XXV - Hospitalité
Épuisés, les Dragons se posèrent dans des plaines au Sud de Valmont, dans ce qu'ils appelaient le Vide. Ici, il n'y avait pas d'habitation, pas de plantations, simplement des terres inoccupées, laissées à l'abandon pour délimiter les villes. Les voyageurs s'y arrêtaient pour camper, d'autres s'y perdaient et jadis, des combats y avaient lieu.
En se posant, les deux bébés se laissèrent tomber à plat ventre dans l'herbe trempée. La pluie s'était arrêtée et les nuages sombres menaçaient encore, cependant, l'orage s'était dissimulé.
Natanaël confia les deux petites filles à Harold et s'empressa d'aider Hervos et Maria à descendre. La pauvre se laissa tomber dans ses bras, poussant un cri de douleur, mêlé à des sanglots. Hervos la soutint d'un côté, et Natanaël de l'autre, ils avancèrent ainsi, l'empêchant de poser son pied à terre pour éviter de souffrir à nouveau.
— Trouvons-nous un abri pour la nuit, déclara Natanaël.
Ils se logèrent dans une grotte humide, sombre et peu profonde pour se reposer. Ils déposèrent Maria contre la roche, prenant soin de lui tendre la jambe. Elle colla sa tête contre la pierre, le contour des yeux rouges.
— Je souffre trop... pitié, aidez-moi... supplia-t-elle.
— Éloignez les filles, ordonna Hervos d'une voix monocorde.
Aeria et Harold emmenèrent les filles vers les Dragons, là où elles ne pourraient voir leur mère. Hervos et Natanaël restaient accroupis près de Maria, cherchant une solution pour la soulager. Hervos avait du sang plein le visage, malgré la pluie, cela n'avait pas servi à tout nettoyer et une bosse sur le front le faisait souffrir, son nez était cassé néanmoins il s'en sortait bien malgré la migraine puissante qui l'animait.
— Remettez ma jambe en place, bafouilla Maria les dents serrées.
— Mon amour...
— Faites-le ! l'interrompit-elle.
Hervos jeta un regard à Natanaël. Il ne lui fut pas difficile de lire dans le regard de son ami, toute la crainte qui l'habitait. Natanaël connaissait la douleur de voir la femme qu'on aime souffrir ou bien mourir et le fait qu'Hervos le vivait en ce moment même le touchait profondément. Il s'était promis qu'il n'arriverait rien à sa famille. Il était déçu, en colère, frustré.
— Je vais le faire, grommela Natanaël.
Hervos tint la main de sa femme, déposa des baisers sur celle-ci et la regardait droit dans les yeux tout en lui murmurant des paroles rassurantes. Natanaël saisit la jambe de Maria, une main au niveau de sa cuisse, la seconde sur le mollet. Il remboita l'os brusquement, sans la prévenir. Elle serra la main d'Hervos et poussa un long hurlement de plainte, se tortillant de douleur. La couleur de sa jambe était inquiétante, sa peau devenait noire, ce qui n'annonçait rien de bon. Natanaël termina par lui refaire un garrot afin d'éviter une trop grosse perte de sang.
— Il nous faut trouver de l'aide rapidement, souffla Natanaël.
— Ça va aller, ça va aller... tentait de se convaincre Hervos.
— Je suis fatiguée pour ce soir, avoua Maria.
Natanaël hocha la tête. Il se releva, le dos douloureux, ce qui lui valut une grimace. Finalement, il rejoignit Aeria, Harold et les filles. La petite Camille dormait dans les bras d'Harold et Theodora gardait la main d'Aeria dans la sienne, tout en caressant, de son autre main, Filërys qui dormait à point fermé, épuisé.
— Maman va mal... souffla la petite fille en gardant ses yeux rivés sur le Dragon.
Natanaël humecta ses lèvres et croisa le regard d'Aeria. Il hocha simplement la tête pour lui faire comprendre que son état était en effet très préoccupant.
