Chapitre 39
Une douleur affligeant l'estomac de Stiles le tira de ses rêves. Il grimaça en prenant conscience de sa faim. Il allait encore se nourrir de cette masse sans goût que le personnel médical appelait purée. Il lutta encore un peu contre son appétit avant d'ouvrir ses paupières. La lumière du soleil lui offrait une magnifique vue sur le thorax musclé de son voisin. Il fronça les sourcils en se remémorant les événements passés. Sa chambre au parfum d'antiseptique, Derek, son père, Scott, Mélissa, son médecin, les portes se refermant derrière lui, la Camaro, les bois… Il n'était plus à l'hôpital, il dormait dans son lit aux côtés de son, désormais, fiancé. Son rictus de lassitude se métamorphosa en sourire radieux. Les bras qui l'entouraient le serrèrent un peu plus fort et un baiser se déposa sur ses cheveux sûrement en bataille.
– Bonjour mon amour, murmura la voix endormie de Derek.
– Hey beau gosse.
– Tu t'es bien reposé ?
– Oui, ça fait du bien.
– À moi aussi…
Stiles releva la tête pour observer le visage embrumé de son compagnon, ses mèches ébènes reposaient sur son front, ses iris gris le contemplaient comme s'il était la huitième merveille du monde. Il resplendissait par sa beauté, la chance de se réveiller aux côtés d'un être aussi parfait avoisinait les zéro. Et pourtant, Stiles en avait le droit. Il rougit, conscient que sa vie relevait d'un miracle. Son cœur redoubla de rapidité quand, délicatement, les lèvres si attrayantes de son amant se rapprochèrent pour caresser les siennes. Moment idyllique jusqu'à ce que son ventre se décide à faire entendre ses revendications, créant un rire mélodieux chez son fiancé.
– Désolé, marmonna-t-il.
– Normal que tu aies faim, on se réveille d'une séance intensive de sport.
– Tu sais qu'elle heure il est ?
– Aucune idée et je m'en fous. Aujourd'hui, c'est toi et moi. Si on doit manger à seize heures, on le fera.
– En fait je suis décédé et on est au paradis c'est ça ?
– Un mort qui a faim ?
– Tu marques un point…
– Tu veux manger quoi ? interrogea le lycan, un sourire doux au visage.
– On peut commander, ça sera plus simple pour nous deux… marmonna Stiles en plongeant son visage au creux de son oreiller.
– Stiles, je t'ai pas demandé ce qui était le plus simple mais ce que toi, tu voulais.
– Un pizza c'est très bien.
Derek grogna, lança ses doigts sous les côtes de Stiles qui se débattait, hilare. Après plusieurs secondes de torture, le lycan se stoppa tandis que le jeune homme reprenait son souffle en lui jetant un regard faussement désapprobateur.
– Donc qu'est ce que tu veux VRAIMENT manger ? Attention à ta réponse, si je perçois le moindre mensonge, je recommence.
– C'est pas juste, je ne peux même pas me défendre. Quand je serai totalement sur pied, je me vengerai.
– Stiles.
– Des pâtes à la carbonara, souffla-t-il en détournant les yeux en tentant vainement de supprimer le rouge de ses pommettes.
Satisfait, Derek haussa les sourcils comme pour savourer sa petite victoire. Puis, il ébouriffa la tignasse brune de Stiles et, sans rien ajouter, se rhabilla. Il lui envoya ses affaires que le jeune homme enfila à son tour. Toujours appuyé sur Derek, ils descendirent prudemment les marches. Un pas après l'autre. Un de raté et la chute serait terrible. Stiles pesta intérieurement devant son manque d'habileté. Il retrouvait l’amer sensation d'être un poids. Sa joie s'échappa face au néant de son désespoir.
Ils regagnèrent le rez-de-chaussée sains et saufs, arrachant un soupir soulagé au jeune homme. Au moins, sur la terre ferme, il pouvait se déplacer seul. Il s'éloigna instantanément de son amant, pas par envie, par crainte. Il rumina en s'asseyant devant le bar, son menton sur sa main, il lorgna la grande vitre.
– Désolé, murmura-t-il d'une voix à peine perceptible.
