Chapitre 35

Allongés dans le lit d'hôpital, cela faisait un moment qu'ils s'observaient mutuellement. Ils s'étaient enfermés dans leur bulle, tentant de rattraper les trois semaines où Stiles était plongé dans l’inconscience. Ils furent interrompus par l'entrée du médecin. Un homme dans la cinquantaine se présenta, sa peau porcelaine rivalisait aisément avec celle du policier. Derek se releva. Stiles devait faire une batterie d'examens afin de définir au mieux le programme de sa rééducation. Mais, le docteur l'affirmait, tout ceci prendrait plusieurs mois. Ce n'était pas au goût de Stiles, agacé, il serra la mâchoire avec force. Il jeta un coup d'œil à son compagnon avant d'être amené à la salle d'IRM. Il commençait à la connaître par cœur. Un long tube blanc, un vacarme assourdissant. Oui, il en possédait les rouages, il savait pertinemment l'angoisse que lui procurait cet endroit. Il ferma les yeux lorsqu'il pénétrait dans la machine.

– Si vous ne vous sentez pas bien monsieur Stilinski, appuyez sur le bouton, résonna la voix autour de lui.

Il répondit un « oui » timide et attendit. Le bruit du train s'éleva et il serra sa main avec force. Il se concentra sur son rêve, tentant d'oublier l'espace restreint dans lequel il était. Très vite, sa vision se ternit. Deux calots rouges, la haine, la douleur. Il ne tint plus, il leva ses paupières. De retour dans les bois, devant le Scott mauvais, devant sa perte d'espoir, devant un futur radieux qui s’effaçait petit à petit, devant la mort. Sa mort. Sa respiration se coupa, ses oreilles n'entendaient que ses pulsations cardiaques. Les muscles de sa jambe se contractèrent contre sa volonté. Néanmoins, dans ce brouillard épais qui se formait tout autour de lui, il réussit à actionner l'interrupteur. Perdu dans ses songes les plus obscurs, son corps réagit seul lorsqu'il sentit une main se poser sur lui. Faisant fit de ses douleurs, il la saisit et la retourna. Un cri, Preston à genou devant lui. Mais, alors qu'il pensait avoir pris le dessus, des bras sortis des ténèbres le plaquèrent au sol. Il se débattit, lançant ses pieds au hasard devant lui. Hélas, il moulinait dans le vent. Une vive piqûre dans le bras droit le fit grimacer. Il hurla et réunit toute sa combativité afin de forcer sur son bras gauche. La résistance céda. Il envoya son poing, toucha son ennemi invisible et tenta de se dégager, en vain. Puis, sa force commençant à l'abandonner, il abdiqua. Le paysage sinistre de la forêt se brouilla pour laisser place au plafond blanc de l'hôpital. Au-dessus de lui, trois visages aux traits apeurés le fixaient.

– Monsieur Stilinski, vous m’entendez, s'enquit l'un d'eux.

– Qu'est ce que…

Stiles avait du mal à comprendre la situation, ne discernant pas la réalité de ses visions. Les bois ? L'hôpital ? Qu'en était-il vraiment ? Devenait-il fou ? Des larmes chaudes quittèrent ses yeux et s'écoulèrent le long de ses joues. Dans ses interrogations, il entendit « crise violente », « médicament », « chambre ».

– Pardon, bredouilla-t-il à demi-conscient.

Les lumières des couloirs défilaient, il les trouva étrangement belles. Si blanches, si pures. Enfin, son lit s'arrêta sous l'une d'elle. Il sourit, heureux de pouvoir la regarder. Il aurait voulu l'attraper toutefois, il n'en possédait plus l'énergie. Jamais de sa vie, il ne s'était senti aussi détendu. Un obstacle se positionna entre lui et l'objet de sa contemplation, il fronça les sourcils. Un homme brun, aux iris gris teintés de vert, la barbe épaisse, le nez fin et les lèvres pincées le dévisageait. Si les éclairages lui paraissaient magnifiques, ce n'était rien comparé à la splendeur de ce visage.

– Si beau, marmonna-t-il.

– Stiles ?

– Salut beau gosse… Tu connais… Mon prénom.

La voix du policier était pâteuse, il cherchait ses mots. Un sourire s'afficha sur les lèvres qu'il mourrait d'envie de capturer.

