🏀 Chapitre Final 🏀
Allez... Plus que quelques mètres et j'y suis ! Vivement que j'arrive en haut et que je puisse ENFIN me poser. Mes jambes commencent sérieusement à me demander un peu de repos et quelques minutes de répit. J'enjambe un tronc et le paysage s'étend alors devant moi : la mer d'un bleu turquoise encadrée par des collines verdoyantes. C'est magnifique... C'est dit, j'adore ce pays ! Il faudra absolument qu'on revienne plus longtemps et une seconde fois. Tout ce qu'on a vu précédemment m'émerveille et me donne une sensation de sérénité. C'est un bonheur !
Moi: eh ! Vous en mettez du temps ! Venez voir comme c'est beau !
Évidemment la troupe est totalement disloquée et une seule personne peut alors m'entendre. Et dire qu'ils sont censés être tous de grands sportifs, c'est le moins d'entre eux qui est premier !
L'aîné de la fratrie arrive en soupirant de lassitude et s'affale à mes côtés en râlant dans sa barbe. On se demande vraiment qui est son père...
Kyoji: plus jamais je te suis dans tes lubies !
Moi: rabat-joie ! Regarde autour de toi comme c'est magnifique et dis-moi que tu regrettes cette randonnée.
Le jeune garçon relève la tête et observe le paysage qui se présente devant lui. Je vois ses yeux s'illuminer et un petit sourire gagner ses lèvres. Même s'il ne dira rien, je le connais par cœur ce petit intellectuel. Ce n'est pas comme si je l'avais mis au monde il y a presque 16 ans maintenant. Mon grand garçon passionné d'histoire - merci à ma belle sœur préférée -, le plus sérieux, le plus attentionné et sans aucun doute le plus râleur de tous !
Kyoji: mouais bof...
Je lève les yeux au ciel alors qu'il boit un peu d'eau. Heureusement que les autres ne sont pas comme ça... Je n'ose imaginer dans quel état je serais !
Moi: et sinon les autres étaient loin derrière toi ?
Il hausse des épaules en continuant de boire, le regard porté vers l'horizon. Je souris en le regardant. Ce qu'il a grandi... Je me revois à la maternité, le tenant dans mes bras, son père à nos côtés qui était totalement fébrile à l'idée de tenir un si petit bébé et ému, même s'il ne le dira jamais. Je le revois faire ses premiers pas puis son évolution au fil des années que ce soit au niveau du caractère : doux mais vif, un brin je-m'en-foutiste en famille mais sérieux et studieux en société. La tête de la famille au grand détriment de son père qui voulait le faire sportif, chose qui ne l'a jamais vraiment intéressé. Il a toujours suivi ses envies sans se soucier de ce que voulaient les autres et pour ça je suis d'autant plus fière de ce qu'il est en train de devenir.
Kyoji: quoi ?
Moi: rien, rien...
J'entends du bruit provenant du chemin d'où nous arrivons. Deux garçons apparaissent en riant, "le battant et l'optimiste". Mes jumeaux de 13 ans. Gen et Isao. Comme à leur habitude, les garçons discutent entre eux et rigolent de choses qu'eux seuls peuvent comprendre, de vrais jumeaux ! Gen, mon battant, est sans aucun doute celui qui a du le plus se battre depuis son arrivée au monde. Petit, il a enchaîné opérations sur opérations aux jambes des suites d'une maladie et pour sa santé, et sa vie, nous n'avons eu d'autres choix que de les amputer en-dessous des genoux. Malgré ça, il n'a jamais perdu son sourire, son courage et sa volonté de vivre. La preuve en est, il a toujours fait du sport malgré son handicape et est sûrement aujourd'hui l'un des plus doués en basket fauteuil... Bon je suis sûrement pas la plus objective ! Son jumeau, Gen, est un phénomène. Il est toujours en train de rire, de sourire, il est d'un optimisme que je n'ai jamais vu autre part et, entre nous, je pense que la condition de son frère a joué énormément sur son caractère. Dans tous les cas, ces deux garçons sont d'une complémentarité sans faille ce qui me fait énormément plaisir !
Moi: les garçons, venez voir le paysage !
Les garçons arrivent à ma hauteur à leur tour et regardent autour d'eux avec un sourire en coin de satisfaction. C'est fou comme ils se ressemblent ces deux-là, ils ont les mêmes mimiques.
Isao: canon !
Gen: c'est clair ! Ça valait le coup de marcher autant !
Je passe mes bras autour de leurs épaules dans un geste protecteur maternel. A nos côtés, l'aîné a commencé à déballer ses affaires pour le repas sans même attendre que les autres ne soient là. Bon j'ai oublié de préciser qu'il aime également manger, un autre trait en commun avec son père...
