Снαριτπε 15 : Fin évidente
Suite à mes paroles, l'Empereur ne fit qu'un signe et, d'une simple main tendue, il me condamna. Il appela les soldats que j'avais eu sous mes ordres à m'encercler, l'arme au clair tandis qu'un léger sentiment de trahison s'emparait insidieusement de moi. Pourtant je pensais pouvoir les comprendre, j'aurais agis comme eux s'il c'était agit d'autres qu'Eren et moi, mais ce n'était pas le cas. Alors c'est bien moi qui fus rapidement escorté par de nombreux gardes en direction des geôles du palais sous les supplications d'Eren face à notre cher Empereur impassible. J'aurais voulu lui dire d'arrêter de rêver ainsi, un vrai gamin. Mon sort avait été scellé à partir du moment où mes lèvres étaient entrées en contact avec celles du plus jeune mais malgré ça je ne regrettais rien. J'aurais réitéré cet acte pour ce même destin un milliard de fois pour goûter un milliard de fois ses lèvres.
Cela faisait de moi un monstre, une anomalie, et personne ne changerait son regard sur moi juste pour mes faits d'armes. C'était ainsi, comme je l'avais imaginé, tous ces regards admiratifs s'étaient emplis de haine et c'est sans prendre garde à mes multiples blessures que je fus violement jeté au sol de ma cellule que l'on referma bruyamment derrière moi dans une pique injurieuse.
Je lâchai un grognement de douleur et me redressai avec difficulté pour me retrouver assis sur le sol crade et froid de ma cellule. Épuisé, je me redressai pour m'approcher du lit simple datant d'une autre époque pour finalement décider que le sol avait l'air plus attrayant que cette guenille instable et probablement berceau de toutes les maladies du monde. Je cherchais donc un coin un peu plus propre au sol de ma cellule pour finalement me poser à mon point de départ en désespoir de cause. De toute façon, j'allais mourir dans quelques jours alors peu m'importait la saleté pour une fois.
Retirant la cape couverte de sang qui recouvrait encore légèrement mes épaules, je la plaçais en boule au sol avant de poser ma tête dessus, perdant mon regard fatigué au plafond. Seul un sujet tournait encore dans mon esprit groggy de douleur et d'épuisement : Eren. J'étais prêt à tout accepter tant qu'Eren, lui, était épargné. Il était encore jeune, il n'avait pas connu la guerre comme je l'avais connu. Il pouvait vivre encore une belle vie sans moi. Et puis qui sait, si ça se trouve il avait vraiment viré fou ? Il fallait au moins ça pour tomber amoureux d'un homme comme moi. Avec moi, il aurait été obligé de fuir, de nous cacher du regard du monde. Ce n'était pas plus mal que je finisse ainsi, c'était au mieux, pour lui. J'espérais sincèrement qu'il finirait par se trouver une femme convenable et aimante qui lui assurerait une belle prospérité après que l'on se soit occupé de le guérir de ma monstruosité.
C'est finalement sur ces pensées que mon corps et mon esprit torturés lâchèrent enfin prise pour me laisser plonger dans le sommeil. À mon réveil, le sujet de mes pensées n'avait pourtant pas dévié. C'était douloureux mais ça ne me dérangeait pas plus que ça. Je voulais que les dernières images dans mon esprit soit celles des moments que nous avions passé ensemble même s'ils avaient été bien court, trop court. Oui, je ne pensais plus qu'à lui, assis à même le sol de cette sombre cellule où je dépérissais alors que les heures ou les jours filaient au rythme des insultes des gardiens, attendant le moment que l'on aurait décidé comme celui de mon exécution. Il n'y avait pas d'autres alternatives pour les personnes comme moi. C'était ainsi, je le savais. Alors j'attendais le dernier jour de ma vie et passais mon temps à dormir et réfléchir, peut-être était-ce moi qui avait viré fou.
La porte de ma prison s'ouvrit enfin et je me relevai par automatisme prêt à être amené vers la corde mais personne ne me fit sortir. Non, je me trouvais à l'inverse accompagné dans cette cellule qui allait voir mes derniers instants, nos derniers instants.
- Tu m'avais promis de ne plus m'abandonner, dit-il simplement dans un doux sourire.
- Je suis désolé Eren, dis-je sur le même ton calme sans pouvoir réagir quand de grands bras m'entourèrent et me serrèrent contre un torse musclé où j'entendis battre frénétiquement un coeur, en symbiose avec le mien.
- S'il faut mourir pour ce que je ressens, peu m'importe Livaï, dit-il paisiblement alors que les larmes me montaient aux yeux et seraient désagréablement ma gorge. Il n'y a qu'avec vous que je veux vivre Capitaine, ajouta-t-il en caressant lentement mon dos.
- Donc c'est avec moi que tu vas mourir, idiot.. stupide gamin, lâchai-je la voix brisée par l'émotion en lui rendant son étreinte de toutes mes pauvres forces, partagé entre un profond bonheur et une tristesse infinie.
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