Schekafdala

Bernard resta le reste de la journée dans sa chambre, sans savoir quoi faire, ni penser. Le soir venu, constatant qu'aucune nourriture n'était apportée, il se décida enfin à bouger. Il sorti de sa chambre et se dirigea vers le hall, d'où venait la rumeur d'une foule. Quand il passa la porte, il fut aussitôt submergé par le nombre de personnes présentes. De toutes espèces, avec une dominante humaine et gliesienne bien sûr, les personnes présentes parlaient et mangeaient. Bernard se rendit compte avec étonnement qu'il ne voyait aucune femme gliesienne avant de se rappeller que l'espèce était hermaphrodite. Murainan'Ta sorti de la foule et se dirigea vers lui.

«Ah ! Vous voilà ! J'allais justement venir vous avertir ! Venez donc, servez vous ! C'est la dernière soirée libre avant le début de la campagne du second tour !»

Et il balaya la salle d'un geste. 

«Il y a de nombreuses personnes à rencontrer ce soir ! Tenez, je vais vous en présenter quelques unes.»

Il mit sa main dans le dos de Bernard et le guida vers le buffet. Quand ils y furent arrivés, Murainan'Ta lui demanda de rester le temps qu'il aille chercher une personne sympathique. En attendant son retour, Bernard se servi quelques petits fours. 

Il avait quasiment vidé le plateau et s'apprêtait à pousser un grand soupir quand Murainan'Ta revint, accompagné d'une extraterrestre bien singulière. L'apparence d'une vielle femme, très voutée, si bien que redressée, elle aurait facilement pu gagner cinquante centimètres. Sa peau d'un vert assez clair tachetée de noir était remplie de rides. Partout, à chaque centimètre de peau. Ses joues tombaient de cinq centimètres, la peau de son cou tremblottait à chaque mouvement... tout son corps, jusqu'à ses paupières étaient ridées. Ajoutez à cela un grand châle noir, tombant sur le sol et vous obtiendrez :

«Schekafdala.»

Dit Murainan'Ta.

« Une vénérable personnalité, généreuse et incroyablement aimable. Madame Schekafdala, Monsieur Bernard Berthieux.»

Elle se tourna alors vers lui. Ses paupières se soulevèrent lentement, découvrant des yeux autrefois bleu, mais aujourd'hui couverts d'un voile blanc. Ses sourcils se froncèrent, accentuant encore un peu plus les nombreuses rides de sa peau. Enfin, elle ouvrit une bouche sans dents pour parler. La voix qui sorti de cet être, malgré le fait qu'elle soit évidemment rauque et typique d'une très vieille femme, restait douce et assez chantante.

«Bonjour monsieur ! Ah, c'est donc vous qui avez aidé Mr 'Ta ! Ah, c'est très gentil de votre part. Très gentil. Je ne sais pas ce que je deviendrais sans lui. Ah oui vraiment merci Monsieur !

- Oh arrêtez madame ! Renchérit Murainan'Ta, c'est vous qui m'êtes indispensable !»

Puis, s'adressant à Bernard, il poursuivi :

«Schekafdala est certainement ma plus grande supportrice politique. Elle est extrêmement riche vous savez ! Si elle le voulait, elle pourrait se payer des centaines de systèmes juste pour le plaisir, ce qu'elle a déjà fait par le passé d'ailleurs.»

Schekafdala tendit alors une main tremblante vers Bernard. Ce dernier s'en saisit et la lui serra, sentant, malgré le peu de force qu'il avait exercé, les os craquer et le bras décharné se balancer. La vieille xénomorphe se mit alors à rire, mais fut forcer de s'arrêter, prise d'une quinte de toux qui la fit trembler. Elle paraissait tellement faible qu'on eu dit qu'elle pouvait s'effondrer n'importe quand. Bernard eut un regard interrogateur vers Murainan'Ta. Ce dernier, les yeux écarquillés, chuchota :

« C'était un baisemain qu'il fallait faire !»

Bernard, pas plus gêné que ça et même passablement ennuyé par la longueur de la discussion, fit alors un baisemain à Schekafdala. Sa peau, malgré toutes les rides, était étonnamment douce. Après le baiser, elle retira sa main, fit un petit signe d'au revoir et disparu dans la foule. Après l'avoir regardé disparaître, Murainan'Ta se tourna vers Bernard et dit, mis agacé mi amusé

« Elle a presque 1500 ans ! Ménagez la, tout de même !»

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