– De ?
Le lycan s'affairait déjà en cuisine, chaque geste réfléchi au millimètre prêt. Il mélangeait savamment dextérité et rapidité. Sa réponse pouvait paraître automatique mais Stiles le savait, il écouterait avec attention la suite de leur conversation. Il devait choisir ses mots avec rigueur. Avant, il aurait ravaler ses ressentiments, pensant qu'ils n'étaient que peu importants. Seulement, cette façon de fonctionner avait creusé le fossé menant tout droit à leur douloureuse rupture. Il déglutit et, refusant de retomber dedans, il se lança :
– Je… Tu sais, je… Suis dans cet état… Et toi tu es obligé de… T'occuper de moi… Au lieu de vraiment faire ce dont tu as envie…
– Et j'ai envie de faire quoi selon toi ?
– Je ne sais pas… Le garage peut-être ? Courir dans les bois ? Un deuxième round ? Lire ?
Dans le bruit métallique d'une casserole atterrissant un peu trop brutalement sur le plan de travail, le regard acéré du lycan se braqua sur lui. Une sueur froide se déversa le long de sa colonne vertébrale, se taire était peut-être une meilleure option. Il n'était pas prêt à se confronter à la colère de son compagnon. Ce qu'il redoutait sûrement le plus était sa froideur. Il excellait dans l'art du silence accusateur.
– Combien de fois je vais devoir te le répéter, siffla Derek en se pinçant l'arête du nez. Tu crois sincèrement que je serais là avec toi si ça ne me plaisait pas ?
– Je… Ne veux pas t'embêter.
– Ôte toi cette idée de la tête. Tu es bien le seul qui ne me dérange jamais. Tu es en convalescence Stiles, c'est normal que certaines choses mettent du temps à revenir. Tu t'en sors très bien.
– C'est gentil, merci !
– Pas gentil. C'est toi.
Derek se retourna pour détailler les morceaux de viande à l'aide d'un grand couteau argenté.
– Tu en avais dans le frigo ? s'étonna le jeune homme.
– Hm. C'est ton plat préféré, non ?
Stiles acquiesça et enfouit son visage entre ses bras, dissimulant ainsi la gêne qui s'emparait de lui. Son fiancé était décidément un homme particulièrement prévenant. Il se laissa bercer par les bruits de la lame s'abattant sur la planche en bois, divagant vers des pensées agréables.
Il s'imaginait déjà devant un maitre de cérémonie à prononcer ses vœux. S'il s'était déjà repassé la scène de nombreuses fois pendant son idylle avec Lydia, la tâche s'avérait plus complexe au bras de son compagnon. Il visualisait des festivités simples, peut-être au sein de la forêt.
La forêt, son odeur, le vent dans les feuilles d'arbre. Cela plairait sûrement à Derek. C'était son élément.
La forêt, les ombres qu'elle cachait, les drames qu'elle faisait taire, les monstres qui dormaient en son cœur. Deux yeux écarlates injectés d'une rage folle voulant le dévorer tandis que ses cris se perdaient dans l'immensité boisée. Son muscle cardiaque palpita sous la menace qui l'opprimait. Il se mordit la joue en se répétant intérieurement « ce n'est pas réel ». Il ouvrit ses yeux ne sachant pas exactement quand ils s'étaient fermés. Il poussa un soupir de soulagement en apercevant son compagnon et en humant la bonne odeur qui s'échappait de la casserole.
– Ça va ? s'enquit le lycan. Tu es tout pâle, plus que d'habitude je veux dire.
– Cauchemars, grommela Stiles qui n'arrivait pas à se détacher de son sentiment de malaise.
– Tu en fais beaucoup.
– D'après ma psy, c’est possible que ça augmente.
– Je vois… Tiens, reprends des forces, souffla Derek en lui donnant une assiette fumante.
– Dis, c'est bien réel hein ?
– Quoi ?
– Toi, moi, nous, ici, cette bague…
Légèrement, presque comme s'il ne pesait rien, l'alpha contourna le bar et se planta devant lui. Il entoura délicatement son visage avec ses grandes mains chaudes et déposa un baiser puissant sur ses lèvres, calmant instantanément les angoisses de Stiles. Si ce n'était pas la réalité, alors elle était parfaitement imitée.
