Chapitre 9
Les quatre hommes étaient réunis à la clinique vétérinaire. Scott réussissait à guérir seulement, le processus était très lent. Derek avait retrouvé ses vêtements et était à ses côtés pour soulager sa douleur. Encore une fois, l'alpha avait fait taire ses pulsions, il avait restreint le loup en lui ce qui avait, de nouveau, affaibli ses capacités surnaturelles.
Stiles, de son côté, s'occupait en se lavant les mains, faire partir les traces de sang était plus compliqué que prévu. Il s'acharnait à frotter ses mains avec du savon. Il se souviendrait de ses paumes souillées par le liquide rouge, il se souviendrait de l'odeur métallique qui les inondait, il se souviendrait du visage inexpressif de son ami, il se souviendrait du sentiment de culpabilité qui ne le quittait plus. Une vague d'émotion le submergea "Tout ça, c'est à cause de toi.". Dès lors, il n'essayait plus d'enlever les résidus rouges, c'était ses ressentiments qu'il voulait faire disparaître. Il frictionnait machinalement ses mains sans se rendre compte que l'eau était gelée, ou plutôt, il le savait mais cela lui importait peu. Après sa mère, Donovan et Chris, il causerait la mort de son frère ? La personne qui avait toujours été à ses côtés ? Celle qui l'avait presque toujours soutenu, quelles que soient les situations ? Celle qu'il avait déjà mise en danger à leur adolescence, les menant malgré eux dans un monde rempli de tristesse et d'horreur ? Plutôt mourir. "Non Stiles. Tu ne lâcheras rien, tu dois tenir, tu peux encore le sauver.". Il se raccrocha à sa capacité de réflexion. Il avait une piste, il fallait qu'il trouve la solution pour sortir son ami d'enfance de cette mauvaise passe. Une fois qu'il aurait réussi, ils pourraient se concentrer sur Preston et son armée de cinglés, tout serait alors terminé. Ils reprendraient leur vie paisible. C'était ce chemin qu'il devait emprunter.
- Euh Stiles... ?
- Hein ? Woah, vous m'avez fait peur doc'.
Alan se rapprocha et coupa l'eau du robinet.
- Je crois que tes mains n'ont jamais été aussi propres.
- Ah ? Ah oui...
Sorti de ses ruminations, il reprit conscience de son corps. Ses mains étaient rouges vives et douloureuses. Il les secoua et les sécha en grimaçant, il avait peut-être trop abusé sur le lavage.
- Tu sais, tu n'es pas responsable de ce qui est arrivé. Scott a pris seul la décision de te suivre et de s'interposer. C'est son caractère, il n'aurait jamais fait autrement et tu le sais.
Le plus jeune resta bouche bée, il était vrai que le vétérinaire semblait avoir un don pour lire dans les pensées des autres, mais il avait touché particulièrement juste cette fois-ci.
- Oui... Merci.
Les deux hommes retournèrent auprès des deux loups. L'état de Scott s'était nettement amélioré, son visage avait repris des couleurs et il souriait en les voyant arriver.
- Comment tu te sens ? Demanda timidement le jeune homme.
- Fatigué pour être totalement honnête mais ça va. Mes blessures sont presque refermées.
- Il faut toujours que tu te sauves tout le monde hein...
- Je n'ai pas réfléchi. Je ne voulais pas qu'elle meurt... Quel vétérinaire je ferais si je laissais un animal se faire tuer sous mes yeux...
- Oui mais regarde toi... Kira va nous tuer...
- Stiles... Je suis... Désolé que tu aies encore assisté à... ça.
Une ombre passa sur le visage du latino.
- Ce n'est pas de ta faute, on va te sortir de là Scotty !
- Je crois qu'une réunion de meute s'impose, les interrompit le garagiste. On va avoir besoin de tout le monde sur le coup.
- Tu as raison... Murmura l'alpha en perdition.
- De mon côté, je vais contacter Isaac. J'ai récupéré les balles qui s'étaient nichées en toi Scott, elles sont marquées, expliqua gravement le druide. Je ne connais pas ce symbole. Je pense que Chris a... avait un répertoire des familles de chasseurs.
