🏀 Chapitre 23 🏀

Maman: ah oui au fait, je ne serai pas là ce soir. Ariyama veut me montrer un nouvel endroit qu'elle adore.

Taiga: encore ? C'est au moins la 15ème fois que vous sortez ensemble depuis 2 semaines !

Maman: je n'y peux rien s'il y a plein de chose à voir dans cette ville.

Je lâche un immense soupir. Depuis que ma mère a rencontré celle de mon copain, elles ne se lâchent plus: resto, ciné, shopping... C'est limite si ma mère passe plus de temps avec elle qu'avec moi ou mon frère. Dans le fond je suis heureuse pour elle, elle est arrivée il y a un petit moment maintenant et finalement elle ne connaissait personne ou pas grand monde donc qu'elle sorte avec une amie ça me plaît bien mais autant... Je ne suis pas sûre d'être autant sortie en 2 semaines de toute ma vie personnellement... Et puis je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'entende aussi bien avec Ariyama, elles sont devenues fusionnelles presque immédiatement. Si jamais on venait se séparer avec Daiki, ce que je n'espère pas évidemment, je ne sais pas ce que ça donnerait. Je les imagine bien tout faire pour nous remettre ensemble quoi qu'il arrive. Mais bon... Il va être temps d'aller en cours là.

Moi: bah tout ce qui importe c'est que tu te plaises bien ici. T'as bien raison de profiter de la vie. Bon, on va y aller nous ?

Taiga: oui c'est ça profite de la vie !Allez on y va.

Et ben quelle froideur ! Je veux bien croire qu'il est vexé mais à ce point... Je regarde ma mère alors que mon jumeau sort de l'appartement. Elle fait de même pour montrer son incompréhension vis à vis de la réaction de mon frère.

Maman: j'ai fait ou dit quelque chose de mal ?

Moi: je crois pas. T'inquiètes pas, je m'occupe de lui. Bonne journée et à demain si jamais on se voit pas.

Maman: bonne journée à toi aussi.

Je sors de l'appartement à mon tour. Je me dirige vers l'ascenseur que mon frère est en train d'attendre avec un air énervé. Je ne dis rien sur le moment mais reprends la parole quand nous y entrons.

Moi: pourquoi tu t'es énervé comme ça ?

Taiga: je suis pas énervé.

Moi: bien sûr, c'est pour ça que tu es à deux doigts de t'en prendre à ce pauvre ascenseur.

Taiga: sérieusement la ferme !

Il s'est tourné vers moi avec un regard noir que je ne lui ai vu que très rarement. Je ne sais vraiment pas ce qu'il lui arrive mais il va me parler sur un autre ton !

Moi: que les choses soient claires tu vas me parler sur un autre ton. Aux dernières nouvelles je ne t'ai rien dit de mal et ça vaut aussi pour maman. Alors tu vas te calmer et m'expliquer pourquoi tu t'énerves comme ça sinon je te jure que je vais aussi me mettre à gueuler et je trouverai très bien des choses à dire que tu veux pas que le reste de l'immeuble entende.

Un gros blanc s'installe entre nous alors que les portes de l'ascenseur s'ouvre au rez-de-chaussée. Mon frère souffle avant de sortir. Bon sang je crois vraiment que c'est de famille d'être têtu ! Je le rattrape au moment où il s'apprête à ouvrir la porte du hall.

Moi: Taiga je suis sérieuse !!

Il me pousse pour sortir de l'immeuble et s'arrête sur le trottoir.

Taiga: bon sang mais ça te fais rien à toi ?! Bah oui après tout que ta mère passe le plus clair de son temps à traîner avec quelque d'autre au lieu de profiter de moments avec ses propres enfants c'est tout à fait normal ! Oh mais oui j'oubliais que cette femme n'est autre que la mère de ton cher copain, tout va bien !

Je reste quelques secondes à le regarder sans rien dire. Voilà donc ce qu'il te reproche à notre mère, passer très peu de temps avec nous...

Moi: donc si je comprends bien que tu aimerais qu'elle passe plus de temps avec nous ? Pourquoi tu ne lui dis pas alors ? Elle...

