Du soutiens ?
Bernard était couché sur son lit depuis de longues heures, sans vraiment être énervé ni avoir une quelconque émotion. Il fixait simplement le plafond, songeur. Pourquoi Lania n'arrivait-elle pas à comprendre qu'il n'avait aucune idée des actions de Murainan'Ta et même que lui-même était plutôt du côté de la Nouvelle Alliance ? Elle semblait complètement imperméable à ses explications. Plongé dans ses pensées, Bernard sursauta légèrement quand il senti un poid sur son ventre. En relevant la tête, il tomba sur Lune, qui l'observait de ses grands yeux.
«Ah non, tu ne vas pas venir me déranger pendant que je dors, je suis déjà bien assez gentil avec toi le reste du temps.»
Le maejka continua de l'observer sans bouger puis se mit en boule sur le ventre de Bernard, montant et descendant au rythme de la respiration du bureaucrate. Ce dernier le regarda également et posa une main hésitante sur la tête de l'animal, qui coucha ses grandes oreilles en arrière pour lui laisser de la place. Bernard hésita et se mit à le caresser doucement et gauchement. La maladresse des caresses ne sembla pas gêner Lune, qui se mit à ronronner bruyamment. Bernard reprit sa contemplation songeuse du plafond en continuant de caresser son petit compagnon quand un bruit discret se fit entendre près de la porte.
Bernard releva la tête, à l'instar de Lune, et remarqua un petit papier posé par terre. Il se redressa sur son lit, faisant descendre Lune de son ventre et se leva pour récupérer le papier. Une fois à nouveau assis sur le lit et sous le regard curieux de Lune, il regarda ce qui était écrit :
Mr Bernard Berthieux. Vous êtes actuellement le prisonnier de la Nouvelle Alliance malgré leurs prétextes politiques. Mais cependant, ne vous en faites pas, vous n'êtes pas seul. L'Assemblée Stellaire veille même ici et nous cherchons un moyen de vous sauver. Gardez courage !
À la fin de la lettre se trouvait un début de signature, gribouillé quand l'auteur avait remarqué que signer sur une telle lettre lui vaudrait de nombreux ennuis. Bernard fixa la lettre sans avoir aucune idée de quoi en penser. Il ne sentait pas prisonnier, plutôt résident, prétextes politiques ou pas. Il ne s'inquiétait pas non plus d'être seul. Il avait vécu la grande majorité de sa vie de cette manière, et quand bien même il se sentirait seul, Lune lui avait été offert. Puis l'auteur de la lettre faisait mention d'une Assemblée Stellaire. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? En quoi celà pouvait le concerner ? Et surtout pourquoi cherchaient-ils à l'aider ? «gardez courage» qu'ils disaient. Pourquoi garder courage quand on a pas peur de la situation ?
Bernard regarda encore le papier en réfléchissant. Visiblement, quelqu'un se figurait être de son côté alors que c'était certainement l'inverse, la politesse indiquait de lui montrer qu'il faisait fausse route. Il se leva et alla prendre un crayon puis retourna le papier et écrit au dos :
Merci mais je ne suis pas intéressé.
Une fois fait, il posa le crayon et alla remettre la lettre là où il l'avait trouvée avant de retourner s'allonger sur son lit en fixant le plafond. Lune se blottit à nouveau contre lui et un très léger bruit de porte se fit entendre. Quand Bernard releva la tête, le papier avait disparu. Il crut entendre un juron de l'autre côté, mais il s'agissait certainement de son esprit qui lui jouait des tours. Il reposa sa tête sur l'oreiller en caressant Lune. Qu'avaient les gens à absolument vouloir s'intéresser à lui ? Il avait consacré sa vie à tout faire pour éviter de vivre quoi que ce soit sortant de l'ordinaire, mais tout le monde semblait vouloir absolument mettre en l'air ses efforts. C'était extrêmement frustrant. Il avait été jusqu'à chef de la galaxie, sans jamais le vouloir à un seul instant, qui pouvait se vanter d'une telle malchance ? Non, vraiment, les gens n'avaient pas idée des efforts qu'il faisait pour ne pas avoir à en faire.
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