XVIII - Naufragés

Anastasia n'avait jamais vu de Dragons de ses propres yeux. Alors le jour où ce fut le cas, tout sembla se passer au ralenti. D'abord, la prière d'Amélia prit fin, puis le rugissement du Dragon parvint jusqu'à ses oreilles. Ce rugissement brisa le silence glaçant de l'Océan impitoyable contre lequel ils venaient de lutter.

Puis, à travers la lueur des flammes au dessus de l'eau et sur les débris des navires, elle aperçut, dans le ciel, agrémenté par la lumière de la lune, une masse épaisse, aux grandes ailes triangulaires et légèrement translucides fondre sur l'eau.

La créature plaça ses serres en avant, ses yeux bleus perçaient la nuit et ses écailles vertes semblaient scintiller. Il plongea littéralement sous l'eau, ce qui remua la mer et ses blessés avant d'en ressortir fièrement quelques secondes plus tard, deux corps entre ses pattes griffues.

— Vite, ramons ! s'exclama Amélia en prenant les rames.

Anastasia suivait la créature des yeux, la bouche entrouverte, ébahie.

— Anastasia ! gronda Amélia. Dépêchez-vous, nous devons regagner cette Terre !

Elle cligna plusieurs fois des paupières, humecta ses lèvres devenues sèches, avec cette pointe de sel laissée par l'océan. Elle rama avec la reine et elle ne s'arrêtèrent que lorsque la barque toucha le rivage. Cela dura près de deux longues heures, à ramer, ramer, ramer... à s'acharner contre le courant, contre la force de l'eau et de son immensité, pour enfin gagner la terre ferme.

Lorsque ce fut le cas, Anastasia posa ses pieds dans le sable frais et se dégourdit les bras, les jambes. Elle s'étira même le dos puis regarda autour d'elle. Difficile d'y voir grand chose, il faisait trop sombre malgré les reflets de la lune. Une faible pluie continuait de tomber en continue.

Elles avancèrent, les pieds s'enfonçant dans le sable, à la recherche de leurs amis qu'elles trouvèrent quelques minutes plus tard, en bout de plage, près de rochers sur lesquels l'océan s'échouait. Amélia releva sa robe et courut en direction des deux corps inertes, alors la jeune femme la suivit.

Lorsqu'elles s'approchèrent d'eux, le Dragon qui restait couché non loin de là redressa son immense gueule, ce qui tétanisa la guerrière. La créature laissa un long râle menaçant résonner dans le fond de sa gorge alors qu'Amélia se laissa tomber à genoux près du corps de son fils, Natanaël.

Sa tête était tournée sur le côté, ses vêtements trempés, et partiellement en lambeaux. Elle posa sa main sur son visage froid et le tourna vers elle, les lèvres tremblantes sous l'émotion.

— Je t'en conjure, réveilles-toi, mon fils...

Anastasia, tout en fixant la créature qui ne la lâchait pas des yeux, s'avança très lentement et s'agenouilla près du corps d'Harold. Le dragon finit par lâcher l'affaire et se recoucha correctement. Il n'était pas difficile de sentir sa chaleur même à quelques mètres de là, ce qui en était réconfortant, après tant de temps passé sous l'eau glaciale.

Lorsqu'elle tourna Harold sur le dos, elle eut un mouvement de recul en remarquant l'état de son visage. Le pauvre était couvert de brûlures. Le côté droit de son faciès était calciné, sa peau semblait avoir fondue, elle était à vif, tout comme son cou et son épaule.

— Par tous les Saints, Harold... souffla-t-elle.

Natanaël était brûlé lui aussi, son bras gauche avait souffert des flammes, une partie de sa jambe n'y avait pas échappé non plus.

La jeune guerrière releva la tête vers la créature qui avait fermé ses yeux. Lorsqu'elle respirait, le son rauque de son souffle venait perturber le chant des vagues, sa chaleur hérissait les poils.

