La confrontation

Mohamed, se retenant depuis que Shekafdala était arrivé, leva son arme dans sa direction. Bernard se tourna immédiatement vers lui et dit :

«Mohamed, évites. Si tu la tues, on va se retrouver dans une galère incroyable en plus d'être clairement étiquetés comme assassins.

- Tu crois que j'en ai quelque chose à faire ? Elle a tué Lee-NA. Ça me suffit largement. Dégage maintenant.

- Mohamed, baisse ton arme ! C'est un ordre.» Dit autoritairement Clara.

Il la garda levée, prêt à tirer quand Bernard serait écarté. Shekafdala de son côté, affichait un petit sourire satisfait devant le conflit. Bernard ordonna alors aux soldats restants :

«Séparez le de son arme. On ne va pas risquer toute la mission pour une vengeance, aussi justifiée qu'elle puisse être»

Avant d'avoir pu faire un geste, Mohamed avait été saisi par les épaules et son arme lui avait été arrachée. Il en tremblait de rage et tentait violemment de se libérer. Shekafdala attendit un petit peu et proposa une nouvelle fois son alliance :

«Mis à part des têtes brûlées qui se fâchent pour le désossement d'un tas de ferraille, qui est prêt à s'allier ? Je n'ai aucune envie de faire équipe avec des idiots comme vous, mais c'est toujours ça. Vous nous rejoignez ? De toute façon, je vous tue et je tue la poiscaille si vous ne voulez pas. Le choix est vite fait, sauf peut-être chez des personnes dans votre genre.»

Bernard la regarda longuement, regarda Murainan'Ta, qui ne perdait pas une miette de la scène et répondit d'un ton qui ne laissait aucune ambiguïté sur ses sentiments :

«On est un peu forcé non ? On va dire oui du coup. »

Et il avança, l'arme baissée, suivi par Clara et le peu de soldats restants, dont deux escortant Mohamed. Shekafdala le regarda, mérisante et hautaine. Elle n'avait pourtant pas de quoi être fière : ses troupes n'étaient plus qu'une quinzaine, également décimées par PA-UL. À peine étaient-ils arrivés qu'un grand craquement se fit entendre : les créatures avaient enfoncé la première porte. Les soldats se préparèrent à tirer sur le goulot que formait la porte.

Shekafdala se recula au niveau de la porte par laquelle elle était arrivée. La seconde porte commença également à se tordre, de plus en plus, laissant parfois passer une longue et fine main de créature. Enfin, dans un fracas assourdissant composé du craquement de la porte et des insultes, les choses se mirent à arriver en masse dans la salle, en un torrent blanc et grouillant. Les soldats se mirent à tirer, neutralisant de nombreuses créatures mais ces dernières gagnaient inévitablement du terrain, comme toujours. Un premier soldat fut saisi et envoyé dans la masse de créatures où son hurlement fut rapidement étouffé. Shekafdala se mit à hurler, le visage tordu par une colère meurtrière :

«BANDE D'INCAPABLES ! EXTERMINEZ CES VERMINES, IDIOTS ! PLUS VITE ! ON VOUS PAIE À QUOI RAMASSIS DE DÉBILES PROFONDS ! JE VAIS...»

Elle ne termina pas sa phrase.  De son torse sortait une longue et fine lame brillante pleine de sang dont les gouttes éclataient sur le sol dans de petits feux d'artifices. Elle regarda la lame, horrifiée puis regarda par dessus son épaule. C'était PA-UL, qui était arrivé par derrière depuis la porte. Elle avait des difficultés pour respirer. Elle inspira plusieurs fois, paniquée, le visage tordu par la douleur. Du sang commença à lui sortir de la bouche et sa respiration devint un gargouillis laborieux. PA-UL retira sa lame et Shekafdala s'effondra sur le sol, baignant dans son sang. Elle se maintenait très difficilement sur le côté, souffrant à chaque inspiration. Elle regarda PA-UL avec le regard le plus haineux qu'elle avait eu pour le moment. Il la regarda l'air satisfait et lui transperça la tête de la mâchoire au haut du crâne avant de soulever son cadavre face à lui. Il observa longuement les yeux vides du corps autrefois puissant avant de le jeter négligemment par terre.

Les créatures arrêtèrent de se battre soudainement, alors qu'il ne restait plus que cinq soldats, dont aucun du Sénat. PA-UL marcha vers eux et d'un geste rapide et souple, leur trancha tous la gorge d'un coup. Ils s'effondrèrent en même temps, avant même d'avoir pu lever leur arme laissant Bernard, Mohamed et Clara entourés de créatures, face à un PA-UL victorieux.

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