Chapitre 1

 Depuis toute petite, ce sont les sciences qui me fascinent. J'ai toujours été émerveillée par la façon dont elles nous permettent de comprendre le monde qui nous entoure, d'explorer l'inconnu et de repousser les limites de nos connaissances.

Sur le tableau face à moi, Madame Rosie, la professeure de science de la vie, a dessiné le schéma d'une cellule. Juste un rond, en incluant un autre, et encore un plus petit cercle à l'intérieur. Membrane, cytoplasme, noyau.

J'ai recopié le dessin sur ma tablette. Puis, pendant qu'elle expliquait aux autres l'empreinte génétique de la cellule, j'ai dessiné le reste, complétant ce cercle un peu trop vide. Les mitochondries, les ribosomes, le réticulum endoplasmique.

A la fin du cours, alors que je range ma tablette dans ma sacoche, Madame Rosie me fait signe qu'elle veut me parler.

— Je te rejoins dans deux minutes, je dis à Alexandra qui m'attend quelques pas plus loin.

Dès que je quitte mon pupitre, un spray hydroalcoolique est automatiquement aspergé sur la surface qu'occupaient mes affaires quelques secondes auparavant.

— Est ce que c'est moi ou tu n'as encore rien écouté de ce que j'ai dit aujourd'hui ? me demande Madame Rosie quand j'arrive auprès d'elle.

Je prend un faux air innocent.

— J'étais un tout petit peu distraite.

— Montre moi donc ce que tu as fait, dit-elle.

Je reprends ma tablette dans ma sacoche et la déverrouille. Elle lit les diverses annotations que j'ai ajouté à mon schéma.

— Quand est ce que l'élève arrêtera de dépasser le maître ? plaisante t-elle en me rendant l'appareil.

— Tu as déjà fini le manuel que je t'ai prêté l'autre jour ?

— Oui. Lu et relu. D'ailleurs, j'avais quelques questions.

Elle fait un geste pour activer l'écran de sa montre tactile.

— J'ai cinq minutes avant que mon autre classe arrive. Je t'écoute.

Quand je sors de la salle, Alexandra grommelle.

— On est encore en retard pour le sport, dit-elle en remettant son sac à dos sur son épaule.

— Désolée, tu sais comme je suis bavarde.

La salle de sport est en dehors du bâtiment principal de notre école. De nombreux étudiants viennent après les cours pour courir sur des tapis un peu trop rapides ou suivre les instructions de l'hologramme d'une coach sportive.

Nous entrons et récupérons nos programmes du jour. Ils sont directement calculés en fonction de notre poids, de notre force et de nos objectifs.

Après avoir transpiré toute la sueur de mon corps, je passe par la salle de douche. Des jets d'eau brûlant sortent des pommeaux encastrés dans le plafond. Je laisse la chaleur détendre mes muscles endoloris. Je n'aime pas vraiment le sport, j'ai toujours l'impression d'être vidée de mon énergie.

Une fois la douche terminée, je ne rêve que d'une chose : rentrer chez moi et retrouver mes draps et mon oreillers.

— On rentre ? demande Alexandra une fois qu'elle s'est recoiffée.

Elle a attaché ses longs cheveux bruns en une queue de cheval serrée, afin de ne pas avoir de mèches devant les yeux.

— Volontiers !

Nous allons récupérer des masques à oxygènes dans le couloir. Tant que nous sommes dans l'enceinte de l'école, nous n'en avons pas besoin, car l'air est filtré, mais dès que nous sortons dans la rue nous sommes obligés de les porter.

Ils étaient branchés toute la journée à la borne de recharge, ce qui fait qu'ils ont au moins une heure d'autonomie. Je pose le mien sur le bas de mon visage alors que nous franchissons les portes de sortie.

En ville, les rues sont animées et pleines d'activités. On est vendredi soir, les gens rentrent du travail, discutent. Les imposants bâtiments s'élèvent vers le ciel, témoin du progrès humain et de l'urbanisation massive de notre pays. Des panneaux lumineux annoncent les dernières avancées technologiques et les événements à venir dans la ville.

Les bâtiments se ressemblent tous les uns les autres. Ce sont des bâtisses élancés, grises métalliques, qui ne peuvent être reconnaissables qu'au numéro doré qui orne la droite des portes d'entrées.

J'habite au 51, à deux rues d'Alexandra. Nous nous séparons donc devant le pas de ma porte.

Dès que je suis à l'intérieur, je peux enfin retirer mon masque, car les murs du bâtiment filtrent la pollution.

L'ascenseur avance rapidement, égrenant les étages.

Arrivée devant ma porte, je pose le masque sur le portant, pour qu'il se recharge. La porte s'ouvre quand elle reconnaît mon visage, grâce au capteur incrusté dans le mur. J'entre. La première chose que je fais est de poser mes chaussures dans le bac à ma gauche. Il se remplit aussitôt d'une vapeur antiseptique, afin d'éliminer tout microbe qui aurait pu passer du goudron des rues à mes semelles.

Je me dirige vers la cuisine en chantonnant la nouvelle musique de l'IA 4000 que j'ai dans la tête depuis ce matin. A cette heure ci, mes parents sont normalement encore au travail. Pourtant, alors que je longe le couloir, ma mère sort du salon. Elle a l'air fatigué, je le remarque de suite au pli qui marque son front.

— Tu es déjà rentrée ? Tout va bien ? je demande avec un peu d'inquiétude.

— Le gardien de l'immeuble m'a prévenu il y a une demi-heure que des personnes nous attendaient et que c'était important. J'ai demandé à ma cheffe de rentrer plus tôt, m'informe t-elle.

— Rien de grave ?

— Et bien, ce sera à toi de me le dire, car c'est à toi qu'ils veulent parler.

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