Quelle créature incroyable c'était, elle n'en croyait toujours pas ses yeux. Abasourdie par tant de beauté et clémence. Elle se releva et s'avança doucement vers Filërys, ce dernier releva sa gueule lorsqu'il la vit s'approcher mais demeura couché, à l'observer de ses yeux bleus, identiques à ceux de son frère.

Anastasia posa un genou à terre, ses mains sur le second puis baissa la tête en signe de respect.

— Je ne sais par quel miracle tu as entendu la prière de la reine... je te remercie de leur être venu en aide. Tu es un cadeau du Ciel et de la Terre.

Après ces paroles que la bête sembla écouter attentivement, Anastasia se blottît contre Harold et Amélia resta auprès de son fils. La nuit, la fatigue, et l'adrénaline qui disparaissait les emportèrent dans un sommeil léger mais suffisant pour durer jusqu'au petit matin, réchauffés par la chaleur du Dragon.

Lorsque le cri d'une mouette lui fit ouvrir les yeux, Anastasia mit un temps avant de comprendre où elle se trouvait. Elle s'appuya sur ses coudes et remarqua que le Dragon venait tout juste de croquer l'une de ces mouettes. Puis la toux de Natanaël lui fit poser son regard sur lui.

Amélia le redressa légèrement, il cracha de l'eau puis grimaça tout en s'étirant légèrement. Il ouvrit difficilement ses paupières, les lèvres gercées, les cheveux emmêlés par le sel de la mer. Sa mère l'aida à s'asseoir, alors il leva doucement son bras pour en découvrir son état et ses brûlures qui semblaient le faire terriblement souffrir. Ensuite, Natanaël porta son attention sur Harold, toujours inconscient.

Il s'agenouilla tout en poussant un grognement de douleur, une douleur qu'il préférait ignorer comme à son habitude puis posa ses mains sur la poitrine abîmée de son nouvel allié. Anastasia resta assise dans le sable, l'observant sans un mot.

— Bon sang, Harold... grommela Natanaël d'une voix enrouée.

— Va-t-il se réveiller ? demanda Anastasia.

Natanaël lui jeta un regard, ce qui fit soudainement battre le coeur de la jeune femme plus vite, chose qu'elle ne montra guère.

— Je ne suis pas un Saint, je n'y connais rien, gronda-t-il.

Le mugissement du Dragon fit se redresser Natanaël, qui, doucement, se retourna vers la créature. Ses yeux s'ouvrirent en grand et un faible sourire étira ses lèvres. Il se releva malgré sa jambe et boita jusqu'à la bête.

— Filërys... souffla-t-il.

Anastasia ne pouvait y croire, le Dragon pencha sa gueule sur le côté tout en considérant Natanaël. Sa queue gigotait derrière son énorme corps et ses ailes semblaient frétiller, comme si l'animal était heureux.

Lorsque Natanaël tendit sa main, la créature n'hésita pas une seule seconde à coller son nez contre sa paume. Impossible pour lui de ne pas se rapprocher du Dragon, coller son corps à lui le réchauffa et cette étreinte lui ramena un semblant d'espoir, malgré leur naufrage.

— Dërva ! Dërva ! Cria une petite voix fluette.

Tous se retournèrent en même temps pour apercevoir un petit garçon, près d'arbustes épineux pointer du doigt Natanaël et le Dragon. Il arborait un teint halé et de beaux cheveux de feu, mi-longs et bouclés.

— Qu'est-ce qu'il dit ? marmonna Amélia.

— Dërva ! Mama ! Mama ! Dërva ista ei !

— Il ne parle pas notre langue... constata Natanaël.

— Amilièn ! S'exclama la voix d'une femme.

Cette dernière ne tarda pas à apparaître près du petit garçon. Une crevasse dans la roche grisâtre qui délimitait la plage semblait servir de passage. La mousse recouvrait une grande partie de cette roche qui n'était autre qu'une haute montagne, sur laquelle, en son sommet, poussaient des arbres aux larges feuilles vertes.

La femme qui rejoignit le petit garçon arborait la même couleur de cheveux que lui, quelques rides et des morceaux de tissu en guise de vêtements dont une peau de bête sur les épaules pour lui tenir chaud.

