Collaborateur ?

Murainan'Ta poursuivit :

«Cher Monsieur Berthieux, j'aurais voulu vous poser une question. 

- Vous allez en poser une plutôt.

- Voudriez vous devenir un de mes collaborateurs pour ma campagne ?

- Collaborateur ?

- Vous pourrez choisir le poste que vous voulez. Administration, communication, logistique...

- Vu que je dois rester ici un mois, je n'ai pas vraiment d'alternative.

- Ça sera bien-sûr payé, mieux que votre travail actuel sur Belzerland, mais il y aura une contrainte, pas bien méchante.

- Ça semblait obligé...

- Vous devrez m'accompagner à mes meetings. Environ deux par semaine, ce n'est pas grand chose. C'est pour l'image, vous comprenez ? 

- Ça serait compliqué de ne pas comprendre.

- Si le public voit la personne qui m'a sauvé...»

Bernard soupira

«... la situation semblera bien plus réelle. Si vous êtes décoré en plus, ça donnera une opinion favorable de vous et par conséquent de moi dans l'imagerie populaire.

- Disons que je n'ai pas d'autre solution, mis à part rester ici et vagabonder. Et vous avez bien constaté que ce n'était pas mon point fort !»

Murainan'Ta d'immobilisa soudainement, et regarda plus attentivement Bernard. Après quelques instants de réflexion, il lui fit remarquer :

« C'était un trait d'humour que vous venez de faire ?

- Moi ? Je n'ai aucun humour.

- C'était clairement de l'humour !

- Pas du tout.

- Au moins, c'était de l'humour noir !

- Je vous répète que non.

- Mais enfin monsieur ! Je maintiens que vous avez fait de l'humour, sur vous même et en plus, c'était assez drôle.

- Je vous répète encore une fois que non !»

Murainan'Ta préféra se taire, plutôt que d'engager une dispute inutile. Regardant la foule, il ne remarqua pas le petit sourire de Bernard. Eh oui, Bernard avait bien fait de l'humour. Qui l'eut cru ? Cette blague était sa première depuis des années et sa dernière avant bien longtemps, mais le fait était là. Il est drôle de voir comment un fait si commun qu'un simple trait d'esprit peu paraitre exceptionnel sur certains individus. Encore une bonne preuve que rien n'est acquis ! Le sourire de Bernard retomba tout de même bien rapidement. Il se mit à songer à la campagne prochaine. Le prochain mois s'annonçait long et fastidieux.

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