«Je...je..»

Ophélie ne trouva pas ses mots. Bernard sembla prêt à refermer la porte quand elle prit son courage à deux mains et se força à parler :

«Je... Bonjour monsieur Berthieux, j'ai entendu parler de vous depuis toute petite, je ne pensais jamais vous rencontrer un jour.

- C'est fait maintenant. répondit-il, un peu sèchement.

- Oui enfin, monsieur, je... je me demandais, pourquoi un héros comme vous refuse de suivre ses amis pour se protéger.

- Je ne suis pas un héros. Et même si je les apprécie beaucoup, pas sûr que je puisse appeller des gens que je ne vois qu'une fois tous les cinq ans des amis.

- Vous avez tout de même sauvé la galaxie !

- La galaxie allait très bien sans moi, j'ai juste permis avec de l'aide d'arrêter une mégalomaniaque. Oh et puis, pourquoi vous me parlez ? Je peux difficilement affirmer que j'ai des choses à faire, mais je me doute qu'on vous a envoyé pour me convaincre, et c'est toujours non. »

Et il referma la porte au nez de Ophélie. Elle baissa les yeux, honteuse de n'avoir pas réussi quoi que ce soit sous le regard de personnes aussi importantes. Ils sortirent de leur cachette et elle les regarda. Immédiatement, Lee-NA lui sourit gentiment pour la rassurer, imitée peu après par les autres. La jeune femme se détendit légèrement et s'approcha d'eux.

«Je suis vraiment désolée...»

Murainan'Ta dit sur un ton indulgent :

«Ça avait peu de chances de fonctionner de toute manière. Nous reviendrons plus tard.»

C'est alors qu'une voix féminine et connue s'éleva de la forêt :

«Vous allez pas revenir non.»

Et la pirate, une nouvelle fois, sortit d'une cachette en les menaçant, suivie par d'autres pirates les tenant en joue. Lee-NA râla :

«Ah mais c'est dingue, on t'as quand même pas volé ton goûter, pourquoi tu nous en veux comme ça ?!

- Vous, je veux vous capturer dans le meilleur des cas, et Bernard, je vais repartir avec. Pas besoin d'explication de plus. Donc vous levez les mains tranquillement et tout ira bien. En principe.»

Ils levèrent tranquillement les mains. Ophélie les imita à son tour et regarda la pirate. Une nouvelle fois, et plus encore qu'avant, la grande assurance de la pirate peinait à cacher une grande tension interne. Elle continua de les tenir en joue, ainsi que son petit groupe armé, et marcha doucement vers la maison. Au moment où elle allait ouvrir la porte, un tir laser s'écrasa à côté de sa main et l'un de ses hommes s'effondra, touché également. Murainan'Ta et Clara se jetèrent au sol, imités par Mohamed puis Ophélie, tandis que Lee-NA se cacha derrière le coin. À en juger par ses petites ampoules brillantes sur le côté de sa tête, elle transmettait des données et avait certainement appelé les soldats encore au campement en renfort dès l'instant où la pirate était apparue.

Cette dernière jura et se mit à couvert derrière un arbre après une roulade. Les tirs contre les pirates fusaient, et ils tombaient les uns après les autres, alors que Ophélie et ses compagnons se cachaient à leur tour. Pourquoi avaient-ils seulement besoin de se cacher ? Les pirates n'avaient strictement rien à faire ici, une nouvelle fois ! La jeune femme cachée derrière un arbre finit par faire mouche et l'un des deux soldats tomba en arrière, un trou fumant dans le torse de sa combinaison. Cependant, sous l'affluence de tirs, elle fut forcée de fuir dans la forêt après un bref cris de rage.

Le soldat restant monta la garde, tandis que Murainan'Ta alla ouvrir la porte et entra dans la maison, en ressortant quelques secondes plus tard en tenant fermement Bernard par le bras. Ce dernier se débatait et protesta :

«Murainan'Ta, quelle est l'idée ? Laisse moi enfin, ce n'est pas une pauvre folle des lasers qui va me faire dégager d'ici !

- Oh que si Berthieux. Donc maintenant, on se tait et on me suit.»

Ophélie les regarda, les yeux grands ouverts. On aurait dit deux enfant qui se disputait. Ils étaient beau, les héros galactiques. Elle reprit ses esprits en se rendant compte que Lee-NA, Mohamed et Clara avaient suivit, accompagnés par le soldat, avant de leur emboîter le pas. Le soldat mort vit de petites lumières s'activer sur sa combinaison et son corps se mit à flotter doucement en les suiviant. Les cadavres des pirates furent, eux, abandonnés sur place. La situation était bien trop tendue et incompréhensible pour se permettre de simplement les fouiller.