🏀 Chapitre 39 🏀
Franchement c'est pas juste... Je ne crois pas en une entité céleste ou quoi que ce soit d'autre mais il y a vraiment quelqu'un qui me veut du mal, je vois pas autrement. Ça m'énerve ! J'ai envie de jouer !!! Mais tellement ! Je ne me suis jamais blessée durant ma courte carrière de sportive alors pourquoi il a fallu que ça arrive à notre dernier match de l'année... À LA finale de la plus grande de toutes les compétitions de basket lycéenne du pays qui plus est ! Un sourire me gagne en y repensant. Et dire que nous l'avons gagné ! Même maintenant, même une semaine après ce match incroyable je n'arrive pas à y croire. J'ai l'impression que c'était un rêve et pourtant je me souviens d'absolument de tout : notre combativité, notre envie de gagner, nos différentes actions plus ou moins réussies pendant l'ensemble du match, ma foutue blessure - ça j'aimerais bien l'oublier par contre, le stress des dernières secondes, les tirs réussis de Shinki qui est devenue sans aucun doute l'héroïne du match puis enfin l'éclatement de notre joie. Trop de bons souvenirs... Le reste de la soirée était tout aussi joyeuse : la remise des médailles pour les trois meilleures équipes de notre pays, avec notre magnifique médaille d'or qui ne va jamais cesser de trôner aux côtés de la photo prise à ce moment précis dans ma chambre, et enfin LE moment le plus important de la soirée, la réconciliation entre notre capitaine et sa cousine.
Je regarde la principale intéressée. Elle est en train de diriger son équipe lors de ce petit tournoi organisé entre nous et chose peu commune, elle est souriante, heureuse et sereine d'une certaine façon. Je sais que notre victoire à sans aucun doute aidé à ça mais ça fait plaisir à voir, même si c'est dommage qu'il ait fallu attendre la fin d'année pour que cela arrive. Dans tous les cas, on peut dire que tout est bien qui finit bien ! Sacrée année, hein !
Je regarde de nouveau les filles qui sont en train de s'amuser aux côtés de la coach qui a décidé de se joindre à elles pour une fois. La frustration me regagne de nouveau peu à peu surtout au moment où la balle arrive à ma hauteur. Je la récupère au moment où Amalia se poste devant moi avec un sourire.
Moi: je suppose que tu veux la balle ?
Amalia: en effet !
Je lui donne et elle la prends sans attendre.
Amalia: pas trop frustrée de ne pas jouer ?
Je réponds à sa remarque par une magnifique grimace qui a le mérite de la faire rire. Amie ingrate ! J'aurais mieux fait de balancer la balle à l'autre bout du gymnase tiens, ça t'aurait fait courir pour une fois (mauvaise foi,moi ? Pas du tout)! Les filles reprennent leurs jeux sous mes yeux tristes et mon humeur maussade. A la fin de l'après-midi, à l'heure où nous devons laisser le gymnase au club de volley féminin, nous quittons toutes le gymnase pour aller, ensemble, s'installer dans le parc d'à côté. La coach veut que l'on termine l'année de la meilleure des manières pour que nous en gardions le plus de bons souvenirs possible. Comme si nous allions refuser, franchement ! Quand nous y sommes arrivées, la coach, qui avait vraiment tout prévu, ouvre sa glacière et installe quelques plats et boissons sur la table en bois. Évidemment, nous avons décidé de participer et chacune d'entre nous a emmené quelques gourmandises en plus. Nous nous installons par groupe selon les affinités, certaines sur la table, d'autres sur des nappes par terre. L'ambiance est parfaite ! Nous rions, nous amusons et passons ce qu'on peut dire un très bon moment ! Ça va me manquer tout ça...
Capitaine: les filles, j'aimerais dire deux mots s'il vous plaît.
Nous nous taisons toutes pour écouter ce que notre capitaine, pour encore quelques heures, a à nous dire. En tout cas, elle est très sérieuse.
