Chapitre 28

Je me réveillai à cause du froid. Je me frottai les yeux et grimaçai. Je sentis la peau rêche et irritée. J'avais mal à la tête et la lumière qui perçait à travers les lourds nuages noirs était difficile à supporter.

- On se réveille ?

Les choses n'allaient pas en s'améliorant. J'aurais espéré que sa présence ne fut qu'un cauchemar.

- Je vois que ce n'était pas la fatigue qui faisait de toi une telle peste.

Je me redressai et regardai autour de moi. Le feu était éteint, mon cheval était toujours là, mon sac était toujours plein. Rien ne semblait avoir changé depuis qu'il m'avait assommée. Je tentai de savoir s'il m'avait quoi que ce soit pendant que je dormais. Rien ne ressortit.

- Je ne suis pas si désespéré ! se récria-t-il, outré. Et si j'avais voulu profiter de toi, ma jolie, je n'aurais pas eu besoin de t'endormir pour ça. Tu te crois forte mais tu ne peux pas me battre.

Ils croyaient tous ça au début. Jusqu'à ce que je leur prouve le contraire. S'il avait entendu cette pensée, il ne releva pas et se leva. Je l'imitai et saisis mon sac, le jetant sur mon épaule. Sans l'inviter à me suivre, je me hissai sur le dos de mon cheval, gardant ses rênes bien en main. Il n'avait pas l'air plus calme que lorsque je l'avais volé.

Je le laissai s'élancer au galop droit vers la ville. Cette fois, le Fae ne ralentit pas mon cheval, ne l'empêcha pas de partir. Je ne cherchai pas à regarder en arrière, devinant qu'il y avait un piège. Il y en avait forcément un. Il n'allait pas me laisser lui fausser compagnie aussi facilement. Il était bien trop malin et manipulateur pour ça.

Je compris très rapidement pourquoi il m'avait laissée partir à l'avant. La ville, Wringden, je supposais, s'étalait en travers du chemin, serpentant le long d'un large bras de rivière. D'énormes bateaux étaient attachés à des ports invisibles, leurs mats immenses dépassant au-dessus des toits des maisons, leurs drapeaux, uniformément noirs si ce n'était pour une point rouge, battant dans le vent.

Je la sentis de là où j'étais. Une odeur de sang, métallique et acide, enveloppée d'un mal si puissant que mon seul instinct était de fuir. Je n'étais pas du genre à fuir facilement. Cette fois, c'était différent. C'était si fort que j'avais juste envie de prendre mes jambes à mon cou et de ne jamais revenir en arrière.

Contourner la ville me paraissait impossible. Les autres devaient l'avoir fait, forcément. Ils ne seraient jamais passé dans cet endroit à pied, sans protection. La magie de Naseok n'aurait jamais été suffisante pour les protéger et il n'aurait pas pris le risque.

Donc si je traversais cette ville, je pourrais gagner du temps sur eux. Les rattraper plus facilement. Le problème était de réussir à traverser cet endroit. Vu le mal qui empestait toute la ville et ses alentours, ça n'allait pas être aisé.

- Je savais bien que je n'avais pas à me presser.

Je tressaillis à l'entente de la voix du Fae. Il m'avait déjà rattrapée. C'était insensé. Il ne pouvait pas avoir été aussi vite. C'était impossible.

- Tout est possible. Surtout avec moi.

Je ne répondis pas. Je descendis de mon cheval, considérant la ville qui était tellement plus large que je ne l'aurais songé.

- Alors ? Tu viens ?

- Pardon ?

- Si nous voulons gagner du temps sur Naseok et ses compagnons, il faut traverser Wringden. En plus, je te l'ai dit. Il faut aller voir l'Ancienne pour ton poignet.

Je ne tenais pas à ce qu'il sache que j'étais terrorisée à l'idée de pénétrer dans cette ville. Il posa une main sur mon épaule et la pressa légèrement.

- Allons-y. Tout va bien se passer.

J'en doutais mais je ne dis rien. Je le laissai m'entraîner avec lui vers l'entrée de la ville.

- Tu pues la peur. Essaie de te calmer. Tu ne voudrais pas les exciter. Ça ne rendrait que notre traversée que plus compliquée.

