Chapitre 1
Coincée dans ce corps
Qui me dégoûte
Il faut être fort
Ou manger de la soupe
Oui bon vous m'excuserez, mais la poésie n'est pas mon fort ! Je préfère le maquillage, c'est plus féminin.
Enfin bref, je me présente, Vénus, déesse de la beauté et de l'amour, coincée dans le corps d'un ado de 15 ans. Non parce que jusque là tout va bien, mais en plus il fait 1m60, est musclé comme un mikado et a le style indéfini, mais VRAIMENT indéfini. Je vous parle même pas de la coiffure...
Ne croyez pas que je n'ai jamais essayé d'arranger ça, j'ai TOUT essayé, rien n'a marché... Vous savez ce qu'on dit : Chassez le naturel il revient au galop. Quoique dans ce cas-ci il s'agit plutôt de : Chassez la mocheté, elle revient au galop.
Surtout que son esprit et le mien, on est en conflit en permanence ! Bah oui, parce que me mettre dans un corps inoccupé aurait été trop sympa, il fallait me mettre dans un corps déjà occupé par une âme ! Nan mais je vous jure,...
Une voix me sort soudain de mes songes.
— Antoine ! Il faut dormir la nuit !
Oh non, voilà cette pimbêche de prof de math... Qu'est-ce qu'elle me demande cette fois ? Voyons voir au tableau : Oh par moi-même ! Une équation !
— Alors ? J'attends la réponse !
Rhoooo, c'est qui la prof de math de nous deux ? Nan mais parce que là, à force de me poser des questions, je commence à avoir des doutes !
— Trois ! me souffle une voix à côté de moi.
Oh mon sauveur ! Ou plutôt ma sauveuse !
— Heu je dirais trois... risqué-je.
Bah tiens, voilà qu'elle fait son visage de constipée, je suppose que c'était donc la bonne réponse, il faudra vraiment que je lui dise d'arrêter de faire ça ! C'est très mauvais pour les rides.
Tout à coup, le bruit rassurant de la sonnerie me remit de bonne humeur. MANGER ! Oui parce que être dans le corps d'un autre à au moins un avantage, je peux manger autant que je veux sans être inquiétée de grossir vu que ce n'est pas mon corps ! Ahlala, vive moi !
Hein ? Oui, je sais, la modestie est morte depuis longtemps avec moi, mais ce n'est pas de ma faute, je n'ai jamais demandé à être naturellement belle !
— T'étais vachement dans les nuages tout à l'heure, tu pensais à quoi ?
Ah ma sauveuse ! Alicia. Bon c'est pas un prénom aussi beau que Vénus mais elle est drôlement maligne comme petite.
— Oh je ne sais plus trop, à comment m'évader de ce corps peut-être...
Elle rit. Non mais ! Je ne suis pas un clown ! Elle rigole vraiment pour rien ma foi !
— C'est drôle, d'autant que tu le dis avec tellement de sérieux !
Et c'est reparti ! Pourquoi est-ce que personne ne me croit quand je dis que ce n'est pas mon corps ?!
Après avoir englouti deux barres chocolatées et une gaufre, la sonnerie retentit à nouveau, sonnant la reprise des cours.
Alors voyons voir, qu'est ce que j'ai comme cours déjà ? Oh non... néerlandais. Je vous avais déjà dit que j'avais mené une guerre pour détruire cette langue ? Si si ! Tous les dieux étaient du même avis que moi ! Enfin tous sauf une... Minerve ! Je ne l'ai jamais aimée ! Cette fi-fille à papa qui a toujours tout ce qu'elle veut ! Alors évidemment, Madame trouvait que le néerlandais était une langue essentielle donc Jupiter a ordonné qu'on ne l'anéantisse pas.
L'ironie du sort est que je me retrouve à apprendre une langue que j'ai essayé d'éradiquer...
Mais pourquoi inventer des langues aussi moches et gutturales ? Impossible d'être glamour ET de parler néerlandais ! Oh et ne me parlez pas d'allemand, c'est bien parce qu'elle descend du latin que cette langue est toujours là !
Sinon où en étais-je ? Ah oui ! Le cours de néerlandais. Je décide de laisser intentionnellement l'âme du corps prendre le dessus pour que je n'aie pas à souffrir de rester éveillée durant ce cours.
Une fois le cours terminé, je n'ai aucun mal à reprendre le dessus. Suive à la plus grande peine un autre cours de math et un cours de français... Heureusement, la journée vient ENFIN de se terminer, plus qu'à rentrer à la maison, enfin à la maison mortelle !
Je marche jusqu'à chez moi, soupe, me change, et vais me coucher.
Le lendemain, je répétai ma rengaine matinale en déplorant l'interdiction de mettre du maquillage que m'avait imposé ce corps. Stupides critères de beauté masculine !
Une fois devant l'école, j'attends devant la statue de trois femmes rieuses. Symbole du fait que l'athénée était précédemment un internat pour jeunes filles, bah oui, autant pousser le cynisme jusqu'au bout !
Je sens soudain quelque chose pointer dans mon dos. Je me tourne, surprise ( petite parenthèse, vous comprendrez que j'utiliserai TOUJOURS le féminin pour me décrire, parce que ça va un moment ces règles sur : le masculin l'emporte toujours sur le féminin, mais imaginez un instant la vie sans nous, femmes, que tout serait insipide !), mais rien.
Mais que faisaient mes amies ?! Elles en mettaient du temps ! Si seulement j'étais encore une déesse...
À nouveau je sens quelque chose pointer dans mon dos, je me retourne plus vivement mais ne vois toujours rien.
Si c'était une blague, ça allait sûrement terminer en tirage de cheveux ! Et autre avantage de corps ridicule : il est moins aisé de lui tirer les cheveux.
8h10 sonne. Toujours personne. Mais par moi-même, que faisaient-elles ?! Elles n'avaient jamais été autant en retard toutes les trois en même temps !
Je sens ENCORE pointer dans mon dos, je me retourne, à deux doigts de me dire que tout ça, c'était peut-être dans ma tête, comme ce que la psychologue - que mes parents m'avaient obligé à aller voir - me l'avait si bien dit ( encore une sage petite descendante de Minerve qui pensait que l'esprit primait sur le corps. HA ! Raisonnement typique des déesses moches ! ).
Mais alors que je me mets à remettre mon esprit en question, l'une des statues de femmes bouge, empoigne mon cartable et me soulève du sol.
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