Capitaine: je sais que c'est la dernière soirée que nous passons en tant qu'équipe alors il y a certaines choses que j'aimerais dire. Avant toute chose, je voudrais vous remercier pour cette année. Elle n'a pas été facile que ce soit au niveau de nos défaites ou même de nos matchs. Nous avons vraiment affronté d'incroyables adversaires !
Toutes les filles acquiescent de la tête. C'est le cas de le dire !
Capitaine: je veux aussi vous dire que ça a été un vrai plaisir d'avoir pu jouer avec chacune d'entre vous. Vous êtes vraiment des filles géniales, au grand cœur et avec qui on a envie de se donner à fond. Je sais qu'on laisse le club entre de bonnes mains.
Ça va faire bizarre de ne plus avoir les 3eme année avec nous l'année prochaine... Ça va vraiment être différent.
Capitaine: bref... Tout ça pour dire qu'il me reste une dernière mission en tant que capitaine. Je vais devoir nommer ma successeuse.
Shinki: et c'est là que vous commencez toutes à stresser...
La remarque de notre vice capitaine a pour mérite de nous faire rire. Être capitaine... J'avoue n'y avoir jamais pensé. Dans tous les cas, celle qui devrait l'être, et qui serait géniale dans ce poste, c'est Amalia. Elle est sympa, a un bon sens du jeu et sait faire la part des choses. La capitaine actuelle nous a demandé qui on verrait à ce poste. Dans mon cas, c'est elle que j'ai choisi.
Capitaine: il y a quelques jours moi et les filles nous vous avons demandé séparément qui vous verriez en tant que capitaine. Je voulais que ce soit une personne sur qui vous pourriez vous reposer en cas de besoin, une personne qui a la tête sur les épaules et surtout qui sait se faire entendre quand il le faut. Pour être sincère, j'avais déjà ma petite idée et vous m'avez conforté dans celle-ci.
Un sourire gagne son visage tandis que son regard, qui se baladait sur chacune d'entre nous, s'arrête sur moi.
Capitaine: je te confie l'équipe Lya. Je sais que tu veilleras sur elle comme tu l'as fait cette année.
Moi ? Capitaine ? Alors ça... Je m'y attendais pas !
~~~~~~~~~
Capitaine... Je serai officiellement capitaine à partir de demain. J'ai beau m'imaginer en tant que tel, je n'arrive pas à réaliser... Je suis arrivée en cours d'année contrairement aux autres filles, j'ai du m'entraîner dur pour retrouver un semblant de niveau et pourtant c'est moi qui a été choisie. Je ne veux pas me l'avouer mais au fond de moi je suis extrêmement fière et heureuse, j'ai hâte de l'annoncer à mon entourage. J'ai l'impression d'avoir, d' une certaine façon, bouclée la boucle.
Alors que je me perds un peu plus dans mes pensées, une immense masse jette son sac d'une manière tout à fait discrète à côté de moi. En ce moment même, je suis allongée sur l'herbe du parc cher à mon cœur en train de fixer le ciel. Mon action favorite ! Évidemment la personne à mes côtés ne sait pas être présent sans faire de bruit et casse totalement mon moment de paix une nouvelle fois.
Daiki: je déteste VRAIMENT les entraînements d'après compétition !
Un rire me gagne en imaginant sa tête à ce moment précis. Je ne cesse de fixer le ciel tandis que je l'entends et le sens m'imiter en s'allongeant sur le sol.
Moi: rabat-joie !
Daiki: je t'emmerde !
Je ris de nouveau jusqu'à ce que mon rire devienne un sourire, mon regard toujours fixé sur le ciel. Un silence nous gagne. Depuis que je suis arrivée dans ce parc pour me poser, mon esprit n'a cessé de balader et se remémorer de ce qu'il s'est passé cette année. Quand on y pense, j'ai vécu tellement de choses que ce soit mon arrivée dans ce pays, l'emménagement avec mon frère puis quelques temps après avec ma mère, mes retrouvailles avec l'homme que j'aime, mes ami.e.s japonais, mon intégration au sein de l'équipe de basket... On y repensant un peu plus précisément, je me rends compte que le temps passé avec Daiki a diminué considérablement avec le temps et pourtant il se tient à mes côtés encore aujourd'hui... Je le regarde du coin des yeux.