— Harold, peux-tu ramener les filles à leur mère s'il te plaît... marmonna Aeria sans même lui jeter un regard.
Ce dernier prit la main de Theodora et les ramena à la grotte quelques mètres plus loin. Natanaël croisa les bras, se mordillant les lèvres, les yeux dans le vague, probablement perdu dans ses pensées. Il se sentait également fatigué, le poids qu'il avait pris sur le dos lui avait probablement brisé des côtes et une sensation de brûlure intense ne le quittait plus.
— Nous devrons trouver de l'aide en ville, commença Aeria en laissant glisser sa main sur les écailles vertes d'Hystërys.
Le jeune Dragon dormait, recroquevillé sur lui-même, légèrement blessé.
— Nous le ferons, rétorqua Natanaël.
— Elle s'en sortira ? demanda Aeria en relevant la tête vers lui.
Il lui jeta simplement un regard en biais, il semblait fermé, froid et distant, cependant, ce n'était pas le moment pour s'en préoccuper.
— Elle, oui peut-être. Mais sa jambe... si elle n'est pas coupée rapidement, la gangrène se chargera du reste.
Aeria ferma les yeux, posa sa main sur son front et poussa un profond soupir. Une vive angoisse réapparue au creux de son coeur, elle commença à respirer fort, à ne plus contrôler ses tremblements ni même ses émotions. Elle tourna le dos à Natanaël, serra sa poitrine et tenta de se calmer. Elle inspira par le nez, expira par la bouche.
— Esprits du ciel, venez à moi... Esprits de la Terre, écoutez-moi... Entendez mon appel, aidez-moi à trouver la voie et à ne plus jamais avoir peur du noir...
Cette prière interpella aussitôt Natanaël, ce qui le renvoya brusquement dans de lointains souvenirs.
Sa femme était assise au coin du feu, les mains jointes l'une à l'autre. Elle se balançait lentement d'avant en arrière, fixait les flammes de ses beaux yeux verts. Elle répétait, doucement, à voix basse, cette étrange prière.
Natanaël l'avait surprise, sans un mot, il s'était avancé vers elle et lorsqu'il avait posé sa main sur son épaule, elle avait sursauté et s'était brusquement retournée vers lui, une dague à la main. Il avait levé les siennes, et reculé d'un pas.
— Gorgia, que t'arrives-t-il ? s'était-il inquiété.
En le reconnaissant, elle avait laissé ses épaules s'affaisser tout en poussant un profond soupir et laissé tomber le poignard sur le sol. Elle avait secoué la tête et attrapé son visage entre ses mains. Natanaël s'était accroupi afin de sonder son regard, cependant, elle l'évitait.
— Regardes-moi...
— Laisses-moi, s'il te plaît...
— Dis-moi ce que tu récitais, avait-il insisté.
— Rien du tout, tu ne comprendrais pas.
— Je peux toujours essayer.
Elle releva ses beaux yeux embués de larmes vers lui, avait pris sa main dans la sienne et l'avait serré de toutes ses forces.
— J'ai peur, Natanaël... avait-elle murmuré comme un secret.
— Nous avons tous peur.
C'était peu de temps avant la Guerre du Feu, avant sa mort brutale et traumatisante.
— Mais je vois des choses... et je sens que ces choses vont se produire.
— De quelles choses parles-tu ?
Des larmes salées roulèrent sur les joues roses de la jeune femme.
— Je fais des cauchemars, tous les soirs et je vois cette femme brûler vive et je ressens tout, tout ce qu'elle a ressenti... et je vois ces Dragons, qui ont toujours fait confiance, et qui se sont toujours trompés... nous n'aurions jamais dû les approcher Natanaël. Nous allons causer leur perte.
Il l'avait toisé, avec empathie, cependant, il peinait à comprendre où elle voulait en venir. Peut-être que le viol qu'elle avait subi l'avait mené à une certaine démence, un traumatisme impossible à guérir.
