Le chat prit directement le taxi. Il se rendit au manoir de Luna, à son rythme. Rien de son plan originel n'avait fonctionné comme prévu. La voiture s'arrêta. Akari fut impressionné par la bâtisse. Il hésita à toquer mais le fit finalement. Un kitsune se trouvait aussi devant, il n'osa pas parler a la personne à coté de lui donc ils restèrent tous deux silencieux en se saluant d'un sourire forcé.
La porte s'ouvra en grinçant mais personne ne se trouvait derrière... Aucun signe de vie circulait dans le manoir... Le chaton et le le renard pouvaient entendre des larmes et des lamentations provenant du salon, mais personne ne vint les accueillir.
Mikuo entra et, après avoir entendu les pleurs, partit directement en direction des pleurs en devinant que c'était son amie qui déversait ses larmes.
Akari dit un pas a l'intérieur malgré la peur qui lui disait qu'il aurait dû donner la lettre à la personne à côté de lui. Le hall d'entrée était sombre mais impressionnant avec le lustre qui enveloppait le plafond par sa somptuosité. Il décida de suivre le second invité de Luna.
La louve était assise sur le banc près de son piano blanc qui était taché de sang ...Ses mains étaient entaillées de partout, des assiettes et des vases cassés étaient éparpillés sur le sol, comme son cœur qui avait été brisé deux fois par ce vil dragon. Des bouteilles de vin vides étaient posées sur la table basse en face du sofa et le chandelier était déjà à court de bougies. Luna était dans la pire phase de sa vie à présent. Sombrant de minute en minute dans un désespoir sans fin.
Mikuo était d'abord choqué vu l'état de Luna et de la pièce mais reprit vite ses esprits avant de se précipiter vers elle.
- C'est filmé, c'est pas possible ? sortit Akari pour essayer de se rassurer. Il se dirigea lentement vers la jeune femme. Il avait peur qu'elle puisse devenir agressive dans cette phase.
Le pâtissier l'avait prise dans ses bras et dit d'une voix qu'il essaya de rendre la plus calme possible - Pourquoi as-tu fait ça...?
Elle ne répondit pas. Puis elle posa doucement le couteau ensanglanté sur les touches du piano en essuyant ses larmes.
Par précaution Mikuo avait poussé le couteau hors de la portée de Luna et essaya de la réconforter
- Je suis là maintenant. Arrête de pleurer s'il te plaît...
Akari s'approcha du piano. Il décida de retirer délicatement les mains sanglantes de Luna pour les mettre autours de la taille du renard à neuf queues. Il décida en suite de jouer une berceuse à l'air joyeux. Luna avait sûrement besoin d'un peu de joie dans sa vie même si ce n'était qu'une mélodie. Il aurait préféré un violon pour jouer la musique, cet instrument rendait chaque note plus joyeuse d'après lui. Le piano résonnait dans la salle.
- Je.... Je sais plus quoi faire ...
La voix était froide et calme. La demoiselle pleurait encore malgré tout ça.
- Dis moi ce qui ne va pas au lieu de te mettre dans cet état.
En disant ça, Mikuo commença a lâcher quelques larmes, étant attristé par l'état des bras et du ton qu'elle utilisait pour parler, et qu'il n'appréciait absolument pas.
Akari décida d'arrêter de jouer. L'invitation était dans sa poche mais... il ne pouvait pas la donner. C'était Arc en tombant amoureux d'Aria qui avait rendu Luna comme ça. Elle n'avait donc rien dit à son ami d'enfance ? Il regarda le couple, puis décida de faire demi-tour. Le jeune homme ne voulait plus que Luna souffre pour cette histoire futile de triangle amoureux. Avant de quitter la salle l'acteur dit à l'ami de Luna sans même poser les yeux sur lui.
- C'est un problème de triangle...
Cette phrase faisait écho dans la pièce, la rendant inhumaine pour le kitsune. La louve ne voulait pas le voir partir.
- Akari ... Reste s'il te plaît...
Mikuo ne comprit pas ou il voulait en venir a propos du triangle mais pour le moment il n'aimait comment les choses tournaient.
- Pourquoi faire ? Je t'ai sûrement donné de l'espoir pour rien... Je m'en veux de t'avoir mis dans cette histoire...
Il quitta définitivement la pièce.
- Je...
La louve tremblait et pleurait encore plus ... Rien que de vouloir tout avouer ... Elle voulait que deux choses : mourir et se venger.
En voyant la réaction de Luna à cette question, Mikuo décida de ne pas insister.
- C'est pas grave si tu ne le dis pas... Juste, viens me voir si quelque chose te pose un souci. Je suis là à présent.
- Attends ... J-Je vais le dire ...
- Non...Je ne veux pas te forcer, surtout si ça empire les choses...
Mikuo serra Luna plus fort tout en lâchant une larme.
- Non je vais le dire !
Elle insista pour se libérer de ce poids.
Mikuo hésita d'abord puis laissa parler Luna vu qu'elle y tenait tellement.
- Tu vois ... Le dragon qui était venu au restaurant ..?
- Oui...
- Je-Je l'aime mais... Il ne veut pas de moi. Et deux fois d'affilée... Je me suis fait refuser. Pourtant j'ai tout fait pour lui. Je l'ai hébergé, je lui ai fait plaisir... Et pourtant il préfère mon amie qui ne veut pas de lui. Je ne comprendrai donc jamais les relations amoureuses..." Elle serra Mikuo très fort en pleurant encore plus.
Mikuo commença maintenant a comprendre cette histoire de triangle mais pour le moment il préféra se concentrer sur Luna. Il lui dit d'une voix rassurante :
- Je suis désolé pour toi Luna... Je suis sûr que c'est un malentendu ou quelque chose dans le genre...
- Non ce n'en est pas un .... Je l'ai embrassé. Sans me contrôler. Mais il ne voulait pas de moi. Il m'ignorait quand Aria était avec nous... J'en ai marre de souffrir.
La demoiselle serrait son ami plus fort.
Mikuo n'arrivait plus a trouver quoi dire ce qui le fit stresser un peu. Il essayait de juste la soutenir. - Je suis là maintenant, ne t'inquiète pas... Je te protégerai s'il le faut.
- ... Tu n'a pas changé depuis toutes ces années ... Toujours aussi agréable ...
Luna se blottit contre lui ; elle ne pleurait plus.
- Merci... Je te préfère quand tu es joyeuse et que tu souris.
Mikuo était encore un peu déstabilisé à cause des blessures qu'elle s'était fait.
- Viens avec moi je vais m'occuper de tes blessures.
- D'accord Mikuo ...
Il l'amena Luna la ou elle rangeait ses outils de soin et fit tout le nécessaire pour qu'elle aille mieux au plus vite.