Moi: Daiki ?
Daiki: Hum ?
Moi: je peux te poser une question ?
Daiki: on va dire que oui.
Je tourne définitivement la tête vers lui de façon à le regarder directement. Je dois avouer que sa réponse ne m'étonne pas venant de ce phénomène mais je m'attendais quand même à autre chose. Comme quoi...
Moi: normalement t'es sensé me répondre " bien sûr, qu'est-ce qu'il y'a ?".
Daiki: non.
Je lève les yeux au ciel en secouant la tête et retourne à ma position initiale, c'est-à-dire le regard porté vers le ciel. C'est étrange, je ne sais pas si c'est la période de l'année, ce moment présent ou autre chose mais je me sens d'humeur nostalgique et de confidence. Vu le silence que m'a laissé Daiki après son arrivée, je suppose qu'il peut être ouvert à me répondre.
Moi: est-ce que tu as l'impression qu'on s'est éloignés cette année ?
Je le vois soudain se redresser et se poster, sur le coude, toujours à mes côtés. Je le regarde et vois dans son regard un brin d'incompréhension. Est-ce que ma question était si bête que ça ?
Daiki: pourquoi tu penses ça ?
Bon allez, c'est le moment. Dis-lui ce que tu as sur le cœur !
Moi: bah tu sais, si je suis revenue c'était pour être auprès de toi, de mon frère et soulager ma mère d'une certaine façon mais finalement j'ai beaucoup passé plus de temps avec les filles du basket, au club de basket, avec ma famille plutôt qu'avec toi. Ce genre de chose quoi...
Daiki: Ahh... Si c'est que ça...
Il se rallonge sous mon regard médusé et se remet exactement de la façon qu'il était juste avant. Alors je m'étais imaginée une tonne de réactions mais celle-ci, une réaction de totale non considération de ma remarque, elle en faisait pas partie. Je m'assois un peu, beaucoup, surprise.
Moi: attend, c'est quoi cette réaction ? Je pensais que tu me dirais... Je ne sais pas moi... Que oui, je me suis éloignée. Que tu ne m'as pas vu beaucoup. Ce genre de chose quoi.
Daiki: que veux-tu, il faut croire que je suis devenu mâture.
Moi: voilà autre chose !
Il soupire de manière exagéré à mon goût.
Daiki: et après on se plaint que je fais pas d'effort !
Il ouvre ensuite les yeux et pose son regard dans le mien avec un sérieux que je lui vois très rarement. Étrangement je sens mon cœur battre un peu plus vite.
Daiki: tu sais, si ça ne tenait qu'à moi je t'aurais kidnappée pour t'installer chez moi et t'avoir rien que pour moi, j'aurais même viré ma mère s'il le fallait. Mais je me suis rendu à l'évidence que si je voulais continuer à sortir avec toi, être avec toi, il fallait que j'accepte que tu aies une vie de ton côté et moi de mon côté par moment. Au départ, je t'avoue que ça me faisait bien chier mais au fil du temps, à force de te voir heureuse et ben... C'est ce qu' il fallait quoi.
Un sourire me gagne. Je l'ai contredit toute à l'heure mais il a raison sur toute la ligne : il a bien gagné en maturité. Il a pris sur lui une grande partie de l'année pour que je puisse vivre ma vie comme je l'entendais. Si c'est pas une preuve d'amour, je ne sais pas ce que c'est ! Je l'embrasse tendrement puis pose mes bras et ma tête sur son torse en souriant. Mon regard se perd de nouveau dans le sien.
Moi: Daiki, j'aimerais qu'on se fasse une promesse pour l'année prochaine. Ça va être une année plus compliqué et plus remplie que ce soit avec les examens et...
Daiki: merci de m'en rappeler !
Moi: ça va bien se passer, je suis là.
Daiki: ouais. Moyennement convaincu !
