La situation empire
Sur la station, les canons se remirent à tonner. Les éclairs bleus des décharges de blaster illuminaient soudainement les alentours, ne touchant que rarement des vaisseaux. Chacun et chacune se prépara, les doigts resserrés sur la détente de leurs armes, à voir de nouveaux soldats arriver. Cependant, à la place de modules de largage, ce furent des boules lumineuses qui se mirent à pleuvoir sur eux. La station se mit à trembler, et même les bourrasques ne parvenaient pas à couvrir le son douloureux des explosions. Tout le monde se jeta à terre, les mains sur la tête. Les canons continuèrent leur travail, tentant d'abattre un maximum de bombardiers, cependant ils étaient bien souvent touchés avant d'y parvenir. Mohamed et Lee-NA foncèrent sous Jérôme pour profiter de la protection des boucliers, et contemplèrent le spectacle presque apocalyptique des brasiers qui commençaient à émerger de la station. Lee-NA cria, tentant de parler par dessus le son des explosions :
«Il faut les aider ! On doit aller les chercher !»
Mohamed la regarda un instant, mais alors qu'il allait s'avancer en direction de la porte, une détonation juste à côté du vaisseau l'expulsa en arrière et il tomba, inconscient. Lee-NA se précipita sur lui, extrêmement inquiète et tenta de le réveiller. Dans la station, Ophélie ouvrit soudainement les yeux. Elle ne comprit pas pourquoi elle était allongée jusqu'à ce que Kaltessy lui donne une nouvelle gifle. Elle avait visiblement été assommée par un débris, à en juger par le sang qui coulait de ses cheveux. Kaltessy lui cria, le visage illuminé par un feu non loin :
«Allez, il faut qu'on bouge ! Lève toi Ophélie !»
La jeune femme secoua la tête, encore un peu perdue, et se redressa. Elles se mirent finalement à courir vers un endroit plus sûr. La partie de la station où elles se trouvaient tombait en pièce, des gerbes d'étincelles surgissaient de chaque circuit électrique et une fumée noire les empêchait d'y voir assez loin. Elles arrivèrent finalement dans une pièce plus sûre et cherchèrent leur chemin pour retourner au vaisseau.
Murainan'Ta et Clara, eux, avaient de nouveau affaire à des soldats. Ces derniers entraient par tous les endroits possibles, et il devenait compliqué de les contenir. Les rangs des pirates se clairsemaient dangereusement, et le gliesien choisit de battre en retraite. Clara le suivit, continuant de les couvrir par des tirs qui atteignaient leur cible presque à chaque fois. Dans la station, l'heure était à la panique. Des petits groupes couraient partout, en direction de nouvelles zones à défendre, réparer, ou vers les vaisseaux afin de fuir. Alors que Clara allait ouvrir une nouvelle porte, des tirs se mirent à retentir à leur droite, et ils se mirent à couvert alors qu'une escouade de soldats de l'Alliance qui avait réussi à entrer faisait son chemin en massacrant les pirates. Alors qu'elle approchait de plus en plus, des cris retentirent et l'un des soldats vola et s'écrasa contre le plafond, tandis qu'une pluie de lasers s'abattaient sur eux.
«Murainan'Ta ! O'Maley !»
C'était la voix rauque de Gregaltt qui les appelait. Ils sortirent un peu de leur cachette, à temps pour le voir éliminer deux soldats d'un seul coup de blaster. Ses drones bourdonnaient furieusement autour de lui, annihilant toute présence ennemie. Le pirate les regarda et dit avec un grand sourire :
«C'est la plus glorieuse bataille à laquelle j'ai jamais eu l'occasion de participer ! Je vais mourir heureux aujourd'hui !»
Et il continua son chemin, détruisant en quelques seconde les groupes de soldats qui avaient le malheur de croiser sa route. Alors que Clara parvint à ouvrir la porte, elle tomba nez à nez avec Kaltessy et Ophélie, qui fuyaient en sens inverse. Sans qu'aucune d'entre elles n'ait le temps de parler, des lasers se mirent à noircir les murs autour d'eux. Immédiatement, Clara et Kaltessy se mirent à tirer vers leur provenance, décimant une escouade avant même que Ophélie ou Murainan'Ta, dépassés, n'aient le temps de réagir. La militaire fit un signe de tête respectueux à Kaltessy puis tapota le bras de Murainan'Ta pour lui faire signe de la suivre, avant de partir vers Jérome. Kaltessy regarda Ophélie et dit :
«Toi, va falloir que je t'apprenne à tirer rapidement. Mais faut se barrer vite fait, viens.»
Et elle lui saisit le poignet pour l'entraîner à sa suite. Autour d'elles, le décor était dévasté, mais la situation ne semblait pas vouloir empirer. Le bombardement s'était calmé et la grande majorité des soldats semblait avoir été vaincue maintenant. Mais cette fois, il leur serait impossible de tenir face à une autre vague. Ils étaient épuisés, la station tremblait dangereusement dans les rafales et il n'y avait plus assez d'hommes pour tenir ne serais-ce que quelques minutes supplémentaires. L'heure était à l'évacuation, malgré tous les problèmes stratégiques qu'elle allait occasionner, faisant qu'elle n'avait pas été l'option première.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top