Partie I : le calme avant la tempête
Hello !
Je vous présente mon nouveau bébé, mes nouveau personnages, et ma nouvelle histoire ! J'espère que ça vous plaira, n'hésitez pas à me donner vos avis, aussi négatifs soient-ils, j'en ai besoin. Enfin bref, je vous prends pas plus le chou, et je vous laisse avec le premier chapitre ^^
Vendredi 12 Décembre- K
Sept heures tapantes, le réveil me tire d'un sommeil sans rêves. J'éteins rapidement l'alarme et saute du lit. C'est fou le pouvoir qu'a ce simple bruit strident sur mon humeur matinale. Je suis prêt à massacrer quiconque me brisera les couilles dans ce foutu centre. C'est la dernière saison, je me le suis juré. C'est pas une vie de tapiner à ce point avec les clients, les laisser nous traiter comme des chiens dans l'espoir qu'ils nous glissent des pourboires, se plier en deux pour exécuter de stupides desiderata...
Je dois réveiller Dave, sinon je sens qu'on va se faire engueuler dès le premier jour par un petit chef à la con bien trop sûr de lui, et ça risquerait de nous mettre tous les deux dans la merde. C'est presque un miracle qu'on se soit fait ré-embaucher cette année, avec le bordel qu'on a foutu en fin de saison l'année dernière...
Pas question d'être en retard, ou pas dès ce matin, quoiqu'en pense la baleine échouée dans le lit d'à côté qui me sert de meilleur ami. Je secoue sauvagement la montagne de muscles roulée dans la couette, avant de me prendre une énorme main dans la tête, suivie d'une flopée de jurons . Si il croit s'en sortir si facilement, il se fourre le doigt dans le cul jusqu'à l'œil. J'adresse un sourire machiavélique à la loque qui me tient compagnie, me gratte la gorge d'un air théâtral, et enfile mon pantalon avant d'imiter de ma voix rauque une minette en chaleur,comme cet abruti les aime.
– DAVIIIIIIIIIIIID. J'AI CHAUUUUUUD. ÔTE-MOI VIIITE CE STRIIING.
Ma technique semble porter ses fruits, puisque sa tête blonde émerge rapidement de l'édredon. Il m'assassine du regard avant de râler en me claquant les fesses.
– Un jour tu passeras à la casserole ma grosse, fais pas la maline.
– C'est une menace ?
– Une promesse, divine créature. Celle d'une nuit de folie avec un Apollon dans mon genre.
Mon ami s'extirpe enfin de son nid douillet, passe une main dans ses cheveux pendant que je lui jette un t-shirt dans la figure.
– Apollon ! Fais-moi le plaisir de te saper, j'ai pas envie de t'accompagner au commissariat quand tu te seras fait agresser par des skieuses en chaleur.
Il esquisse un sourire intéressé mais finit par enfiler le t-shirt au logo de la station, tandis que je referme la porte de notre clapier. Six mètres carré pour deux, telle est la vie de bohème qu'on vit aux rythmes des saisons, chaque année. Les joies du mono de ski, je suppose. Dave adore cette vie, ça lui convient parfaitement, mais je me lasse de plus en plus.
J'adresse un vague grognement aux trois blaireaux qui ont le malheur de me saluer, avant de m'écrouler sur une chaise au fond de la salle de réunion. Pamela Anderson s'affale à côté de moi, et promène déjà son regard d'homme affamé sur les saisonnières qui s'installent peu à peu autour de nous. Je tire ses longs cheveux de surfeur, amusé. Chaque saison, c'est le même cinéma. On pourrait croire que les combis de ski calment les phéromones, mais cet animal en rute opère été comme hiver.
– Bienvenue à tous, je me présente, Gabriel Garcia, je suis le chef d'activités cette année.
J'examine l'homme qui vient de prendre la parole, sur l'estrade. Brun, la trentaine, une silhouette athlétique, la peau tannée... il a tout du fidèle lèche-cul, ancien saisonnier monté en grade. Ce sont les pires, ces trous du cul se croient mieux que nous sous prétexte qu'un zéro différencie nos fiches de paie. Et puis de toute manière, je n'aime pas qu'on me tire du lit si tôt avant même le début de la saison. Il me reste encore trois jours avant de me faire envahir par des touristes un peu cons. Mon play-boy se tourne vers moi et nous échangeons un regard entendu ; c'est l'heure de commencer à le faire chier. Sept heure trente-deux, la machine infernale est en marche.
–...vous répartir sur les différentes complexes du centre. Les skieurs, vous suivrez Cathy, les autres ce sera avec moi.
Je souffle ostensiblement, il me pompe l'air. J'ai déjà du me retaper toute la visite du centre avec les nouveaux, j'ai du parler avec au moins deux personnes différentes en une matinée, je ne vais pas en plus écouter les sermons de Cathy sur la discipline et la serviabilité à toute épreuve avec les clients les plus casse-couilles. Même si j'adore Cathy, il y a des choses qu'on ne peut pas faire pour les yeux d'une femme, et ça en fait largement partie.
– Hum.
Blondie a interrompu le dictateur d'activités en se raclant bruyamment la gorge. Évidemment, toutes les nanas des premiers rangs lui ont jeté des coups d'œil avides, sauf quelques-unes, concentrées sur ce que raconte le général Franco. Celles-là doivent être encore plus chiantes que les sangsues affamées de sexe qui gravitent autour de mon meilleur pote.
