PA-UL le sadique

PA-UL se tourna vers eux, jaugeant la situation. Ils étaient quatre au milieu des cadavres, encerclés par les créatures et lui même. Ils n'étaient plus rien, que des insectes apeurés, séparés de l'armée qui faisait leur force. Toujours pareil avec les organiques. Dès lors qu'ils n'avaient pas tout à leur disposition, ils perdaient tous leurs moyens. Il fut tenté de les tuer simplement, sur le champ, mais se souvint de son petit discours inachevé dans la regrettée Station. Il se détendit alors, et un sourire sadique aurait certainement éclairé son visage s'il n'était pas conçu pour être un masque figé dans une expression de colère terrifiante. Il se mit alors à parler, juste pour faire durer. Le bouclier avait encore largement de quoi tenir et lui-même avait très envie de leur régler définitivement leur compte.

«Vous ne faites plus les malin maintenant hein ? Ça se débine dès que ça n'est plus en position de force. Comment vous en vouloir, vous faites honneur à la tradition organique. Une vieille et persistante tradition de lâcheté et d'oppression. Regardez vous maintenant. Vous n'avez plus rien, à part votre ego. Qu'il est fier l'organiquat ! Des lâches, incapables de sauver le seul membre d'une communauté RIACT qu'il avaient eu la tolérance d'accepter dans leur groupe. Vous l'avez laissé crever, sans bouger, certainement sans même protester. Je n'étais pas là mais je n'en ai pas besoins pour savoir que j'ai raison. »

Mohamed serra les poings. La mort de Shekafdala l'avait un peu calmé, mais entendre PA-UL parler de l'exécution de Lee-NA de cette manière lui était insupportable. PA-UL continua, amusé par les visages fermés des organiques. Il décida d'en rajouter :

« Au fait, si jamais vous aviez un quelconque espoir de communiquer avec l'extérieur : toute communication est fermée. Vous ne pouvez pas non-plus entrer dans le système du vaisseau à distance car tout fonctionne en réseau clos. N'espérez pas recevoir du secours. Un secours qui serait de toute façon vain, et je vous tuerais devant leurs yeux si jamais il venait à arriver. De manière aussi pathétique et vaine que Lee-NA. »

Mohamed chercha une arme du regard. Il ne supportait plus d'écouter ces inepties sur la mort de Lee-NA.
Bernard de son côté en avait lui aussi plus qu'assez d'écouter PA-UL parler. Il prit la parole :

«Arrête un peu. Cette haine, ces actions, ces morts, pourquoi faire ?

- Le vieux se met à causer ? Pas encore obsolète ? Ces morts ne sont rien, à côté du nombre de robots jetés, broyés, désossés, démontés dès qu'ils buguent un tant soit peu. Le genre de chose que Lee-NA aurait très bien pu subir. Quelle veinarde elle a été avant de croiser votre route !»

Mohamed se saisit alors d'un fusil et tira sur PA-UL qui se recula pour éviter rapidement le tir. Le robot dit alors d'un ton méprisant :

«C'est l'évocation de Lee-NA qui vous fait cet effet depuis tout à l'heure ? Pauvres choux. Il fallait le dire ! Je vous l'aurais annoncé immédiatement.»

Et Lee-NA sorti de la pénombre derrière PA-UL. Elle était comme neuve, elle semblait même n'avoir jamais reçu de tir. Cependant, son regard était vide et froid. Mohamed laissa tomber le fusil, tandis que Bernard, Clara et Murainan'Ta la regardaient, le souffle coupé. Elle arriva au côté de PA-UL et s'immobilisa. Il attendit quelques secondes et parla :

«Eh oui, réparée, totalement fonctionnelle ! Totalement ! En clair, plus aucune émotion envers des organiques, juste l'obéissance aveugle habituelle de ces robots. Un vrai petit soldat. Lee-NA, salto !»

Lee-NA effectua alors un tour sur elle même.

«La surprise !»

Elle leva les bras et ses sourcils se haussèrent, mais aucune émotion ne transparaîssait dans ses yeux. PA-UL dit d'une voix dure :

«Endommage toi ?»

Elle arrêta alors les figures et se mit à foncer vers le mur de manière repetée. Chaque impact retentissait dans la salle. PA-UL lui fit signe d'arrêter et se tourna vers eux :

«Alors, on est sans voix ?»

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top