dire.

Une fois notre plan terminé, une fois que nous fûmes tous d'accord, j'enregistrai mon message quotidien. J'essayais de m'engregistrer parler un peu chaque jour pour me remémorer des choses importantes lorsque j'en avais besoin. Je mis le morceau neuf d'enregistrement dans la machine puis appuyai sur le bouton. Thomas et Crowley avaient quitté la place, j'étais seul.

-Aujourd'hui, nous en sommes en plein milieu du mois du Vent, j'ai reçu une lettre d'Hiram Burrows, le Maître espion me demandant d'assassiner l'impératrice Jessamine Kaldwin. J'ai accepté. Je devrais aussi enlever sa fille Emily et la remettre à Burrows. Une grande somme me sera donnée. Cette tâche ne devrait pas être différente des autres, quelqu'un remplacera cette impératrice. Je ne la connais pas, j'ignore si elle était une bonne impératrice mais peu importe, tout cela est terminé désormais.

Je rappuyai sur le bouton et retira lentement de la machine l'enregiistrement puis monta le ranger dans mon étagère, près de mon lit. Je le posa juste après celui de la veille puis descendit et sortit de ma pièce. Je marchai dans un couloir jonché de débris de ce vieux bâtiment qui nous servait de base puis emprunta un vieil escalier pour rejoindre la salle d'entraînement. Une forte lumière blanche illuminait la pièce. Deux mannequins étaient disposés de chaque côté de cette source lumineuse. Ici, nous formions les nouveaux assassins. Parfois, j'aimais bien aller les regarder, ce fut ainsi que j'eus remarqué Crowley. Ce jour-là, Hanson, notre sorte recruteur, formait deux jeunes ne portant pas de masques -ils n'étaient pas encore admis.

L'un d'eux était blond et ses yeux marron, malgré son jeune âge, il avait un visage dur qui le vieillissait. Sa lame qui n'était pas une des nôtres était pleine de sang séché.

Le second avait une cicatrice lui aussi sur le visage, ressemblant à la mienne, de l'autre côté de son visage mais elle lui avait traversé l'œil et il semblait ne plus voir de cet œil. Ses yeux étaient noirs, ses cheveux marron. Sa lame était celle d'un Superviseur, il avait dû la voler.

Les Superviseurs étaient des religieux obéissant aux sept Canons. Ils étaient sous l'ordre du Grand Superviseur, Thaddeus Campbell, un homme corrompu. Ils portaient des masques étrange, dorés mais pâles et représentaient un visage qui ne semblait pas aimable. Certains utilisaient des machines qui nous désoritaient et lorsqu'ils jouaient de leur ''instrument'' comme ils l'appelaient, l'horrible son qui s'en échappait nous empêchait mes assassins et moi d'utiliser nos pouvoirs mais nous torturait également.

Je regardai les deux jeunes hommes se battre l'un contre l'autre et Hanson vint vers moi.

-Je ne sais pas lequel je préfère, ils ont tous les deux d'excellentes capacités, ils sont discrets, intelligents, doués au combat... dit-il de sa voix grave. Lequel vous préférez, de vue ?

-Le brun, répondis-je.

-Pour la cicatrice ?

-Je vais les regarder un moment et je te dirais lequel je veux.

Il était vrai que le fait qu'il ait une cicatrice comme la mienne me donnait envie de savoir pourquoi et son épée était celle d'un de nos ennemis. Il me semblait mieux, je ne saurais dire exactement pourquoi. Ma décision fut rapidement prise et avant qu'Hanson ne prononce un mot, j'ordonnai aux deux jeunes hommes de s'arrêter.

-Voici Daud, dit Hanson.

Ils me fixèrent et s'agenouillèrent devant moi, leur lame posée dans leurs mains tel un objet précieux ou une couronne. Ils ne me regardaient pas, leurs têtes étaient baissées. Hanson attendait mon choix avec impatience. Je pris la lame ensanglantée de l'homme blond et il leva les yeux vers moi. Je me demandai s'il avait compris à ce moment. Je lui fis un geste et il se leva. Le second, le brun, me regardait d'un œil furtif mais tout en restant dans sa position. Je posai mon bras sur l'épaule du jeune blond puis le tirai vers moi pour enfoncer sa propre lame dans sa pointrine. Son visage était tout près du mien et son dernier regard fut rempli de terreur. Très vite, ses yeux s'éteignirent et je lâchai son corps sans vie qui tomba sur le sol en un bruit lourd.

-Lève-toi, nouvel assassin. Hanson va tout t'expliquer et tu pourras être des nôtres dès demain, dis-je au second jeune homme.

Avec une expression de satisfaction et de peur, il esquissa un sourire et je retournai dans ma pièce.

-Ton nom ? demanda Hanson.

-Nigel.

L'homme blond connaissait l'emplacement de notre base, je devais le tuer. Je voulais Nigel, l'homme brun.