De Charybde en Scylla

Ophélie ferma les yeux, terrifiée. La pirate appuya sur la détente mais au même moment une grande secousse la fit trembler, décalant le canon. Le tir parti mais ne fit que brûler légèrement la joue de l'otage. Ophélie tomba à la renverse, mettant ses mains entre elle et la femme qui était prête à la tuer, une protection bien inutile. Du sang se mit à couler sur sa joue tandis que la pirate se remettait sur pied. Cette dernière se retourna vers le trou dans le mur et porta soudainement la main à son oreille. Quelqu'un semblait lui faire parvenir des nouvelles. Ses traits devinrent tirés et elle s'enfuit immédiatement du vaisseau, sans même un regard pour Ophélie.

Immédiatement après, une grande secousse fit une nouvelle fois trembler le vaisseau. Ophélie se redressa, passant sa main sur sa joue pour tater. Elle vit le sang qui lui maculait les doigts, plus impressionnant que véritablement préoccupant et commença à paniquer. Elle tenta d'activer les écrans, afin de voir ce qui provoquait ces secousses mais le seul qui fonctionnait encore diffusait de la neige. Ne sachant que faire, elle commença à tapoter dessus, dans l'espoir de le faire démarrer. Derrière elle, elle entendit un grand grincement : le vaisseau pirate semblait prêt à s'en aller. En désespoir de cause, Ophélie s'accrocha de toutes ses forces au tableau de bord.

Au même instant, dans un nouveau tremblement, le vaisseau ennemi partit, laissant un trou béant dans la cloison. L'air du vaisseau commença à s'échapper à toute vitesse, entraînant de nombreux débris laissés par les pirates. Le corps d'Ophélie fut soulevé et seul ses mains crispées la maintenaient encore dans le vaisseau. Elle ne parvenait pas à respirer, le vent l'étouffait totalement. Ses bras commençaient déjà à tétaniser et ses doigts devenaient blancs. La douleur commença à arriver, par vague. L'un de ses bras lacha et le second le suivit aussitôt. Ophélie cria avec le peu d'air qu'elle avait encore dans les poumons mais ne s'entendit même pas dans le hurlement du vent. Elle était entraînée à toute vitesse vers le vide spatial. Au dernier moment, une plaque de métal boucha le trou de l'extérieur. Le vent s'arrêta et Ophélie tomba sur le sol, sonnée et paniquée. Ses bras lui faisaient très mal et quelques éraflures supplémentaires étaient apparues sur son visage.

Elle arrivait à peine à réfléchir, la panique et le manque d'oxygène lui troublaient totalement l'esprit. Elle avala goulûment de l'air, inspirant plusieurs fois sans vraiment parvenir à retrouver une respiration normale. Une plaque de métal qui bouche le trou de l'extérieur ? De l'extérieur ?! Elle la regarda et dû s'en approcher plus près pour comprendre ce que c'était, sa vision étant troublée. Un trait au millieu de la plaque... des petites lumières... un trou rebouché hermétiquement... C'était un autre vaisseau ! Quelqu'un avait vraisemblablement reçu son message de détresse ! Peu confiante, Ophélie recula au fond du vaisseau, sa poitrine encore comprimée par la peur. Derrière la porte, des bruits sourd se firent entendre, visiblement des pas.

La porte s'ouvrit dans un bruissement et des soldats en combinaison bleu foncée s'avancèrent dans l'habitacle dévasté. Ils vérifièrent le danger autour d'eux et ne constatant rien de préoccupant, s'avancèrent vers Ophélie, qu'ils saisirent par les épaules après un bref examen visuel. Ils l'amenèrent dans leur propre vaisseau d'une manière plus que déplaisante. Ophélie pouvait à peine marcher, encore sous le choc et engourdie par le manque récent d'oxygène. Le soldats ne disaient rien. Ils l'entraînèrent dans une petite salle avec uniquement une couchette et un lavabo et la laissèrent à l'intérieur, avant de fermer brusquement la porte. De toute évidence, ses sauveurs n'étaient pas non-plus des âmes très charitables.

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