Chapitre 5

À son réveil, Stiles sentait le souffle chaud de Derek lui chatouiller les cheveux. Son amant devait déjà avoir ouvert les yeux puisque sa main lui caressait doucement le dos. Le jeune homme resta un moment immobile et presque instinctivement il respira l'odeur de son compagnon, un mélange boisé et épicé qu'il affectionnait particulièrement. Il aurait pu passer sa vie entière à s'imprégner de cette senteur. C'est, d'ailleurs, ce qu'il avait prévu de faire. Il ouvrit les paupières et tendit lentement sa main vers le thorax musclé de son voisin. Il laissa ses doigts se perdre sur l'immensité qui s'étendait devant lui. Sous le passage de ses doigts, la peau chaude et douce était prise de frisson et un râle de contentement vint lui soutirer un sourire.

- Bonjour mon petit Derek, chuchota t-il.

- Bonjour mon hyperactif.

La voix rauque du loup raisonna en lui et remplit son cœur d'une tendre chaleur. Il ne s'en lasserait jamais.

- Tu as bien dormi après ton cauchemar ? Reprit le lycan. 

- Oui… Et tu sais de quoi j'ai rêvé ?

- Mmh, vu ta bonne humeur, je dirais de nourriture ?

- Tu as décidément une bonne image de moi, ricana l'humain en relevant la tête et en plantant son regard ambré dans celui de son homme. Non, j'ai rêvé de nous deux, de notre week-end.

- Ah, et on y faisait quoi ? Demanda l'intéressé en rougissant légèrement.

Sous sa main, Stiles pouvait sentir les pulsations cardiaques du loup s'accélérer.

- Oh rien de particulier, on était juste là et on profitait.

- C'est un bon programme bien que je l'imaginais un peu plus… Sportif.

- Toujours avec tes idées perverses hein ?

- Et bien non Stilinski, je te signale que je parlais de randonnée autour du chalet.

- Je vais te croire tiens.

- Après, si tu insistes, ça peut toujours s'arranger. Je…

- Tu es toujours partant, je sais ! Bon, et toi ? Tu as bien dormi ?

- Oui, mais je ne me souviens plus exactement de ce dont j'ai rêvé. C'est flou. Je crois que c'était en rapport avec le garage.

- Tu penses que c'est en rapport avec le vandalisme ?

- Peut-être…

Stiles comprit que son conjoint cachait habilement son inquiétude quant à l'agression dont il avait été victime. Pas qu'il était angoissé à cause de la violence de l'acte mais il cherchait des réponses à ses questions. Malheureusement, pour l'instant le policier n'était pas capable de l'aider. Mais il allait réussir, c'était une certitude. Il n'insista pas, quand son petit-ami ne voulait pas s'épancher sur ses sentiments c'était pratiquement impossible de le faire changer d'avis. Bien évidemment, ce n'était que partie remise, le plus jeune était patient et légèrement têtu. En attendant, il changea de sujet.

- Tu sais qu'elle heure il est ?

- Dix heures.

- Déjà ? Tu ne m'as pas réveillé avant…

- Tu dormais bien… Je voulais en profiter.

- Bon… Il faut qu'on se dépêche alors. Scott, Kira et June arrivent bientôt.

- Mmh. 

Le jeune homme se détacha à contre-cœur de sa source de chaleur, il enfila son caleçon et un t-shirt de Derek. Il flottait dedans mais ça lui permettait de sauvegarder son odeur. Avant de sortir de la chambre conjugale, son compagnon le rattrapa, passa ses mains autour de ses hanches et déposa un léger baiser contre sa nuque.

- Stiles, je crois que tu as oublié quelque chose.

- Ah mince, les volets !

Le lycan grogna arrachant un petit rire moqueur au plus jeune qui se retourna et déposa ses lèvres contre celles du râleur.

- C'est bon, maintenant ? On peut préparer le petit déjeuner ?

