🏀 Chapitre 24 🏀
Coach: vous avez fait un bon entraînement aujourd'hui, je suis contente. Pendant que vous vous hydratez et que vous récupérez, j'aimerais voir deux trois petites choses avec vous. Comme vous le savez, si vous l'avez oublié je pense que je serais capable de vous refaire faire tous les exercices que vous venez de faire, l'interlycee est pour très bientôt. J'ai justement reçu les dates et l'organisation aujourd'hui. Cela se tiendra la dernière semaine de juillet soit dans 2 semaines et nous affronterons le lycée Bachira en...
Adoya: le lycée Bachira ?!
Nous nous retournons toutes de concert vers la capitaine qui se trouvait à l'arrière du groupe. C'est surprenant de l'entendre de cette façon, elle qui est plutôt renfermée et sèche dans sa manière de parler, elle est actuellement surprise et peut-être un brin anxieuse finalement. Chose aussi très rare chez elle... Je regarde Shinki qui se rapproche le plus de sa meilleure amie et je vois très bien qu'elle lance un regard compatissant à notre capitaine. Bon, apparemment il se passe quelque chose avec l'équipe et ce doit être assez important vu l'état de notre capitaine au fort caractère. Je tourne la tête cette fois vers mon amie argentine qui hausse les épaules d'incompréhension. Et bah c'est pas elle qui va pouvoir me renseigner apparemment.
Coach: oui le lycée Bachira. Il y a un souci avec cette équipe ?
Adoya: pas le moindre.
La coach la fixe sans rien dire mais je vois très clairement de l'inquiétude dans ses yeux.
Coach: tu viendras me voir à la fin de mon speech.
Adoya: d'accord.
Bon je crois que je vais pas m'y faire à cette Adoya stressée, faible en quelque sorte... J'ai pas vraiment l'habitude et ça fait quelque chose mine de rien.
Coach: bref, je vous distribue le programme à garder bien précieusement.
Elle s'exécute et nous voilà donc avec nos programmes du fameux interlycée. Bon alors le lycée Bachira dans un premier temps et après... Que des équipes que je connais pas... Ah si, en quart on tombe sur le lycée Mokosaï, le premier lycée que nous avions affronté lors des playoffs. Je suis plutôt contente de les affronter de nouveau, c'était sympa de jouer contre elles. Bon le seul problème un tant soit peu compliqué, c'est qu'il faut se qualifier jusqu'à là... Une mince affaire !
Coach: l'autre chose dont je dois vous parler, c'est l'après interlycée. Comme l'année dernière, je vais vous amener pendant deux semaines dans un endroit pour peaufiner votre entraînement et travailler d'une autre manière que l'on ne peut pas faire ici. L'année dernière nous avions été à la plage, je pense que vos organismes se rappellent encore des exercices et de la chaleur qui y faisait.
Amalia: ah ça... J'ai cru que j'allais mourir au moins une trentaine de fois. C'était horrible !
Tomoka: et encore c'est pas toi qui as fait un malaise !
Amalia: ah mais oui !
La prof se racle la gorge ce qui a pour mérite de s'accaparer de nouveau l'attention.
Coach: comme l'a dit Tomoka, vous étiez beaucoup à ne pas avoir supporté cette chaleur. Donc après en avoir parlé avec la responsable du club de volley féminin, nous avons décidé de partir en montagne.
Aiko: mais on part avec le club de volley du coup ?
Coach: en effet, financièrement parlant ça sera plus rentable. Nous sommes encore au stade de préparer vos entraînements mais sachez déjà que vous en aurez peut-être en commun mais il y en aura beaucoup à part. J'espère que ça ne vous dérange pas ?
Perso je ne connais personne de ce club donc en soi ça ne me fait ni chaud ni froid... D'un autre côté, plus on est de folles plus on rit, hein !
Shinki: pourquoi ça nous générait ? J'en connais quelques-unes et elles sont plutôt cools. Ça changera des conversations habituelles autour du basket.
Totami: ah ça c'est sûr !
Coach: bon je vous donne les accords parentaux à faire signer par vos parents ou responsables légaux et à me rendre dans les plus brefs délais. Dès que ça sera fait vous pourrez rentrer chez vous.
Nous recevons donc une feuille chacune puis nous pouvons enfin partir du lycée. Bon j'ai qu'une hâte: prendre une douche, parler de ça à ma famille et à Daiki.
Je salue les filles après avoir fait un bout de route avec elles et après avoir discuté de cet événement qui nous fait attendre les vacances avec une impatience encore plus grande que nécessaire. Je m'imagine déjà un tas de trucs et j'ai hâte d'y être ! Mais bon, avant il va falloir passer la case interlycée et ce n'est pas rien... D'ailleurs je me demande quel peut être lien entre la capitaine et l'équipe de notre premier match. Je devrais peut-être en parler avec Shinki la prochaine fois. D'un autre côté, je ne suis pas sûre qu'elle m'en parle vu que ça avait l'air de beaucoup affecter Adoya... Je pense que...