Taiga: oh mais arrête de faire comme si tu comprenais tout ça me gave ! Pour toi c'est simple ça fait je ne sais pas combien d'années que tu vis avec elle et que tu la vois tous les jours. Tu ne sais pas ce que ça fait de perdre un proche que tu n'avais pas vu depuis longtemps. Ça toujours été plus simple pour toi, toujours. Oh et puis merde je vais au bahut.

Je le regarde s'éloigner en direction de son lycée, choquée par ses paroles. En fin de compte il fait référence à notre père... Comment peut-il... Bon sang, je suis tellement vexée, énervée et choquée par ce qu'il vient de dire que je ne trouve pas les mots pour décrire ça... J'aimerais lui dire ce que j'ai sur le cœur là maintenant mais rien ne sort et je ne suis pas sûre d'avoir la voix qui porte jusqu'à sa position. Et merde !! Ça y est il m'a mise de mauvaise humeur ! Je me mets à marcher jusqu'à mon lycée qui se trouve être à l'exact opposé du sien.
Comment peut-il dire une chose pareille ? Moi aussi la mort de papa m'a fait du mal, plus qu'il en pense et je ne le voyais que les week-ends alors que lui a passé des années avec lui. Et comment peut il m'accuser d'avoir été aux côtés de notre mère pendant ce temps ? Aux dernières nouvelles ce n'était pas un choix et s'il n'était pas content il avait qu'à revenir aux states !
J'arrive au lycée où je file directement dans ma salle. Daiki est déjà là ainsi que Amalia. Je balance mon sac à côté de ma table sans la moindre délicatesse.

Moi: je suis pas d'humeur aujourd'hui !

Les deux me regardent abasourdis par mon ton plus que sec. Clairement vaut mieux que je ne parle avec personne sinon tout risque de sortir et ça pourrait être violent.
Mon copain et mon amie se regardent inquiets avant que ce premier s'approche de moi. Il s'apprête à parler mais je le coupe.

Moi: je me suis pris la tête avec mon frère, OK ?! Et j'ai aucune envie de t'en parler !

Daiki: je ne fais que m'inquièter moi !

Moi: oui bah inquiète toi pour quelqu'un d'autre !

Daiki: eh ! Tu te calmes je...

Moi: oh mais tais-toi ! J'ai dit que je n'avais pas envie d'en parler donc fais moi le plaisir de me laisser tranquille !

Daiki: ok...

Moi: merci !