Moi: enfin des gens qui apprécie à sa juste valeur ce beau paysage.
Kyoji: c'est ça...
Gen: tu pourrais nous attendre pour manger quand même.
Kyoji: j'ai faim ! Et les deux autres sont pas prêts d'arriver donc autant commencer.
Isao: j'approuve !
L'optimiste en herbe rejoint alors son frère dans son début de repas tandis que le second jumeau reste à ma hauteur en offrant un sourire un peu dépité. Son père ne cesse de me dire qu'il tient ça de moi, que son geste, son sourire ressemble au mien. En même temps, il en a tellement vu de ma part depuis qu'on se connaît qu'il pourrait le reconnaître en un clin d'œil. Je regarde en direction du chemin d'où nous venons. La famille est presque au complet, il manque juste le père de toute cette troupe et notre petite dernière, notre petite princesse même si je ne veux pas l'éduquer en tant que tel.
Moi: tu sais s'ils étaient loin de vous ?
Gen: je sais pas trop... Ils étaient derrière nous mais Anya a posé un milliard de questions à papa sur les fleurs et les animaux donc... Je pense qu'ils ne sont pas prêts d'arriver.
Moi: j'en connais un qui va apprécier.
Gen: il avait l'air aux anges dans tous les cas.
Moi: ça ne m'étonne pas. Bref, viens on va rejoindre les autres pour manger. Ça lui apprendra à me prendre ma fille tout le temps.
Gen: vous êtes pas possible tous les deux. Vous vous chamaillez plus que nous par moment.
Moi: c'est l'amour mon grand. Tu comprendras ça un jour quand tu auras trouvé la bonne.
Il acquiesce tandis que je l'attire doucement vers le reste du groupe. Nous nous asseyons tous ensemble et commençons à déballer ce qui n'a pas encore été. Au bout de quelques minutes nous entendons une voix de petite fille parler sans s'arrêter et une voix grave qui répond sans répondre. Nous nous tournons de concert pour tomber sur les retardaires. Daiki tient la petite de 4 ans sur ses épaules qui parle en continue. Quelle pipelette celle-là ! Cette petite est un cadeau non prévu mais bon sang que je suis heureuse de l'avoir. Après la naissance des jumeaux, nous avions décidé de ne plus avoir d'enfants, trois c'étaient bien suffisant. Un jour, j'ai décidé de parler avec Daiki pour qu'il fasse une vasectomie pour que je puisse enfin arrêter de prendre la pilule mais allez convaincre ce gros têtu. De mon côté, après des années de contraception, je n'avais pas envie de me faire ligaturer les trompes. C'était à son tour de prendre le relais mais rien n'y a fait. Quelques jours après, une petite fille naissait. Eh oui ! J'ai fait un déni de grossesse. Un certain temps après, Daiki m'a fait la surprise de faire l'opération qu'il redoutait tant et depuis tout va pour le mieux pour lui comme pour moi. J'observe le visage de mon mari qui m'offre le plus beau visage de désespoir. Je ris tandis qu'il dépose la petite par terre qui fonce vers nous avec des fleurs dans les mains.
Anya: tiens maman, je t'ai pris des fleurs.
Moi: merci ma chérie.
Anya: j'en ai aussi pour toi Gen, pour toi Kyoji et pour toi Isao.
Elle fait le tour du cercle pour donner ses fleurs à chacun des garçons qui la remercient. Le père de famille s'assoit à mes côtés tandis que la petite qui n'est pas épuisée pour un sou discute avec son aîné qui l'observe avec un amour fraternel inconditionnel.
Daiki: j'en peux plus de cette petite, elle m'épuise.
Je lui donne ses sandwichs et sa gourde d'eau qu'il ouvre de suite.
Moi: c'est pas toi qui m'a dit en partant : " c'est ma fille ! Je m'occupe d'elle !"
Il râle comme seule réponse ce qui me fait rire. Il pourra dire ce qu'il veut, je sais qu'il aime sa fille plus que tout au monde et qu'il ferait absolument tout pour elle. Va falloir que je fasse attention à ce qu'il ne devienne pas un papa trop protecteur, ça risque de se retourner contre lui un jour.
Moi: espère de papa poule !
Daiki: tais-toi ! Elle est pire que toi et c'est pas bon signe. Déjà que c'est dur de te supporter depuis toutes ces années mais avec une de plus à la maison ça va être compliqué !