- OK, je vous propose qu'on se retrouve après-demain soir avec Isaac pour débriefer et on avertira la meute par la suite ?
L'idée de Stiles fit l'unanimité. Il fallait déjà que Scott reprenne des forces et qu'ils aient tous les éléments pour expliquer aux autres l'urgence de la situation.
Deaton avait décidé de déposer le père de famille chez lui, Derek de rentrer au loft et le policier devait retourner au poste pour finaliser le rapport avant d'enfin, terminer sa journée. Il regarda l'heure, vingt-et-une heures quinze, il souffla, Flynn allait certainement lui tomber dessus et il n'avait pas besoin de ça ce soir. Il prit son meilleur ami dans les bras une dernière fois, avant de sortir de la clinique suivit par son compagnon.
- Ça va aller Stiles ? S'inquiéta ce dernier.
- Oui, oui et toi ?
- Mmh.
- Je suis désolé pour Flynn en fait. Il est très con.
- C'est lui ton coéquipier ?
- Oui... Répondit-il en baissant la tête, honteux du comportement de son collègue.
- Je comprends mieux.
Le loup passa sa grande main chaude dans les cheveux de l'humain qui se nourrit de ce simple geste. A contre-cœur, il dût couper court à leur interaction, il était temps de rentrer au commissariat.
Sur la route, il conduisit prudemment, il était fatigué et son estomac criait famine. Avec tous ces événements, il avait encore oublié de manger. Ce n'était pas si grave, il le ferait plus tard. Maintenant, il devait affronter le regard accusateur de Mayer. Il entra dans le poste de police, les yeux rivés sur le sol.
- Stilinski ! J'ai failli attendre !
"Et merde, comme prévu..." se dit-il en lui-même.
- Désolé Flynn... Il s'est passé tellement de choses.
- T'inquiète. Je t'ai pris un Donuts en achetant mon plat.
- Je sais, tu dois être énervé, mais j'ai trouvé la bi... Quoi ?! S'étonna t-il en relevant la tête.
Son coéquipier était devant son bureau avec un petit sourire en coin, il lui tendait une boîte contenant un gâteau moelleux. Stiles le remercia mais resta sur ses gardes. Autant de gentillesse de sa part n'était pas une chose normale. Il se demanda ironiquement si la sucrerie n'était pas empoisonnée, Flynn avait peut-être des penchants meurtriers inavoués. Il se moqua intérieurement de sa bêtise et croqua dedans. Son goût était merveilleux, cela lui faisait du bien de grignoter quelque chose. Il s'assit devant son ordinateur mais se sentit vite observé, il leva alors les yeux pour tomber sur le regard interrogateur de son équipier.
- Quoi ?
- J'attends que tu finisses ton histoire !
- Euh ben, on a trouvé la biche..
- Mais ?
- Quelqu'un a essayé de l'abattre. On a cherché à savoir qui mais impossible de trouver le tireur.
- Ah merde. Bon après, ça reste une biche et ce n'est pas interdit de la chasser hein.
- Je sais bien ! Mais je voulais vérifier sa licence et il a braqué son arme à feu sur moi. Arrête-moi si je me trompe, mais je ne crois pas que ce soit autorisé...
- Quoi ?! Il t'a... Tu vas bien ??
- Ah oui, oui ! Je...
- Ok, tu te rappelles de quelque chose ?? Le type d'arme ? Une particularité qui...
- Non rien... Je n'ai rien vu, il était caché dans les fourrés...
- Je n'en reviens pas... Menacer les collègues ! Attends que je le retrouve, je vais lui faire sa fête. Il va le regretter, c'est moi qui te le dit !
- Woah, depuis quand es-tu aussi protecteur ?
- Toujours, fais attention à ne pas tomber sous mon charme ravageur.
- Ça y est, j'ai la nausée.
- Bon... C'est pas tout ça, hein, mais j'ai un bar qui m'attend. Tu viens avec moi ? Ça te changerait les idées.