- Ça suffira… Pour l'instant.

- T'es pas croyable.

Ils s'installèrent autour de la table. Stiles se servit un café sucré avec une pointe de lait et Derek un verre de jus d'orange. Ils partagèrent des toasts, l'hyperactif était déjà en train de dresser une liste complète des tâches à effectuer avant l'arrivée de leurs invités. Bien sûr, comme à son habitude, il dévia rapidement, il passait d'un sujet à l'autre avec une vitesse folle. Le plus vieux l'observait, le menton posé sur sa main. Il avait un air pensif qui semblait révéler qu'il avait perdu le fil. Le bavard rigola devant cette scène, il salua intérieurement la patience inespérée du brun.

- Tu restes étrangement calme. Lui lança-t-il amusé.

- Mmh ? Je profite du spectacle.

- Hein ?!

- J'admire ta capacité à débiter autant de mots à moitié nu dans notre salon.

- Euh je… Bredouilla Stiles en regardant à terre, ses oreilles bourdonnaient et ses joues s'échauffaient petit à petit.

- Oh… Aurais-je réussi à rendre muet Stiles Stilinski ?

- Que tu crois. Ne jamais me sous-estimer. C'est pas avec tes magnifiques yeux transperçants et ta voix profondément virile que tu vas m'arrêter hein.

- Mes "magnifiques" yeux ? Rigola le loup, fier de lui. 

- Pff… Mouais, ben ça va hein, on a pas tous été gâté par la nature comme toi, grommela l'humain.

- Moi, tes yeux, je les aime comme ils sont.

Sans qu'il n'ait besoin de bouger, la présence de Derek envahit toute la pièce. Il déshabillait son amant du regard et la légendaire répartie de Stiles s'envola. 

-... Tricheur.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Enlève moi ce sourire narquois et hop, on se met au boulot.

- Ok… Bouda faussement le brun.

Les prochaines heures furent utilisées pour préparer le loft. Derek traînait un peu des pieds en rappelant que recevoir n'était pas dans ses habitudes et qu'il faisait un grand effort qui mériterait une récompense. Néanmoins, chacune de ses actions étaient parfaitement exécutées. Pendant ce temps-là, Stiles s'affairait en cuisine. Il voulait que le couple se sente à l'aise. Créer une ambiance chaleureuse pourrait l'aider à atteindre son but, réussir à libérer son meilleur ami du poids qu'il porte sur les épaules.
À quelques minutes de l'arrivée de la famille, ils se changèrent. L'humain opta pour une chemise noire et un jean droit. Le lycan pour un t-shirt à manches longues bordeaux et un pantalon de couleur sombre. Ce dernier complimenta son homme avec un regard avide. Compliment qui lui fut immédiatement retourné, avec la même lueur brillante dans les yeux du policier. Dès qu'il fut prêt, les derniers instants d'attente lui parurent interminables. Plus le temps passait, plus le stress s'emparait de lui. Jusqu'à ce que le lycan prenne la parole. 

- Ils sont là.

- Sérieusement, c'est pratique vos pouvoirs !

- Détends toi, ça va aller, murmura tout bas Derek à son oreille. N'oublie pas que Scott peut entendre les battements de ton cœur.

Le jeune hyperactif hocha la tête en signe de compréhension. Il ferma les yeux et se remplit de pensées positives. Tout irait bien. La sonnette retentit et Stiles alla ouvrir, un grand sourire aux lèvres. 

- Salut les amis !

- Bonjour vous deux, répondit calmement Kira en tenant June dans ses bras.

- Hello les amoureux !

Scott affichait un de ces sourires chaleureux habituels qui pinça le cœur de son frère, il le savait, cette expression n'était pas sincère.

- Ouais, salut. Trancha le bêta plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.

