🏀 Chapitre 26 🏀
Moi: comment tu as réussi à avoir la vidéo au fait ?
Tomoka: ma mère est journaliste sportive donc elle a réussi à trouver une vidéo de nos prochaines adversaires.
Amalia: tu la remercieras de notre part.
Tomoka: ça marche.
Elle installe le CD dans le lecteur et nous nous asseyons sur les chaises de la salle multimédia. Bon on n'est pas forcément nombreuses, il n'y a que les deuxième année pour tout dire. Aujourd'hui c'est un jour off, donc les autres font leur occupation de leur côté. On s'est dit que c'était une bonne occasion de se pencher sur nos prochains matchs qui ne seront autres que ceux de l'interlycee. Et dire que c'est seulement dans une petite semaine... Le stress ! Pour revenir à notre prochain match contre le lycée Bachira, quand j'ai proposé l'idée de les étudier plus en détails les filles ont accepté. Je sais que la coach le fait de son côté pour nous faire faire les exercices les plus adéquats mais j'avoue qu'avoir une petite idée de ce que valent nos futures adversaires n'est pas plus mal.
Renko: moi j'dis que ça sert à rien de regarder, on va les defoncer de toute façon !
Amalia: la coach nous a préparé pour mais on peut se faire aussi une idée de ce qu'elles valent vraiment.
Renko: mouais...
La vidéo se lance et le match commence. L'équipe au maillot orange attrape la balle à l'entre deux et se dirige rapidement dans le terrain adverse. Les passes fusent, les tirs se succèdent tout comme les points qui augmentent pour nos futures adversaires... Bon, il va falloir qu'on soit sérieuses et efficaces durant notre match. Je sens que ça ne va pas être une promenade de santé...
Moi: elles sont rapides...
Tomoka: elles défendent bien aussi.
Amalia: je comprends mieux pourquoi la coach nous a fait travailler ça. On va en avoir bien besoin...
Moi: et vous avez vu la taille de leur pivot ?? Vous savez combien elle fait ou pas ?
Tomoka: attend je vais te dire ça !
Elle sort un dossier de son sac assez conséquent et l'ouvre. Mais qu'est-ce qu'elle peut avoir dedans ? Elle cherche dans toutes les feuilles, en prend une et la pose devant elle.
Amalia: t'as tout préparé en fait.
Tomoka: mais c'est ma mère ça ! Je lui ai juste demandé la vidéo mais elle m'a fait tout un dossier. Je vous jure elle plus a fond que mes sœurs et moi quand ça concerne le sport ! Pour tout vous dire je ne sais même pas ce qu'elle a mis, j'ai même pas regardé...
Renko, qui est à côté d'elle, les prend une par une et les regarde plus que surprise.
Renko: wow ! Mais il y a les statistiques de chaque joueuses, les résultats de tous leurs matchs de cette année avec des résumés pour chaque. Il y a même ceux de ces deux dernières années ! Mais elle est complètement incroyable ta mère !
Tomoka: folle tu veux dire ?
Je prends quelques feuilles à mon amie blonde et les regarde à mon tour. La mère de Tomoka a vraiment super bien bossé, c'est incroyable. Tout est détaillé mais vraiment avec le moindre détail... C'est fou !
Moi: je dirais accro à son métier. Et franchement c'est tout à son honneur.
Tomoka: mouais... Pour revenir à la pivot elle s'appelle Kawasaki Mimura, en 3eme année, 1m95...
Renko: Totami va mourir...
Amalia: ouais elle va avoir du boulot.
Tomoka: eh attendez !
Sa remarque coupe notre bavardage assez brutalement. Je lève la tête de mes feuilles et observe mon amie qui a l'air choqué par quelque chose.
Tomoka: ça vous dit rien le nom de Mineto Kaori ?
Amalia: ça devrait ?
Renko: bah Mineto c'est le nom de la capitaine mais a part ça...
Tomoka: justement ! Lya je ne t'en voudrais pas tu étais pas encore au lycée mais les filles vous vous rappellez l'année dernière en début d'année, il y a eu un moment où la capitaine, qui était pas capitaine à l'époque, était pas au top de sa forme. Ça vous dit toujours rien ?
Les deux autres filles se regardent cherchant une explication mais elles n'ont pas l'air de trouver. Dans tous les cas c'est pas moi qui vais les aider... La joie de débarquer en plein milieu de la scolarité lycéenne...
Tomoka: sérieux ? Vous étiez vraiment là l'année dernière ou pas ?
Amalia: bah ouais mais je vois pas...
Tomoka: bon l'année dernière Adoya a eu quelques moments un peu compliqué. Comme on venait juste d'arriver, on savait pas trop se qui se passait et c'est là que tu as demandé à ta sœur Renko...
Renko: oh mais oui ! Elle a eu un souci avec un membre de sa famille l'année précédente !
Amalia: maintenant que vous le dites ça me dit quelque chose...
Tomoka: vous êtes longues à la détente quand même...
