Exploration

Une légère poussière rouge s'élevait à chacun de leurs pas, tachant leurs vêtements. Ils avançaient depuis maintenant dix bonnes minutes dans ce paysage étrange et unique, sans rien voir de familier pour l'instant. Aucune trace de Mohamed ni même d'un quelconque vaisseau. L'ambiance, malgré sa beauté était étrangement pesante. Les falaises immenses de toute part, les plantes gigantesques et très particulières, les bruits inconnus, et une étrange sensation d'être observé... celà maintenait une sorte de légère tension, un climat de paranoïa qui, même diffus, n'était pas des plus agréables.

Un bruit se fit entendre. Comme un bruissement, puis une galopade. Une sorte d'énorme serpent très large et plat, couvert de plumes violettes et possédant plusieurs pattes semblables à celles d'un poulet à l'avant de son corps, passa en travers du chemin. Il se figea et tourna sa tête vers eux, les fixant de ses profonds yeux d'ambre. Il poussa une sorte de cris de moineau, augmenté et comme saturé, puis s'éloigna, disparaissant rapidement derrière des rochers.

Immédiatement après, une sorte de gorille siamois à la peau couverte de glandes jaunâtres descendit d'un des tentacules blanc. Il regarda autour, vérifiant visiblement si le pseudo serpent était parti, puis s'enfuit dans la direction opposée. Lee-NA lâcha :

« Je pense qu'on est ok pour dire qu'ici c'est super chelou ? Hein ? Oui hein.»

Murainan'Ta approuva d'un simple signe de tête, visiblement angoissé par l'atmosphère du lieu. Clara eut un petit sourire et Ophélie rigola même franchement. Au dessus d'eux, une des énormes vessies volantes passait doucement, trainant ses longs tentacules. L'un d'entre eux passa près du petit groupe de nouveaux arrivants. Au bout se trouvait une sorte de boule pleine de trous et de longs poils, produisant un incessant bruit d'aspiration. C'était probablement la manière de se nourrir de ces animaux, raclant le sol pour y trouver des petits organismes à aspirer, un peu comme des baleines. Tout ceci était très intéressant, mais ne disait en rien où pouvait se trouver Mohamed. Lee-NA était certainement celle qui en souffrait le plus. Elle dit, d'un ton triste :

«Mais pourquoi il y a rien qui dit où est Momo ? Il me manque, ça fait des jours qu'il me manque, je veux le revoir !»

Et elle se frotta vigoureusement le bras droit, sans doute par TOC. Clara tapota son épaule et lui passa la main sur la tête, pour la rassurer. Ophélie, voyant que Lee-NA supportait très bien les contacts physiques, vint lui caresser la tête, doucement. Elle ne saisissait pas comment une personne pouvait tant manquer après quelques jours de séparation, mais elle n'avait après tout jamais eu de véritable ami, et encore moins d'amoureux. Lee-NA ferma les yeux, faisant confiance à ses capteurs pour ne pas se prendre d'obstacles, et profita en silence des sensations agréables que lui procurait Ophélie en lui grattant la tête. Ophélie appréciait de plus en plus ce petit robot, malgré ses manières parfois très étranges pour un droïde et sa façon de parler assez particulière. C'était quelqu'un de gentil, de drôle et visiblement d'une loyauté sans faille pour ses proches.

Clara dit soudain :

«Regardez la chose volante au dessus ! On dirais qu'elle a une sorte de... nacelle, comme une barque en dessous !»

En effet, l'un des gros ballons organiques à tentacules avait en dessous de lui, retenu vraisemblablement par des cordes, une sorte de bateau. Celà semblait fonctionner sur le principe de la montgolfière. De plus, l'animal ne semblait pas avoir de trajectoire aléatoire comme les autres. Celui-ci prenait des virages courts, comme s'il était piloté. Ils se mirent à le suivre, voyant où cela pouvait les mener. Ils marchèrent à peine deux minutes avant d'arriver dans une petite vallée, toujours aussi pourpre, mais au centre de laquelle se trouvait un espace ocre, parsemé de nombreuses structures de couleur noisette. Comme des habitations. Il y avait donc des autochtones sur cette planète ?

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