- Je suis crevé. Je vais rentrer chez moi et m'effondrer.
- Ok Stilinscoincé, à demain. Au fait, je t'ai envoyé le rapport que j'ai rédigé !
- Mh.
Ne voulant pas partir sans écrire les grandes lignes de son dossier, il passa trente minutes à rédiger des phrases, à les effacer et à réfléchir. Il perdit tout espoir en voyant les deux petits paragraphes qu'il avait ajouté. Il n'arrivait pas à se sortir Scott de la tête. Résigné, il abandonna son œuvre et salua ses collègues avant de prendre la route. Il était pressé de rentrer chez lui. Il avait besoin du contact fort et rassurant de son homme.
En arrivant, il se débarrassa de ses chaussures et de sa veste, il articula tout haut un "Je suis rentré.". Il n'eut aucune réponse, intrigué il s'avança et vit Derek allongé sur le canapé, un livre à la main. Il avait les yeux fermés et s'évadait dans un monde où même le jeune homme n'avait pas accès. Il sourit tendrement et se dirigea vers le frigo pour y prendre une assiette préparée avec soin. Il dévora le bagel végétarien avec appétit. Il était bon. Depuis leur cohabitation, le loup s'était entraîné à cuisiner des petits plats pour son amant, il disait qu'à défaut de pouvoir exprimer la totalité de ses sentiments, il les montrerait autrement. C'était réussi. Mais ça n'empêchait pas Stiles de le gâter aussi. Ils étaient dans une espèce de duel culinaire amoureux, à celui qui ferait mieux que l'autre. Mais, il devait bien l'avouer, il perdait du terrain. Toutefois, il était têtu et il était prêt à se battre pour gagner la première place. Il réfléchissait à une recette pour le lendemain midi en sortant son téléphone, c'était bien pratique internet. Mais il fut interrompu en voyant qu'il avait un message en attente.
"Bonsoir Stiles ! Comment tu vas ? Avec plaisir, par contre je travaille toute la semaine... Je finis à 17h si tu veux. Prends soin de toi." - Reçu de Lana.
"Ça va, et toi ? Oh... Je suis d'après-midi cette semaine... Début de semaine prochaine ça t'irait ?" - Envoyé.
Il n'aura pas ses réponses avant quelques jours et la patience n'était pas son point fort. Il expira fortement et se leva pour observer l'objet de son amour qui dormait encore à point fermé. Il s'agenouilla et posa sa tête sur le canapé. La transformation en loup devait lui prendre beaucoup d'énergie, lui, qui était habituellement sur la défensive, semblait avoir lâché prise. Sans contrôler son geste, l'humain caressa la courbe carrée de sa mâchoire puissante.
- Merci de m'aimer, marmonna t-il. Je n'y crois toujours pas, le grand Derek Hale... De toutes les personnes, c'est moi que tu as choisis hein. Qui l'eut cru, sûrement pas nos anciens nous. Imagine, on t'aurait dit "Tu vas finir avec le p'tit hyperactif." tu m'aurais vraiment égorgé par prudence, pour éviter que cela n'arrive. Moi... J'aurais ri, sûrement. Il y avait Lydia et tu me semblais si inaccessible. J'étais déjà bien heureux que tu me considérais comme un de tes connaissances proches... Regarde-nous aujourd'hui, je ne peux pas me passer de toi. De ton mauvais caractère, de tes mauvaises blagues et de ton air supérieur lorsque tu veux cacher tes faiblesses. Je t'aime. Vraiment. J'espère que tu ne m'en veux pas trop, tu sais, pour ne pas se montrer au grand jour. Je ne veux pas être une gêne. Mais tu sais de quoi j'ai encore plus peur ? De te perdre. Ça me terrifie, qu'un jour tu te réveilles et que tu te dises qu'un petit humain empli de craintes ne t'intéresse finalement plus... Non, je ne pleure pas, je te vois venir... J'ai juste une poussière dans l'œil donc je t'interdis de te moquer...