Soudain mon portable vibre me faisant sursauter comme une malade. Bon sang, j'étais tellement concentrée dans mes pensées que ça m'a fait peur ! Je prends ce fichu appareil et regarde qui m'appelle. Tiens ! C'est Daiki ! Bon bah vaut mieux décrocher.
- Hey ! On a enfin eu les plannings pour...
- On peut se voir ?
Je m'arrête de marcher en entendant son ton plus que sec et énervé. Euh... J'ai fait quelque chose de mal ?
- Euh ouais ? Rien de grave ?
- Non. Je t'attends au parc.
- Je prends ma douche et je te...
Il me raccroche au nez me laissant complément bête. Euh... C'est pas tout mais je commence sérieusement à stresser là ! Ça fait un peu j'ai fait une immense connerie et il veut me quitter mais j'ai beau me creuser les quelques méninges qu'il me reste en cette fin de journée, je vois pas du tout... Bon bah je crois que je vais avoir trop le choix de me presser un peu pour connaître le verdict de cette interrogation.
Je me dépêche de rentrer prendre une douche, laisse un mot vu qu'il y a personne dans l'appartement et repars aussitôt vers notre parc. Au bout de quelques minutes de marche, j'y arrive enfin et vois mon copain taper dans quelque chose qui doit une pierre. Quand faut y aller...
Moi: c'est bon Daiki, je suis là.
Daiki: tu pouvais pas te dépêcher un peu ! Ça fait trois heures que je t'attends !
Alors entre son ton plus qu'énervé et son regard noir je sais plus où me mettre. Bon allez prends une grande inspiration, il ne va pas te dire que tu as fait une immense connerie dont tu n'as même pas conscience et qu'il te quitte !
Moi: désolée je suis allée prendre une douche. Mais bon écoute si tu as l'intention de me quitter je préfère que tu me le dises maintenant.
Cette fois il me regarde en fronçant les sourcils, le regard plein d'incompréhension.
Daiki: pourquoi je te quitterais au juste ? Mais non c'est ma mère, elle m'a parlé d'un truc et il fallait que je t'en parle.
Moi: donc tu ne me quittes pas ?
Daiki: c'est pas ce que je viens de te dire ?! Et pourquoi tu penses ça ?
Je soupire de soulagement. Bon je me suis fait des idées mais il m'a quand même super mal parlé !
Moi: bah comment dire: "faut qu'on se voit ! Ça fait trois heures que je t'attends !" tu m'excuseras, ça fait un peu faut que je te parles et après tu m'annonces que j'ai fait une immense connerie et tu me quittes.
Il ne dit rien pendant quelques secondes avant de lâcher un immense soupir et se gratter nuque.
Daiki: ouais t'as pas tort. Désolé.
Moi: bah c'est oublié. Dis-moi ce qu'il se passe avec ta mère maintenant.
Il lâche de nouveau un soupir avant de s'asseoir sur le sol avec une mine dépitée.
Daiki: elle a rencontré quelqu'un et elle veut me le présenter...
Moi: oh, mais c'est génial !!
Daiki: non c'est pas génial du tout !!
Le regard qu'il me lance me transperce le cœur. Je peux y voir de la colère, de la peur peut-être un peu mais surtout de la tristesse...
Je m'assois à côté de lui avec un sourire qui j'espère est tendre. Je sens qu'il va falloir que je trouve les bons mots...
Moi: pourquoi ça ne te plaît pas exactement ?
Daiki: parce que j'ai l'impression de trahir papa, qu'elle l'a oublié et qu'il ne compte plus pour elle. Et ça ça m'énerve parce qu'il a énormément souffert avant de mourir !
Moi: donc si je te suis bien, il faudrait que ta mère finisse seule le reste de sa vie, c'est ça ?
Daiki: c'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que...
Il soupire en se grattant de nouveau la nuque. C'est dur de trouver ses mots quand soi-même on ne sait pas quoi dire exactement.
Moi: tu sais c'est pas parce que ta mère en aime un autre qu'elle a oublié ton père. Tu te rappelles ce qu'elle nous a dit quand on a été au resto ? Il était son meilleur ami au tout départ et avec sa mort elle a tout perdu: meilleur ami, mari et père de son fils. Jamais elle ne pourra l'oublier et ça vaut aussi pour toi. Dans le fond, tu as aussi peur de le trahir à ta manière non ? Que tu t'attache à ce nouvel homme ?
Il ramène un genou à la hauteur de sa poitrine et son bras dessus avant de finir par poser sa tête. Son regard est perdu dans l'horizon mais peut-être un peu aussi dans le passé et dans les souvenirs.
Daiki: j'en ai pas la moindre idée...
Je lâche un petit rire qui a le mérite d'attirer un coup d'œil de sa part.
Daiki: si tu te moques de moi, je me barre !
Moi: je ne moque pas de toi, loin de moi cette idée, c'est juste que tu t'es énervé et finalement tu ne sais pas trop pourquoi.
Daiki: hum...
Il regarde de nouveau devant lui. Il faut absolument que je le sorte de son état de tristesse. Boulot de petite amie enclanché !
Moi: Regarde moi Daiki...
