Sur la bonne route

Ils avaient tous en tête la localisation précise de Mohamed, la route à prendre, et elles correspondaient plutôt bien aux coordonnées transmises par le message. Lee-NA, quant à elle, ne comprenait toujours pas :

« Bon, quelqu'un m'explique pourquoi on est parti d'un coup car l'autre il a fait glouglou avec son dos ?»

Ophélie sourit, attendrie par les expressions enfantines de ce petit robot. Clara et Murainan'Ta semblaient moins amusés, peut-être par habitude. L'ancienne militaire répondit tout de même avec un léger sourire :

«C'était une communication par des phéromones... C'est assez rare mais ça existe parfois. Ça a comme avantage d'être compris par chaque espèce, comme c'est plutôt des idées que des mots, mais ça n'est compréhensible que par des organiques ou des robots équipés pour.»

Lee-NA prit quelques secondes pour assimiler ces connaissances et dit en riant tandis qu'ils passaient à l'ombre d'un des tentacules blancs :

«C'est PA-UL qui serait content»

Et son rire grandit, sans raison apparente. Elle se mit à enchaîner les saltos avant d'arriver face contre terre et de se relever, calmée. Ophélie regardait chacune de ces petites crises d'euphorie presque avec émerveillement, toujours plus amusée à chacune d'entre elles. Murainan'Ta les alerta soudainement sur une tache brillante pas très loin. Ils s'en approchèrent et virent une petite boucle métallique pour sangle. Visiblement, une personne l'avait perdu dans les environs. Mohamed.

Lee-NA sauta de joie et vola dans tous les sens en répétant :

«Il est juste là, il est juste là, il est juste là !»

Ils continuèrent de marcher, étant maintenant assurés qu'il s'agissait de la bonne route. Le paysage autour d'eux était toujours inédit, par ces falaises d'un rouge vif, ces plantes, ces créatures et leurs sons uniques et singuliers. Même sans le dire entre eux, ils étaient tous étonnés de ce lieu. Ophélie car elle ne pensait pas qu'il existe des endroits si originaux, Murainan'Ta et Clara car ils pensaient avoir fait a peu près le tour des paysages possibles, et Lee-NA car elle n'avait jamais vu cette palette de couleurs assemblée de cette sorte.

Ils arrivèrent enfin à l'endroit indiqué par les autochtones et les coordonnées : une faille horizontale assez grande dans la paroi, formant une sorte de grotte. Lee-NA entra rapidement dedans, enthousiaste, mais son mouvement ralenti rapidement, constatant l'endroit vide. Les autres entrèrent à sa suite et examinèrent les lieux. Quelques affaires pliées, une couverture par terre et une lanterne chauffante de survie, encore tiède. Plus renfoncées se trouvaient quelques petites caisses contenant des rations. Mais nulle trace de Mohamed en lui même, ne serait-ce que par l'intermédiaire d'une indication.

Lee-NA regardait partout, agitée et visiblement éprouvée de ne pas trouver sa moitié malgré une présence normalement certaine. Ils ressortirent, déçu et dépourvus devant cette absence imprévue. Lee-NA, toujours attristée, commença à l'appeller dans le vide, l'écho de son nom résonnant entre les falaises, mais sans réponse. Clara retourna dans la grotte, fouilla une des caisses et y trouva un pistolet de détresse. Elle sortit à nouveau et tira en l'air, libérant une cartouche très lumineuse qui se stabilisa à une cinquantaine de mètres au dessus et diffusant un son aigu et synthétique sans être vraiment désagréable.

Toujours aucune réponse ni réaction après plusieurs minutes. Ils se mirent à chercher d'un accord tacite dans les alentours, chacun de son côté. Lee-NA monta le plus haut possible et inspecta de nombreux canyons dans son secteurs et les autres le firent à pied. Le temps sans trouver une trace de Mohamed commençait à s'éterniser, plusieurs minutes, puis dizaines de minutes passant. Puis, au détour d'un canyon, Ophélie tomba sur un groupe de personnes, à une quarantaine de mètres d'elle. Elle se cacha immédiatement derrière un rocher et les regarda. Il s'agissait de pirates au vu de leur accoutrement... et de leur cheffe ! C'était la jeune femme qui avait l'avait abordée ! Elle tenait encore ses armes pointées sur la tête de quelqu'un. Ophélie regarda de son mieux et vit une peau plutôt sombre, une tenue bien différente... Même de loin, c'était forcément Mohamed. Et il était en mauvaise posture.

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