J'inspirai profondément, tentant de résister, de repousser la peur qui tentait de me paralyser. Ça ne me ressemblait même pas. Je n'étais pas le genre à me laisser submerger. Ça venait de cette ville. Entièrement.

Tout le monde se tourna vers nous lorsque nous entrâmes dans la ville. Ils ne dirent rien, nous laissant avancer entre les hautes maisons qui cachaient le monde qui existait hors de cet endroit. Mon indésirable compagnon semblait savoir où il allait puisqu'il avait le pas sûr, le regard fixe. Je le suivis sans chercher, préférant me méfier des Unseelies. Ils avaient le regard de ceux qui attendent de pouvoir fondre sur un buffet à volonté.

Plus l'on s'enfonçait dans le cœur de la ville, plus son côté marin prédominait. Le sol pavé, l'odeur de poisson et d'iode, les boutiques spécialisées... Même les maisons changeaient de style pour s'accorder avec l'idée d'une ville marine.

Le Seelie qui m'accompagnait s'arrêta devant une petite cabane. Elle était nichée au cœur de Wringden, juste devant une place avec une fontaine en pierre qui avait été taillée pour représenter un navire de guerre. En m'approchant, je vis que ce n'était pas de l'eau qui coulait par-dessus bord mais du sang. Ces Faes avaient une fontaine de sang en plein milieu de leur ville.

- Choquant, n'est-ce pas ? me dit le Seelie.

- De mauvais goût, surtout.

Il haussa un sourcil.

- C'est vraiment tape-à-l'œil. C'est comme écrire « je suis un grand méchant » en plein milieu de son front. En plus, c'est inutile. Le message n'a pas besoin d'être réitéré encore une fois sans quoi, on commence à ne plus trop y croire. Et là, je commence à ne plus trop y croire.

Il rit en frappant à la porte. Je nouai les rênes de mon cheval à l'anneau enfoncé dans le mur tout en regardant le battant s'ouvrir sur un Unseelie aux traits lisses, sans reliefs, les yeux enfoncés dans ses orbites, le corps osseux et les cheveux mi-longs. Il ne payait pas de mine.

- C'est pour quoi ?

- Nous venons voir l'Ancienne.

- Et moi qui croyais que tu venais me voir, Traître ! ironisa le Unseelie. Qu'est-ce que tu veux ?

Mon cœur loupa un battement à l'entente du nom que le Unseelie avait attribué au Seelie. J'avais donc eu raison. Mes déductions avaient été correctes depuis le départ. J'étais bien obligée de supporter la présence du Traître. Mais pourquoi cherchait-il Naseok ? Et pourquoi n'était-il pas enfermé dans la Maison de la Honte ? Comment avait-il fait pour s'échapper du Val ?

- Pitié, arrête de penser ! Tu me files la migraine ! râla-t-il en me jetant un regard las. Pour répondre à ta question, Dant, j'ai besoin de la soigner. Elle a le poignet en miettes.

- Je doute que tu aies quoi que ce soit de valeur à offrir à l'Ancienne mais vas-y. Entre.

Le dénommé Dant s'effaça et le Traître entra, m'entraînant avec lui. La cabane ne semblait comportait que deux pièces. Une vaste et une autre, cachée. La chambre, probablement. Un feu brûlait dans la cheminée, jetant des reflets ambrés sur les fioles alignées dans le cabinet qui lui faisait face. Le reste de la pièce n'était qu'une bibliothèque couverte de livres usés. Un fauteuil couvert de peaux de bêtes – je n'avais absolument aucune idée de la race parce que ça ne ressemblait à rien de ce que je connaissais – attendait devant la cheminée, un guéridon posé juste à côté. Sur le manteau de cheminée, une autre série de fioles et une jarre en verre remplie d'un liquide épais et rouge qui ressemblait furieusement à du sang.

- Elle attend ici et tu viens avec moi, ordonna le Unseelie.

J'allai me réchauffer auprès du feu en attendant que les deux Faes reviennent. Je finis par m'asseoir. Et puis, je me relevai. Je n'étais pas à l'aise, dans cet endroit. Pas du tout. Quelque chose me dérangeait et j'avais hâte de partir. Je ne savais même pas pourquoi je n'avais pas encore fait demi-tour.