Je le tape sur l'épaule ce qui a pour le mérite de le faire rire à son tour. La petite surprend mon geste et se tourne vers moi avec un regard noir que je connais si bien.
Anya: maman ! T'as pas le droit de taper papa ! Tu dis toujours qu'il faut pas taper les gens ! C'est pas gentil !
Isao: elle marque un point.
Daiki: t'as raison Anya, maman n'est pas gentille. Tu viens consoler papa ?
La petite vient dans les bras de son père pour le consoler tandis que celui-ci m'offre une moue victorieuse.
Moi: ah bah voilà que tout le monde se ligue contre moi, c'est pas sympa ça. Je suis triste maintenant...
Je me mets à bouder exagérément tout en sachant qu'au moins un de mes fils va entrer dans mon jeu, toujours le même ceci dit. Bande d'ingrats !
Gen: moi je vais te faire câlin, maman.
Étant à ma droite il me prend dans ses bras et je l'entoure des miens sous le regard jaloux de la petite. Elle n'aime pas qu'on soit proche de ses parents de cette manière, ce qui est drôle par moment.
Anya: moi aussi je veux un câlin maman !
Elle quitte son père pour venir dans mes bras. J'ai gagné !
Le repas continue dans la même ambiance jusqu'à ce qu'il soit temps de repartir. Comme prévu avec Daiki la veille, nous continuons notre marche jusqu'à atteindre une plage cachée entre les montagnes où il y a très peu de monde. Les enfants sont surpris et heureux et filent sans attendre se baigner après avoir enfilé leur maillot, en se cachant évidemment, que nous avions pris dans nos sacs sans leur dire. Je m'installe sur ma serviette en les regardant jouer tous ensemble un sourire me gagnant. Mon mari s'amuse avec eux en prenant bien soin de garder la petite près de lui.
Bon sang, dire qu'il y a quelques mois à peine nous avons fête avec Daiki nos 28 ans de vie en couple. 28 ans... Tellement de choses se sont passés depuis ce jour de décembre où je n'étais qu'une petite américaine débarqué au Japon pour un simple séjour de 2 mois de correspondance. J'y ai rencontré l'amour, l'amour avec un grand A. J'y ai rencontré des ami.e.s avec qui je suis proche encore aujourd'hui, certains ayant réussi atteindre leurs objectifs d'autres ayant pris des chemins différents de ce qu'ils avaient pensé au départ mais qu'ils ne regrettent absolument pas. Même si j'ai passé quelques mois compliqué avec mon retour aux États-Unis, le retour au Japon pour la deuxième année de lycée a été tout simplement ce dont j'avais besoin. J'ai passé une année extraordinaire avec ma famille, mon copain et mes amies de l'équipe de basket que j'ai intégré en cours d'année. Rien qu'à y penser je revois notre victoire à la Winter Cup, un de mes meilleurs souvenirs du lycée. L'année suivante, j'ai été nommée capitaine. Je dois dire que ce n'était pas facile mais qu'est-ce que je me suis éclatée ! Notre parcours dans les différentes compétitions n'ont pas été aussi fructueux que l'année précédente mais je suis tout de même fière : 4eme pour l'interlycee et 2ème pour la Winter Cup. Après cela, il y a eu nos études, moi dans le coaching et l'entraînement d'équipe de basket, Daiki a rapidement intégré une équipe professionnelle et cela nous a permis d'avoir une vie plutôt plaisante. Nous nous sommes mariés, à ma grande surprise car je n'imaginais pas que Daiki me ferait sa demande un jour, à nos 26 ans. Un sourire me gagne de nouveau. Sûrement l'un de mes plus beaux souvenirs ! Je nous revois dans nos beaux habits, heureux avec tous nos ami.e.s et nos familles autour de nous. Dans tous les cas, ce mariage n'aura pas été une réussite que pour nous Ryo et Ariana qui ne s'étaient pas revus depuis l'échange se sont remis ensemble quelques mois à peine ce grand événement. Aujourd'hui, ils sont encore ensemble et vivent toujours aussi heureux avec leurs deux filles. Deux ans après, naissait notre petit Kyoji. Il a fallu que je parle énormément avec Daiki, je ne voulais pas d'enfant s'il n'en voulait pas. Étrangement il a accepté et, même si je sais qu'il était dubitatif au départ, le jour où il a tenu notre aîné dans ses bras ça été une évidence pour lui. Après ça n'a pas été non plus si simple que ça, un enfant ça rime souvent avec fatigue et épuisement au tout départ mais les moments de joie et de bonheur sont aussi présents. Il faut dire aussi que le fait que Daiki ait énormément changé depuis le lycée a beaucoup aidé : il est beaucoup moins jaloux, plus ouvert, il a plus de facilité à dire ce qu'il pense (sur le point de vue émotion) mais bon... Il râle toujours autant, mange toujours autant, surtout depuis qu'il a pris sa retraite sportive, et continue d'être autant je m'en foutiste même si avec 4 enfants c'est plus compliqué. Bref, deux ans apres l'aîné, les jumeaux naissaient à leur tour. Une grande vague de stress multipliée par deux, merci à nos mères et à mon frère et sa femme d'avoir été là. Puis la petite est arrivée... Oui, que de bouleversement dans nos vies ! Le lycée me paraît bien loin maintenant...
