Éjection
Dans le croiseur de Lania, de nombreux corridors étaient remplis de flammes, et il était désormais totalement impossible d'en emprunter une grande partie. Lune s'était réfugié sous un siège dans la capsule, les poils hérissés et poussant de longs miaulements terrifiés. Bernard, lui, tentait comme il pouvait de retirer les liens entravant ses mains afin de fuir, sans comprendre ce qui arrivait. Il sentait le vaisseau tomber et entendait bien qu'il se disloquait de plus en plus. Par chance, sa capsule n'avait pas été trop touchée mais il devait s'éjecter au plus vite s'il voulait avoir une chance de survivre à la chute du vaisseau.
Il vit qu'un panneau électrique émettait quelques étincelles et y vit un possible moyen de se libérer. Il s'approcha et se mit à le frapper violement avec son pied, faisant tomber la plaque de métal qui protégeait les circuits, avant de se mettre dos aux câbles, se tordant le cou pour regarder au dessus de son épaule ce qu'il était en train de faire. Après plusieurs contorsions, il parvint d'une main à saisir l'un des embouts sectionnés. Concentré, Bernard approcha minutieusement le câble de la serrure électronique et l'y frotta, tentant de créer une quelconque réaction. Il commençait à paniquer, constatant que celà ne fonctionnait pas, quand les bracelets lâchèrent soudain et tombèrent sur le sol.
Il se releva immédiatement en se frottant les poignets et se précipita sur la console de commande. Il verrouilla la porte et entra la fréquence utilisée par Jérôme pour communiquer avec lui quand Murainan'Ta venait le visiter de temps en temps. Après quelques secondes à grésiller, la voix perplexe d'un des chargés des communications s'éleva :
«Oui ? Déclinez votre identité, comment pouvez vous utiliser cette fréquence ?»
Bernard se retint de pousser un soupir de soulagement et répondit rapidement :
«Je suis Bernard Berthieux, prêt à m'éjecter du côté droit du cockpit. J'aurais besoin d'être récupéré rapidement, le croiseur de Lania semble en mauvais état
- C'est vous ? Je... je transmet !»
Après quelques nouveaux grésillements, c'est la voix de Murainan'Ta qui retentit dans la capsule de plus en plus tremblante :
«Bernard ? Tu es là ?
- Oui, j'ai besoin d'être récupéré rapidement, on m'a enfermé ici pour m'éjecter dans un soleil mais visiblement c'est plus au programme. Vous pouvez me prendre au passage ?
- On... on va tenter la manœuvre. Dès qu'on envoie le signal, éjecte toi !
- D'accord, je reste connecté.»
La radio se coupa, et Bernard attendit, posant la main sur la poignée d'éjection. Le corridor devenait totalement envahis de flammes et une lueur rouge prenait doucement l'ascendant sur le reste dans la capsule. Soudainement, un coup retentit contre la vitre, depuis le corridor. Bernard, sans lâcher la poignée, regarda et vit Gompolum frapper d'un air paniqué. Il était à pied, sa plate-forme volante ayant certainement été détruite. En voyant Bernard, il se mit à redoubler d'efforts et cria de le laisser entrer. Bernard allait se tourner vers le panneau de contrôle quand il s'arrêta et regarda simplement le sénateur. Ce dernier, interloqué, ordonna :
«Ouvrez ! Vous attendez quoi bon sang ?»
Bernard ne dit rien, le fixant froidement. Gompolum se figea un instant et commença à paniquer :
«Berthieux, ouvrez ! Oubliez ce que j'ai pu faire, il s'agit de quelque chose qui nous dépasse ! Laissez moi entrer !»
Voyant que Bernard ne bronchait pas, il continua, le débit de sa voix plus rapide :
«Je m'excuse ! Laissez moi entrer, je m'excuse pour ce que j'ai dit !»
Bernard le fixa encore puis s'approcha de la vitre et dit doucement :
«Il fallait penser un peu aux conséquences avant de pleurer qu'on a rien vu venir.»
Au même moment, le signal d'éjection retentit et Bernard abaissa la poignée, laissant Gompolum et son visage terrifié dans le vaisseau en flammes pour être violement projeté à l'extérieur. Il vola quelques instants au milieu de la bataille et des rafales de vent, se tenant comme il pouvait aux barres prévue à cet effet, avant de se figer en plein vol, retenu par un rayon lumineux en provenance d'un vaisseau de grande taille. Il fut finalement amené dans un hangars sur le flanc et posé sur le sol avant que la porte de ne ferme. Bernard se redressa doucement et prit Lune dans ses bras, quand quelqu'un tapa à nouveau à la vitre. Il s'approcha et y vit une silhouette humanoïde, aux cheveux blonds. Clara dit d'un air inquiet :
«C'est bon Bernard ? Tu ouvres ? Faut qu'on y aille»
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top