Sûrement mon maudit instinct de survie qui m'assurait que j'avais besoin du Seelie – du Traître – pour sortir d'ici en vie. Ce n'était pas quelque chose de facile à accepter. J'aurais préféré pouvoir assurer m'en sortir seule. Malheureusement, j'étais trop rationnelle pour me mentir à moi-même.

La porte se rouvrit et les deux Faes réapparurent suivis d'une petite femme râblée, bossue, aux longs cheveux blancs filasses. Elle n'avait pas l'air Fae du tout. Elle avait l'air humaine. C'était une humaine. C'était une simple vieille femme qui devait avoir vécu très, très longtemps.

- Voyons donc ce poignet, dit-elle.

Elle me fit signe de m'approcher et elle saisit mon poignet. Sa bouche ridée se plissa alors qu'elle se débarrassait du bandage et des feuilles de bambou. Elle fit glisser ses doigts sur la blessure, légers, rêches, les ongles acérés.

- Sale état... J'espère que tu va tenir ta part du marché, Traître.

Sa voix semblait sortir du plus profond des âges. Elle était encore plus vieille que je n'aurais pu le soupçonner. Comment pouvait-elle être encore en vie ?

- C'est prévu, répondit le concerné.

Je n'osais demander quel était le marché. Je me doutais que ça me concernait mais si je n'avais rien à donner, c'était le plus important.

La vieille femme parla en ancien langage à l'Unseelie qui commença à rassembler des fioles et des coffrets de bois. Il tira une table usée et vernie devant un tabouret que je n'avais pas vu. L'Ancienne s'y assit et commença à préparer une décoction qui sentait la mort, le moisi, le soufre. Je fus la seule à tousser et à avoir à lutter contre des haut-le-cœur.

- Ces Demis-Sangs, ricana Dant. Tous des petites natures.

L'Ancienne termina sa concoction et me fit signe de la rejoindre. J'obtempérai, peu sûre de vouloir qu'elle applique cette chose sur ma peau.

- Ça va te faire du bien, m'assura-t-elle. Ça va endormir la douleur et soigner tes os.

Elle tira mon poignet pour le placer comme elle le voulait pour pouvoir étaler la pâte brunâtre dessus. Elle sécha rapidement, devenant raide et épaisse. Elle se mit rapidement à me démanger et à me rendre dingue. L'Ancienne appliqua deux couches qui montaient du milieu de mon avant-bras jusqu'au début de mon pouce. Je me retrouvai avec une atèle artisanale qui me grattait comme s'il y avait des fourmis qui couraient sous ma peau.

Mon réflexe était de me gratter mais je ne pouvais pas. La pâte était collée à ma peau et il n'y avait pas d'espace entre les deux. Si ça ne s'arrêtait pas, ça allait me rendre complètement folle.

- Ça n'est que le début, me dit-elle. Tu vas avoir très, très mal. J'espère que tu es prête.

Non, je ne l'étais pas. Pas du tout. Je m'étais attendue à un traitement normal. Cataplasme, bandages... Ce genre de traitement. Pas le genre de traitement qui allait me faire mal.

Et pourtant, ce qui n'était qu'une démangeaison devint une brûlure qui ne fit que s'amplifier. Très vite, ce fut comme si j'étais au cœur d'un bûcher. Je dus hurler et me débattre mais j'avais tellement mal que je n'en eus pas conscience.

Je perdis conscience plusieurs fois, me réveillai à chaque fois dans la douleur jusqu'à ce que je reperde conscience. Et puis, ça s'arrêta. Je repris connaissance et, à part être quelque peu groggy, je ne souffrais plus. Plus vraiment, en tout cas.

Je jurai un bon coup, relâchant la pression. J'ignorai les ricanements qui résonnèrent dans la pièce.

- Amène-lui de l'eau, espèce de grosse brute, râla l'Ancienne. Elle est déshydratée. Je ne tiens pas à ce qu'elle clamse alors que je viens de m'épuiser à la soigner.

Elle était bel et bien humaine. Et elle avait la main mise sur ce Unseelie. Je n'avais pas la moindre idée de comment elle avait fait mais puisqu'elle était parvenue à survivre alors qu'il était évident qu'elle avait dépassé le siècle. Peut-être même plus encore.