Moi: et du coup vous dites que cette fille ça serait cette personne ?
Je reporte mon attention sur l'écran où le match continue. Donc la fameuse Mineto numéro 2 est la 17 d'après la feuille de Tomoka. Hum... Il y a pas forcément d'air de famille mais c'est assez subjectif comme critère.
Amalia: ça pourrait concorder. Je vous rappelle qu'elle a réagit bizarrement quand la coach nous a annoncé nos adversaires.
Tandis que les filles débattent je reporte mon attention sur les feuilles détaillées des matchs des années précédentes. Après quelques secondes de recherches sur je-ne-sais-trop-quoi finalement je tombe sur quelques choses d'intéressant. Nos deux lycées se sont déjà affrontés et...
Moi: je crois bien avoir trouvé le moment où ça a pété.
Amalia: ah bon ?
Moi: ouais. On a déjà affronté Bachira l'année précédant votre arrivée dans un match amical. Apparemment, Adoya et l'autre Mineto se sont prises toutes les deux des cartons rouges simultanément.
Renko: sérieux ?! Toutes les deux ???!
Moi: ouais, pour le coup il y a pas les détails exacts de la raison mais apparemment ça résulterait d'une violente dispute.
Amalia: pour que les arbitres en mettent pour ça, c'est que ça devait pas être beau à voir.
Tomoka: c'est sûr...
Un blanc s'installe entre nous, laissant planer le bruit du match dans la salle. Finalement on ne le regarde même pas, c'est vachement intéressant... En y repensant c'est quand même chaud cette histoire mais je comprends mieux pourquoi la capitaine avait l'air si affectée. Mais... Ah ouais c'est ce que je pensais, la coach est arrivée l'année dernière donc forcément qu'elle n'est pas au courant de cette histoire. Maintenant si je pense. Je me demande quelle réaction elle a pu avoir mine de rien.
Renko: roh ! Il va encore avoir une sale ambiance pendant le match... Pff...
Amalia: on ferait mieux de faire comme si de rien n'était. On n'était pas là à cette époque et on n'est pas concernées donc oublions et concentrons nous sur comment gagner ce match.
Tomoka: ça va être dur mais je suis d'accord avec toi.
Renko: ça marche.
J'acquiesce en posant les feuilles devant moi et me reconcentre sur le match tout comme les filles. Après cette révélation nous sommes plus motivées que jamais à gagner ce match pour nous, évidemment, pour l'équipe et sans aucun doute pour notre capitaine. Même si elle n'est pas toujours la plus ouverte, la plus sympathique dans sa façon d'être, elle en reste pas moins une basketteuse et une leader hors-pair. Combien de fois elle nous a encouragées ou conseillées ? Maintenant c'est à nous de l'aider à notre manière en gagnant ce match !
Nous débattons pendant toute la durée du match sur quelles attitudes adopter face à telle ou telle joueuse, quelles capacités elles mettent principalement en avant pendant les affrontements et quelle stratégies realiser pour les battre. On a vraiment été productives finalement !
Quand la diffusion est finie, nous quittons la pièce la laissant alors pour le club de journalisme qui a attendu plus que ce qu'ils auraient dû... Désolée les gens ! Nous parlons encore un peu entre nous avant de nous séparer et rentrer dans notre logement. Quand je rentre dans le mien, je ne trouve que ma mère en train de travailler avec sérieux sur son ordi. L'autre doit être avec ses potes ou à l'entraînement... Dans tous les cas l'un ne va pas sans l'autre avec lui.
Moi: salut.
Maman: bonne après-midi ?
Je pose mes affaires à côté du canapé et m'y affale le temps de discuter avec ma mère.
Moi: plus ou moins. Disons qu'on a appris certaines choses pas forcément plaisantes.
Maman: c'est grave ?
Moi: aucune idée. Ma capitaine s'est disputée pendant un match avec une fille de sa famille et je crois que ça l'a affecté. Elle a pas très bien réagit quand elle a appris qu'on allait l'affronter de nouveau cette année...
Maman: un beau match en perspective...
Je lâche un petit rire nerveux. Elle ne pouvait pas dire mieux.
Moi: je te le fais pas dire... Mais bon on va les defoncer donc dans tous les cas ça change rien.
Maman: c'est le bon état d'esprit. D'ailleurs je pourrai sûrement pas venir te voir.
Moi: t'inquiète pas tu viendras une prochaine fois.
Elle m'offre un sourire tendre comme elle a l'habitude de faire. Nous discutons encore un peu avant que je décide de faire un footing étant donné que je n'ai pas eu sport aujourd'hui. Mine de rien je suis devenue, en peu de temps, complètement accro au sport. Je ne peux plus m'en passer ! Toute ma vie tourne autour après tout: mon frère est plus que doué dans le basket, je passe le plus clair de mon temps aux entraînement ou à parler de basket et mon copain est un génie aussi (à ne surtout pas répéter !!). C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai pu me rapprocher de Daiki et me mettre avec lui par la suite. Que de souvenirs...