Je sors mes cahiers et les pose violemment sur la table toujours dans un silence de mort. Je sais que je vais finir par lui dire mais je suis pas prête actuellement...
Le prof ne tarde pas à arriver et nous fait commencer le cours.

~~~~

La pause de midi est enfin arrivée et je dois dire que la faim a commencé à me gagner. Avec la matinée, mes nerfs se sont peu à peu relâchés mais j'ai évité de parler au maximum sinon je savais que j'allais craquer.
Alors que je sors mon repas, mon copain se positionne devant ma table avec un air menaçant.

Moi: qu'est-ce tu veux ?

Daiki: viens.

Moi: où ça ?

Daiki: tu viens !

Il m'attrape le poignet et me tire sans ménagement dans le couloir puis en direction du toit. Bon sang, ça fait un bail que j'ai pas été là !
Il me lâche au milieu de celui-ci et me regarde de toute sa hauteur. Je crois que je vais pas avoir trop le choix de dire ce qu'il m'arrive...

Daiki: tu m'ignores depuis ce matin, tu me parles sèchement et tu fais la gueule. Tu as intérêt à me dire ce qu'il s'est passé avec ton idiot de frère sinon je t'assure que je vais aller le voir moi-même et ça risque de pas être beau à voir.

Je le regarde quelques secondes dans les yeux où je peux y lire du sérieux, chose qui arrive très rarement, et un brin de colère. Je soupire avant d'aller m'asseoir, le dos contre les rambardes du toit.

Moi: on s'est disputés.

Daiki: je pense que je l'ai déjà deviné.

Je ramène mes genoux contre ma poitrine et regarde le sol devant moi. Une boule se forme dans ma gorge et des larmes me piquent les yeux en repensant à ce qu'il m'a dit...

Moi: en gros il... Il m'en veut d'avoir passé autant de temps avec ma mère et d'avoir pu voir mon père avant sa mort. Il... Il m'accuse de laisser ma mère profiter de la vie au lieu de la passer avec nous et de ne comprendre que...

Cette fois j'eclate pour de bon en sanglots. Je ne comprends pas qu'il ait pu dire ça. Moi aussi j'ai souffert de la mort de mon père, moi aussi je veux profiter de ma mère au maximum parce que la vie est plus que cruelle quand elle s'y met mais on peut pas l'empêcher de vivre et je...

Daiki: bordel... Je savais que ton frère était un idiot de première mais pas à ce point et si on m'avait dit un jour que je devrais résoudre vos histoires de famille, je l'aurais pas cru. Ça me gave rien qu'à y penser...

Il soupire bruyamment avant de venir s'asseoir à mes côtés. Il passe son bras autour de mes épaules et m'attire vers lui. J'ai bien besoin qu'on me réconforte pour le coup...

Daiki: viens là.

Je ne me fais pas prier et me laisse aller contre lui.

Daiki: je le redis ton frère est un idiot. Je suis pas forcément le mieux placer pour te consoler, je sais pas quoi dire en fait ! Par contre je vais dire une chose c'est qu'on va aller voir ton frère ce soir après nos entraînements et il va m'entendre. Ça te va ?

J'acquiesce en reniflant. Il a raison dans le fond, le mieux c'est de voir entre nous. Je sais que mon frère ne voulait pas me faire de mal ce n'est pas vraiment son genre mais je pense que c'était une façon de montrer qu'il a souffert lui aussi et que finalement personne ne l'a soutenu à ce moment là. Je sais que ça n'aurait pas forcément été le cas mais il montre difficilement ce qu'il pense et ressent. Un garçon quoi !!! Donc il a dû tout emmagasiner et tout à péter ce matin... Oui il faut que je lui parle.
Mon copain se relève alors que je me mouche dans toute ma splendeur et il me tend sa main.

Daiki: et dire que l'autre m'a clairement dit qu'il me tuerait si je te faisais pleurer. J'aurais mieux fait de faire pareil...

Je souris et attrape sa main pour qu'il m'aide à me relever.

Moi: merci.

Daiki: bah ! T'inquiète, en plus c'est pas comme si j'avais dit quoi que ce soit.

Moi: oui mais bon...

Daiki: allez on retourne en classe, ta coéquipiere va s'inquiéter.

Moi: oh ! Faut que je m'excuse aussi !

Daiki: je te le fais pas dire !

Nous quittons le toit pour rejoindre notre classe où nous attend mon amie. Je lui explique rapidement ce qu'il se passe après m'être excusée évidemment.
Maintenant il faut attendre ce soir...

~~~~

Daiki: t'imagine même pas à quel point ça me fait chier d'aller au bahut de ton crétin de frère.

Moi: je te rappelle que c'est quand même toi qui m'as dit de le faire !

Daiki: bah j'ai vraiment des idées à la con !

Moi: ça je te le fais pas dire !

Daiki: eh !!

Je rigole alors que nous marchons en direction du lycée de mon frère comme l'a si bien dit le grand machin. Pendant toute la journée j'ai pas arrêté de penser à ce moment et je dois dire qu'etrangement je stresse... J'ai toujours été très à l'aise avec mon frère, aucune gêne, rien mais là... Bah c'est différent.

Daiki: ce qui est bien avec toi c'est qu'on sait quand il y a quelque chose qui t'ennuie.

Moi: hum...

Daiki: merci de me dire que je viens de parler seul.

Moi: ah pardon, j'écoutais pas.

Daiki: oui bah j'ai bien remarqué !

Il arrive à m'arracher un sourire qu'il me rend avant de m'embrasser sur la tempe.

Daiki: t'es quand même vachement plus belle quand tu souris.

Moi: dis que je suis moche quand je ne le fais pas !

Daiki: bah...

Je fais de gros yeux avant de le taper sur l'épaule ce qui a pour mérite de le faire se marrer. Je ne sais pas si je dois lui faire la tête ou lui faire la tête...

Daiki: bon au moins j'ai réussi à te faire penser à autre chose.

Moi: oui bah je suis pas sûre que tu puisses en être fier !

Daiki: toutes les victoires sont bonnes à prendre.