— Tout ira bien, je te le promets. Tu n'es pas obligée de venir avec moi, laisses-moi régler cela, avec mon père. Tu es enceinte, tu dois te reposer et...
— Je veux le tuer, Natanaël ! Je veux récupérer les oeufs de Dragon, je dois le faire... Thearsis me l'a demandée.
Natanaël avait froncé les sourcils, interloqué.
— Elle te l'a demandée ? Avait-il répété sans cacher son étonnement.
— Je l'entends parler... je t'assures, comme si sa voix s'infiltrait dans mon esprit...
Elle avait posé son doigt tremblant sur sa tempe, fixant son époux, les yeux grands ouverts, l'air terrifié.
— Gorgia...
— Tu me prends pour une folle...
— Non, bien-sûr que non !
— Alors écoutes-moi bien, avait-elle repris l'air grave.
Elle avait saisit son visage entre ses deux mains, sans le lâcher des yeux.
— Promets-moi de ne jamais mourir, promets-moi de toujours te battre. Tu devras protéger ces oeufs comme tu m'as protégée moi. Tu devras protéger les Dragons et tu devras absolument protégée les autres femmes, comme moi...
— Les autres femmes ? Avait-il interrogé.
Elle lui avait alors adressé un faible sourire, puis déposé un doux baiser sur ses lèvres.
— Un jour viendra, où une autre femme portera les cheveux de Feu, comme les miens, comme ceux de cette femme dans mon rêve... Tu dois protéger leur existence et ne cherches jamais à te venger. La mort engendre la mort.
— Tu me parles comme si tu allais mourir alors que...
Elle avait aussitôt posé son doigt sur ses lèvres pour le faire taire.
— Je me confie simplement à toi, mon amour. S'il te plaît, écoutes-moi simplement, peu importe si mes propos te sembles farfelus. Ecoutes-moi...
— Je t'écoutes.
— Aeria ? appela Natanaël.
— Esprits du Ciel, venez à moi... Esprits de la Terre, écoutez-moi...
Il posa sa main sur son épaule, elle sursauta et se tourna vers lui. Elle releva la tête pour sonder son regard. Elle pleurait et semblait terrifiée.
— J'ai peur, Natanaël. J'ai l'impression que les gens autour de moi meurent, je suis un fardeau, je suis un poison... je... j'ai peur...
Il la toisa un instant, la sensation de revoir sa défunte épouse face à lui. Finalement, il l'enlaça. Elle colla sa tête contre son torse et sanglota silencieusement. Natanaël regardait droit devant lui, les bras autour d'Aeria, perdu dans ses souvenirs, des questions plein la tête.
Ils passèrent la nuit dans la grotte, Hervos ne ferma pas l'œil, il préféra veiller sur sa femme de peur de la perdre. Aux premiers rayons du jour, ils réveillèrent les Dragons et quittèrent les lieux. L'orage était passé, le soleil perçait quelques nuages mais le ciel restait gris et menaçant.
Le voyage à dos de dragon fut beaucoup moins exaltant que les premières fois pour Aeria comme pour Natanaël. Pour Harold, c'était toujours aussi terrifiant. Les bébés ne volaient pas très haut, alors il était nécessaire d'éviter de survoler les grandes villes pour ne pas se faire repérer.
Ils purent cependant profiter de beaux paysages, en passant par les falaises en plein milieu de l'océan, lesquelles étaient habités par de nombreux oiseaux et allant juqu'aux grandes collines d'Edhard. C'est d'ailleurs ici qu'ils s'arrêtèrent. Les Dragons furent laissés dans les collines, cependant, ils ne comprenaient pas.
En effet, lorsqu'ils tentaient de continuer le chemin à pieds, les créatures les suivaient docilement.
— Vous devez rester là ! Nous reviendrons vite vous chercher, c'est promis... souffla Aeria.
Filërys pencha la gueule d'un côté et son frère de l'autre.
— On ne vous abandonne pas...