Dant revint avec un verre d'eau. Je ne pus m'empêcher de vérifier que le liquide était bel et bien transparent. Il dut remplir mon verre cinq fois avant que je cesse d'en redemander. Son air blasé me donna envie d'en demander un sixième mais je résistais. Encore un verre et j'allais vomir.

- Qu'est-ce que c'était ? demandai-je.

- Le prix à payer, répondit le Traître. Tout à un prix à Wringden.

- Pour qu'on me soigne, il a fallu que je souffre ?

- Non. Il a fallu que tu pleures, répondit l'Ancienne. Les larmes sont des armes très puissantes.

J'ouvris la bouche pour poser d'autres questions mais Dant me coupa sèchement.

- C'est fini. Au revoir.

Il prit le bras de l'Ancienne et l'entraîna vers la pièce à l'arrière. Elle me regarda, plantant ses yeux bleus de glace dans les miens.

- Nous nous reverrons plus vite que tu ne le penses, Sixtine Aderleen.

Et elle disparut derrière la porte. Le Traître ne bougea pas. Je me tournai vers lui, un sourcil haussé, la anse de mon sac dans les mains. Je n'avais pas encore le courage de me lever. Je savais que mes jambes risquaient de ne pas tenir.

Le Unseelie revint et jeta un regard noir au Traître.

- Cassez-vous. Maintenant. Le marché a été honoré.

- Allons, Dant. La gamine est épuisée. Laisse-la se reposer un peu. On a encore beaucoup de route à faire.

- Dégagez. Ne m'oblige pas à me répéter.

- Remplis au moins nos gourdes, alors. Tu peux au moins faire ça, non ?

- Ne pousse pas ta chance, Traître. Va t'en avant qu'il ne soit trop tard pour toi. Je ne me répéterai pas.

- Quelle hospitalité ! pesta le Traître.

Je roulai des yeux face à ses veines tentatives. Je poussai sur l'accoudoir du fauteuil pour m'aider à me relever. La tête me tourna violemment alors mes jambes tremblaient sous moi. Le Traître me stabilisa, sa main sur mon bras, m'empêchant de retomber droit dans les bras du fauteuil.

- Tu vois ? Elle est incapable de voyager. Même à cheval. Donne-lui quelque chose pour la requinquer, au moins. Plus vite tu te décides, plus tôt nous serons partis.

Dant marmonna quelque chose dont je ne discernai presque rien. Il alla fouiller dans un cabinet et en sortit une toute petite fiole. Il la jeta vers moi. Le Traître l'attrapa et me la tendit.

- Bois. Ça va te remettre en état.

- Si ça ne me tue pas, marmonnai-je.

- Il ne le ferait pas. Ça serait utiliser les pouvoirs de l'Ancienne pour rien.

Le Unseelie le fixa d'un œil noir alors que je vidais la fiole. Le liquide était visqueux et épais, collant à ma gorge. Il avait un goût indescriptible, quelque part entre fruité et boisé. Mon estomac se souleva mais rien ne remonta. Très vite, mon esprit s'éclaircit et je me sentis beaucoup plus réveillée.

Je n'étais pas certaine d'apprécier. Toutes ces décoctions me paraissaient nocives et devoir les ingurgiter ou les garder sur ma peau... Ça ne me plaisait pas du tout. J'aurais préféré pouvoir me remettre de mes émotions toute seule, naturellement, plutôt que d'être forcée de boire cette potion.

- Maintenant, cassez-vous.

Le Traître me prit par le bras et m'entraîna avec lui hors de la cabane. Dehors, la pluie s'était remise à tomber, drue et glacée, le ciel noirci par d'épais nuages. Je rabattis ma capuche, resserrai ma cape autour de moi. Toute la chaleur que j'avais accumulée à l'intérieur s'évapora en l'espace de trente secondes. Le temps que je monte sur le dos de mon cheval, je claquais des dents.

Le pire fut que, à peine cent mètres plus loin, nous nous retrouvâmes bloqués par quatre Unseelies massifs et peu commodes. Je dus redescendre de cheval et poser mon sac sur un tonneau abandonné près d'une charrette remplie de caisses en bois et de sacs en jute.