— Ista eï, Mama ! Dërva !

Le petit garçon ramassa des cailloux qu'il jeta en direction du Dragon. Aussitôt Filërys déploya ses ailes translucides, ouvrit grand sa gueule et poussa un long rugissement menaçant.

— Halte ! cria Natanaël en se postant devant le Dragon.

La femme tenait son enfant qui ne cessait de geindre, elle répétait également des paroles incompréhensibles pour le petit groupe et ses yeux grands ouverts montraient une très grande frayeur.

Natanaël tendit sa main en direction de Filërys et l'autre en direction des deux inconnus.

— Il n'est pas votre ennemi... tenta Natanaël la jambe flageolante à cause de ses blessures.

La femme le toisa de longues secondes, la tête légèrement penchée sur le côté, les mains sur les épaules du petit qui gardait une poignée de cailloux dans sa petite main.

— Dërva distrad hos tiervas ! gronda l'inconnue.

— Je ne comprends pas un traitre mot de ce que vous dites ! Vous allez l'énerver !

Filërys peinait à tenir en place, on lui jetait des cailloux dessus, on criait et cela commençait à le déstabiliser. Amélia s'approcha doucement des deux inconnus terrifiés. En leur criant dessus, il était évident que les choses ne s'atténueraient pas.

— Nous sommes perdus, articula Amélia. Dërva ne vous fera aucun mal...

Natanaël fronça les sourcils. La femme ordonna au petit garçon de lâcher les cailloux qu'il avait dans les mains, du moins, c'est ce qu'ils comprirent lorsque l'enfant n'eut d'autres choix que de s'exécuter.

— Natanaël, ordonnes au Dragon de partir, déclara Amélia qui fixait les deux inconnus.

— Non, il nous protègera, s'opposa-t-il.

— Nous ne sommes pas en mesure de nous opposer, nous avons atterri chez des étrangers, alors s'il te plaît... ne nous enfonce pas plus dans le pétrin...

— Elle a raison, intervint Anastasia.

Natanaël, les sourcils froncés, la fusilla du regard. Il retroussa ses lèvres avant de se tourner vers le Dragon. Les mains en avant pour le calmer, la créature reporta rapidement son attention sur lui, repliant ses ailes triangulaires sur son large corps aux écailles vertes.

— Laisses-nous sur cette île, nous t'appellerons lorsque le moment sera venu, grommela Natanaël.

Filërys en sembla déçu, puisqu'un faible grognement passa le seuil de sa gueule habillée de dents aigusées. Néanmoins, il obéit aux ordres de celui qu'il considérait comme son Dragonnier. Il battit des ailes et prit son envol, en direction de l'horizon, sous les yeux horrifiés des deux étrangers.

— Votre Dërva ou que sais-je n'est plus là, pesta Natanaël.

La femme releva le menton et affronta son regard bleu.

— Qui êtes-vous ? demanda-t-elle d'un accent prononcé.

— Notre bateau a coulé, nous nous sommes échoués ici, expliqua Amélia en montrant la barque quelques mètres plus loin sur la plage.

— Amilièn, fièri hos Riek, ordonna-t-elle a son fils.

Il hocha la tête et regagna la crevasse par laquelle il disparut. Les trois camarades restaient sur leurs gardes et c'est Anastasia qui fit un pas en avant près de la reine alors que Natanaël restait en retrait.

— Notre ami est gravement blessé, articula-t-elle. Nous avons besoin d'aide.

L'étrangère se pencha légèrement sur la droite pour jeter un œil à Harold. Remarquant son visage brûlé, elle en écarquilla les yeux et posa son pouce sur son front, l'autre main sur la poitrine. Elle commença à réciter une prière incompréhensible comme si la vision d'une peau calcinée par les flammes réveillait en elle une peur incontrôlée.

— Ce n'est pas Dërva qui a fait cela, reprit Anastasia, ce sont les pirates...