– Oui, je le connais. Et pas qu'un peu.

– J'ai de la… Chance. Tu… T'appelles comment ? Tu es… seul ? Tu veux te marier ?

– Tu me dragues là ?

– Ou-ep.

– Je crois que ton petit-ami n'aimerait pas ça… Tu sais, Derek.

– Derek… Ah c'est vrai que je suis son… Hehe ! Je suis… Le petit ami de Derek Hale !

– Je crois que tu délires.

– Que pour toi… Beau gosse.

L'homme, qui lui était bizarrement familier, pouffa de rire avant de toucher son front. Il s'éloigna de son champ de vision au grand malheur de Stiles qui râla. Mais, le spot luminescent était si envoûtant qu'il en oublia cette rencontre étrange.

– Salut fiston.

Une autre figure se glissa au-dessus de lui. Cette fois, il le reconnut sans mal.

– P'pa !!!

– Tu as raison Derek, il est ailleurs…

– P'pa ! Je t'aime, tu sais ?

– Moi aussi fiston, moi aussi.

Noah était pâle, presque cadavérique. Ses joues étaient creusées. Dire qu'il possédait des cernes était un doux euphémisme, elles concurrençaient presque les rides profondes qui sillonnaient sa peau. Il paraissait avoir vieilli d'un coup.

– Je suis content que tu te sois réveillé.

– Papa, tu le dis pas hein… Mais je crois que je suis amoureux.

– Ah oui ?

– Oui. De la lampe.

– Je vois… Je reviens.

Stiles, toujours sur son petit nuage, regagna un peu de puissance. Il passa ses doigts devant la douce clarté qui illuminait ses yeux. Les formes dessinées étaient hilarantes. Il explosa de rire. Il crut entendre son père soupirer et expliquer qu'il allait boire un café. Alors, il tenta maladroitement de se redresser avant de retomber sur son oreiller. Un grognement et le dossier de son matelas s'éleva doucement. Il se retrouva à demi-assis. Il ne restait que cette mystérieuse personne à côté de lui.

– Ton sourcil.

– Tu ne vas pas recommencer avec ça… ?

– C'est rigolo. Je veux toucher.

– Si. Il recommence.

– S'il te plaît ?

Son interlocuteur soupira, roula les yeux au ciel et se rapprocha. Le doigt de Stiles s’aventura sur la cicatrice, ou plutôt, il s'y écrasa. L'œil en dessous prit une teinte écarlate. La chaleur envahit les joues du jeune homme, son cœur s'accéléra. Il en oublia son amour pour les éclairages, dans son cœur, il ne subsistait que cette lueur pourpre. Un feu infatigable y brûlait, un sentiment le submergea, celui d'être auprès de la bonne personne. Celle qui le complétait réellement.

– Woah, chuchota-t-il.

– Tu es tout rouge, l'hyperactif.

– Même pas vrai !

– Tu sais, j'en arrive à être jaloux de moi-même, murmura-t-il en caressant la joue de Stiles. Je ne sais pas si je dois être charmé par ton expression si innocente ou si je dois être agacé du fait que tu ne me reconnaisses pas.

Stiles frissonna, l'esprit encore confus et ne sachant pas quoi répondre, il se contenta de l'interroger du regard. Derek esquissa un sourire en coin et combla l'espace les séparant. Leurs lèvres se chevauchèrent avec appétit. Son corps s’exaltait à ce contact. N'étant pas en état de contrôler ses envies, il entoura le cou de son compagnon et passa sa main dans ses mèches ébènes. Il en désirait plus, tellement plus. Son corps entier le démangeait. Tout doucement, Derek le repoussa.

– Tu es bien impatient, ricana ce dernier.

– Tu es mieux que la lampe.

– C'est trop d'honneur monsieur Stilinski.

– Tu peux m'appeler Stiles.

– Mmh. Essaye de dormir un peu.

– Mais…

L'alpha ébouriffa ses cheveux l'air amusé puis, Noah réapparut, un sourire tendre collé au visage. Les deux hommes discutèrent sous les yeux émerveillés de Stiles. Celui-ci avait l'impression de voler. Il laissa sa tête reposer sur son oreiller avant de fermer les paupières. Malgré son bonheur apparent, il s'avoua intérieurement être fatigué. Les deux voix familières le berçaient, le propulsant ainsi dans son monde onirique.

