Fusillade déchirante

Quelques secondes plus tard, la douleur cessa et ils se redressèrent, les muscles tremblants. Derrière eux, le Destin était toujours actif et rien n'avait semblait-il changé. Ils allaient devoir mettre en place le second plan, obligeant à passer devant le Savoir. Leur vision était encore légèrement trouble mais ils se remirent immédiatement à courir. De l'autre côté de la salle, le martèlement de pas se fit entendre alors que les soldats arrivaient. Le petit groupe prit ses armes en main et se rua vers la porte située de l'autre côté, tentant de la pirater de l'interieur. De la même manière que la première fois, elle bloqua, encore et encore. Les soldats continuèrent de s'approcher et Lee-NA finit par parvenir à l'ouvrir après avoir perdu de précieuses secondes.

Ils s'y engouffrèrent mais Lee-NA n'eut pas le temps de chercher un moyen de la refermer : des lasers se mirent à leur passer à côté. Ophélie et Kaltessy se jetèrent un regard et Kaltessy dit alors :

《Bougez ! On va les retenir. Il nous reste pas assez de temps pour se permettre de stagner.》

Lee-NA demanda, anxieuse :

《Vous êtes sûres ? Vous promettez de faire attention ?》

Ophélie hocha la tête alors que de nouveaux tirs continuaient d'arriver, avant de crier :

《Allez, dépêchez vous !》

Bernard, Mohamed, Murainan'TA et Lee-NA poursuivirent alors leur chemin dans l'étroit couloir. Ophélie et Kaltessy se cachèrent dans les différents recoins, tirant comme possible en tentant de ne pas s'exposer. Leurs ennemis s'arretèrent alors, se mettant également à couvert, et la fusillade continua. Soudainement, Kaltessy se figea et se recula au fond du recoin, le souffle coupé.

《Ophélie...je ne peux pas.》

Ophélie tenta encore de tirer, demandant pourquoi alors qu'elle se cachait pour éviter d'autres décharges, et Kaltessy répondit, les larmes aux yeux :

《C'est ma famille. Je... je peux pas.》

Ophélie fronça les sourcils, tentant de faire attention aux visages pendant ses tirs, et elle remarqua alors qu'une partie du groupe qui leur faisait face était en effet constitué d'humains à la peau noire, dont certains ressemblants à Kaltessy. Elle sentit une boule se former dans sa gorge et grandir, tandis que leurs ennemis, en l'absence de tirs, se mettaient à avancer. Ophélie tira à nouveau, abattant plusieurs d'entre eux, et Kaltessy la supplia alors en criant :

《Arrête ! S'il te plaît arrête ça, arrête !》

Ophélie sentit les larmes lui monter aux yeux tandis qu'elle cessait à nouveau de tirer. Elle regarda Kaltessy et lui dit alors :

《On doit partir. On tiendra pas une minute si on ne peux pas leur tirer dessus.》

Kaltessy hocha la tête et regarda la partie du couloir vers laquelle les autres s'étaient enfuis, puis dit faiblement :

《On y va quand tu veux.》

Ophélie fit alors un décompte avec ses doigts et quand il fut terminé, elle tira arbitrairement vers leurs ennemis avant de bondir vers la porte située à quelques dizaines de mètres de là, suivie immédiatement par Kaltessy. Les tirs se remirent à pleuvoir autour d'eux, s'écrasant dans des gerbes d'étincelles sur les murs, et elles finirent enfin par arriver au bout du couloir. Kaltessy se jeta en avant  sur le sol par la porte tandis que Ophélie la refermait en vitesse, bloquant pour une ou deux minutes maximum leurs ennemis. Alors qu'elle allait repartir, elle remarqua que Kaltessy ne se relevait pas et courut alors s'agenouiller à côté d'elle en la secouant, prise d'une horrible sensation.

Kaltessy reagit faiblement et tenta de bouger, aidée par Ophélie qui la mit sur le dos. Elle vit alors un petit endroit sombre sur le torse de sa conjointe, qui s'élargissait rapidement. Kaltessy toussa alors que le sang tachait toujours plus ses vêtements sous le regard terrifié et impuissant de Ophélie. Elle se prirent faiblement la main et Ophélie l'implora :

《Reste avec moi... s'il te plaît j'ai besoin de toi.》

Kaltessy la regarda, le regard à la fois anxieux et de plus en plus vide. Sa main perdit toute force et retomba sur le sol tandis que ses yeux se fermaient et que son poul cessait de battre sous les mains de Ophélie. Cette dernière poussa une déchirante lamentation et posa son front contre celui de Kaltessy, le visage inondé de larmes. Lee-NA arriva quelques secondes plus tard, arme en main, et se figea en les voyant. Elle regarda rapidement la porte et, se rendant compte qu'il ne s'agissait plus que d'une question de secondes avant qu'elle ne soit ouverte, saisit Ophélie par la main et l'entraîna derrière elle en désactivant ses capteurs audios pour ne pas entendre les pleurs bouleversants de son amie, tremblant de toute part. Ophélie se débattit quelques secondes avant de se laisser faire, comme ayant perdu toute volonté, et ils rejoingirent les autres qui ne dirent pas un mot, le visage grave, comprenant ce qui venait d'arriver.

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