L'étrangère observa Anastasia de longues secondes, hésitante. Elle arborait des lèvres fines, une peau parsemée de tâches de rousseurs qui semblaient scintiller sous la lueur du soleil, ses cheveux roux étincelaient, et ses yeux verts étaient particulièrement chaleureux. Elle semblait sortie tout droit de l'imaginaire de part son physique harmonieux et fantastique.

— Venez, déclara-t-elle en leur faisant signe de la main.

Natanaël était réticent, cela se voyait à son visage renfrogné, cependant, si un peuple vivait sur ces Terres peut-être avaient-ils la possibilité de sauver Harold et de le soigner. Alors il rassembla ses forces, ignora la douleur et porta son ami sur son épaule. Il poussa un grognement lorsqu'il se redressa, poussant sur ses cuisses puis il suivit les filles à travers la crevasse, laissant derrière lui la plage et les traces de Filërys.

Après avoir passé la montagne, les trois camarades eurent quelques difficultés à se situer et surtout, à réaliser l'endroit qu'il découvrait. À première vue, c'était incroyable. Des oiseaux volaient au dessus d'arbres verdoyants, des lianes pendaient de certains auxquelles s'accrochaient des singes, des buissons aux larges feuilles recouvraient le sol, un ruisseau s'écoulait et agrémentait de son chant la jungle qui se présentait à eux. Cet endroit grouillait de vie animale puis au loin, il n'était pas difficile de distinguer les montagnes, elles étaient encore plus hautes que la Montagne du Trépas dans Les Landes. Le paysage qui s'offrait à eux était si incroyable que rien, dans les Six Terres, ne semblait l'égalait.

Ils suivirent leur hôte qui se repérait très facilement dans cette vaste jungle fournie. Entre deux branches, des toiles d'araignées étaient tissées avec soin, quelques gouttelettes d'eau reposaient encore dessus. Des insectes volants virevoltaient autour d'eux, sereinement...

Lorsqu'Amélia marcha sur quelque chose qui craqua sous sa chaussure, elle s'arrêta et croisa le regard de l'étrangère qui fixait le sol. Tous les animaux se réfugièrent dans leurs terriers et cachettes tandis que les insectes s'immobilisèrent, ce qui engendra un silence glacial. La reine, Anastasia et Natanaël baissèrent la tête en même temps pour découvrir l'horreur sous leurs pieds. La vue était, certes, imprenables cependant, lorsqu'on baissait la tête, alors on découvrait des ossements, partiellement en morceaux, partout, parmi la végétation.

— Dërva distrad hos viersas... souffla la femme.

Amélia releva la tête vers elle, une sensation étrange l'envahît.

— Le démon a détruit nos vies... répéta l'étrangère de son accent prononcé.

Elle posa son pouce sur son front, l'autre main sur la poitrine et ferma les yeux.

— Meïï uniff mijür valistion ho nouëi...

Amélia imita son geste, ce qui ne manqua pas de faire réagir Natanaël qui en haussa les sourcils. C'est comme si une partie d'elle comprenait, sans qu'elle ne le sache vraiment, sans qu'elle n'en soit pleinement consciente et pourtant, un terrible sentiment d'empathie, de tristesse, de désespoir s'imprégnait de son corps, en prenait le contrôle et faisait battre son coeur douloureusement.

— Qu'est-ce que cela signifie ? s'intéressa Anastasia peinée par tous ces ossements.

Ils faisaient partie du sol dorénavant, mais la Terre se souvenait d'actes terribles et inoubliables. Si bien que même des inconnus en étaient témoins, la violence répandue sur cette île avait fait de sacrés dégâts.

— « Que la grande Prêtresse veille sur vous », rétorqua l'étrangère.

— Je suis sincèrement navrée pour ce qui est arrivé à votre peuple, commença Amélia la gorge nouée.

La femme restait digne, le menton levé, les tendons saillants, elle s'efforçait de ne rien montrer. Et si elle paraissait plus ou moins en confiance avec les filles, elle n'appréciait guère Natanaël et son air suffisant, agressif et impatient.