Il s'exécute sans dire un mot.
Moi: tu sais quoi qu'il arrivera ton père sera avec toi et il restera ton père tout le reste de ta vie. Tu portes et tu porteras son nom aussi et cet homme quel qu'il soit ne le remplacera jamais sur cette place là. Mais pour ta mère c'est différent. Ça fait des années qu'elle est seule et toute la douleur de la perte de l'homme qu'elle aimait elle l'a mise dans l'éducation et l'amour pour son fils, c'est-à-dire toi. La seule chose qu'il lui reste et qui lui rappelle ton père c'est toi. Même si tu le remarques peut-être pas, ta mère t'aime et elle te le prouve chaque jour. Aujourd'hui tu es un grand garçon qui est largement capable de se débrouiller seul...
Je fais une moue peu convaincue par ce que je viens de dire.
Moi: bon peut être pas totalement...
Daiki: la ferme !
Je vois très bien son sourire ce qui me rassure sur ce que je dis et continue sur ma lancée.
Moi: bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui tu es heureux, tu as la meilleure petite amie qui puisse exister...
Daiki: ça va les chevilles ?
Moi: elles vont parfaitement bien, je te remercie. Pour continuer sur ce que je disais, tu as des amis géniaux, tu t'éclates et tu t'épanouis au basket... Maintenant qu'elle a réussi ce qu'elle s'était promis en quelque sorte à elle-même, je pense qu'elle aussi puisse tourner la page et être heureuse de son côté: se sentir aimée, parce que lui montre pas grand chose de ce côté là et...
Daiki: bien sûr que j'aime ma mère !
Moi: j'ai pas dit le contraire mais tu peux me dire la dernière fois où tu lui as fait un cadeau, tu lui as dit merci pour tout ce qu'elle a fait pour toi, tu lui as dit qu'elle était une super mère ou même que tu l'aimes ?
Il ne dit rien mais son silence est explicite.
Moi: chacun montre son affection de sa façon c'est pour ça que je cite tout ça. Tout ça pour dire que tu ne peux reprocher à ta mère d'être de nouveau heureuse, elle le mérite amplement tu ne crois pas ?
Il acquiesce sans un mot, le regard de nouveau perdu. Il reste quelques minutes sans rien dire avant de se tourner vers moi et de m'offrir un sourire.
Daiki: merci...
Moi: à ton service !
Il se lève et me tend la main pour m'aider à me lever. J'accepte son aide et me mets sur mes deux jambes.
Moi: qu'est-ce que tu comptes faire du coup ?
Daiki: m'excuser déjà parce que j'ai un peu merdé mais ça sera que demain vu qu'elle travaille ce soir...
Moi: c'est le moment de lui offrir quelque chose pour te faire pardonner et lui montrer que tu l'aimes !
Daiki: et je lui offre quoi ?
Je réfléchis quelques secondes. Bon qu'est-ce qu'il pourrait lui offrir qu'elle aimerait forcément ?
Moi: les fleurs c'est une valeur sûre.
Daiki: tu viendras avec moi les choisir ?
Moi: bien sûr !
Nous commençons à marcher en direction de chez moi.
Moi: tu as l'intention de le rencontrer du coup ?
Daiki: je... Ouais, je vais le faire pour ma mère comme tu l'as dit mais... Est-ce que ça te dérangerait de venir avec moi ?
Je prends sa main en douceur et la serre dans la mienne. Le jour où il rencontre son peut être futur beau père, il lui présente déjà sa petite amie. C'est le beau père que je plains...
Moi: avec grand plaisir.
Après de longues mais rapides minutes de marches, nous arrivons devant mon immeuble. Bon clairement j'étais bien avec lui même si les conversations n'étaient pas les plus joyeuses...
Moi: bon je pense que le duo est rentré. On se voit demain du coup ?
Daiki: comme d'habitude.
Moi: bonne nuit.
Daiki: toi aussi.
Je l'embrasse sur la joue rapidement avant de commencer à me diriger vers l'entrée.
Daiki: eh Lya !
Moi: ouais ?
Je me retourne pour le regarder et malgré les quelques pas que j'ai pu faire, je peux très bien voir son air sérieux.
Daiki: Je t'aime.
Je fais de gros yeux alors qu'il détourne le regard. Je crois bien que c'est la première fois qu'il me le dit aussi clairement et de manière un peu spontané... Je reste sans voix, ce qui est assez rare chez moi qui suis très bavarde.
Moi: wow...
Daiki: tu te fous de ma tronche ?! Je prends sur moi pour te dire ça et tu me lâches un "wow"! J'aurais...
Je ne le laisse pas finir et l'embrasse tendrement parce que c'est la première chose qui me soit venue à l'esprit. Sur le coup il est surpris mais il répond très vite à mon baiser. Je m'écarte un peu après de longues secondes et lui offre mon plus beau sourire.
Moi: moi aussi je t'aime Daiki.
Il me sourit à son tour et je me love dans ses bras encore plus amoureuse qu'avant. Je crois bien que c'est un autre jour à inscrire dans ma top liste !
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