chapitre 11
— Bonjour, je te dérange, bonhomme ? demanda le shérif avec un demi-sourire, dévoilant ses dents jaunies.
Le garçon leva les yeux vers lui, ses iris semblant danser brièvement sous l'effet de la surprise.
— Привет, я не понимаю, répondit-il d'une petite voix.
Du polonais ? Du roumain ? Quelle pouvait bien être cette langue énigmatique ? Le shérif plissa les yeux, lâchant la tige en métal, troublé par la présence de cet enfant venu d'ailleurs. Depuis toujours, aucun étranger n'avait franchi ces terres. Comment était-il arrivé là ?
Il prit doucement la main du garçon et l'emmena vers une pancarte, lui indiquant du geste de suivre le chemin.
— Mais où m'emmènes-tu ? demanda l'enfant, en russe.
Le shérif lui donna une tape, un peu trop rude pour être amicale, avant de l'abandonner à sa solitude, troublé par cette étrange rencontre. Comme bien d'autres, il préférait éviter les problèmes en les fuyant. Laissant l'enfant derrière lui, il continua son chemin, jusqu'à atteindre le seuil de la maison d'Hamlet.
Il entra dans cette demeure silencieuse, espérant n'y rien trouver, comme pour calmer les angoisses des villageois. Pour lui, il était plus simple de croire qu'Hamlet avait quitté cet endroit désolé de son plein gré, plutôt que de penser à une disparition préméditée. Hamlet était jeune, après tout, avec encore tant de vie devant lui. Il comprendrait sûrement un jour qu'il fallait partir, quitter ce lieu maudit que tous redoutaient.
Son regard se posa sur le lac morne qui longeait un vieux banc, et il l'observa attentivement, scrutant la grisaille qui s'étendait devant lui avec une intensité farouche.
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