Ça demande réflexion !

Quelques heures plus tard, Murainan'Ta se présenta avec Clara, Lee-NA, Mohamed et Ophélie devant la cellule de Kaltessy. Cette dernière était allongée sur une couchette, le nombre de bandages étant encore réduit. Les moyens de l'Assemblée en matière de médecine semblaient très efficaces. Murainan'Ta tapota sur la vitre qui les séparait de la prisonnière et elle se redressa doucement avant de les regarder :

«Oui ? Quoi ?»

Murainan'Ta prit la parole :

«Nous aimerions discuter de la possibilité que vous nous aidiez, en échange d'une rémunération.

- Ça dépend sur quoi.

- Clara, tu es la meilleure en stratégie.»

Il se recula légèrement, laissant Clara parler :

«Votre expérience en tant que pirate vous a permis d'accéder à des informations que nous aimerions posséder. Nous savons par exemple que l'Alliance paie des factions pour attaquer des planètes, pourriez vous dire combien ?

- Elle paie les chefs. Pas forcément un chiffre incroyable, de quoi se payer un vaisseau de guerre pour un millier d'hommes, max.

- Si nous payons deux fois plus votre ancien chef, Gregaltt, il nous aiderait dans un combat frontal contre l'Alliance ?

- Deux fois ? Gregallt, contre la Nouvelle Alliance, il voudra bien plus. Au moins cinq fois plus. Il contrôle la plus grosse faction pirate je vous rappelle hein. C'est pas n'importe qui.

- Pensez vous pouvoir nous accompagner et nous aider dans les négociations ?»

Kaltessy les regarda, pensive. Elle finit par dire prudemment :

«Ça va dépendre de la prime. Comme il a voulu me tuer, en principe je ne fais plus partie des leurs sauf si je décide moi même de me réengager.

- Si nous vous engageons comme membre de l'Assemblée, en tant que mercenaire par exemple, vous seriez d'accord ?

- Ça dépend de la prime, encore.

- Deux fois votre ancienne prime chez les pirates.

- Vous savez que négocier avec Gregallt c'est dangereux ? Y a un risque que vous y restiez. Et moi aussi du coup.

- Nous savons. Nous pouvons garantir une décennie d'aides à votre famille si jamais vous deviez mourir en mission.»

Kaltessy ne dit rien, hésitante. Elle n'avait au final qu'une confiance très relative envers eux, et n'avait aucune idée de si sa famille allait véritablement être indemnisée. Lee-NA parla :

«Eh, t'inquiète tu peux avoir confiance.

- Je ne sais pas justement.»

Mohamed parla à son tour :

«En l'Assemblée je ne sais pas. Mais en Murainan'Ta tu peux être sûre qu'il est honnête.»

Kaltessy continua de les observer avant de se tourner d'une manière surprenante vers Ophélie :

«T'en dis quoi toi ?»

Ophélie ouvrit grands les yeux, surprise, et regarda les autres. Ils lui sourirent gentiment, lui indiquant qu'elle pouvait répondre.

«Je...moi je leur fait confiance. Au final je leur fait juste des coûts en plus, pourtant au lieu de me débarquer sur la première planète venue, ils me logent et me nourrissent sans attendre de moi quoi que ce soit.»

Murainan'Ta et Clara sourirent et Lee-NA dit :

«Ah mais oui c'est vrai, j'avais pas capté ! Nan parce que moi, hop je me met en veille et c'est bon, mais toi t'as besoin d'une chambre et de manger ! Et ils avaient pas prévu que tu serais là à la base.»

Un petit rire parcouru le groupe sous les yeux inquisiteurs de Kaltessy, puis Ophélie dit en souriant :

«Oui, en effet. Du coup, voilà. Pour moi ils sont dignes de confiance.»

La prisonnière hocha la tête et se recoucha, fatiguée.

«Je vais y réfléchir.

- Prenez votre temps.» dit Murainan'Ta.

Et il partit après l'avoir saluée, suivi de Clara et Mohamed. Lee-NA fit un petit coucou et parti à son tour, et alors que Ophélie allait partir, Kaltessy demanda :

«C'est quoi ton nom ?

- Oh je... Ophélie.

- Eh ben du coup, merci Ophélie.»

Et elle ferma les yeux. Ophélie continua de la regarder, un peu figée, toujours impressionnée sans vraiment savoir pourquoi et Kaltessy, n'entendant pas le bruit de ses pas quitter les lieux, ouvrit les yeux et dit un peu sèchement  :

«Tu vas me regarder toute la journée ?»

Ophélie secoua la tête et s'empressa de quitter les lieux, laissant l'ancienne pirate se reposer à nouveau.

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