Petite pause.

La vitesse de la capsule de ne baissait pas et ses occupants en étaient bien inquiets. Leur frêle armure fendait l'air en direction du vaisseau et ne semblait jamais vouloir s'arrêter un jour. Bernard, les soldats et Lee-NA étaient balancés dans tous les sens et la capsule elle même tremblait. Dans un grand craquement, elle percuta le vaisseau. Immédiatement, ses crampons d'urgence se déclenchèrent et ils restèrent accrochés, fragile bout de métal au dessus d'une tempête et du vide. Dans la capsule, la situation n'était pas glorieuse. Après avoir percuté le vaisseau, ils étaient tombés les uns sur les autres dans le fond. La lumière clignotait et quelques étincelles sortaient des panneaux de contrôle. Ils se relevèrent tant bien que mal, serrés dans le fond. Lee-NA décolla pour se retrouver au dessus d'eux, leur laissant un peu de place. La sous-adjudante regarda Bernard et demanda :

« Que fait on maintenant ?

- Alors là, aucune idée. Vous vous suggèrez quoi ?

- Je suggère d'ouvrir la trappe du haut et de déssouder une partie du vaisseau au dessus pour y entrer.

- Oui en même temps c'est vrai qu'il n'y a pas dix milles solutions.»

À peine avait il fini de parler qu'un des grappins lâchait. Il n'en restait plus qu'une dizaine maintenant. Un des soldats prit l'initiative d'escalader la parois et se retrouva trois mètres plus haut, le nez sur la porte. Après avoir trituré quelques boutons, la porte s'ouvrit et le vent s'engouffra dans la capsule. Le soldat prit alors son arme et la colla au vaisseau. Il tira ensuite en rafale contre la paroi, ce qui sembla fonctionner, mais prenait beaucoup de temps. Lee-NA demanda à O'Maley :

«C'est pas trop dur d'avoir perdu l'adjudant chef ?

- C'était un grand soldat !

- Il avait l'air d'être con.

- Vous parlez d'un mort ! Soyez un peu respectueuse !

- Il est mort ! Il va pas nous entendre ! Et de toute façon, mort ou pas, ça reste un con hein.

- Il pouvait parfois être un peu énervant ou peu pertinent, mais il reste un grand...

- ...Soldat oui je sais. N'empêche qu'il criait sur tout le monde et il se la pétait.

- Oui bon, d'accord... J'admets​ qu'il pouvait être parfois désagréable.

- Allez, dis le ! Je sais que c'est juste ce que tu veux ! C'était un con !

- Je... bon d'accord, c'est vrai. C'était un con. Un gros con même. Avec lui on atteignait des sommets. Un vrai gros con.

- Ah, tu vois quand tu veux !»

Et elle se tut. Quelques secondes passèrent, dans un silence uniquement brisé par le fusil laser tirant en rafale puis Lee-NA se remit à diffuser la macarena. Bernard, de son côté, semblait retomber en dépression. Un nouveau grappin céda, faisant trembler la capsule. Lee-NA se tourna vers le soldat qui n'avait encore rien fait et qui patientait dans son coin :

- Toi tu t'appelles comment monsieur ?

- Pardon ? Je... Je suis le soldat Maspez

- Mais t'as bien un prénom ?

- Julio Masquez madame.

- Moi c'est Lee-NA, mais tu peux m'appeler Lee-NA, c'est plus court ! Et toi, le monsieur qui tire sur le vaisseau ? Tu t'appelles comment ?

- Soldat Mohamed  Slimani.

- Eh ben je suis trop contente de vous connaître ! Lui, c'est Bernard Berthieux ! Il est trop marrant ! Moi je l'appelle Narnou, Narnard ou Bernardou.»

Bernard ne voyait pas vraiment ce qui pouvait le rendre marrant mais pris cela comme un compliment. Il choisi tout de même de faire quelques précisions au groupe :

« Avant tout, je préférerais que vous oubliiez que je suis gradé. Je n'ai aucun mérite pour cette médaille. Et appellez moi Bernard aussi. Je préfère.»

Slimani, dans un bruit métallique, finit enfin de découper la paroi et la repoussa à l'intérieur du vaisseau. Il les regarda et dit :

«Je crois que c'est bon. On rentre ?»

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