Снαριτπε 3 : Formation épuisante
Cela faisait déjà un mois que ces gosses étaient sous mes ordres et même s'ils avaient vite arrêté de se comporter en attardés entre eux, ce n'étaient pas des flèches. Ils étaient mêmes lents et n'avaient pour la plupart même pas la moindre base dans l'art du combat ou en stratégie militaire. Ils étaient tous trop jeunes pour cette guerre. Ils ne réalisaient pas du tout qu'ils étaient là pour apprendre à tuer, dans l'optique d'éviter de se faire tuer. Parfois j'avais l'impression qu'ils prenaient tout tel un jeu. Sauf que ce n'était pas un jeu.
Je savais que la majorité de cette nouvelle troupe ne reviendrait pas d'une confrontation avec les Huns. Ils auraient la périlleuse mission d'arrêter à tout prix la marche des envahisseurs avant qu'ils ne parviennent jusqu'à l'empereur et ne détruisent la Chine. Oui, ils avaient une lourde tâche à accomplir, et ils ne se rendaient pas compte de son poids sur leurs épaules.
Je faisais de mon mieux pour les préparer mais je ne pouvais pas non plus faire des miracles. Alors pour l'instant, je me contentais de les observer en train de s'entraîner au corps à corps pour la dernière fois de la journée, détaillant chaque recrue se mouvant selon les techniques apprises sous le soleil descendant vers l'horizon. Quand mon regard s'attarda sur le jeune Jeager, je l'aperçu qui finissait au moins pour la troisième fois au sol mais qui, malgré tout, ne cessait de se relever, encore et encore.
Depuis le premier jour cet imbécile ne s'était plus fait remarqué. Il restait discret et était très attentif lors des enseignements au combat même s'il s'épuisait assez vite. Probablement encore un bourge qui n'avait rien fait de sa vie jusqu'à aujourd'hui et qui apprenait enfin ce que c'était de bouger son cul. Mais je devais avouer qu'il démontrait une force de caractère qui poussait à l'admiration. Pourtant, je doutais qu'il soit fait pour la guerre. Je ne savais même pas si l'on allait pouvoir le garder parmi nos troupes. Je savais bien que l'on avait besoin d'autant de soldats que possible mais je rechignais toujours à me servir des plus faibles comme de la simple chaire à canon. Je trouvais barbare d'envoyer des jeunes au casse-pipe pour rien alors qu'ils pourraient accomplir tant de choses dans d'autres domaines qui leurs seraient plus adaptés.
- Ce monde est vraiment mal foutu, grognai-je à Mikasa qui regardait à mes côtés les jeunes stopper leurs activités et le camp se préparer pour la nuit.
- Ce n'est pas nouveau, lâcha-t-elle dans un haussement d'épaules sans paraître s'en préoccuper plus que cela.
- Ils vont presque tous mourir dans une bataille probablement vaine pour que les derniers survivants traumatisés soit acclamés en héros avec la mort de leurs camarades qui hantera leurs esprits de jeunes idiots jusqu'à la prochaine bataille, grondai-je doucement en croisant le regard émeraude si particulier du jeune Jeager qui passait à proximité.
- Parlerais-tu en connaissance de causes, questionna amèrement ma cousine.
- Tu sais bien que oui, soupirai-je en me redressant afin de me mettre en marche pour inspecter le camp avant d'envoyer les merdeux dormir. Tu connais le champ de bataille presque aussi bien que moi, tu sais ce qui les attends.
- Effectivement et j'espère bien ne jamais revenir de cet enfer aussi souvent que toi cousin, acquiesça-t-elle gravement.
- Je te le souhaite, souris-je tristement avant de définitivement lui tourner le dos pour entamer ma ronde quotidienne.
Tout paraissait en ordre et calme quand j'aperçus avec un grognement de dédain Mikasa se diriger en direction de la tente de Jeager. Elle passait son temps à le coller dès qu'elle le pouvait. Et je ne cessais de lui rappeler qu'elle n'était pas autorisée à entretenir ce genre de relation avec une recrue. Tant par respect du protocole que pour elle, j'espérais qu'elle suivrait mes conseils pour une fois. Il n'existait peut-être pas pire douleur pour des personnes comme nous que de tomber amoureux d'un soldat. Parce que nous savions très bien que même s'il survivait, il ne serait plus jamais la personne que l'on avait aimé, que même à ses côtés dans la bataille, on ne serait pas en mesure de le protéger.
- La guerre détruit bien trop de choses pour qu'on lui donne en plus le pouvoir de nous arracher nos coeurs, sifflais-je tristement en reprenant ma marche.
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