Un sifflement provint du fond de la gorge de Filërys, cependant, ils comprirent qu'ils ne pouvaient les suivre. Lorsqu'ils reprirent la marche, le coeur d'Aeria se fendit en entendant les bébés pousser de faibles plaintes, comme des pleurs, comme s'ils avaient peur de se séparer de leur famille. Elle se conforta à l'idée que cela ne durerait que peu de temps.
Hervos portait sa femme, mais la route était plus ou moins inclinée, ce qui le fatiguait relativement vite. Le pauvre n'avait que peu dormi, il se faisait beaucoup de mouron pour elle. Il ne lui restait plus que ses filles et sa femme, il ne survivrait pas s'il les perdait toutes les trois, même avec Natanaël à ses côtés.
Ils avançaient à un rythme plus ou moins régulier, dans des vallées sinueuses. Malgré les épais nuages, il faisait encore chaud et l'air était très humide, ce qui ne les aidait pas à respirer convenablement. Harold ouvrait la marche avec Theodora à côté de lui et la petite Camille qui dormait dans ses bras quand Aeria était à côté d'Hervos. Natanaël restait à l'écart, il s'arrêtait régulièrement, la main soutenant ses côtes, le temps de reprendre sa respiration.
Lorsqu'il s'arrêta une énième fois, il grimaça et se redressa doucement, tout en reprenant son souffle, la main sur les côtes. Aeria regarda autour d'elle, puis derrière elle et rejoignit rapidement Natanaël en le voyant en souffrance.
— Avez-vous besoin d'aide ?
— Non, c'est bon, je vais bien, grogna-t-il.
Il relâcha ses côtes et reprit aussitôt sa marche l'air de rien, Aeria à ses côtés.
— Vous ne me dites pas tout, constata-t-elle.
— Gardons notre souffle pour les kilomètres qu'il nous reste à faire.
— Est-ce que vous m'en voulez ? Nous étions si proches et à présent... je vous sens distant.
Il secoua la tête et tenta de se concentrer sur sa trajectoire.
— Ce n'est pas le moment de parler de cela, Aeria.
— Je vois, répliqua-t-elle légèrement vexée par ce rejet, vous apportez votre aide à tout le monde, probablement dans l'espoir de vous repentir de vos actes passés puis lorsque quelqu'un vient à vous, s'inquiète pour vous... vous le repoussez. Vous le faites constamment.
Natanaël ne rétorqua rien, il enjamba un morceau de bois et se concentra sur sa trajectoire. L'endroit était verdoyant, des insectes virevoltaient dans les airs, des abeilles butinaient des fleurs, des papillons volaient ici et là. Des montagnes étaient visibles au loin, tout comme la mer et son horizon infinie.
— Un jour Natanaël, à force de repousser les gens qui vous entourent, vous vous retrouverez seul.
Elle prit de l'avance et le laissa à la traine. Natanaël l'observa s'éloigner, les lèvres retroussées. Il pouvait comprendre son agacement, avant que Lauan ne vienne tout briser, ils étaient proches, dormaient ensemble chaque soir et profitaient de l'un et de l'autre, dans un plaisir partagé fait de chair et de caresses.
Après plusieurs heures de marche interminable, ils s'arrêtèrent dans une auberge, près d'Edhard. L'intérieur était plus ou moins sophistiqué, des voyageurs prenaient un verre et se sustentaient sur les tables rondes prévues à cet effet. Le petit groupe s'avança vers le comptoir au milieu de la pièce, sous l'oeil curieux des résidents, remarquant l'état inquiétant de Maria.
— Nous avons besoin d'aide, souffla Hervos à la jeune femme au comptoir.
Natanaël avait pris le relais et portait dorénavant Maria.
— Nous n'avons pas de médecins ici et...
— Justement, n'alertez personne, l'interrompit Hervos.
Elle les regarda un à un, hésitante.
— Combien vous me payez ? lança-t-elle avec arrogance.
