L'astroport

Le lendemain, Bernard se réveilla tout ankylosé par cette nuit sur le canapé. Les paupières lourdes, il se contenta d'aller se laver les dents et de prendre sa valise avant de partir. Il n'avait pas faim et son costume gris était complètement chiffonné. Franchissant lentement le seuil de la porte, il se retourna vers son appartement qu'il ne reverrai pas avant un long moment. Il activa l'alarme, descendit les marches, pour sortir de son immeuble et une fois dans la rue, attendit qu'un bus passe avant de s'y assoir. À cette heure-ci, il n'y avait pas grand monde dans les transports en commun ce qui lui épargna les conversations assommantes qui étaient de mise sur Belzerland.

Après un voyage d'un petit quart d'heure dans cette ville grise et froide, le bus finit par s'immobiliser devant une immense tour d'un demi kilomètre de haut et d'une centaine de mètres de larges. Cette tour n'était pas à proprement parler une tour, mais plutôt des dizaines de parkings plus ou moins gros empilés les uns sur les autres. Quand on y prêtait un peu attention, on pouvais voir que le tout fourmillait d'animation : des vaisseaux de toutes tailles y atterrissaient, en décollaient, ou tournaient simplement autour en attendant de recevoir leur confirmation d'atterrissage. Au sommet de l'astroport, on distinguait de gros vaisseaux, des cargos pour la plupart, tous surplombés par une immense soucoupe volante en vol stationnaire, dont des petits traits de lumière partaient, probablement des rayons tracteurs servant à acheminer les marchandises à l'intérieur.

Le second soleil dépassa soudainement l'horizon, illuminant d'un rayon doré cette structure titanesque. Bernard pénétra dans le bâtiment auquel il n'avait, contrairement à nous, prêté aucune attention particulière et se dirigea vers un guichet. On le renseigna sur la localisation de sa navette et il se dirigea vers la plateforme d'embarquement A113. Une fois arrivé sur place, il vit enfin le vaisseau qui allait l'emmener vers Gliese. Il était de forme ovoïde, possédait trois gros réacteurs à l'arrière et se distinguait des autres par sa couleur turquoise. 

«Mr Bertaud ?»

Demanda un bagagiste à Bernard.

«Non, moi c'est Bertieux monsieur.»

-Très bien ! Belle journée n'est-ce pas ? Ça faisait longtemps qu'il avait pas fait si chaud ! Rendez vous compte, 15 ° C ! C'est exceptionnel pour cette période de l'année ! Enfin bref, Mr Bertain, voici votre navette. Un très beau modèle non ? Vous avez de la chance de voyager à l'intérieur ! Vous devez avoir de bonnes fréquentations. Mais où ai-je la tête, je ne vous ai pas demandé comment vous alliez ! Vous allez bien ? De mon côté tout va parfaitement bien ! Et c'est tant mieux pour vous que vous alliez bien car quand tout vas bien, rien ne va mal ! C'est ma tante qui disait tout le temps ça. Disait car elle est morte il y a un an la pauvre. Enfin, elle aura eu une belle vie !»

Bernard, excédé, se dirigea vers la navette. Il franchit la porte qui se referma immédiatement derrière lui, étouffant le reste de la conversation sans intérêt aucun qui sortait continuellement de la bouche du bagagiste. Maintenant, il ne pouvait plus reculer. Il ressortirait de ce vaisseau sur Gliese, quoi qu'il arrive et ce n'était pas pour le rendre, heureux.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top