Un affreux mal de crâne le réveilla. À travers ses yeux clos, il pouvait distinguer une lumière assez vive. Il respirait l'odeur d'antiseptique, il était encore à l'hôpital. Il s'agissait donc bien de la réalité. Il ouvrit un œil prudemment, l'applique lui brûla la rétine. Il passa sa main devant et retrouvait l'usage de sa vue. Derek et son père n'étaient plus là. À la place, un homme brun, la peau matte et la mâchoire déviée le fixait silencieusement.

– Scotty, chuchota-t-il.

– Stiles, tiens.

Scott lui tendit un verre d'eau qu'il s'empressa de boire. Puis, ils se jugeaient du regard, aucun des deux n'osait briser le calme environnant. Néanmoins, Stiles remarqua que derrière le noir de ses iris, se cachait la peur d’être rejeté. Son frère était terrorisé à l'idée de se confronter à lui. Il trouva cela touchant. Fort heureusement, le policier ne gardait pas de rancune face aux événements passés, trop soulagé que tout soit enfin terminé.

– Comment… Comment vas-tu, se lança l'alpha maladroitement. Ton père m'a dit que tu étais victime de crises d'angoisse, au point de frapper un infirmier.

– Je suis en pleine forme ! Demain je pense m'inscrire au grand marathon de Chicago, ça ira tu crois ?

D'abord abasourdi, Scott resta une minute sans bouger. Puis, un large sourire se dessina et il rit aux éclats. Stiles le suivit, fier d'avoir retrouvé un semblant de complicité.

– Dans ton état ? Tu vas tous les battre facilement, assura faussement le vétérinaire.

– Ah tu vois ?!

– … Je suis désolé, déclara solennellement Scott. C'est à cause de moi tout ça.

– Oh non, c'est Preston et Amalia qui sont à blâmer.

– Si je…

– Pas de si. On a réussi, c'est tout ce qui compte.

– Oui… Tu vas récupérer vite hein ? Tu nous manques.

– S'ils me laissent sortir de cet endroit de malheur, râla Stiles en désignant sa chambre. Je m'ennuie déjà. Je n'aime pas rester à ne rien faire.

–  Il faut que tu te reposes.

– Ça va.

– Pas d'après tes crises.

Stiles expira, se gratta la nuque et hocha la tête. Scott avait raison et il le savait. Il peinait à se dépêtrer de cette nuit, de cette odeur de sang, de cette proximité avec la mort. Il avait beaucoup plus de personnes à perdre qu'auparavant. Si la faucheuse s'emparait de lui, il raterait tellement de beaux événements. Peut-être était-ce pour cela que, cette fois-ci, il ne trouvait pas la paix. Deux fois en un an, deux fois qu'il s'était vu disparaître. Plus il y réfléchissait, plus son mal de crâne augmentait. Il grimaça.

– Scott, j'ai besoin que tu me rendes un service.

– Ce que tu veux.

– Raconte moi tout. Je crois que j'ai besoin de connaître la fin pour mettre un point final à cette histoire. Derek s'est arrêté après que Peter ait sauvé Malia.

– Si ça peut t'aider… Quand tu t'es évanoui, Derek s'est empressé de te conduire à l'hôpital avec Lydia et Jordan. J'ai voulu les accompagner mais Derek m'a fait comprendre qu'il valait mieux pas. Je ne peux que comprendre.

Scott eut un rire gêné, il baissa ses yeux et continua :

– Dès que Malia ait repris conscience, Peter s'est éloigné sans un mot… L'air était pesant, on s'est tous concentré sur nos blessures. Liam avait un bras en lambeaux, Kira… Elle saignait de la jambe. J'étais, ironiquement, le plus indemne. Je les ai aidés chacun leur tour à se soigner. Même celui qui a tué Chris… Je suis faible mais tu sais, il s'est excusé tellement de fois et m'a supplié de l'achever encore et encore… Apparemment Preston passait ses nerfs sur lui… Je… N'ai pas eu le cœur de le tuer…

– Tu n'es pas faible. Au contraire, il en faut de la force pour épargner quelqu'un lorsque la vengeance te grignote petit à petit.