Maman: oh si Lya.
Moi: hum...
Maman: tu pourrais pas aller m'acheter un trieur ? Le mien vient de me lâcher. Je te donne de quoi payer évidemment.
Moi: roh ! Tu veux pas demander à Taïga ! C'est toujours moi qui fais les courses !
Maman: j'ai entendu dire qu'une certaine personne ne faisait ni les courses ni la cuisine lorsqu'elle vivait seule avec son frère, si cela s'avérait vrai je crois qu'elle ne serait pas très en position de se plaindre.
Ma mère et sa logique implacable. Qu'est-ce que je pourrais rétorquer à ça moi ? Et vu le ton qu'elle a adopté si je dis quoi que ce soit je risque de me prendre une magnifique gueulante. Bon bah haut les cœurs hein ! Je prends le billet qu'elle a posé sur la table avant de sortir pour de bon, les écouteurs dans les oreilles.
Je commence ma course, au rythme de la musique, rendue au bas de l'immeuble en laissant mes pensées divaguer sur tout un tas de choses qui se trouvent toujours être les mêmes: inter lycées, basket, disputes, famille... Puis peu à peu je ne pense plus à rien à part moi courant dans les rues toujours vivantes de Tokyo. Au bout d'un certains temps, je m'arrête devant un magasin où j'achète le fameux trieur pour ma mère et repars cette fois en marchant. J'aurais l'air bien ridicule de courir avec ça dans les mains...
???: j'en connais une qui est de corvée.
Je me retourne après avoir sursauté comme une dingue. Comme j'ai pu me rendre compte, cette voix n'appartient qu'à une seule et unique personne. Un personnage bien exceptionnel pour tout dire. Un personnage bien exceptionnel qui revient un sac de fast-food qui doit être, sans aucun doute, plein de burgers... Bonjour le sportif !
Moi: et moi j'en connais un qui ne va pas pouvoir courir demain s'il mange tout ce qu'il y a dans ce sac.
Daiki: c'est dingue comme tu me connais mal.
Je ris et m'approche de lui pour l'embrasser mais il me repousse sans me ménager. Être vexée ou pas ?
Moi: je sais pas vraiment comment le prendre...
Daiki: tu ne sais pas comment le prendre ? Mais tu schlingues ! Tu crois vraiment que je vais t'embrasser maintenant ?
Moi: tu as changé, et pas qu'en bien.
Il lâche un immense soupir en levant les yeux au ciel avant de partir sans dire un mot. Et bien je crois que notre petit jeu habituel reprend. Je souris et cours à sa hauteur.
Moi: bref, c'est pour ma mère. J'ai comme qui dirait été menacée.
Daiki: ta mère t'a menacée ?
Moi: hum... En quelque sorte oui.
Il me regarde du coin de l'œil avant de sourire comme s'il s'était imaginé la scène. C'est l'impression que j'ai.
Moi: pourquoi tu rigoles ?
Daiki: pour rien. Pas trop stressée pour ton premier interlycee ?
Moi: ton changement de discussion est dingue. Bref... Sincèrement pour le moment ça va mais ça va venir petit à petit je pense. Surtout qu'on a un peu plus de pression que nécessaire.
Daiki: comment ça ?
Je lui explique vaguement l'histoire avec notre capitaine sans la citer. J'ai une confiance absolue en Daiki mais je ne suis pas sûre que la première concernée apprécie vraiment qu'on parle de ses histoires à tout le monde donc autant raconter avec subtilité.
Daiki: Pff... Vous vous prenez vraiment la tête pour rien vous les filles. C'est juste un crêpage de chignons sans importance...
Moi: je ne sais pas si je dois qualifier ta remarque de sexiste parce qu'elle me plaît pas trop là ! Tu te serais arrêté à "vous vous prenez trop la tête" ça aurait suffit mais le reste était de trop.
Il s'arrête de marcher et me regarde de toute sa hauteur avec un visage désolé.
Daiki: pardon, c'est juste que je suis claqué et...
Moi: c'est pas une excuse.
Nous nous regardons sans rien dire avec, moi d'un côté qui est plus que vexé et l'autre qui sans aucun doute en train de chercher comment se rattraper.
Daiki: je suis un idiot.
Moi: c'est un bon début.
Daiki: et je m'excuse pour ce que je viens de dire, c'était pas cool et irrespectueux.
Moi: et bin... T'en as fait du chemin pour en arriver là.
Daiki: et je vais y aller avant de redevenir vulgaire.
Je le frappe gentiment sur l'épaule en souriant, sourire qui le gagne aussi. Oui je pardonne trop vite mais pour un garçon qui est en plein apprentissage du savoir-vivre, et j'ai encore du boulot, s'excuser de cette manière est déjà un bon début. Mais croyez-moi, sa remarque ne restera pas impunie bien longtemps ! J'ai encore toute une éducation à faire...
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