– Tu en doutes encore ? ricana le lycan.
– Non… Désolé, c'est idiot.
– Pas du tout, répondit-il tendrement. C’est même très courageux, merci de me parler de toutes tes peurs.
– Derek… Tu crois que je vais redevenir celui que j'étais avant ?
– Non. Parce que je ne suis plus le même non plus, on ne peut pas effacer le passé. Par contre, ce que je sais, c'est qu'ils s'en sont pris à la mauvaise personne. Stiles, l'humain de la bande qui ne paye pas de mine mais qui est, pourtant, le plus fort d'entre nous.
– Oui, sous mon apparence frêle se cache une montagne de muscles.
Derek souffla du nez en secouant la tête de droite à gauche, les yeux au plafond. Il le chatouilla une dernière fois avant de reprendre sa place, face à lui. Ils parlaient de sujets divers et variés, Derek menait la conversation comme pour en occulter certains. Stiles n'était pas dupe, son amant lui cachait des informations. Néanmoins, il ne chercha pas à en savoir davantage, protégeant leur moment d'intimité. Ce qui touchait à Stan, Flynn, les sirènes était exclu de leurs échanges.
Enfin, après plusieurs éclats de rire et de mine boudeuse, le repas toucha à sa fin. Stiles persuada son compagnon d'aller se dégourdir les jambes. Il voulait respirer l'air frais, retrouver un semblant de liberté. Derek, peu enchanté par l'idée de côtoyer le monde, finit par accepter. Il perdait toujours face au regard implorant de Stiles qui en jouait beaucoup.
Les vestes ajustées sur leurs épaules, ils déambulèrent dans les rues de Beacon Hills pour rejoindre un parc. L'endroit offrait une belle étendue de verdure sans transporter les ombres forestières. Le soleil faiblissait mollement à l'horizon, effleurant avec douceur la peau des promeneurs. Un chant mélodieux accompagnaient leurs pas, les oiseaux proposaient leur plus beau concert. Parfait pour Stiles qui, loin de ses démons, s'allouait une bouffée d'air frais.
Par habitude, le lycan laissait un espace entre eux. Le jeune homme ne pouvait pas lui en vouloir, cette distance résultait de ses craintes passées. Alors, il bascula volontairement sur la droite mimant une perte de force. Sans attendre, Derek se précipita à son secours mais son visage se ferma en découvrant la supercherie. Stiles un demi-sourire fier aux lèvres annonça :
– Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour que tu te rapproches de moi.
– La prochaine fois, je te laisse tomber.
– On sait tous les deux que c'est faux.
– Ne me tente pas.
– Et puis, je voulais juste qu'on se rapproche. Depuis qu'Amalia n'a plus d'emprise sur nous, on a pas eu l'occasion de…
Sa voix se brisa, l'obligeant à couper prématurément sa phrase. « Amalia », ce prénom au demeurant magnifique, personnifiait, depuis plus d'un an, une peur sourde tapis au plus profond de leurs êtres. Le prononcer lui donnait consistance. Même Derek parut sensible face à l'évocation de leur ancienne ennemie, une ombre obscurcit momentanément son regard si clair. Il ferma les paupières et expira avant de se toucher le front.
– Tu aurais quand même pu m'en parler avant de faire ça, j'étais inquiet moi.
– Arrête de râler Sourwolf.
– J'étais plus tranquille lorsque tu étais à l'hôpital.
– Menteur.
– Hm.
– Tu sais, je ne veux plus qu'on se cache toi et moi. Surtout qu'on va bientôt se… Marier.
Le rouge envahit les joues de Stiles, il avait eu du mal à prononcer ce mot, gêne et retenue l'enchaînaient. Le lycan sourit, se pencha et l'embrassa tendrement. Ils se délectèrent de cette marque d'affection sans devoir vérifier les environs. Stiles admit intérieurement que c'était agréable de vivre leur histoire au grand jour. Il était néanmoins conscient que leur couple ne plairait pas à tout le monde, rien que leur baiser attirait quelques regards haineux. Une femme un peu plus loin et un homme assis sur un banc derrière eux. Il haussa les épaules, ils pouvaient bien médire sur leur amour, eux demeuraient heureux.