La famille entra dans l'appartement. La jeune maman complimenta la décoration du loft, sous le regard amusé de l'alpha. Il l'avait déjà fait et connaissait la réaction de leurs hôtes. Stiles avait les yeux qui pétillaient et se vantait de ses talents d'homme d'intérieur. Derek grognait en expliquant que ce n'était pas de son fait et qu'il préférait celle d'avant, il reçut, d'ailleurs, un coup sur l'épaule comme réponse à cet affront. Le châtain recula d'un pas lorsque les yeux bleus du loup se mirent à briller, déclenchant ainsi l'hilarité générale. Le repas se déroula bien. Le plat au four de Stiles, poulet et pommes de terre, avait fait l'unanimité. June essayait de mettre à sa bouche tout ce qui passait devant elle, heureusement que ses parents avaient des réflexes aiguisés. Après le dessert, le jeune homme s'amusait à prendre sa filleule dans ses bras. Ils étaient perdus au milieu d'une partie de jeu à base de hochet laissant un moment de répit aux jeunes parents.

- On va venir plus souvent, ricana la renarde.

- Avec plaisir ! Oh t'as vu mon cœur ?! S'exclama avec un enthousiasme démesuré le parrain. Elle m'a souri ! Hehe, je suis chanceux ! Tu préfères tonton Stiles à tonton Derek hein ? Tu as raison, je suis plus rigolo !

- En même temps si tu ne te l'accaparais pas dès qu'on la voit, j'aurais peut-être plus de chances avec elle, grinça l'oncle par alliance.

- On peut dire que tu es aimée ma chérie, sourit tendrement le père.

- Bon, puisque tu râles… tiens, je te la donne. Profite un peu avec elle.

Stiles tendit, visiblement à contre cœur, le poupon à son homme. Ce dernier comprit qu'il était temps que la discussion avec l'alpha commence. Il la prit dans ses bras un peu maladroitement, June l'observa attentivement mais couina rapidement pour retourner dans les bras de sa mère, au grand drame du loup. Il n'avait, cependant, pas dit son dernier mot. Il alternait entre ses pupilles grises et bleues en se cachant le visage, ce qui fut, au vu de la joie de la petite, une réussite. Pendant ce temps-là, les deux frères s'éloignèrent pour partager un moment devant une boisson. Deux bières blondes, ils avaient plus ou moins les mêmes goûts donc la question ne se posait pas.

- Tiens Scotty.

- Merci.

- Tu vas bien toi ?

- Ça va, ça va… Et toi ? 

- Moyen, je suis un peu fatigué. Je fais un cauchemar en ce moment, toujours le même. Une bête monstrueuse qui veut me tuer…

- Comment ça ? Tu crois que c'est en rapport avec lui ? Demanda suspicieusement Scott.

- Peut-être… Je ne sais pas… Quoi qu'il en soit, j'essaye de me cacher mais elle finit toujours par me trouver et au moment où elle me tue, je me réveille.

Un frisson de peur traversa le corps de l'humain. Il se remémorait son rêve consciemment pour que son ami réagisse. Si l'alpha ne s'ouvrait pas à lui, il allait tenter une autre approche, le pousser dans sa curiosité et dans ses instincts de protecteur.

- Ah… Heureusement que ce n'est qu'un rêve. Rétorqua le loup avec une froideur inhabituelle.

Son visage était impassible et détaché, son regard inexpressif semblait traduire l'indifférence la plus totale que lui inspirait la situation. Ce n'était pas son ami d'enfance connu pour son oreille attentive. "Oh tu veux la jouer comme ça… Et ben attends de voir" s'indigna intérieurement le châtain.

- Ouais…. Mais elle est terriblement puissante.. Tu te rappelles Peter ? Ben c'est pire. Je ressens encore son souffle… C'est angoissant.

Cette fois-ci, le latino releva la tête et le fixait avec attention. Stiles se félicita rapidement, il avait réussi.

- Comme Peter ?

- Plus grosse, plus forte, plus rapide.