Je lui donne une pichenette sur le front qui a le mérite de lui faire tirer une grimace.
Daiki: eh !
Moi: donc je disais, ça va être une année bien chargée en comptant les examens et mon nouveau poste.
Daiki: de quoi tu parles ?
Ah bah oui, en y repensant je ne lui ai pas appris la grande nouvelle du jour. Je me demande comment il va réagir en fait. Lui, le grand as de Too, le célèbre Daiki, sortir avec la capitaine de l'équipe féminine... A sa place je serai plus que fière !
Moi: tu sais, on a fait une espèce de petite soirée avec les filles.
Daiki: ouais ?
Moi: eh bien disons qu'il s'est passé pas mal de choses ce soir.
Daiki: bon accouche !
Moi: rabat-joie !
Daiki: arrête de tourner autour du pot, c'est chiant !
Je savais qu'il n'avait aucune patience mais à ce point... Bon OK, j'en joue aussi un peu. J'avoue que c'est assez plaisant de le voir rager et s'impatienter.
Moi: tu m'agaces ! En gros, je suis comme qui dirait la capitaine de l'équipe féminine du lycée !
Mon copain se redresse d'un coup, en s'asseyant, avec les yeux grand ouverts. Évidemment je n'ai pas d'autres choix que me mettre assise à mon tour. Dans tous les cas, il a l'air surpris dans le bons sens. Ça me rassure un peu... Quoi que, si ça n'avait pas été le cas, il n'aurait pas eu le choix de toute manière.
Daiki: tu déconnes ?
Moi: pas le moins du monde.
Daiki: donc je sors avec la capitaine... Voilà qui va devenir intéressant !
Moi: je ne sais pas à quoi tu penses mais je ne veux même pas savoir.
Il passe son bras autour de ma taille et m'embrasse sur la joue avec la tendresse qu'il cache précieusement au fond de lui et dont je suis la seule à connaître. Il me chuchote un "félicitation" dans l'oreille qui me fait perdre un peu mes moyens sur le moment. Je n'ai vraiment pas l'habitude de tout ça avec lui ! Je me repositionne en face de lui, en le regardant droit dans les yeux.
Moi: bref... Pour revenir à ce que je disais de base, je...
Daiki: de quoi on parlait déjà ?
Je le regarde sans rien dire, complètement dépité par son attitude. Je vois à son regard qu'il se fout de moi et qu'il en prend un malin plaisir. Je décide de continuer sur ma lancée et de ne pas tenir compte de sa remarque.
Moi: je disais, avant que tu ne m'interromps à peu près une dizaine de fois, que je veux qu'on se fasse une promesse. Qu'à partir de ce moment présent, on se dise absolument tout. Qu'on se dise si on a l'impression que l'autre s'éloigne, qu'on est blessé par son attitude ou ce genre de chose. Je sais que c'est compliqué pour toi mais moi je tiens à toi, enfin à nous plutôt, à notre couple. Je n'ai pas envie de te perdre, je t'aime beaucoup trop pour ça. Donc pas de secrets !
Un sourire en coin gagne peu à peu son beau visage. Il pose ses mains sur mes joues avec tendresse et amour et plante de manière ferme son regard dans le mien.
Daiki: je te le promets !
Je souris et l'embrasse. Il arrête presque de suite mon baiser, ce qui me peine un peu sur le coup mais son regard sérieux me fait comprendre qu'il n'a pas fini.
Daiki: promets moi aussi une chose.
Moi: dis-moi.
Daiki: de ne jamais me quitter.
Moi: je ne peux pas te promettre ce genre de choses Daiki, mais je te promets de tout faire pour que ça n'arrive jamais.
Daiki: dans ce cas, je ferai tout pour que tu n'y penses pas une seule seconde.
Je lui offre mon plus beau, mon plus heureux sourire auquel il répond par le sien. Nous nous embrassons de nouveau avec tout l'amour que nous avons pour l'autre. Je ne sais pas si notre couple durera éternellement mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce soit le cas.
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