Chapitre 25
Sandra se réveilla en sursaut et son dos frappa contre une paroi métallique. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser la situation dans laquelle elle se trouvait : ses chevilles étaient attachées ainsi que ses mains, un bâillon de tissu entravait sa bouche et sa tête était enfermée dans un sac de jute...
Un sac de jute ? La jeune femme pensa à la goule de l'autre soir, emmenée dans l'entrepôt. L'idée d'avoir été enlevée par les gars en tenue militaire l'anima d'un instinct de survie incroyable et elle commença à se débattre autant qu'elle put, frappant avec ses pieds dans... Dans quoi ? Elle tenta d'analyser où elle se trouvait, ce qui s'avéra assez compliqué, rendue aveugle par la toile opaque. Puis les secousses imposées à son corps lui permirent de comprendre qu'elle se trouvait dans le coffre d'une voiture.
Elle s'agita de plus belle, espérant faire céder ses liens, donna de violents coups avec son dos et ses pieds, hurla même pendant de longues minutes. Mais rien n'y faisait, les cordes étaient bien trop serrées. Impossible également de retirer le bâillon ou le sac de sa tête, ils étaient maintenus solidement en place.
A bout de souffle, elle se mit à sangloter. Le désespoir l'envahit quand elle comprit qu'elle n'arriverait pas à se libérer. Elle était fichue.
Alors qu'elle baissait les armes, les amortisseurs du véhicule lui donnèrent une autre indication qui acheva de la convaincre qu'elle allait mourir : ils étaient dans le désert. On l'emmenait dans le désert. Horrifiée à cette idée, son cerveau se mit à échafauder plein de théories sur son enlèvement : est-ce qu'ils l'avaient reconnue dans la rue après les avoir suivies ? Est-ce que Sydney avait elle aussi été enlevée ? Et pour quoi faire ? La tuer, la torturer, la violer ? Les trois à la fois ?
Le véhicule ralentit et son cœur s'accéléra. Tous les sens en alerte, elle attendait que le coffre s'ouvre. L'angoisse monta quand ils s'immobilisèrent totalement. Le moteur se coupa et un claquement de portière se fit entendre.
La sueur perlait sur tout son corps. Sa respiration devint presque haletante. Elle se remémora mentalement les techniques pour se calmer, même ce n'était pas une simple crise d'angoisse ou tout autre forme de stress qu'on essayerait de combattre avant de monter sur scène, il s'agissait d'une situation de vie ou de mort.
Inspire... Expire... Inspire... Et on pense à une plage de sable fin... Non, non, pas à une plage pleine de sable ! A une forêt, oui c'est bien les petits arbres... les oiseaux qui chantent...
Contre toute attente, sa respiration recouvra un rythme acceptable, jusqu'à devenir profonde et calme.
Le coffre s'ouvrit, un air frais et neuf s'engouffra dans l'espace réduit. Presque aussitôt, des mains puissantes saisirent ses épaules et la hissèrent hors de l'habitacle. Elle se débattit, ce qui sembla surprendre son ravisseur car il lâcha prise. Sandra tomba lourdement sur le sol. A cause de ses entraves, elle ne parvint pas à se redresser.
L'homme la saisit à nouveau, plus fermement cette fois, la redressa sans ménagement et, excédé, lui asséna un coup de genou dans le foie. Celui-ci eut un effet immédiat et Sandra se plia en deux suite à la douleur lancinante. L'homme la maintint debout et la força à marcher devant lui après avoir libéré ses chevilles de la corde qui les contraignaient. Il n'avait pas encore prononcé le moindre mot.
Ils entrèrent dans un bâtiment. L'odeur était celle des vieux immeubles, une odeur de moisissure. Son ravisseur la poussa dans les escaliers, et elle manqua de tomber dès la première marche à descendre, privée de son sens de la vue. L'homme la rattrapa avant qu'elle ne parte à la renverse. Ce serait bête de mourir le crâne fracassé au sol avant de savoir ce qu'on lui voulait.
Intérieurement, Sandra n'arrêtait pas de penser à Sydney. Elle voulait savoir si elle était là aussi. Plus encore, elle espérait vraiment que la destructrice soit là. Parce que sans cette dernière, elle allait crever. Il n'y aurait aucune autre issue, alors qu'en sa présence, tout était possible. Sydney n'était peut-être pas un robot, mais ses capacités étaient les mêmes. Elle pourrait les sauver.
Ils avancèrent maintenant dans ce qui devait être la cave de l'immeuble. L'homme l'arrêta brutalement, d'un geste violent qui l'arracha à ses implorations mentales. La voix de son ravisseur se fit entendre pour la première fois :
— Voilà, j'ai ce que tu m'as demandé.
Sandra sentit une présence se déplacer autour d'elle. Quelqu'un d'autre était dans ce sous-sol avec eux. Elle suivit sa trajectoire de la tête, par pur réflexe, car elle n'y voyait rien du tout. Mais une sensation étrange parcourue tout son être. Comme ce que ressentirait une proie qui se sait épiée par un prédateur.
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