– J'ai voulu sa mort, je me l'ai rejouée dans mes rêves les plus sombres. Mais devant la culpabilité et la souffrance qui le condamnaient déjà, je n'ai rien pu faire. Je fais honte à la mémoire de Chris.

– Non, il était comme toi.

– Mmh…

– Quand je sortirai d'ici, on ira le voir, tous les deux ?

Scott redressa soudainement le visage, un mélange de tristesse et d'espoir le submergeait. Stiles sourit attendant patiemment sa réponse.

– Euh, oui, bredouilla l'alpha. Je suis sûr que ça lui fera plaisir.

– Je crois aussi.

– Merci, ça me touche beaucoup.

– J'ai aussi des erreurs à réparer.

Les lèvres de Scott s’étirèrent doucement. Son regard se perdit dans le vague quelques instants avant qu'il ne reprenne son récit.

– Stan et mon père sont arrivés assez rapidement. Ils étaient accompagnés de trois personnes de confiance. Stan était assez dubitatif… Mais on peut compter sur eux. Je crois.

– Et… ?

– La concernant ? Elle tremblait de peur, au début, je ne pouvais pas l'approcher. Elle se méfiait de moi… Normal au vu de la situation. Je lui ai montré que je n'étais plus sous emprise. Elle a fait briller ses yeux. J'ai fait de même et… Elle a repris forme humaine avant de s'évanouir. C'est… Une gosse Stiles… Quinze ans.

– Merde… Elle a vécu des choses horribles pour son âge.

– Kira la couverte et on l'a amenée à la maison. Elle s'est réveillée quelques heures après. Elle ne s'est pas beaucoup livrée à nous. Tout ce qu'on sait c'est qu'elle est orpheline et qu'elle est dans un foyer. Stan l’a reconduite pour nous laisser nous remettre de tout ça… Et… Elle veut te parler à toi.

– Je vois… Il faut croire que la légende était vraie.

– Comment ça ?

– Le chasseur qui refuse de la tuer… Tout ça. C'est ce que Isaac disait…

– Je ne comprends pas. Tu parles de ton cinglé de collègue ?

– Scott, Scott, Scott. Tu sais que je t'aime hein ? Mais tu es un peu lent à la détente.

– Tout le monde n'a pas un cerveau d'hyperactif.

– Chasseur… Loup enragé qui veut tuer tout le monde… Acte d'une grande empathie… Ça y est ?

– Euh…

– Rah Scott… Toi tu étais dans une rage folle, tu voulais assassiner tout le monde mais tu as réussi à te sortir de ça. En plus, toi et Derek vous vous êtes alliés pour la sauver…

– Tu crois ?

– J'en suis certain. D'ailleurs, il faudra que tu m'expliques comment tu as fait !

– Dès que tu sortiras d'ici, promis… Bon, je vais te laisser.

La porte de la chambre s'ouvrit, Derek apparut avec une boîte à la main. Lorsqu'il aperçut Scott, ses yeux se durcirent instantanément. Ce dernier se leva et fit face au nouvel arrivant. Stiles pouvait facilement sentir la tension entre les deux alphas. Derek cachait à peine toute son animosité et Scott, sur ses gardes, jugeait la situation. ils restèrent ainsi plusieurs longues secondes. Enfin, Scott décocha un petit sourire doux.

– Il va falloir qu'on discute, assura-t-il.

Derek jeta un regard en coin à son compagnon, soupira et hocha la tête. Puis, il rompit leur échange silencieux pour se rapprocher de Stiles tandis que Scott sortait. Son visage changea d'expression, du Derek froid qu'ils connaissaient tous il passa au Derek tendre que seul Stiles était autorisé à voir. Ce traitement de faveur le rendit immensément heureux. Il en était fier.

– Salut l’hyperactif, chuchota amoureusement Derek en lui volant un baiser.

– Hey Sourwolf.

– Je suis content de te retrouver, bien que le Stiles sous médicaments était plutôt mignon.

– De quoi tu parles ?

– Oh tu ne te rappelles pas ? Tu es tombé amoureux de… Cette lampe.