– Monsieur...vous, là-bas, sur l'estrade. Est-ce qu'on bouffe aux mêmes heures que l'année dernière ? Non parce que le déjeuner à quinze heure c'était bien chiant, je vais pas vous mentir.
Sa déclaration est suive d'un murmure d'approbation, tandis que je renchéris d'une voix sombre destinée à effrayer tous les nouveaux.
– Surtout après s'être tapé des mioches qui braillent toute la matinée.
– Tu les prends au berceau toi ! Je préfère attendre qu'elles aient un peu de sein, me glisse David, alors que je lui décoche une taloche sur le crâne en réprimant un sourire.
Qu'il est con.
Le général soupire et prend un air faussement amusé.
– On s'arrangera pour que vous passiez au réfectoire avant. Allez hop ! Tout le monde au tableau d'affichage ! Les groupes sont affichés par niveau, avec le nom du moniteur juste au-dessus.
G.G nous congédie en tapant dans ses mains pour nous encourager à mouver nos carcasses vers ses stupides tableaux de mes deux.
Je dois grommeler quelque choses incluant un génocide de skieurs trop bronzés si un des saisonniers avait le malheur de presser son corps contre le mien dans la foule massée devant les tableaux d'affichage, car ma blonde préférée se lève en déclarant « se dévouer corps et âme pour ma cause perdue, se sacrifier pour voir quels lascars nous allions devoir traîner en milieu hostile ». Tu parles. Il va parader au milieu des gonzesses, décocher ses sourires charmeurs à tout va, jeter des regards passionnés plus efficaces que des grenades, et atteindre le cœur puis le corps de la moitié du complexe. Mâchoire carrée, orbite bleu azur, cheveux d'ange, la beauté du surfeur est presque écœurante. Parfaite, efficace, redoutable, j'ai l'habitude maintenant. Et puis de toute façon, tant qu'il ne ramène personne dans notre clapier, tout va bien. J'ai juste pas envie d'assister à un porno incluant ma blonde déchaînée du soir au matin, rien de plus normal. Et puis de toute façon, j'aime pas les gens. Et encore moins les saisonniers dans notre genre. Jeunes, beaufs, affamés. Exactement comme nous, je sais, mais j'les aime pas c'est plus fort que moi. Ils doivent trop me rappeler ma vie de merde. Parler de sexe, de neige et de ski toute la journée, c'est chiant. Je sais de quoi je parle, je fais ça depuis que j'ai six ans. Enfin, le sexe en moins. J'espère. Quoique, je connais Dave depuis le CP, et je suis presque sûr de m'être débarrassé des derniers lambris de mon innocence avec lui. Un animal en rûte, je disais.
Après quelques instants passés à jeter des regards plus noirs que mon trou aux deux couillons qui lorgnaient dans ma direction, ma blonde ramène enfin son divin fessier à mes côtés, l'air ravi.
– J'ai le groupe de ski freestyle ! Ils ont entre quatorze et dix-huit, adieu les marmots qui se pissent dessus !
–Je lui lance un regard faussement outré, et il se défend innocemment.
– Tu sais pas ce que ça fait d'être pris pour des latrines vivantes ! Ces démons s'étaient accordés pour me tuer l'année dernière, je vois pas d'autres options.
– Te réjouis pas trop vite, cervelle sous développée. Ces mômes là auront pas un trou dans a vessie, mais dans le cerveau. Tu te souviens qu'ado t'était encore plus con ?
– K ! Ils m'ont chié dessus putain ! Les ados, j'aurais qu'à les forcer à rester habillés jusqu'à la fin du cours, et à leur filer deux ou trois capotes !
Je me mords la joue dans l'espoir de ne pas éclater de rire en premier. Ce mec est dingue, il arrive toujours à se faire passer pour la victime, et c'est pareil avec les femmes. Quand tu l'écoutes, il se fait presque violer à chaque coin de couloir !
– Arrête de faire le difficile, une petit caca par-ci par-là c'est formateur, je glousse.
– Tu sais ce qui est vraiment formateur ?
Oui je sais, tête de gland. Quinze ans que je te pratique.
– Une nuit torride avec une belle blonde, tiens, en voilà une ! Fait-il en suivant du regard une nouvelle qui ne manque pas de rosir sous son œil appuyé. C'est fou l'effet qu'il a sur les femmes, c'est presque magique. Comme si il détenait la combinaison parfaite de cellules, d'hormones et de muscles pour attirer la quasi intégralité de la gente féminine !
– T'aurais dit un livre, je t'aurais pas cru.
–Ta gueule, tu sais pas lire K ! me rétorque la blondinette.
– Va te faire foutre par une armée de marmottes excitées, sombre connard, dis-je en tirant une dernière fois sa mèche avant de me diriger vers mon clapier dans l'espoir de replonger un peu.
– Au fait le zoophile ! T'es en snow freestyle cette année !
Je me retourne vers lui, roule des yeux en haussant les épaules pour bien marquer mon désintérêt total à cette conversation. C'est simple : j'en ai rien à carrer. Je fais une overdose de ski, snow, neige, montagne, froid, fondue... Quinze ans putain. Quinze ans qu'on me les brise avec les performances ou les chronos. J'en ai plus rien à foutre.
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