- Mmh…

- Je sais que ça ne veut sûrement rien dire. Mais depuis Amalia, je me méfie de mes rêves.

"Coup de grâce." jubila en lui-même l'humain.

- C'est vrai… Je… Je suis désolé. Tu crois que c'est de nouveau l'oncle psychopathe de ton mec ?

- Non… Je pense à quelqu'un de plus puissant.

- Preston ?

- J'y ai pensé mais je ne crois pas, non. 

- Derek ?

- Non…

- Qui alors ?

- Un alpha un peu long à la détente, visiblement.

- Stiles !

- Ça va, je rigole, enfin à moitié.

- Impossible, tu sais bien qu'en ce moment, je suis plus proche de toi que d'une bête sanguinaire.

- Je te signale que je peux me défendre, monsieur le véritable alpha aux yeux jaunes.

- Si ça continue, il faudra que tu m'apprennes tous les trucs de chasseurs, que je puisse avoir un moyen de combattre aussi.

- Pas sûr qu'un asthmatique nous soit d'une grande aide… Aie ! Je te charriais, ça fait mal. Je peux te dire que tu as gardé ta force loup-garouphique hein ?!

- Désolé, je ne pensais pas frapper si fort… ça va ton bras ?

- Si j'ai un bleu, ça sera de ta faute ! "SOS Meilleur ami maltraité" ça existe tu crois ?

- Si seulement, j'en aurais bien besoin contre tes sarcasmes quotidiens.

- Hey ! Je suis un ami en or. Bref, ne t'inquiète pas, on va trouver une solution, Scotty. D'accord ?

L'invité jeta un œil discret au-dessus de son épaule pour s'assurer que les autres étaient occupés et se rapprocha de l'oreille de son ami.

- D'ailleurs, Deaton m'a appelé, il veut me voir cette semaine. Il aurait peut-être trouvé l'origine de… mes problèmes. Chuchota t-il d'une voix presque imperceptible.

Stiles fit les yeux ronds, il allait répliquer avec puissance mais une main vint lui cacher la bouche. Il était plus que certain que Scott voulait garder cette information secrète. Alors, l'hyperactif se calma autant qu'il put et hocha la tête. Le contact se brisa.

- Tu veux que je vienne avec toi ? Susurra ce dernier.

En seule réponse, il trouva un regard implorant.

- OK, je serais là. Reprit-il doucement.

- Chéri ! Désolé de vous interrompre mais June est un peu fatiguée… S'exclama Kira.

- On va y aller alors, on se tient au courant, Stiles ?

- Ouep, compte sur moi.

Les invités sortirent laissant un espace vide dans le loft. Le châtain laissa échapper un soupir de soulagement et, perdu dans ses pensées, il commença à s'activer pour ranger le salon. Son compagnon, savourant le silence, l'aida, si bien qu'une demi-heure après, tout était propre. Le lycan observait l'humain qui astiquait sans but le plan de travail, bien trop absorbé par ses réflexions pour s'apercevoir que la surface était déjà brillante. Il se décida mollement d'ouvrir la conversation.

- Ça a été avec Scott ?

- Mmh…

- Stiles.

- Mmh, Mmh.

- J'ai envie de te prendre sauvagement contre la porte.

- Hein ?!

Stiles releva enfin la tête, la dernière phrase l'avait tellement surpris qu'elle l'avait extirpé du pays lointain où il s'était réfugié.

- Ça y est, j'ai ton attention ? Bien. Scott ?

- Ah ouais… Et Ben Deaton a l'air de savoir pourquoi Scott n'a plus son pouvoir d'alpha.

- Bonne nouvelle.

- Oui… Ils se voient la semaine prochaine. Je vais y aller. 

- Ça marche. Et ?

- Et quoi ?

- Stiles…

- Bon.. J'ai encore vu ce Scott froid et sans empathie. J'ai fini par le retrouver. Mais il perd une partie de lui. J'espère que Deaton pourra nous aider.

