Ils se cachèrent deux heure durant, la bataille continuant autour d'eux. Il semblait n'y avoir aucun espoir de changer quoique ce soit face à cette armée surpuissante. Lee-NA tremblait, consolée par Bernard au début puis par Slimani au bout d'une demi-heure. O'Maley se remit du choc au bout d'une heure et faisait les cents pas de frustration.

« Ça n'est pas possible ! Qui peut créer ces vaisseaux ? Qui peut envoyer ces choses sur autant de planètes ? Sans laisser aucune chance ? demanda-t-elle rageusement.

- La conquête, très certainement. lui répondit Bernard.

- Mais qui peut bien faire une chose pareille, Madame O'Maley a raison ! renchérit Murainan'Ta. »

O'Maley s'assit, dos au mur et retira son casque, laissant tomber ses cheveux blonds mi-longs. C'était la première fois qu'ils les voyaient. Elle soupira et finit par affirmer :

«Appellez-moi plutôt Clara. Les codes n'ont pas vraiment d'importance ces derniers temps.»

Ils se regardèrent les uns les autres et Slimani dit à son tour :

«Autant faire pareil. Appelez moi Mohamed.

- Et moi Julio. dit Masquez»

Ils se tournèrent vers Bernard. Après quelques secondes d'un silence dubitatif, il lâcha :

«Je m'appelle Bernard mais on s'en fiche vu que personne ne m'appelle sauf Lee-NA qui dit Narnou.»

Lee-NA releva la tête, qu'elle avait caché dans l'articulation du coude de Mohamed. Elle regarda autour mais, personne ne prononçant son nom, elle se re-cacha. Dehors, la bataille continuait. En attendant, ils se reposèrent. Aucun n'eut de mal à trouver le sommeil au vu de leur grand épuisement : en moins de deux jours, ils avaient vu des élections s'achèver, leur planète se faire attaquer puis étaient entrés dans un immense vaisseau qu'ils avaient fait exploser après avoir été poursuivi par des créatures dégoûtantes. Ils étaient allés au Sénat, pour rien en plus car l'attaque ne leur avait laissé aucun temps mort.
Un grand bruit les tira de leur sommeil. Il semblait que les immenses aéronefs avaient finis leur mission et s'envolaient enfin. Ils sortirent et découvrirent un paysage dévasté à l'exception de quelques bâtiment mineurs. Le reste était en ruine, en proie à de grand incendies ou calciné. Déjà, des gens sortaient de leurs cachettes pour constater les dégâts et des robots commençaient à réparer ce qu'il pouvaient. Heureusement, personne n'habitant véritablement sur cette planète, personne n'avait perdu son toit. La plupart des vaisseaux, garés en sous-sol, avaient résisté et offraient suffisamment de confort pour quelques temps. Murainan'Ta remarqua que l'une des stations de communication n'était pas trop endommagée et décida de s'y rendre, suivit par les autres. Il comptait bien y apprendre des nouvelles du reste de la galaxie. Ils y arrivèrent après une bonne demi-heure de marche, leur progression étant rendue difficile par les débris. La station, bien qu'en meilleur état que de nombreux bâtiment, n'avait pas fière allure. Plusieurs paraboles étaient tombées et de nombreuses traces noires de laser juraient avec sa couleur blanche. Bien des vitres étaient cassées et de la fumée s'élevait d'un lieu indéterminé sur le toit. À l'intérieur, malgré l'attaque récente, une vingtaine de personnes avait eu l'idée elle aussi de venir aux nouvelles. Malheureusement, il ne semblait pas y en avoir beaucoup de bonnes. Des alertes d'attaques arrivaient de partout et le bilan en perte et en coût était élevé. Et bien entendu, quasiment aucune planète n'avait désormais de dirigeant. Il semblait même que les planète tentant d'en retrouver un en organisant de nouvelles élections en urgence ou en créant des gouvernements provisoires, avaient reçues une nouvelle fois la visite des gigantesques aéronefs. Belzerland n'avait pas été épargnée semblait-il. Bernard, glanant ici et là des informations, appris que de nouvelles élections allaient être faites d'ici trois heures. Un singulier sentiment d'urgence s'empara de lui. Il sortit en trombe de la station, suivi par la petite troupe qui se demandait bien quelle mouche l'avait piqué.