— Je m'appelle Anastasia, reprit cette dernière en posant sa main sur sa poitrine. Elle, c'est Amélia...

— Ana... Anastasia, répéta leur interlocutrice. Amé...lia...

— Oui, sourit Anastasia, c'est cela. Et lui, c'est Natanaël, il porte notre ami Harold.

L'étrangère lui jeta un regard qui en disait long, il n'était pas le bienvenu comparé à ses camarades qui, elles, étaient souriantes, chaleureuses et surtout, faisaient des efforts pour communiquer.

— Irënia... se présenta-t-elle.

Après ces présentations, ils reprirent leur marche à travers la jungle mais pas pour longtemps. Irënia les emmena jusqu'à un petit village, derrière de grands palmiers. Les chaumières étaient en terre battue, il y en avait beaucoup et la vie y semblait vive. Tout le monde travaillait, discutait, vendait, déplaçait des chariots et des chiens se promenaient dans les rues. Ce qui interpella Natanaël, ce fut les falaises en haut du village, toute une cité semblait y avoir été construite jadis cependant, les bâtiments étaient écroulés, il n'y restait que des ruines, ne faisant que confirmer ce qu'il pensait : une guerre avait tout rasé sur cette île.

— Je vais vous présenter au Riek, commença Irënia.

Elle les guidait dans des petites rues étroites. Des enfants étaient assis par terre à jouer avec des cailloux, tous arborant la même couleur de cheveux. Tous les quatre semblaient bien différents de ce peuple et eux ne cessaient de les dévisager, comme s'ils n'avaient jamais vu personne avec une couleur de cheveux autre que le roux immaculé.

— Riek ? répéta Amélia en contournant les enfants.

— Le Roi. Mon fils, Amilièn, je lui ai demandé de prévenir le roi de votre présence.

— Comment cela se fait-il que vous parlez notre langue ? Questionna Natanaël.

Irënia se concentra sur sa trajectoire et ne rétorqua rien. Ils rejoignirent une grande bâtisse, plus grande que les autres et probablement un vestige de cette cité un petit peu plus haut, à la vue de son architecture. Des moulures de pierre, un toit solide, des portes en fer forgé et des hommes vêtus de longs manteaux en cuir postés à l'entrée, armés de lances.

Irënia leur expliqua la raison de sa visite, dans sa langue natale. Les gardes furent difficiles à convaincre mais quand bien même, ils finirent par les laisser entrer. Ils furent escortés par d'autres hommes vêtus de la même manière. Ils avançaient le dos droit, le menton levé, la lance dans la main droite et la main gauche contre leur cuisse. Ils poussèrent ensuite deux grosses portes sculptées de salamandres et de lions qui grincèrent sur leurs gonds. Cela les mena dans une salle plus petite que la salle de trône au palais d'Hazanel, mais suffisamment grande pour en être époustouflante par sa décoration. De l'or, beaucoup d'or, sur les murs, les poutres, les plinthes, les colonnes et même les fleurs représentées sur le sol en marbre. De quoi faire contraste avec la pauvreté visible à l'extérieur.

Le roi était posté fièrement sur son trône, un sceptre à la main, en or lui aussi. Il portait un manteau de cuir brun, ses cheveux roux étaient longs, soyeux et une couronne posée sur la tête. Il avait un certain âge, quelques cheveux blancs ici et là et une barbe parfaitement taillée.

Lorsque les portes de la pièce se refermèrent dans un bruit sourd et inquiétant, Natanaël se retourna doucement, pour ainsi apercevoir deux nouveaux gardes se poster devant la seule issue de cet endroit.

Naufragés sur une île perdue au milieu de l'océan, chez des étrangers qui, pour la plupart, ne parlaient pas leur langue et enfermés dorénavant dans un palais, seul vestige encore en état de cette cité... pour Natanaël, cela n'annonçait qu'une seule chose : de nouveaux ennuis.

Ce naufrage l'éloignait un petit plus de celle pour qui il se battait.

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