Scène de destruction
Le paysage était apocalyptique. Des dizaines de personnes courraient en tous sens dans la rue et les soldats étaient débordés. Des débris de toutes sortes jonchaient le sol. L'île semblait entourée d'un grand mur transparent, flou et rouge. Comme un champ de force empêchant quiconque de sortir de l'endroit. Cette barrière projetait une lumière rouge sur le paysage déjà anarchique, rendant la scène encore plus terrifiante. Mais le plus effroyable dans cette scène était sans doute l'immense vaisseau noir qui restait en vol stationnaire au dessus de la capitale. Il faisait probablement des dizaines de kilomètres de long et son ombre cachait le soleil. D'immenses canons tiraient des lasers écarlates sur la ville, détruisant à chaque fois des dizaines de mètres carrés autour de leur point d'impact. Bernard prit quelques secondes pour comprendre la situation et se remit à courir, en direction de l'astroport. Il ne semblait pas être le seul à avoir eu cette idée, des dizaines de personnes partaient dans la même direction que lui. Un laser fut tiré en direction de la base du studio, dont le bruit assourdissant vrilla les tympans de Bernard. Quand il fut touché, l'immeuble commença à trembler pour enfin s'effondrer en quelques secondes, envoyant de terrifiants nuages de poussière dans les rues. La plupart des arbres étaient en feu et beaucoup d'entre eux étaient déjà couchés sur le sol. Lee-NA cria, tout en volant derrière Bernard :
«Mais il est idiot ce type ! Il voit pas qu'il est en train de tout casser ? Il va pas bien avec ses lasers lui ! Mauvais perdant va !
- Mauvais perdant ? demanda Bernard, interloqué, tout en poursuivant sa course.
- Bah enfin ! C'est forcément l'archipatelin qui est dans le vaisseau ! Il a pas arrêté d'être méchant et là, comme par hasard, quand il perd, un gros vaisseau de méchant détruit l'endroit où celui qui l'a battu est !»
Bernard ne fit pas de commentaire mais en réalité, il n'en pensait pas moins. Pour lui, cela sautait aussi aux yeux. Alors qu'il courrait, un gros bloc de béton lui passa devant à toute vitesse, fauchant un groupe de robots. Pendant qu'ils étaient emportés au loin vers une désactivation certaine, Bernard fut presque sûr d'avoir entendu distinctement l'un d'entre eux dire :
«Quand l'univers a décidé de te gâcher la journée...»
Cela le fit presque sourire mais il se reprit et continua à parcourir à toute vitesse les rues en direction de l'astroport. De nombreux vaisseau militaires volaient en dessous de l'immense aéronef, tentant tant bien que mal de lui infliger des dégâts. Leur actions étaient malheureusement inutiles, et ils explosaient les uns après les autres dans des gerbes de feu. L'un d'entre eux ne se désintégra pas et tomba en chute libre, vers Bernard. Ce dernier couru comme un dératé mais fut ralenti par un petit groupe de gliesiens paniqués qui n'allaient pas en ligne droite. Il trébucha et tomba de tout son long sur la route, se faisant distancer par le groupe. Alors qu'il se relevait, les genoux en sang, le vaisseau se cracha sur les gliesiens, qui furent carbonisés dans une fleur orangée qui monta à plusieurs dizaines de mètres de haut. La carcasse du vaisseau bouchait la rue et Bernard fut obligé de se réfugier dans une tour proche. Le hall était désert mais quand il arriva dans les escaliers, des centaines d'humains de bousculaient pour rentrer à leur logement. Entrainé par la foule, Bernard dut monter deux étages, suivit par une Lee-NA qui le regardait, impuissante, avant d'enfin pouvoir contrôler sa direction. Il se mit à suivre quelques personnes qui semblaient savoir où elles allaient quand un laser traversa le couloir, les désintégra en manquant Bernard de peu. Le laser avait laissé un trou béant dans le murs, qu'il empreinta. L'immeuble commençait maintenant à trembler et allait s'effondrer d'ici peu. Bernard arriva dans un appartement apparemment désert dont le balcon menait à un vide de dix mètres. Alors qu'il allait faire demi-tour, le plafond tomba, lui bloquant le passage. Bernard regarda Lee-NA, qui, après avoir reconsidéré ses priorités, admirait le parquet. Il lui cria, couvrant le vacarme :
«Lee-NA ! Je vais sauter par le balcon et je vais te tenir pour que tu amortisses ma chute d'accord ?
- D'accord !» dit Lee-NA, qui s'était soudainement souvenue de la situation.
Bernard pris les mains du robot et enjamba la rambarde. Prenant son courage à deux mains, il se laissa tomber mais la chute fut loin d'être rude grâce à l'aide de Lee-NA.Après s'être réceptionné, Bernard regarda rapidement autour de lui et se remit à courir en direction de l'astroport.
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