Bon et bien, me voilà face à un dilemme bien compliqué, soit je te réveille et tu me tues maintenant, soit je te laisse dormir et tu me tues demain matin... Quitte à mourir, autant le faire le plus rapidement possible, hein. Et puis... j'ai pas envie d'être seul dans le lit, je me suis habitué à tes grognements de loup quand tu dors. Parce que oui, si moi je parle et je bave, toi tu grognes, comme ça, grrr. C'est pas dérangeant, j'aime ça, c'est même mignon... Et ouais, parce que tu peux être mignon toi aussi... Des fois... Je reste plus adorable que toi mais tout de même !
L'endormi se mit à sourire, à rire et ouvrit les yeux.
- Tu as fini de bavarder, l'hyperactif ?
- Tu es réveillé...
- Il faut croire...
- Euh... Depuis quand ? Rougit le plus jeune.
- Pourquoi, il y a des choses que tu ne veux pas que je découvre ?
- Non non... Mais, je veux savoir.
- Avant ton imitation très peu réussie de mes mimiques de sommeil.
- Sache que je t'imite très bien. Regarde, ça c'est ta tête joyeuse et ça, ta tête énervée.
- Aucune différence entre les deux.
- Justement ! C'est toute la subtilité de la chose...
- Et cette expression là, tu sais la décrypter ?
- Mmh... J'ai des envies de meutre mais, comme tu es extraordinairement beau, je me retiens ?
- Presque ! Pas sur que j'arrive à me retenir de te dévorer.
- En parlant de nourriture, merci pour le repas de ce soir, savoureux.
- Mmh.
- Allez viens, on va se coucher.
Au moment où Stiles tentait de se relever, il fut attiré avec force sur le canapé, se retrouva allongé au-dessus de son amant sans qu'il ne comprenne comment il avait pu atterrir dans cette position. Mais le contact chaud de ce corps le soulagea de tous ses maux psychologiques. Il se blottit contre le cou du brun ténébreux et respira son odeur, il sentait un délicat mélange boisé et terreux. C'était comme si la forêt s'était invitée chez eux. Il entendit les battements de cœur réguliers de son homme, c'était rassurant, il posa la main sur ce thorax si large et ferma les yeux. Il se sentit tellement en sécurité qu'il était prêt à s'enfoncer dans le sommeil. C'était sans compter sur son cerveau torturé qui ne le laissait que difficilement en paix, une question lui brûlait les lèvres.
- Dis...
- Mmh... grogna le loup visiblement dérangé par cette intervention.
- Je... J'ai cru voir quelque chose dans les bois...
- Quoi ?
- Euh ben... Peut-être que je me suis trompé, ce n'est sûrement rien.
- Roh, Stiles, arrête un peu de gigoter comme ça et pose-moi ta question.
- Tes yeux... J'ai eu l'impression de les voir rouges pendant un court instant ?
- Mmh ? Non, impossible, regarde.
Difficilement, l'humain rouvrit les yeux pour les planter dans ceux du lycan, bleus glace.
- Tu vois ?
- Oui, c'est bizarre...
- Tu es trop contrarié par Scott.
- Tu dois avoir raison, en même temps aujourd'hui il s'est quand même fait tirer dessus.
- Ce n'était pas sa journée. Tu me diras, il va mal depuis un petit moment...
- Ouais... D'ailleurs, il faut que je te raconte pour ce matin.
- Je t'écoute.
L'hyperactif tenta de faire un bref résumé de sa matinée mais, comme à son habitude, il se perdit dans ses propos. Habitué à l'exercice, le Sourwolf n'intervenait qu'avec des "Mmh." réguliers montrant ainsi qu'il arrivait à suivre le déroulé de ses pensées. Le jeune homme expliqua la présence de Peter, ses angoisses dès qu'ils avaient passé le pas de la porte d'Eichen House, les travaux de rénovation effectués à l'intérieur, la présence d'Amalia, son rire muet qui le déstabilisait étrangement, la confession de Scott et l'incapacité qu'il avait ressenti à exprimer ses sentiments face au désespoir de son ami. Il ne lui expliqua pas la suite de son plan, qu'il projetait de se débrouiller seul, de confronter Amalia et de rendre la totalité de ses pouvoirs à son frère de coeur. Il ne lui confia pas non plus la culpabilité dévorante qui le détruisait à petit feu. Il voulait garder ça pour lui.
