Lee-NA
Celà faisait des semaines que la campagne avait commencé, Bernard commençait à en avoir vraiment assez. Il regarda le planning, puis le jeta sur son lit. Il alluma la télévision, zappa, l'éteignit... aucun article de journal digne d'intérêt... la situation politique n'avait pas évolué et le second tour ne serait que le lendemain.Un ennui profond l'accaparait, lui collant à la peau, visqueux et désagréable. Bernard s'allongea sur son lit, ferma les yeux quelques secondes avant de se rasseoir. Rien n'y faisait. Jamais Bernard n'avait été si énergique, mais toute cette énergie ne servait strictement à rien. Sur un coup de tête, il mit ses chaussures, et sorti du QG. Un robot concierge essuya les quelques traces de terre qu'il avait laissé derrière lui dans le hall.
Une fois dans la rue, Bernard marcha d'un pas vif mais sans but précis. Un grand soleil éclairait la ville ce jour là, illuminant les façades des tours. Alors que Bernard continuait sa ballade improvisée, un homme le plaqua au sol. Il atterrit brutalement, s'écorchant les genoux. Un autre homme arriva, moins grand et plus fin et regarda la scène d'un air satisfait. Alors qu'il s'approchait, Bernard donna un coup de pied qui, même s'il n'était pas véritablement fort, surprit l'homme qui l'avait fait tomber juste le temps qu'il lui fallait pour se dégager et se mettre à courir. Les deux hommes se mirent immédiatement à sa poursuite. Le plus grand et musclé lui cria
«Ça sert à rien de courir espèce de traitre !»
Tout en fuyant, Bernard en conclu que ces deux personnes étaient des ultras du Parti Radical de Séparation qui avaient pris trop à coeur les paroles de leur candidat. Ils commençaient à vraiment le rattraper, il fallait bien dire qu'il n'était pas sportif. Il repèra soudain une plantation de palmiers et s'y précipita. L'un des hommes trébucha en essayant de changer de direction mais se releva bien trop vite pour que cela aie un impact sur la poursuite. Bernard était de plus en plus essoufflé mais le frais de l'ombre des palmiers qu'il venait d'atteindre l'aida à mieux supporter la fatigue. Il slaloma entre les palmiers, ce qui ne lui permit pas de distancer ses poursuivants mais au moins de gagner quelques secondes. Soudain, il trébucha et s'étala de tout son long dans la terre. Les deux hommes arrivèrent à ses côtés et le maintinrent au sol avec leur pied. Ils reprirent leur souffle pendant quelques secondes et le petit pris son élan pour commencer à le frapper du pied. Au même moment, un bruit métallique se fit entendre dans la plantation et il s'effondra en avant. Derrière lui se trouvait le robot concierge, d'un petit mètre de haut, flottant joyeusement à une cinquantaine de centimètres au dessus du sol et dont l'un des bras était toujours dans la même position qu'il avait pour frapper. Le grand se retourna, libérant Bernard de sa pression. Il tenta d'attraper le robot mais ce dernier l'esquiva tranquillement et l'assomma immédiatement après. Bernard était quand à lui toujours par terre, en train de reprendre son souffle. Le robot fut pris de ce qui ressemblait à un spasme puis enchaîna avec deux saltos avant avant de diminuer la hauteur de son vol et de se placer au dessus de Bernard. Une voix robotique féminine et très joyeuse en sorti :
«Salut monsieur ! Ça va bien ? Tu as vu comment je leur ai cassé la tronche ! C'était facile, ils avaient pas l'air finauds en même temps.»
Bernard resta muré dans le silence. Le robot, enfin, la robote continua :
«Ça va mieux ? Heureusement que je suis arrivée ! Je m'appelle Lee-NA ! Et toi ?
- Bernard... Bernard Berthieux.
- Enchantée Bernard ! Heureusement que j'ai continué de nettoyer les traces de terre de tes chaussures alors que tu étais sorti ! Je ne serais jamais arrivée à temps sinon !
- Pourquoi nettoyer mes traces alors que je suis dehors ?
- Mais enfin 'Nar'nard ! Si je les nettoie, ça fait moins de terre dehors, donc moins de saletés que tu pourra ramener de dehors à dedans et du coup ça me débarasse !
- Donc pour avoir moins de travail, tu nettoies aussi dehors en plus ?
- C'est ça ! Oh ! LE OISEAU ! IL EST TROP BEAU LE OISEAU !
- Ça va ?
- Très bien Beber ! Je te ramène au QG ?
- En même temps il y a pas trois milles autres solutions.»
Et il se releva. Lee-NA était occupée à tourner à toute vitesse autour d'un palmier en chantant à tue-tête «J'aime la galeeeetteeeee». Au bout d'une vingtaine de secondes, elle remarqua Bernard et fila vers le QG. Une fois dans la rue, ils formaient un bien étrange couple : un homme en costard poussiéreux et déchiré et un robot très agité qui nettoyait tout ce qu'il pouvait. Ils arrivent au QG assez rapidement et Lee-NA s'envola pour aller chercher une brosse. Dix secondes plus tard, elle était de retour elle entrepris de frotter douloureusement Bernard avec. Bernard ne soupira pas et se targua même d'un petit sourire en coin devant ce robot si particulier.
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