Je lui fais une grimace avant de m'apercevoir qu'on est arrivés dans le lycée Seirin. Rah ! Ça y est ça me reprend ! Je stresse comme une malade maintenant. Mon copain me donne une légère tape sur le haut du dos, chose qu'il fait depuis quelques temps maintenant pour me motiver ou dans ce genre là.

Daiki: bon tu parles avec lui et on rentre après. Je suis là au cas où.

J'acquiesce et entre dans l'enceinte de l'établissement. Ce qui est bien, c'est que je ne me rappelle plus du tout dans quel gymnase il s'entraîne. Je passe devant un mais n'entend aucun bruit, je passe devant un autre et là, contrairement au premier, j'entends des bruits de chaussures. Bon tentons le coup.
J'ouvre doucement la porte et à mon grand soulagement je tombe sur l'équipe de basket. Les gars sont en plein entraînement et ça a l'air assez crevant à première vue. Pris dans leurs exercices, aucun d'eux ne fait attention à moi sauf Riko qui a sûrement vu la porte s'ouvrir. Elle s'approche de moi alors que je me rends compte que mon frère n'est pas là, ce qui est étrange.

Riko: regardez qui est là. Comment tu vas ?

Moi: ça va. Désolée je vais pas déranger votre entraînement, je viens voir mon frère.

Riko: donc c'était bien une dispute entre vous deux, on se demandait ce qu'il avait. Il était plus bizarre que d'habitude.

Sa remarque a pour mérite de me tirer un sourire.

Moi: ça m'étonnerait pas.

Koganei: oh il y a Lya !

Les garçons s'arrêtent de s'échauffer et s'approchent de moi. Moi qui voulais faire juste un passage éclair c'est raté.

Huyga: tu es venue voir ton frère ?

Moi: on ne peut rien vous cacher. Je ne vais pas traîner d'ailleurs, je vais le voir, on discute et je rentre prendre une douche. J'ai fini mon entraînement et j'ai pas pu me laver avec tout ça. C'est pas contre vous évidemment.

Riko: t'inquiète pas, il devrait pas tarder. Il aide Kelya à ramener du matériel.

Au moment où elle termine sa phrase, le duo débarque avec des sacs dans les bras et d'autres matériels en tout genre. Mon frère fait de gros yeux quand il m'aperçoit avant de rapidement baisser la tête. Bon, je crois que ça n'a pas travaillé que moi.

Taïga: salut.

Moi: salut. On peut se parler ?

Taïga: ouais.

Il regarde sa coach qui lui donne son accord. J'ai bien l'impression que depuis mon arrivée je lui en fais voir de toutes les couleurs à elle aussi. Il faudrait que je m'excuse auprès d'elle un jour mais pas tout de suite.
Nous allons à part laissant les autres repartir à leur entraînement. Nous ne disons rien pendant quelques secondes avant que je décide de prendre la parole.

Moi: écoute Taïga, si je t'ai donné l'impression de ne pas penser à ta douleur à la mort de papa je suis désolée. Je sais qu'on en a tous les deux souffert mais à nos manières et tu t'es peut-être senti seul sur ce coup là. Je m'excuse si c'est ça mais tu n'avais pas à me reprocher d'avoir été longtemps avec maman, je n'y suis pour rien et tu le sais. Et puis...

Taïga: c'est bon arrête. Je sais je me suis comporté comme un con et je m'en veux. C'est moi qui aurais dû m'excuser mais c'est pas comme si tu m'en avais laissé le temps.

Moi: mouais... Peu convaincue.

Ma remarque a pour mérite de lui tirer un sourire.

Taïga: bref, excuse moi pour ce que je t'ai dit. Tu as raison sur tous les points mais j'ai pas envie d'en parler maintenant donc contente toi de mes excuses.

Moi: je vais faire oui mais oublie pas que je suis là, hein.

Taïga: t'inquiète. Bon faut que je retourne à l'entraînement.

Moi: ça marche. Ah si oui, faudra que tu t'excuses auprès de maman.

Taïga: ouais je sais.

Je lui souris en le saluant de la main avant de partir de son lycée. Mon copain m'attend mais on peut très bien voir qu'il s'ennuie. Il aurait quand même pu aller saluer son ancien camarade... Je souris et le rejoins. Le reste de la soirée sera sûrement mieux maintenant.

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