- Mmh je vois. Conclut Derek à la fin du long monologue de son petit-ami.
- Voilà, voilà.
- Je comprends mieux.
- De ?
Sans ajouter un mot, le bêta se redressa, prit son compagnon par la taille et le porta sous le bras.
- C'est quoi ça encore ? Repose moi !
- Non.
- Mais pourquoi ?
- Je t'emmène dans la chambre, je te débarrasse de tes vêtements, je vais te faire parler et te faire oublier tout ça.
- Tu trouves que je ne parle pas assez ? Je t'avais dit que tu ne pourrais plus te passer de mes discours à rallonge...
- Stilinski, tu as quelque chose en tête que tu refuses de me dire.
- Euh non. Répondit-il avec un timbre de voix plus aigu qu'il ne le souhaitait.
- Tu mens.
- Foutus pouvoirs loup-garouphiques.
Ils arrivèrent en haut et le plus vieux fit tomber son cadet sur le lit. Il se positionna au-dessus de lui et le fixa avec un regard si intense qu'un frisson d'envie se propagea dans le corps de l'humain. Ce dernier ferma les yeux pour tenter de calmer ses pensées peu orthodoxes mais il sentit des lèvres brûlantes se connecter aux siennes d'abord avec une douceur incroyable puis avec une fougue grandissante. La langue experte de son homme se fraya un passage pour venir explorer sa bouche. Il n'en fallait pas plus pour que le désir consume les dernières barrières de sa raison. Son cœur devint brûlant et sa respiration haletante. Il ne pouvait s'empêcher d'en vouloir plus. À son grand dam, l'étreinte se termina et là où il aurait dû sentir de grandes mains le parcourir, il ne sentit qu'un courant d'air glacial l'enlacer. Il ouvrit les paupières et vit le loup l'observer attentivement, il avait l'air détaché mais ses yeux brillaient d'un bleu qui trahissait son état émotionnel.
- Bon, je te souhaite une bonne nuit, termina-t-il avec un sourire fier sur le visage.
- Pardon ?
- Qu'est ce qu'il se passe ?
- Et bien... Nous étions en train de... Enfin, c'est rare que tu t'arrêtes à ce moment-là...
- Tu sais ce que ça fait maintenant quand on t'explique quelque chose sans te donner la fin.
- Sadique.
- Mmh, incroyablement machiavélique je dirais.
- Tu... Rah c'est bon, tu as gagné. Je comptais aller voir Amalia pour régler l'affaire de Scotty...
- Seul ?
-Oui...
Stiles avait détourné le regard gêné, il s'attendait à se faire remonter les bretelles, cependant, il n'eut qu'une caresse un peu vive dans les cheveux.
- Tu n'es pas en colère ? Demanda t-il légèrement inquiet.
- Mmh. Je n'aime pas que tu ne veuilles pas te reposer sur moi. Mais j'admire ta détermination et ta dévotion. Je crois que j'ai toujours aimé ça chez toi. Stiles, tu n'es pas seul. Je t'accompagnerai.
- Mais...
- Tout ira bien, c'est moi qui le décide, fais-moi confiance.
- Je ne sais pas quoi dire.
- Alors ne dis rien, pour une fois.
Le loup reprit sa position et la tension bestiale envahit de nouveau la pièce. Mais cette fois-ci rien ne les arrêta et ils profitèrent de chaque moment où leurs corps brûlants ne faisaient qu'un. Une fois leur échange amoureux terminé, Stiles s'effondra contre le cœur de son amant. Ses pulsations étaient encore rapides. Épuisé, il s'endormit sans s'en rendre compte.