Daiki finit par me rejoindre. Il s'affale à mes côtés sur sa serviette et passe son bras autour de moi.
Daiki: pfiou... Ils vont finir par m'achever ces gosses...
Moi: tu te fais vieux aussi !
Daiki: n'importe quoi ! C'est juste que... Que...
Moi: qu'ils sont plus jeunes et qu'ils ont plus d'énergies à revendre.
Il râle et se renfrogne. Je souris et l'embrasse sur la joue. Oui, l'amour est toujours aussi fort que depuis le premier jour. Si ce n'est plus !
Moi: t'en fais pas, je t'aime comme tu es mon petit vieux.
Il sourit et m'embrasse à son tour. Et dire qu'à un moment donné nous avons failli faire un break vers nos 20 ans, je me dis que ça aurait été la plus grande de toutes nos erreurs.
Daiki: à quoi tu pensais toute à l'heure, tu avais l'air ailleurs.
Moi: oh rien, je me disais juste qu'on avait quand même bien réussi notre vie. Regarde nous, là avec nos quatre enfants.
Il lâche un petit rire en regardant nos enfants jouer dans le sable avec la petite. J'aime la relation qu'ils ont entre eux, on a connu pas mal de chamailleries pour arriver à ça...
Daiki: bon sang, si tu m'avais dit au lycée qu'on aurait quatre enfants je pense que je me serai barré en courant !
Moi: tu regrettes ?
Il se tourne vers moi avant de me tirer vers lui et me prendre dans ses bras.
Daiki: j'ai passé ma vie avec la femme que j'aime, j'ai des enfants qui me soûlent par moment mais que je n'échangerais pour rien au monde donc pourquoi je regretterais ?
Je me serre un peu plus dans ses bras et ferme les yeux. Oui je suis contente d'être là où je suis aujourd'hui, je suis contente du chemin parcouru même si ça n'a pas été toujours simple mais ça m'a fait devenir celle que je suis aujourd'hui.
Moi: je t'aime.
Daiki: je t'aime et ça ne s'arrêtera pas tout de suite.
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Ça y est le dernier chapitre de cette longue fiction est sorti.
Daiki et Lya ont grandi, ont vieilli et vivent aujourd'hui entouré de la famille qu'ils se sont créés. Une bonne fin !
D'une certaine façon, c'est ce que j'ai connu aussi, j'ai grandi en même temps que ces personnages. J'ai commencé à écrire le tome 1, L'as et L'étrangère, lorsque que j'étais moi-même au lycée. Aujourd'hui, je travaille et ai fini mes études depuis un an maintenant. Avec la fin de cette fiction, c'est une page qui se tourne pour moi, une aventure qui m'a pris tant d'années qui se termine.
Je sais que ça n'a pas été simple, j'ai eu pas mal de moment où je me lassais tout simplement d'écrire, que je me sentais forcée de publier, que je n'avais plus d'inspirations. Je sais aussi que ce tome ne convenait pas à tout le monde mais je voulais vraiment me centrer sur Lya (mon style et ma façon d'écrire à évoluer en même temps que ma maturité).
Dans tous les cas, je voulais vous dire quelques mots...
Je voulais me remercier pour toutes ces années, merci d'avoir suivie mon histoire, merci de m'avoir soutenue, merci à toutes les lectrices du premier tome qui aujourd'hui ne sont sûrement plus sur wattpad ou qui n'ont pas continué la lecture, merci à celles qui sont arrivées en cours de route et qui m'ont suivie jusqu'à la fin. Merci tout simplement pour tout.
J'espère que nous nous retrouverons dans de prochaines fictions (certaines sont en stand by mais ont déjà été écrites sur un certains nombres de chapitres), dans des romans peut-être... Seul l'avenir nous le dira.
Merci en tout cas pour tout et je vous souhaite de réussir tout ce que vous entreprenez et tout ce que vous entreprendrez dans les prochaines années.
À une prochaine,
Moon.
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