Il déambulèrent l'un à côté de l'autre en silence, même Stiles ne voulait pas briser cette paix, le nez sûrement rosit par le vent. Il aurait aimé marcher ainsi longuement, mais fatalement, son corps lui rappela sa faible constitution. Fatigué, douloureux de partout, il se résigna à s'asseoir sur un banc. Ses jambes tremblaient, il se pencha en avant pour poser ses coudes sur ses cuisses, croisa les doigts et glissa son menton dessus. La lumière solaire commençait à décliner, colorant le ciel d'un orange vif. Les bruits s'apaisèrent, signalant la fin de journée imminente. Il ne savait pas combien de temps il pouvait rester ici, juste comme ça, à observer la nature terminer son cycle diurne. Auparavant, l'ennui l'aurait vite retrouvé. Pas aujourd'hui, non aujourd'hui, il savourait ce moment. Il était passé tellement proche d'un destin funeste que même cela relevait du miracle.
– Tu rêves mon amour ?
La voix douce et profonde de son fiancé s'insinua en lui, tel un pansement, elle apaisait ses maux les plus profonds. Il sourit, un sourire mélancolique et plein d'espoir.
– Je sais que tu me caches des choses Derek.
– Stiles je…
– Merci de me laisser cette journée loin de tout. Au-delà de la demande en mariage, que j'ai adoré hein, juste nous deux, le calme, c'est parfait. Je suis si reconnaissant d'être en vie parce que ça veut dire partager de nouveau ces petits instants avec toi. Dans vingt ans, on sera peut-être encore là, les cheveux blancs et les rides en plus. Enfin toi, je ne sais pas trop… Ça vieillit comment un loup-garou ? Comme le commun des mortels ou c'est encore une de vos aptitudes ? Dans ce cas, heureusement que je suis plus jeune… Imagine le malaise… Merde, j'ai encore recommencé… Je disais quoi déjà ? Ah oui… Demain, on va devoir retrouver la réalité hein ? J'aimerai juste que ce jour ne finisse jamais.
Il marqua un arrêt pour reprendre son souffle, à sa gauche, son compagnon était immobile. Il faisait preuve de réserve, sachant que le discours de Stiles n'était pas encore terminé.
– Je ne suis qu'un humain, reprit-il. Je n'ai pas de point d'ancrage ou autre… Mais, tu es mon pilier, le centre de mon triskel…
Il ricana de lui-même. Passa sa main dans ses mèches rebelles et soupira :
– Ça sonnait mieux dans ma tête désolé. Je ne vais pas bien, je suis hanté par lui, par la mort. Seulement, il ne gagnera pas. Je suis assez fort maintenant, j'ai assez confiance en moi pour traverser cette épreuve et cette confiance je te la dois. À ta façon de me regarder, de me frôler, de m'embrasser, de me faire l'amour, j'ai appris à m'accepter. J'ai encore pas mal de fêlures, il est vrai… Je suis couvert de cicatrices ici et là.
Il toucha du bout de ses doigts trop fins sa tempe et sa poitrine.
– Et toi, le sourwolf le plus associable de Beacon Hills, tu les rends si belles. Je ne changerai aucune de ces plaies ouvertes parce que tu étais à mes côtés pour chacune d'entre elles. Je suis…
Il inspira profondément, racla sa gorge et les larmes aux yeux, il cria :
– Un survivant. Je m'appelle Stiles Stilinski, fiancé de Derek Hale et père de Nathan.
Le silence accompagna ses dires, une pause où l'immensité semblait le suivre dans son excès d'assurance. Ce que ressentait Stiles à cet instant était difficilement décryptable. Un mélange d'invulnérabilité et de désespoir. Une quiétude tourmentée. Perdu et pourtant jamais aussi sûr de lui qu'à cet instant. Ses émotions se bousculaient, aucune ne voulant prendre le dessus sur l'autre. Il frissonna lorsque la main robuste de son voisin lui entoura l'épaule pour l'attirer à lui. Ses pupilles parlèrent pour lui, inondant le t-shirt blanc collé à son visage. De longues minutes s'écoulèrent avant qu’un doux son ne viennent percer le calme ambiant.