Hervos enfonça ses mains dans ses poches pour sortir quelques pièces d'or qu'il déposa sur le comptoir. La femme les compta une par une puis releva ses yeux bruns vers lui.
— Ce n'est pas assez ça m'sieur.
Hervos jeta un regard à ses camarades. Ils fouillèrent leurs poches, Harold donna le reste de ses pièces et Natanaël également.
— Je veux aussi le bracelet de la dame, reprit l'aubergiste en parlant du bracelet que portait Maria.
Hervos se pinça les lèvres, agacé, néanmoins, il prit le bracelet de sa femme qu'il tendit à leur interlocutrice. Elle leur demanda par la suite de la suivre à l'étage. L'escalier se trouvait à la gauche du comptoir. Ils traversèrent le couloir qui donnait sur la salle principale en contrebas et se virent offrir deux chambres plutôt vides ; un lit deux places en bois abîmé, une armoire et un bureau sans chaise. Ils déposèrent Maria dans la première chambre, sur le lit. Elle transpirait à grosses gouttes, son teint était pâle, elle semblait mal en point.
— Connaissez-vous quelqu'un qui pourrait nous aider ? demanda Natanaël.
La jeune femme restait à l'entrée de la chambre, visiblement horrifiée par l'état de la jambe de Maria.
— Je connais un médecin, mais il faudra le payer cher pour l'intervention que cela va demander.
— On vous a donné tout ce qu'on avait... souffla Harold.
— Dans ces cas là, débrouillez-vous.
Elle leur tourna le dos, s'apprêta à sortir de la pièce quand Aeria la retint.
— Non, attendez !
Elle se retourna vers elle, un sourcil haussé.
— Si je vous donnais une écaille de Dragon ? Cela vaut bien plus que cent pièces d'or...
Natanaël lui jeta un regard outré. Cependant, il fallait sauver Maria. La femme releva le menton, légèrement hautaine et sembla réfléchir un instant.
— Très bien, apportez-moi l'écaille de Dragon afin que je vérifie que ce n'est pas un mensonge et ensuite, nous verrons pour aider votre amie.
Elle les laissa seuls, au moment où la porte se ferma, tous les regards se braquèrent sur Aeria qui se dirigeait déjà vers la sortie.
— Vous n'êtes pas sérieuse ?! s'offusqua Natanaël.
Lorsqu'il voulut la retenir par le bras, elle se retourna brusquement vers lui, se retirant de son étreinte par la même occasion.
— Si nous ne faisons rien, elle mourra ! s'exclama-t-elle. Alors ne commencez pas à me faire la morale, je fais de mon mieux pour que tout le monde reste sain et sauf.
Theodora se mit à pleurer, se blottissant contre sa mère et Hervos baissa simplement les yeux.
— Aeria, il y a d'autres solutions que de donner une écaille de...
— Dites-moi, l'interrompit-elle, dites-moi quelle autre solution vous avez.
— Ne soyez pas arrogante comme cela, grommela-t-il.
— Si Maria est dans cet état, c'est de ma faute, alors je réparerai mes erreurs. Ce n'est qu'une écaille de Dragon, Natanaël, je ne lui offre pas sa vie.
— La dernière fois que vous avez fait cela, mon père est revenu d'entre les morts.
Aeria tourna les talons et ouvrit la porte, elle quitta bien rapidement l'auberge, car la route était longue pour rejoindre les Dragons. Natanaël gardait ses lèvres retroussées puis dévisagea Harold lorsqu'il le bouscula pour sortir à son tour afin d'accompagner Aeria.
L'ancien roi des Landes serra les poings, afin de se contrôler et surtout, ne pas songer à se jeter sur Harold pour rester auprès d'Aeria. La savoir loin de lui, avec un autre homme, réveilla en lui une sensation étrange de jalousie, cependant, sa fierté le poussa à rester à l'auberge pour ne pas abandonner son ami de longue date et ceux qui étaient sa famille dorénavant.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top