C’était vrai, Stiles ne se souvenait pas de cet épisode, et il n’était pas sûr de vouloir recouvrer la mémoire. Il rougit en baissant la tête. La seule scène dont il se rappelait était celle de la salle d’IRM. Après, le flou total, si ce n’était le défilement de plusieurs points lumineux. Le rire clair de son compagnon le sortit de ses réflexions. Si rare et pourtant si beau.

– C’est pas de ma faute, se renfrogna le policier. Il semblerait que j’ai fait une autre crise d’angoisse.

– Mmh, et pas qu’un peu oui… Tu es devenu violent et tu as tenté de frapper des infirmiers. D’ailleurs l’un d’eux a été touché au visage.

– Merde…

– Tu es la terreur de cet hôpital, pouffa Derek en essayant de retenir son hilarité.

– Ce n’est pas drôle, j’ai blessé des gens…

– Effectivement, je me suis occupé de couvrir les frais. Je crois que des excuses suffiront puis, ils sont au courant que tu es un peu… Sensible. D’ailleurs… Le docteur aimerait que tu suives des séances chez la psy de l’hôpital…

– Super ! Encore des bonnes nouvelles.

– Tu sais, peut-être que ce n’est pas une mauvaise idée avec tout ce qui t’est arrivé.

– Bien sûr, murmura Stiles. Je vais lui raconter qu’un loup-garou psychopathe voulait me tuer sous les yeux de mon meilleur ami, lui-même sous l’emprise d’une sirène. Je suis sûre qu’il me croira.

– Vu comme ça…

– Ça ira, ça va passer.

– Tu recommences… Tiens, pour que tu n’oublies pas.

Derek lui tendit la petite boîte qu’il tenait fermement jusque là. Stiles découvrit son pendentif, celui de leur premier Noël, celui qui les reliait, celui en forme de Triskel. Il le saisit le plus délicatement possible et, les joues brûlantes, plongea ses yeux dans ceux gris de son loup. Le message était plutôt clair : « Tu n'es pas seul, plus maintenant. ». À travers ce cadeau, Derek exprimait beaucoup de choses, le moyen qu'il avait trouvé pour faire part de ses sentiments. Les mains tremblantes, Stiles attacha le collier autour de son cou et bomba le torse.

– J'ai compris, merci… C'est étrange, je n'ai pas eu peur de mourir, j'étais terrorisé à l'idée de laisser mes proches… Avant si je partais, il restait mon père, mais maintenant, je suis tellement inquiet pour Nathan, pour son avenir… Je veux être là pour chaque moment de sa vie. Rien que de penser les rater, ça me déchire de l'intérieur.

– Stiles…

– C'est con… Je ne sais pas… Bien sûr que j'ai souffert, j'ai encore mal. Je me retrouve face à lui dès que je ferme les paupières. Je revis encore et encore ce moment. Seulement, ce qui me détruit c'est Nathan.

– Stiles…

– Enfin, c'est fini, je devrais arrêter de ressasser…

– Stiles, écoute moi !

– J'ai recommencé…

– Oui.

– Désolé.

– Peu importe. Ce que tu décris là, c'est l'essence même d'être parent. Que tu le veuilles ou non, tu es le père de Nath’. En tout cas, tu te comportes comme tel.

– Je… Oh…

Stiles baissa la tête, les yeux humides. Alors c'était ça, ce qu'il ressentait, c'était ça être parent. Toute son attention se tournait vers Nathan. À chaque décision qu'il prenait, chaque action qu'il faisait, chaque combat qu'il menait, il pensait à cet enfant en premier. Il sourit, une chaleur réconfortante l'enveloppa. Stiles Stilinski, papa. Ironie du sort, c'est à cet instant précis que le shérif avait choisi pour débarquer dans la chambre. Stiles s’apprêtait à lui révéler son secret. Annoncer à son père qu’il était grand-père par alliance d’un petit garçon de trois ans dont il ignorait l’existence il y a un an de ça le rendait légèrement anxieux. Légèrement atténuait la  réalité. Son cœur palpita, il tortura ses mains et ses pupilles fixait le visage de son père. Si bien que Noah demanda s’il avait une tache sur celui-ci. Stiles était paralysé, il n’arrivait plus à prononcer un seul mot, un comble pour lui. Cependant, la main de Derek se posa sur ses doigts rougis par le frottement, le sortant de sa transe. Il inspira, prêt à avouer ce qui pesait sur ses épaules.

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