– Je serais toujours là pour te prendre dans mes bras Stiles. Pleurs autant que tu en as besoin.
Le cœur qui battait contre le torse de Derek était d'un calme olympien, en revanche, sa respiration saccadée le trahissait. Curieux, Stiles essuya ses joues et releva son regard vers les yeux gris de son amant. Ils le fuyaient, préférant s'orienter vers le ciel. Alors, le jeune homme caressa délicatement sa mâchoire serrée.
– Derek, murmura-t-il.
Enfin, les iris tant convoités glissèrent doucement sur lui. Un voile humide reflétait la lumière pâle de la lune, remplaçant, à présent, celle du soleil. Sur ses joues des perles d'eau salée scintillaient jusqu'à se perdre dans l'infini noirceur de sa barbe.
– C'est vraiment pas juste, susurra-t-il. Même dans cet état, tu es magnifique. Moi je dois ressembler à rien alors que toi… Tu resplendis…
– Tu es mignon avec ton nez qui coule et tes yeux rouges.
– Désolé, je t'ai fait pleurer.
– Ce ne sont pas des larmes de tristesse…
– Tu vas me faire le coup de la poussière dans l'œil ?
– Stiles, râla Derek. Non, c'est juste que je suis fier d'être témoin de l'homme que tu es.
– … Merci mon petit Derek. Par contre, l'homme que je suis commence à avoir froid.
– On rentre ? ricana le lycan.
– Ouais… Mais, je ne suis pas sûr d'avoir la force de marcher… Va falloir que tu me portes.
– Super.
Derek roula les yeux en soupirant avant de se lever et de présenter son dos à Stiles, qui s'amusait de la mine boudeuse de son compagnon. Ce dernier lança ses bras et ses jambes pour s'y accrocher. Une fois installé, Derek se redressa et avança dans l'obscurité à peine camouflée par des lampadaires timides.
– Ça me rappelle des souvenirs, railla Stiles en battant des pieds.
– Arrête de bouger.
– Je peux pas, j'suis hyperactif.
– Mmh.
– Dis, susurra le jeune homme près de l'oreille de son porteur.
– Quoi ? sursauta le lycan.
– Tu sais que j'arrive à voir le rouge sur tes oreilles et j'entends ton cœur battre la chamade.
– C'est parce que tu es lourd.
– Mais bien sûr… Tu as de la chance tu sais ? Je t'aime même lorsque ton côté mal léché ressort.
– Moi aussi, même lorsque tu parles trop.
Le rire mélodieux de Stiles les suivit sur plusieurs mètres. Leur progression était lente, presque trop. Visiblement, Stiles n'était pas le seul à vouloir allonger les secondes. Ce constat le réjouit plus encore, augmentant son débit de paroles sous les expirations désabusées de son compagnon.
Ils arrivèrent au loft la gorge serrée, conscients que cette journée si particulière touchait à sa fin. Malgré les efforts de Stiles face à sa fatigue, ses paupières tombaient toutes seules et ses bâillements se multiplièrent. Il s'obstina, néanmoins, à prendre une douche et ce, malgré les regards désapprobateurs de son amant. Malheureusement, ce dernier l'abandonna sous l'eau chaude prétextant un changement de draps. Stiles remarqua tout de même les muscles crispés autour de ses dents, il lui en fit par une fois étendu sur le lit. Apparemment, Derek se débattait avec ses envies intimistes et, après cinq semaines, voir la personne qui attisait son désir sous le jet de la douche le poussait dans ses retranchements. Alors, il préférait se concentrer sur autre chose, honorant ainsi les besoins de convalescence de Stiles. Heureux de constater la patience dont il faisait preuve, celui-ci lui en était reconnaissant. Un baiser sur les cheveux, des bras câlins autour de lui et un « Tu n'as pas besoin de me remercier, c'est normal » murmuré doucement l'emmenèrent jusqu'à un sommeil réconfortant.
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