Ils commencèrent à parler en ancien langage et je ne pus que regarder le Traître et le chef du quatuor s'affronter, la tension montant d'un cran à chaque phrase. J'en profitai pour les jauger, un à un. Je sentais venir l'affrontement et je me doutais que j'allais devoir y prendre part. Que je le veuille ou non, j'étais associée au Traître. Quand bien même ne l'aurais-je pas été que j'aurais eu à les affronter alors autant me préparer autant que possible.

Leur chef était le plus massif, les bras comme des troncs d'arbres, les nerfs saillants dans le cou, les yeux d'un brun rougeâtre, les cheveux entièrement rasés. Des cicatrices meurtrissaient son visage, barrant sa bouche, lui donnant un perpétuel air dégoûté.

À sa gauche, deux frères aux cheveux d'un bleu nuit et vert émeraude tressés de mèches bordeaux. Ils avaient le même visage si ce n'était que l'un était clairement plus jeune que l'autre. Ils avaient des lèvres pleines et des cernes épais sous des yeux d'un vert si clair qu'il en devenait translucide. Ils semblaient tous les deux nerveux, serrant et desserrant les poings sans cesse.

De l'autre côté du chef, un autre Unseelie taillé comme un géant attendait. Il avait l'air aussi excités par l'idée d'une bagarre que les deux frères. Lui, par contre, semblait être brutal, tout dans la violence. Ses bras, ses épaules, son visage... Chaque morceau de peau découvert par ses vêtements était lacéré de cicatrices plus ou moins profondes. Tout un côté de son visage était en lambeaux, son œil jaune miraculeusement intact. Ses cheveux étaient d'un rouge si profond qu'il en était presque noir.

J'eus l'impression de reconnaître ce Fae. Il ressemblait assez àceux que j'avais aperçus dans l'écurie où j'avais volé mon cheval. Ça ne pouvait pas être l'un des deux, cependant. Ça aurait été une coïncidence un peu énorme.

La tension continua de monter et je me préparai à me battre. Le chef et le Traître se faisaient face, à peine quelques centimètres entre eux. Un éclair déchira le ciel, éclairant les rues noyées qui commençaient à accueillir quelques curieux.

Et puis, ça explosa. Le premier coup fut porté et les deux Faes commencèrent à s'affronter comme deux taureaux furieux. Je me retrouvai seule face aux trois autres. Il devint rapidement clair que leur copain leur avait dit de ne pas se mêler de son combat. Ce qui ne leur laissait que moi. Les deux frères pivotèrent sur leurs talons pour me jeter un regard dédaigneux.

- Alors comme ça, une petite Demi-Sang dans ton genre pourrait nous affronter et gagner ? me lança l'aîné des deux frères.

- Il nous prend vraiment pour des idiots ! ricana son cadet. Comme si cette gamine pouvait quoi que ce soit contre nous !

- Tu pourrais être surpris, grand dadais. J'en ai tué des plus coriaces qu'un souriceau dans ton genre.

- Souriceau ? répéta-t-il bêtement.

Je hochai la tête sans vraiment pouvoir justifier mon choix d'insulte. Si l'on pouvait appeler ça une insulte. C'était la seule chose qui m'était venue.

- Montre-nous donc tes talents, petite Demi-Sang, proposa le grand frère. J'ai vraiment envie de voir ça.

- Je ne suis pas un amuseur public. Demande à ton frère, il a la tête pour le rôle. Oh, désolée, tu as exactement la même !

Ils se fermèrent et perdirent leurs sourires amusés.

- Méfie-toi. Tu ne sais pas à qui tu fais face.

- Pas que ça ait la moindre importance.

Le plus jeune chargea, les nerfs dans ses tempes prêts à exploser tant il était furieux. Leur ego était très fragile, à ces deux-là. À moins qu'ils n'aient attendu qu'une bagarre et que tous les prétextes étaient bons.

Je tirai la seule lame que je pouvais attendre de son étui dans mon dos et parai l'attaque du Fae, reculant de quelques millimètres sur le sol pavé. Je le repoussai, me lançant toute entière dans le combat, priant pour en ressortir vivante et pouvoir filer de cette ville de tarés au plus vite.

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NdlA : J'ai ouvert la page FB pour la saga ! Elle se trouve juste ici : https://www.facebook.com/Le-Grand-Royaume-Saga-270066783517167/ 

N'hésitez pas à venir y jeter un oeil ! En plus, vous pourrez découvrir la couverture du tome 3 !

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