- T'inquiète pas. Je suis sûr que c'est juste une mauvaise passe.

- Mmh..

La suite de la journée fila assez rapidement, ils entreprirent une séance de sport parce qu'ils avaient laissé dépérir leur entraînement depuis plusieurs jours. Ils prirent la direction de la forêt pour un petit jogging de fin d'après-midi. Stiles sourit en voyant son homme respirer fortement l'odeur de la forêt. Il était dans son élément. Il trépignait d'impatience mais essayait de se caler au rythme de son amant. Celui-ci lui expliqua qu'il pouvait partir devant pour en profiter un maximum, le lycan hésita quelques minutes, puis, écoutant l'appel des bois disparut au loin. Une fois seul, l'humain se perdit dans ses réflexions, pour ne pas changer. Inconsciemment, il avait une appréhension qui persistait. Courir sans ses amis surnaturels dans la nature de Beacon Hills alors qu'un alpha légèrement sociopathe les avait menacés et que son esprit n'arrêtait pas de lui montrer sa mort en boucle n'était pas sa meilleure décision, il fallait bien l'avouer. Mais il avait besoin de se dépenser. Il avait besoin d'extérioriser ses angoisses. Et, dans un excès de précaution, il avait emporté avec lui l'héritage balistique du chasseur décédé. Il n'était donc pas désarmé, en cas d'attaque il pourrait largement se défendre. Il fit plusieurs kilomètres avant de ressentir les effets de la fatigue, il diminua sa vitesse lentement avant de finir par marcher. Il connaissait parfaitement le chemin à emprunter, avec son petit ami, ils venaient souvent ici. Il laissa ses yeux divaguer devant la beauté des lieux. Un soleil déclinant offrait ses derniers rayons qui se perdaient dans la cime des grands arbres leur laissant une douce couleur orangée. Le joggeur entendit quelques gazouillis d'oiseaux, des branches craquer sous le poids de quelques animaux de la forêt s'enfuyant à son approche. Que c'était reposant. Mais, soudainement, il eut une impression étrange, un frisson de malaise. Instantanément, ses sens se mirent en ébullition. Il stoppa sa marche et regarda autour de lui en tendant l'oreille. Rien, mis à part un silence plombant, presque anormal. Sa vue était obstruée par les nombreux arbres qui l'entouraient, toutefois, rien ne semblait bouger. Il tourna sur lui-même, n'arrivant pas à dégager cette impression d'être observé. Il passa sa main dans son dos pour y sortir son pistolet. Il était sur la défensive. Les minutes défilèrent et, à part sa respiration, aucun son ne lui parvint. Il laissa sa garde diminuer légèrement. C'était peut-être son imagination, peut-être des reliquats de ses rêves agités.

- Qu'est ce que tu fais ?

L'adrénaline se déchargea en lui, son corps se tourna mécaniquement vers la droite, les mains resserrées sur son arme. Son canon se retrouva face au torse de son conjoint. 

- Woh, c'est moi, doucement.

- Ah oui, désolé… J'ai cru.. C'est pas important. Tu t'es bien dépensé ?

- Ça va, je t'ai attendu devant la voiture mais tu ne revenais pas, je suis parti à ta recherche !


- Pourtant, tu le sais bien, je suis l'être le plus puissant de cette ville, je ne risque absolument rien.

- Bon, je te laisse là, alors !

- Allez, le dernier arrivé à la voiture fait la vaisselle pendant une semaine. Je te laisse un peu d'avance, je suis sympa.

- Viens, on va essayer de rentrer avant la nuit. À moins que tu n'aies d'autres blagues douteuses à raconter ?

- Aaah, ce que tu peux être rabat joie des fois, mon petit Derek.