Mais la nuit ne fut pas de tout repos. Son cauchemar du moment était de retour, mais plus sombre, plus terrifiant, plus sanguin que jamais. Toutefois, à la fin, au moment où la bête allait le tuer et le sortir de ce rêve infernal, elle se transforma. Elle prit les traits bien connus de son meilleur ami. Au lieu d'apaiser l'ambiance angoissante qui régnait, ce changement l'accentua. Ses yeux avaient une teinte rouge et noire, sa bouche était déformée par un rictus infâme mêlant cruauté et jubilation.
- Scotty... supplia le jeune homme d'une voix cassée.
- Oui, mon petit Stiles ?
- Pourquoi ?
- Pourquoi je vais te tuer ?
- La biche...
- Oh elle ? Si rare... Elle méritait de mourir de la main de l'alpha ultime non ? C'était si... Comment dire... Merveilleux d'être celui qui lui enlève la vie. Un être si pur... C'est triste, n'est ce pas ?! Ricana t-il.
- Scott, ce n'est pas toi...
- Tututut, ça ne marche plus avec moi. Plus tu me montres cette tête-ci et plus j'ai envie que tu souffres.
À ce moment-là, un loup noir sauta à la gorge de l'alpha diabolique qui bascula sur le côté. L'humain peinait à se redresser lorsqu'il vit le canidé voler dans les airs pour venir s'écraser contre un arbre avec un couinement de douleur. Le latino réapparut dans son champ de vision, tout sourire, visiblement heureux de la tournure des événements.
- J'ai de la chance, deux pour le prix d'un. Lequel d'entre vous vais-je tuer en premier ? Je penche pour Derek non ? Tu en penses quoi, toi ?
- Si tu touches à un de ses cheveux, je, je... Enrageait Stiles
- Tu, quoi ? Rigola méchamment son meilleur ami. Allez, c'est décidé.
Alors que le brun ténébreux avait repris forme humaine et qu'il essayait de se relever malgré les blessures infligées, Scott se rapprocha joyeusement, comme un enfant devant un jouet. Il le prit aisément par la gorge et le souleva. Le plus vieux se débattait en vain. L'alpha, ayant succombé à sa part la plus noire, disposait d'une force illimitée.
- Tu n'es pas comme ça, ce n'est pas toi. Sanglota l'humain.
- Mmh ? Si, si c'est bien moi. Amalia m'a libéré, je peux enfin être qui je suis réellement.
- Pourquoi ?
- Tu n'as définitivement que ce mot à la bouche... Parce que vous êtes gênants et faibles.
- Tu vas tuer tout le monde ?
- Non, ceux qui se mettront à travers de mon chemin.
- Kira... June...
- Des poids qu'Amalia a supprimé.
Tout en prononçant cette phrase, il resserra son emprise et un craquement terrible raisonna au creux de l'oreille du jeune homme. C'était terminé, le lycan ne se débattait plus, son corps était immobile. McCall eut l'air légèrement déçu et lâcha sa prise. Le cadavre s'affala sur le sol, visage contre terre.
- Et dire que tu me faisais peur à une époque. Pathétique. Dit-il en le touchant du pied. Bon, reprenons mon "frère".
- Derek, réveille toi.
- Enfin, je te pensais plus intelligent. Il est m.o.r.t., chantonna le meurtrier.
Stiles tenta de bouger mais une force invisible le clouait au sol. Il était impuissant. Il ne pouvait qu'observer la sombre folie qui s'était emparée de ce qui restait de son ami. Son cœur se serra, comment un être aussi attentionné et compréhensif que Scott avait pu aussi mal tourné ? Avant qu'il ne puisse pousser plus loin sa réflexion, un énorme poids s'abattit sur son thorax et son cou. Il n'arrivait plus à respirer, la seule vision qu'il avait devant lui était des pupilles rouges injectées de haine. Il ne chercha pas à se défendre, il ne voulait pas résister. À quoi bon vivre dans un monde sans son amant ? À quoi bon exister si c'était pour supporter la douleur et l'aversion que lui inspirait son ami le plus cher ? Non, il ne voulait pas de cette vie. Il abandonna, les larmes aux yeux qui se fermaient malgré lui.
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