Interrogatoire

Elle alla vers la couchette, s'y traînant presque et se coucha de tout son long. Elle reprit sa respiration calmement, respirant profondément et tentant de ne pas penser au lieu où elle se trouvait, sans quoi elle se remettait à angoisser. Au bout d'une dizaine de minutes, elle fut totalement calmée et se redressa sur sa couchette. Elle observa autour d'elle. Ce vaisseau était visiblement bien mieux conçu que le sien. Un bourdonnement sourd et continu indiquait qu'ils voyageaient encore. La porte transparente de sa cellule lui permettait d'observer en dehors de sa prison. Les murs étaient blancs, mais des lampe, souvent cachées dans des renfoncements à l'intérieur des parois diffusaient une lumière bleu-vert. Dans les couloirs, Ophélie entendait au loin les rumeurs d'une discussion.

Alors qu'elle allait se lever pour mieux observer l'extérieur, un des geôliers se plaça derrière la porte, la déverrouilla et entra. Il se resta debout, au milieu de la pièce, face à une Ophélie angoissée, encore assise sur sa couchette. Il demanda d'une voix autoritaire et stricte :

«Quel est votre nom ?

- Ophélie Séfyraas, monsieur.

- Ophélie... Séfyraas...Monsieur. dit-il en l'écrivant sur une tablette électronique.

- Non, pas monsieur ! C'était une marque de respect !

- C'est à dire ?

- Je m'appelle Ophélie Séfyraas, c'est tout monsieur.

- Je rajoute "c'est tout" entre Séfyraas et Monsieur ?

- Non ! Mon nom c'est uniquement Ophélie Séfyraas.

- C'est de quelle origine Uniquement ?

- Je m'appelle Ophélie Séfyraas.»

Résistant à la tentation d'ajouter quelque chose, elle attendit qu'il finisse de noter. Il poursuivit son interrogatoire après une réflexion sceptique sur le nom de Ophélie :

«Vous venez de quelle planète ?

- Shaak 'Ntala.

- Oulah... C'est particulier comme endroit, non ?»

La seule façon de demander moins subtilement «Du coup t'es aussi une connasse ?» aurait certainement été de faire des clin d'œil appuyés. Ophélie répondit, à la fois avec ses convictions et avec ce qu'elle savait qu'on voulait d'elle :

«Le cadre est assez laid, et l'idéologie... douteuse.

- Et pourquoi vous avez fuit ?

- Car je n'aimais pas. »

L'interrogateur porta la main à son oreille. Visiblement, on lui parlait dans une oreillette.

«Vous êtes sûre que c'était le seul but ?»

Se sachant démasquée, Ophélie admit :

«Pour s'enfuir et en plus rencontrer Murainan'Ta, afin de savoir si ce que j'ai appris sur lui est vrai car je n'arrive pas à y croire.»

L'homme la regarda quelques secondes puis sortit de la pièce d'une manière brusque et somme toute très impolie. Ophélie attendit cinq minutes et une table blanche s'éleva du sol de la cellule, immédiatement suivie de tabourets. Ophélie s'avança, intriguée, et au même moment une femme d'une quarantaine d'années se présenta à la porte. Ses cheveux blonds assez courts encadraient un visage assez beau mais visiblement strict. Elle entra et s'assit sur l'un des tabourets. Elle invita Ophélie à s'installer à son tour, d'un geste. Cette dernière hésita quelques secondes puis s'installa. La femme avait un regard plutôt aimable au final, malgré sa dureté apparente. Elle demanda :

«Bonjour Ophélie. Vous pouvez me redire pourquoi vous êtes venues dans ce système ?

- Je voulais savoir si ce qu'on disait sur Murainan'Ta et ses amis était vrai, et en plus fuir ma planète.

- Pourquoi ce qui est dit sur eux serait-il faut pour vous ?

- Je ne sais pas, j'ai l'impression que ça cloche. Que ça n'est pas cohérent.

- Mais votre planète est réputée Néo-Shekafdaliste. Pourquoi ne pensez vous pas comme eux ?

- Je ne sais pas. Je n'y crois juste pas. »

La femme resta songeuse pendant un petit moment puis continua :

«Comment avez vous su que c'était dans ce système ?

- On me l'a dit sur ma planète. Je demandais où se trouvait Murainan'Ta en ce moment et on m'a dit qu'il corrompait ce système. Alors j'ai volé et désobéi pour la première fois et je suis venue le constater.»

Quand elle se fut tue, elle resta seule face à son interlocutrice silencieuse, qui l'analysait du regard. La femme finit par se lever et passa la porte. Elle resta immobile, indécise, puis finit par demander à Ophélie de l'accompagner. Deux individus en combinaison et armés les escortèrent. Ophélie fut emmenée dans une autre pièce, plus grande et vide. La femme lui dit :

«Patientez quelques minutes, après vous allez devoir clarifier quelques points de l'histoire que vous nous avez raconté.»

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