Avant de quitter les lieux, l'humain se retourna une fraction de secondes pour vérifier. Vérifier quoi ? Il ne le savait pas, mais son malaise disparut. 
Une fois rentré, c'était le déroulé habituel d'une soirée : douche, repas, film. Ils se mirent ensuite au lit. Stiles ne lâcha pas le contact physique, il en avait besoin, il posa sa tête contre le torse chaud de son compagnon et passa son bras sur ses abdominaux parfaitement dessinés. Il entendait un rythme cardiaque lent et ça le berçait. Il était proche de l'endormissement quand il brisa le silence ambiant.

- Tu dors ? Chuchota-t-il. 

- Oui.

- Très drôle. 

- Qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu tombais dans le sommeil.

-... Dis moi, dans la forêt, tu n'as rien vu ni entendu ?

- À vrai dire, j'étais trop concentré à essayer de te retrouver. Pourquoi ?

- Mmh non, j'avais l'impression d'être observé. 

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ? 

- C'était sûrement mon imagination…

- Mmh. Tu ne vas plus dans les bois sans moi.

- Hey, je suis un homme entraîné par…

- Je ne rigole pas. Jamais.

- Mon petit Derek… Commença à ironiser l'humain. 

- Stiles ! Ce n'est pas drôle ! S'énerva le sourwolf. Je… Promets le moi.

- Impossible. Si une affaire nous emmène là-bas, il faut que j'y aille.

- Mmh, grogna le loup. Préviens-moi et je viendrais immédiatement. 

- Et le garage ?

- M'en fous. 

- Mais…

- Je te laisse pas le choix, mon chéri.

Ce dernier mot le fit frissonner, il ne pouvait pas répliquer. Et de toute façon, son esprit s'embrumait et il glissa petit à petit vers un repos bien mérité. Étrangement il dormit d'une traite, sans aucun souvenir de rêves perturbants. Il n'avait pas aussi bien dormi depuis… Depuis trop longtemps. Ce matin, ils pouvaient prendre leur temps. Le garage était fermé et lui commençait l'après-midi. Il ouvrit difficilement les yeux, un rayon de lumière le dérangeait, il cacha son visage derrière le torse de son homme. Il en profita pour emplir ses narines de son odeur. Puis, avec sa main, il créa un petit coin d'ombre lui permettant de relever légèrement sa tête. Il observa son voisin encore endormi. Il resta quelques minutes à décliner chaque partie de son visage. Ça faisait combien de temps qu'il n'avait pas pris le temps de le faire ? Et pourtant tout était un régal dont il se délectait avec plaisir, ses lèvres fines à moitié ouvertes, son nez pointu, ses yeux en amande dont les paupières closes cachaient un regard de braise et ses sourcils fournis laissant apercevoir la plus belle des cicatrices. "Mon dieu qu'il est merveilleusement beau." murmura-t-il sans s'en rendre compte. Soudain, sur ce visage paisible s'étendit un sourire radieux et un regard argenté le fixa avec envie.

- Je veux bien que tu me réveille comme ça tous les jours, lança la voix rauque de Derek.

- Rêve pas trop quand même.

- Mmh. Dommage.

- Bon… Petit déjeuner ?

- Ouais.

- J'arrive, bouge pas ! 

Le jeune homme sauta habilement du lit et se précipita vers la cuisine tandis que son amant se réfugiait sous la couette en râlant de voir autant d'énergie de bon matin. Il aimait son calme et Stiles en était le contraire. C'était miraculeux que l'hyperactif avait été accepté dans son cercle proche. Ce dernier revint fièrement avec un plateau rempli. Son air assuré arracha un merveilleux rire au propriétaire des lieux.

- Finalement, ce n'est pas si mal… Murmura t-il d'une voix chaude. 

- De ? Demanda naïvement le serveur de la mâtiné.

- Rien, mange.

- Ok, mais seulement parce que je meurs de faim hein.

- Mmh mmh.

La journée commençait idéalement bien, mais elle était loin d'être terminée et l'après-midi s'annonçait moins joyeux.

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