La journée finit pas super
Les trois pilotes ayant attentés à la vie de Murainan'ta furent retrouvé quelques heures après cette rencontre entre Bernard et le Gliesien. Ils avaient tentés de s'enfuir par les conduits d'aération mais y étaient restés coincés, et furent au final forcés d'appeler à l'aide. L'aide sus-nommée finit par arriver, et dans un accès de bonté leur permis de se remettre de leurs émotions dans un logement frais avec repas et eau fournis.
Revenons-en à Bernard. Vous pensez peut-être que sauver d'une mort quasi certaine un ambassadeur venant d'une planète importante lui aurait apporté un semblant de satisfaction ? Naïfs que vous êtes ! En réalité, il avait déjà presque oublié ce petit contretemps et prenait sa pause déjeuner dans le réfectoire de l'entreprise. Personne n'étant au courant de son action, Bernard ingérait donc son repas comme à son habitude : seul dans un coin. Un repas prodigieusement ennuyeux puisqu'il s'agissait d'un sandwich jambon-beurre accompagné d'une eau tiède dans un verre en plastique bleu. La preuve que même un héros de science-fiction vivant dans le système Alpha du Centaure pouvait être barbant.
Vers quinze heures, alors que Bernard remplissait une déclaration de revenu pour le secteur «Équipement de plongée» de l'entreprise, un responsable vint le voir. Son responsable de secteur : un homme ennuyeux lui aussi, entre deux âges, avec un costume gris-beige, un ventre plutôt rebondi, une barbe de trois jours et une tache de gras sur la jambe droite. Il l'aborda de manière plutôt directe :
« Mr. Berthieux, au nom de l'entreprise, je vous remercie de ce que vous avez accomplis ce matin. C'était vraiment un geste noble de votre part.
-Oh ce n'était rien monsieur.
- Mais si Berthieux ! C'était très courageux.
- Non monsieur, ce n'était vraiment rien : j'ai simplement autorisé une personne à se cacher sous mon bureau, tout cela pour au final me faire plaquer par une armoire à glace. Ce n'est ni du courage, ni de la noblesse. »
Le responsable, déconcerté par cette volonté de Bernard de minimiser les faits, insista.
« J'étais venu pour vous transmettre un message de la part de Mr. 'Ta. Il vous a inscrit dans la liste des passagers du prochain vaisseau pour Wasserland. Vous devez y aller pour recevoir les félicitations du chef du parti des F.I.S.H.
-C'est véritablement obligé ? Je n'aime pas les cérémonies.
- C'est....à vrai dire... je ne sais pas si c'est obligatoire. Enfin bon Berthieux ! Vous n'allez pas rater ça !
- Pour tout vous dire, j'envisage sérieusement de «rater ça», si.
- Hé bien Berthieux, je vous ordonne d'y aller ! Il en va de la crédibilité de l'entreprise.
- Très bien, j'irai. »
Bernard, contrairement à tout autre personne normalement constituée, avait la mine déconfite alors qu'il venait d'apprendre qu'il partait pour une planète paradisiaque. Pourtant, il avait de quoi se réjouir : une planète constituée principalement d'îlots tropicaux, au climat parfait pour un humain, ça ne se refuse pas ! Sauf quand on s'appelle Bernard Berthieux bien sûr.
Bernard rentra chez lui deux heures après, encore plus lentement que d'habitude. Des speeders de la police se trouvaient devant la porte de son immeuble : apparemment, un cambriolage avait eu lieu. Bernard ne s'inquiéta même pas de savoir si c'était son appartement qui avait été volé : il ruminait bien trop sur son départ vers une planète paradisiaque. Après être arrivé devant chez lui, il sorti machinalement ses clefs de sa poche et les inséra dans la serrure. Après avoir déverrouillé la porte, il entra. Son logement était plongé dans une quasi obscurité et semblait mort : aucun bruit, aucune odeur, pas même un changement de température. Bernard retira ses chaussures et s'affala sur le canapé où il resta immobile jusqu'au coucher du troisième soleil. Il finit par s'endormir, encore en costume et sans avoir mangé.
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